Chapitre II - Une crise de
légitimité constatée
La mission du droit international est d'assurer et de
maintenir des rapports pacifiques entre les sujets de la communauté
internationale avec la mise en oeuvre de ses propres moyens et techniques. Pour
ce faire, il convient de mettre en place des institutions internationales qui
vont mettre en place des moyens et mécanismes tendant à
réglementer de manière stricte le recours à la force et
créer un cadre juridique à l'intérieur duquel les sujets
du droit international peuvent tenter de résoudre leurs
différends et essayer d'en trouver des solutions adéquates. Mais
aujourd'hui, c'est avec amertume que nous constatons la défaillance de
certaines instances internationales face aux diverses mutations du droit
international entrainant la perte de confiance des acteurs internationaux. On
assiste alors à une remise en question de la validité de l'ordre
préétabli avec certaines institutions. Ainsi dans ce chapitre on
analysera la défaillance de certaines institutions internationales
notamment le cas de l'Organisation des Nations Unies (section I) et le cas de
la justice internationale (section II) qui sont sans incidence sur le
caractère fébrile qu'on observe du droit international.
Section I - Le cas de
L'Organisation des Nations Unies
En 1954, Dag Hammarskjöld, deuxième
secrétaire général des Nations unies prononçait,
une phrase audacieuse, dans un contexte de guerre froide et à une
époque où les Nations unies avaient tout à prouver :
« L'ONU n'a pas été créée pour emmener
l'humanité au paradis, mais pour sauver l'humanité de l'enfer
»131. Qu'en est-il en 2023 ? Depuis la création de
l'ONU, les guerres et les conflits se sont succédé à un
rythme effréné. Les crises environnementales ont forcé les
populations à fuir leur pays. Les violations des droits de l'homme sont
en hausse dans de nombreux pays. Un constat amer, que le Secrétaire
général Antonio Guterres résumait en ces termes :
« aujourd'hui, un vent de folie balaie le globe. De la Libye au
Yémen en passant par la Syrie et au-delà - l'escalade est de
retour. Les armes circulent et les offensives se multiplient [...] Pendant ce
temps, les résolutions du Conseil de sécurité sont
bafouées avant même que l'encre ne soit sèche ».
Face à ces crises qu'elles n'ont sue ni prévoir ni endiguer, les
institutions internationales ont perdu chaque jour, un peu plus de leur
crédibilité auprès des populations qui doutent que l'ONU
serve leurs intérêts. Á la lumière de ce qui
précède, on peut présager dans la sphère onusienne,
des difficultés endogènes (A) et les difficultés
exogènes en (B).
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