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L'état de siege et la gestion de l'administration publique par les militaires en Republique Democratique du Congo


par Hyacinthe KANTA KILESHE
Université de Lubumbashi - Licencié en Droit privé et judiciaire 2021
  

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Section 3. Aperçu historique sur les forces armées de la ROC

On se trouve devant l'embarras quant au choix des points à traiter lorsqu'on veut aborder l'histoire de l'Armée de la République Démocratique du Congo.

En effet, la dynamique de l'évolution constante à laquelle est soumise l'Etat congolais remet sans cesse en question la notion d'intégration, d'organisation et de modernisation de son Armé.

3.1. La Force Publique Congolaise (FP)

Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo « FARDC » sont les fruits des Forces Militaires mises jadis à la disposition de l'Administration coloniale qu'avaient pour mission essentielle d'assurer la continuité de la population métropolitaine en

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Afrique. Ces Forces Militaires étaient reconnue sous l'appellation officielle de la Force Publique « FP » qui n'était outre qu'une petite forme Armée de fortune pour le maintien de l'ordre intérieur durant l'époque coloniale.

Elle était composée de deux noyaux :

- L'un métropolitain composé des officiers et sous-officiers belges au service du Roi Léopold II, comme explorateurs administratifs et/ou militaires. Et, les volontaires du côté, c'est-à-dire des auxiliaires armés de premiers explorateurs ou agents au service de l'Etat Indépendant du Congo (E.I.C.), recrutés sur les différentes côtes de l'Afrique ;

- Quant au second noyau, qui était essentiellement local, ses premières recrues ont été spécialement les Bangala entre 1885 - 1886.

3.2. L'Armée Nationale Congolaise (ANC)

A son accession à l'indépendance, le Congo à travers la Force Publique ne comptait qu'un effectif global de quelques hommes, cadres et troupes. Les cadres étaient composés des officiers et sous-officiers, qui étaient entièrement étrangers.

Cette minorité était soumise au régime colonialiste à savoir celui du régime paternaliste qui, par certaines méthodes de corrections, terrifiait la troupe. Ce qui apparemment, donnait l'impression d'une véritable discipline.

La valeur de ces cadres était relative, sauf pour le peu d'officiers fournis normalement par l'armée métropolitaine belge. Tout le reste était recruté parmi les civiles pour le besoin de la cause en vue de suppléer à l'insuffisance des cadres.

En ce qui concerne les hommes de troupe, elle était essentiellement congolaise composés d'analphabètes, très braves et tenaces.

3.3. Des Forces Armées Zaïroises (FAZ)

Après la prise du pouvoir par le Haut Commandement Militaire, sous la direction du Lieutenant Général MOBUTU, et le changement de nom du pays, l'Armée Nationale Congolaise était devenue, en janvier 1972, les Forces Armées Zaïroises, « FAZ » en sigle.

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Les FAZ symboliseront, pendant près de dix-huit ans le souci constant de modernisation des unités, des hommes et de leurs équipements.

L'organisation et la structure de cette nouvelle armée prévoyaient son Etat-Major Général à Kinshasa et comprenaient la Force Terrestre, la Force Aérienne et la Force Navale ainsi que la Gendarmerie Nationale, avec rôle de police territoriale et mobile, un Corps logistique et des services et organismes communs et d'appui.

Des Ecoles et des Centres d'Instruction furent construit pour la formation des hommes.

Dans le carré de l'organisation opérationnelle pour les besoins de la défense, le territoire national était subdivisé en Région Militaire regroupant deux ou plusieurs provinces administratives, placées sous la coordination administrative de la Force Terrestre.

Chaque Région Militaire comprenait chacun des brigades d'infanterie, des troupes des transmissions, du génie, de l'artillerie de campagne, des écoles spécifiques et des centres d'instructions.

3.4. Des Forces Armées Congolaises (FAC)

En 1989, lors de l'éclatement de l'empire soviétique et de la fin de la guerre froide, en 1989, le pouvoir de la deuxième République n'a pas su tirer toutes les conséquences de ce nouvel état de chose pour approfondir la réflexion sur la nécessité de réformer l'Armée, afin de l'adapter aux exigences de cette nouvelle donnée. Ce qui fait que, lorsque survient la guerre à l'Est, en 1996, il est apparu un déficit de vision stratégique qui a apporté la preuve de l'inadéquation entre la politique de défense et sa mise en application sur terrain pendant la crise.

