Section 3. Aperçu historique sur les forces
armées de la ROC
On se trouve devant l'embarras quant au choix des points
à traiter lorsqu'on veut aborder l'histoire de l'Armée de la
République Démocratique du Congo.
En effet, la dynamique de l'évolution constante
à laquelle est soumise l'Etat congolais remet sans cesse en question la
notion d'intégration, d'organisation et de modernisation de son
Armé.
3.1. La Force Publique Congolaise (FP)
Les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo « FARDC » sont les fruits des Forces
Militaires mises jadis à la disposition de l'Administration coloniale
qu'avaient pour mission essentielle d'assurer la continuité de la
population métropolitaine en
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Afrique. Ces Forces Militaires étaient reconnue sous
l'appellation officielle de la Force Publique « FP » qui
n'était outre qu'une petite forme Armée de fortune pour le
maintien de l'ordre intérieur durant l'époque coloniale.
Elle était composée de deux noyaux :
- L'un métropolitain composé des officiers et
sous-officiers belges au service du Roi Léopold II, comme explorateurs
administratifs et/ou militaires. Et, les volontaires du côté,
c'est-à-dire des auxiliaires armés de premiers explorateurs ou
agents au service de l'Etat Indépendant du Congo (E.I.C.),
recrutés sur les différentes côtes de l'Afrique ;
- Quant au second noyau, qui était essentiellement
local, ses premières recrues ont été spécialement
les Bangala entre 1885 - 1886.
3.2. L'Armée Nationale Congolaise
(ANC)
A son accession à l'indépendance, le Congo
à travers la Force Publique ne comptait qu'un effectif global de
quelques hommes, cadres et troupes. Les cadres étaient composés
des officiers et sous-officiers, qui étaient entièrement
étrangers.
Cette minorité était soumise au régime
colonialiste à savoir celui du régime paternaliste qui, par
certaines méthodes de corrections, terrifiait la troupe. Ce qui
apparemment, donnait l'impression d'une véritable discipline.
La valeur de ces cadres était relative, sauf pour le
peu d'officiers fournis normalement par l'armée métropolitaine
belge. Tout le reste était recruté parmi les civiles pour le
besoin de la cause en vue de suppléer à l'insuffisance des
cadres.
En ce qui concerne les hommes de troupe, elle était
essentiellement congolaise composés d'analphabètes, très
braves et tenaces.
3.3. Des Forces Armées Zaïroises
(FAZ)
Après la prise du pouvoir par le Haut Commandement
Militaire, sous la direction du Lieutenant Général MOBUTU, et le
changement de nom du pays, l'Armée Nationale Congolaise était
devenue, en janvier 1972, les Forces Armées Zaïroises, « FAZ
» en sigle.
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Les FAZ symboliseront, pendant près de dix-huit ans le
souci constant de modernisation des unités, des hommes et de leurs
équipements.
L'organisation et la structure de cette nouvelle armée
prévoyaient son Etat-Major Général à Kinshasa et
comprenaient la Force Terrestre, la Force Aérienne et la Force Navale
ainsi que la Gendarmerie Nationale, avec rôle de police territoriale et
mobile, un Corps logistique et des services et organismes communs et
d'appui.
Des Ecoles et des Centres d'Instruction furent construit pour la
formation des hommes.
Dans le carré de l'organisation opérationnelle
pour les besoins de la défense, le territoire national était
subdivisé en Région Militaire regroupant deux ou plusieurs
provinces administratives, placées sous la coordination administrative
de la Force Terrestre.
Chaque Région Militaire comprenait chacun des brigades
d'infanterie, des troupes des transmissions, du génie, de l'artillerie
de campagne, des écoles spécifiques et des centres
d'instructions.
3.4. Des Forces Armées Congolaises
(FAC)
En 1989, lors de l'éclatement de l'empire
soviétique et de la fin de la guerre froide, en 1989, le pouvoir de la
deuxième République n'a pas su tirer toutes les
conséquences de ce nouvel état de chose pour approfondir la
réflexion sur la nécessité de réformer
l'Armée, afin de l'adapter aux exigences de cette nouvelle
donnée. Ce qui fait que, lorsque survient la guerre à l'Est, en
1996, il est apparu un déficit de vision stratégique qui a
apporté la preuve de l'inadéquation entre la politique de
défense et sa mise en application sur terrain pendant la crise.
A côté de l'obsolescence de l'outil de
défense, le délitement de l'Etat, le délabrement du tissu
économique, les lourdeurs administratives dans le déblocage des
fonds affectés à l'effort de guerre, le soutien mitigé de
l'opinion publique, ont laissé apparaître une situation de vide de
puissance au sein de l'Etat.
