I.3 INDICATIONS CLINIQUES DE L'OXYGENOTHERAPIE
TABLEAU CLINIQUE DE PNEUMONIE SEVERE AVEC
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PRIORITE POUR ADMINISTRATION D'OXYGENE
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Cyanose centrale
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Très élevée
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Baisse de la conscience, absence de réaction ou
réaction aux stimuli douloureux uniquement
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Très élevée
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Geignement à chaque respiration
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Très élevée
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Battement des ailes du nez
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Très élevée
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Pâleur palmaire ou conjonctivale prononcée
(anémie sévère) avec tirage sous - costal marqué ou
respiration rapide
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Très élevée : il est
également hautement prioritaire de corriger l'anomalie sous - jacente
(à savoir, par transfusion sanguine et/ou agents antipaludiques)
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Coma soudain ou convulsions d'une durée 15 min
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Très élevée jusqu'à ce que
l'effort respiratoire revienne à la normale ; par ailleurs,
protéger les voies aériennes et assurer une ventilation
adéquate.
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Incapacité à boire ou à s'alimenter
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Elevée
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Tirage sous - costal marqué
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Priorité
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Fréquence respiratoire 70/min
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Priorité
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Coup de tête inspiratoire
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Priorité
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Quand les enfants sont surveilles à l'oxymètre
de pouls, tout entant ayant une SpO2 :90 % doit recevoir de
t'oxygène. Les enfants présentant une anémie très
sévère, une insuffisance cardiaque sévère, un choc
septique ou une maladie neurologique a gué tireront certainement plus de
bénéfices que les autres de l'oxygène quand la
SpO2 est de 90 - 94%, car ces enfants ont plus de mal à
supporter des taux d'oxygène moyennement bas que les enfants ayant
seulement une maladie pulmonaire. Les enfants présentant des signes
d'urgence (obstruction des voies aériennes ou absence de respiration,
détresse respiratoire sévère, cyanose centrale, signes de
choc, coma ou convulsions) doivent recevoir une oxygénothérapie
pendant la phase de réanimation si leur SpO2 est < 9 %.
La SpO2 normale étant plus basse à
haute altitude, il peut être judicieux de donner de l'oxygène
seulement à une SpO2< 87% aux enfants vivant a
des altitudes >2500 m si les réserves d'oxygène sont
limitées.
I.4 SEUILS RECOMMANDES POUR L'ADMINISTRATION DE L'OXYGENE
N°
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RECOMMANDATION
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QUALITE DES DONNEES PROBANTES
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1
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Les enfants atteints d'hypoxémie doivent recevoir une
oxygénothérapie appropriée
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Recommandation forte
(données probantes de faible qualité}
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2
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L'administration d'une oxygénothérapie doit
être guidée par l'oxymétrie de pouls quand elle est
disponible.
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Recommandation forte
(données probantes de très faible
qualité)
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3
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Les enfants souffrant d'une maladie respiratoire et vivant
à 2500 m au-dessus du niveau de la mer doivent recevoir une
oxygénothérapie si leur saturation en oxygène est s90 %
mesurée par oxymétrie de pouls.
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Recommandation forte
(données probantes de très faible
qualité)
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4
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Les enfants présentant des signes d'urgence
(obstruction des voies aériennes ou absence de respiration,
détresse respiratoire sévère, cyanose centrale, signes de
choc, coma ou convulsions) doivent recevoir une oxygénothérapie
pendant la phase de réanimation si leur Sp02 est <94 %.
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Recommandation forte
(données probantes de très faible
qualité)
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5
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Chez les enfants vivant à haute altitude (>2500m
au-dessus du niveau de la mer), la saturation en oxygène normale est
plus basse que chez ceux vivant au niveau de la mer. À haute altitude,
un taux de saturation plus faible, tel qu'une Sp02 = 87 %, pourrait
être utilisé comme seuil pour administrer de l'oxygène.
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Recommandation
(données probantes de très faible
qualité)
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Une fois l'oxygénothérapie commencée, un
enfant doit être observé après 15-30 min pour
s'assurer que le traitement fonctionne. Chez les enfants
sévèrement hypoxémiques, il se peut que le manque
d'oxygène ne soit pas complètement corrigé et que les
signes cliniques subsistent, ou que la Sp02 reste basse ; cela ne
signifie pas que l'oxygénothérapie a échoué, et
elle ne doit pas être abandonnée. D'autres enfants verront leur
état se détériorer rapidement ou lentement malgré
l'administration d'oxygène.
De nombreuses causes possibles peuvent expliquer cette absence
de réponse :
1. L'apport d'oxygène est insuffisant.
Vérifier que :
- l'oxygène circule (placer l'extrémité
du tube sous l'eau dans un bêcher et vérifier la formation de
bulles, ou mettre l'extrémité près de votre main pour
sentir le flux d'air) ;
- le tuyau d'arrivée oxygène n'a pas de fuites ;
- les lunettes nasales ou la sonde nasale sont mises en place
correctement et ne sont pas bouchées ; et
- si l'oxygène vient d'un concentrateur, la
concentration d'oxygène délivrée est adéquate
(85%). En cas d'utilisation de concentrateurs, il est important d'avoir
d'oxygène et le débit.
2. D'autres causes possibles sont décrites
dans le Mémento de soins hospitaliers de l'OMS
Telles que :
Epanchement pleural : écouter le murmure
vésiculaire avec un stéthoscope de deux côtés de la
poitrine, faire une radiographie thoracique ;
Pneumothorax : écouter le murmure
vésiculaire avec un stéthoscope de deux côtés de la
poitrine, faire une radiographie thoracique ;
Obstruction des voies aérienne supérieures (par
exemple due au croup ou à un corps étranger) :
écouté pour déceler un stridor ;
Bronchospasme (par exemple asthme
sévère) : ausculté avec un stéthoscope pour
déterminer s'il y a des sifflements ;
Cardiopathie cyanotique ou insuffisance cardiaque
congestive ;
Mauvaise ventilation : l'effort respiratoire de l'enfant
est insuffisant, ou l'enfant a une respiratoire lente ou superficielle et est
léthargique.
3. Si les lunettes nasales sont
utilisées au débit maximal (4L/min pour les nourrissons et
jusqu'à 8L/min) et que l'enfant est toujours
hypoxémique :
M Commencer la Ventilation à Pression Positive Continue
(VPPC) si le matériel est disponible ou envisager la ventilation
mécanique si votre hôpital possède une unité de
soins intensifs.
Si la VPPC n'est pas disponible :
M Si disponible, donner de l'oxygène provenant d'une
seconde source par l'intermédiaire d'un masque à oxygène
(idéalement avec un ballon d'anesthésie ou sac réservoir)
pour augmenter la fraction en oxygène des gaz inspirés ;
M Si la seconde source d'oxygène au masque n'est pas
disponible, introduire une sonde naso-pharyngien pour administrer une
concentration fractionnée plus élevée d'oxygène
inspiré. Mais ne jamais utiliser ensemble des lunettes nasales et une
sonde naso-pharyngien.
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