A côté de l'obsolescence de l'outil de défense, le délitement de l'Etat, le délabrement du tissu économique, les lourdeurs administratives dans le déblocage des fonds affectés à l'effort de guerre, le soutien mitigé de l'opinion publique, ont laissé apparaître une situation de vide de puissance au sein de l'Etat.

Cette situation s'est malheureusement perpétuée après la prise du pouvoir par l'AFDL ; celle-ci n'a pas pu, clairement définir l'organisation d'une défense nationale efficace, après avoir, au préalable, tiré les enseignements de la guerre qui l'a pourtant portée aux commandes

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de l'Etat et de la nation. Sans doute, cette lacune était due à la lenteur du nouveau pouvoir de définir clairement la doctrine nationale de défense au regard du nouveau contexte international basé sur le monde unipolaire et plus bipolaire comme c'était le cas avant.

Quant à l'organisation militaire, la mise sur pied sera copiée sur le modèle du dispositif militaire issu de la 2ème République, initiée en fonction des exigences de la guerre froide et, par conséquent, incapable de faire face aux crises récurrentes qui surviennent ici et là dans la Sous-Région.

Il faut dire que, la fin de la guerre froide n'a pas éradiqué les risques de crises liés aux antagonismes nationaux, aux conflits ethniques ou frontaliers. Mais a fait sentir la nécessité de redéfinir les nouveaux besoins de la défense du pays et, par conséquent, l'urgence d'avoir une vision stratégique et militaire à long terme, pour tracer les contours de la nouvelle armée. Tel n'a malheureusement pas été le cas.

Une bonne armée doit être à même de faire la guerre tous les 25 ans après.

C'est ainsi qu'à défaut d'une totale remise à plat de l'Armée, laquelle était composée d'éléments disparates, hétérogènes, issus de formations diverses, le pouvoir s'est employé à étudier comment, par la démobilisation et les retraites statutaires notamment procéder à la réduction des effectifs, en redimensionnant les unités à la marge, particulièrement celles de la force terrestre, et songer à l'intégration de différentes fractions armées à l'unité de commandement pour espérer avoir une Armée réellement nationale et efficacement opérationnelle. Et de mettre en outre une stratégie qui pourra l'aider à remettre de l'ordre dans l'appareil militaire.

C'est alors qu'il y eu plusieurs processus dont le désarmement, la démobilisation, la réinsertion, la retraite, ...

Aujourd'hui heureusement, à la faveur de la signature de l'Accord Global et Inclusif, la République doit pouvoir disposer d'une Armée nationale professionnelle, c'est-à-dire d'un outil militaire organisé et structuré de manière à ce que sa rapidité d'intervention, la souplesse de son emploi et la puissance de feu de son armement rendent réellement crédible l'efficacité de notre politique de dissuasion.

- Mise sur pied des Etat-major intégré à l'Etat-Major Général, dans les Etats-Majors des forces et Régions Militaires ;

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C'est juste un processus qui n'a fait que commencer mais souvent entravé par les répétitions des guerres à l'Est.

3.5. Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC)

Les FARDC tel que sue évoquée ci-dessus et par l'Accord Global et Inclusif signé le 17 décembre 2002 à Pretoria que les représentants des composantes et entité se sont convenus de la création d'une armée intégrée et restructurée, comme le précise la constitution de la transition promulguée le 4 avril 2003 :

- La réunification, la pacification et la reconstruction du pays, la restauration de l'intégrité du territoire nationale et le rétablissement de l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du territoire national ;

- La réconciliation nationale ;

- La formation d'une armée nationale, restructurée et intégrée ;

- L'organisation d'élections libres et transparentes à tous les niveaux permettant la mise en place d'un régime constitutionnel démocratique ;

- La mise en place des structures devant aboutir à un nouvel ordre politique.

a) Mission et Objectif des FARDC

Les FARDC assument la responsabilité pleine et exclusive, de la formation de l'Armée Nationale, brassé, intégrée et restructurée, par la Structure Militaire d'Intégration « SMI » en sigle.

La réalisation des objectifs devrait se faire sans perdre de vue la date d'organisation des élections en juin 2005, qui constitue une date butoir, avant laquelle doivent être accomplies, les missions de l'intégration des personnes retenues pour l'armée du futur et de la réinsertion des personnes orientées vers la démobilisation.

Depuis la promulgation de la constitution de la transition, plusieurs étapes ont été accomplies.

A cet effet le Président de la République, Joseph KABILA avait pris différents décrets portants :

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- Constitution du cadre institutionnel du processus de Désarmement, de Démobilisation et Réinsertion (DDR) par la CONADER ;

- Création, Organisation et fonctionnement de la Structure Militaire d'Intégration (SMI).

b) Organisation et Fonctionnement

La nouvelle articulation des forces au sein de la nouvelle Armée consacre le principe de l'unité de commandement dont la chaîne part du Commandement Suprême des Forces Armées jusqu'aux hommes du rang, en transitant par le Chef d'Etat-Major Général et les Chefs d'Etat-Major des Forces ainsi que les commandements des grandes unités.

Cette unité de commandement se voit renforcée en ce que la mise en oeuvre des forces autant que leur mise en condition sont placées sous la responsabilité du Commandant Suprême assisté par le Chef d'Etat-Major Général.

L'organisation du commandement des FARDC avait prévue et fonctionne avec :

- Un Etat-Major Général sous le commandement du chef d'Etat-Major Général qui est l'échelon hiérarchique de la Force Terrestre, Force Aérienne, Force Navale, Base Logistique Centrale et autres services spéciaux ; Gère et commande ces derniers ;

- La Force Terrestre (FT) qui est l'échelon hiérarchique immédiat des Région Militaires déployées à travers les provinces administratives de la RDC + (plus) les Régions Militaires de la ville province de Kinshasa ainsi que la Grade-Républicaine ; elle gère et commande directement ;

- La Force Aérienne (FAé) : qui est l'échelon hiérarchique immédiat des Bases Aériennes ; gère et commande directement ces dernières ;

- La Force Naval (FN) : qui est l'échelon hiérarchique immédiat des groupements Navals ; gère et commande directement ces derniers.

- La Base Logistique Centrale : qui est l'échelon immédiat des Base logistiques Régionale déployées à travers les provinces et/ou Régions militaires. Celle-ci les gère et le commande directement ;

- Autres services spéciaux : qui sont chacun hiérarchique immédiat de ses unités et/ou services oeuvrant au sein des différentes Forces précitées et les gèrent et les commandent directement.

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Ainsi, pour le besoin de la formation d'une Armée Brassée, Intégrée et Restructurée, laquelle implique diverses opérations de sélection et de Brassage des hommes ; il est prévu une Structure Militaire d'Intégration, (SMI), rattachée à l'Etat-Major et en collaboration avec les partenaires, militaires étrangers.

Pour le besoin de la formation d'une Armée Restructurée et Intégrée, laquelle implique diverses opérations de sélection et de brassage des hommes ; il est prévu une Structure Militaire d'Intégration, (SMI), rattachée à l'Etat-Major Général en collaboration avec les partenaires militaires étrangers.

Dans le cadre de l'organisation de la défense militaire et opérationnelle, le territoire national est subdivisé en régions Militaires qu'il y a des provinces administratives et la ville province de Kinshasa, conçues et organisées (en mission et en moyens) de manière à donner crédit à la doctrine militaire de défense dissuasive et active.

Cette architecture est complétée par des Groupements Aériens et Navals ainsi que des grandes unités et autres services communs et d'appui. Telle est l'économie générale de l'organisation des nouvelles Forces Armées (FARDC), conçues pour être l'ultime support de l'autorité de l'Etat et de la puissance de la nation.

L'objectif étant de disposer, pour la RDC, d'un outil militaire dont la simplicité d'emploi, la cohérence et la rapidité de réaction garantiraient la sécurité de sa population et la stabilité des institutions. Cela va, à coup sûr, contribuer à la consolidation de la nouvelle paix, une meilleure paix pour notre pays et notre Sous-Région.

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