Cette situation s'est malheureusement perpétuée
après la prise du pouvoir par l'AFDL ; celle-ci n'a pas pu, clairement
définir l'organisation d'une défense nationale efficace,
après avoir, au préalable, tiré les enseignements de la
guerre qui l'a pourtant portée aux commandes
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de l'Etat et de la nation. Sans doute, cette lacune
était due à la lenteur du nouveau pouvoir de définir
clairement la doctrine nationale de défense au regard du nouveau
contexte international basé sur le monde unipolaire et plus bipolaire
comme c'était le cas avant.
Quant à l'organisation militaire, la mise sur pied sera
copiée sur le modèle du dispositif militaire issu de la
2ème République, initiée en fonction des
exigences de la guerre froide et, par conséquent, incapable de faire
face aux crises récurrentes qui surviennent ici et là dans la
Sous-Région.
Il faut dire que, la fin de la guerre froide n'a pas
éradiqué les risques de crises liés aux antagonismes
nationaux, aux conflits ethniques ou frontaliers. Mais a fait sentir la
nécessité de redéfinir les nouveaux besoins de la
défense du pays et, par conséquent, l'urgence d'avoir une vision
stratégique et militaire à long terme, pour tracer les contours
de la nouvelle armée. Tel n'a malheureusement pas été le
cas.
Une bonne armée doit être à même de
faire la guerre tous les 25 ans après.
C'est ainsi qu'à défaut d'une totale remise
à plat de l'Armée, laquelle était composée
d'éléments disparates, hétérogènes, issus de
formations diverses, le pouvoir s'est employé à étudier
comment, par la démobilisation et les retraites statutaires notamment
procéder à la réduction des effectifs, en redimensionnant
les unités à la marge, particulièrement celles de la force
terrestre, et songer à l'intégration de différentes
fractions armées à l'unité de commandement pour
espérer avoir une Armée réellement nationale et
efficacement opérationnelle. Et de mettre en outre une stratégie
qui pourra l'aider à remettre de l'ordre dans l'appareil militaire.
C'est alors qu'il y eu plusieurs processus dont le
désarmement, la démobilisation, la réinsertion, la
retraite, ...
Aujourd'hui heureusement, à la faveur de la signature
de l'Accord Global et Inclusif, la République doit pouvoir disposer
d'une Armée nationale professionnelle, c'est-à-dire d'un outil
militaire organisé et structuré de manière à ce que
sa rapidité d'intervention, la souplesse de son emploi et la puissance
de feu de son armement rendent réellement crédible
l'efficacité de notre politique de dissuasion.
- Mise sur pied des Etat-major intégré à
l'Etat-Major Général, dans les Etats-Majors des forces et
Régions Militaires ;
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C'est juste un processus qui n'a fait que commencer mais
souvent entravé par les répétitions des guerres à
l'Est.
3.5. Les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo (FARDC)
Les FARDC tel que sue évoquée ci-dessus et par
l'Accord Global et Inclusif signé le 17 décembre 2002 à
Pretoria que les représentants des composantes et entité se sont
convenus de la création d'une armée intégrée et
restructurée, comme le précise la constitution de la transition
promulguée le 4 avril 2003 :
- La réunification, la pacification et la
reconstruction du pays, la restauration de l'intégrité du
territoire nationale et le rétablissement de l'autorité de l'Etat
sur l'ensemble du territoire national ;
- La réconciliation nationale ;
- La formation d'une armée nationale, restructurée
et intégrée ;
- L'organisation d'élections libres et transparentes
à tous les niveaux permettant la mise en place d'un régime
constitutionnel démocratique ;
- La mise en place des structures devant aboutir à un
nouvel ordre politique.
a) Mission et Objectif des FARDC
Les FARDC assument la responsabilité pleine et
exclusive, de la formation de l'Armée Nationale, brassé,
intégrée et restructurée, par la Structure Militaire
d'Intégration « SMI » en sigle.
La réalisation des objectifs devrait se faire sans
perdre de vue la date d'organisation des élections en juin 2005, qui
constitue une date butoir, avant laquelle doivent être accomplies, les
missions de l'intégration des personnes retenues pour l'armée du
futur et de la réinsertion des personnes orientées vers la
démobilisation.
Depuis la promulgation de la constitution de la transition,
plusieurs étapes ont été accomplies.
A cet effet le Président de la République,
Joseph KABILA avait pris différents décrets portants :
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- Constitution du cadre institutionnel du processus de
Désarmement, de Démobilisation et Réinsertion (DDR) par la
CONADER ;
- Création, Organisation et fonctionnement de la
Structure Militaire d'Intégration (SMI).
b) Organisation et Fonctionnement
La nouvelle articulation des forces au sein de la nouvelle
Armée consacre le principe de l'unité de commandement dont la
chaîne part du Commandement Suprême des Forces Armées
jusqu'aux hommes du rang, en transitant par le Chef d'Etat-Major
Général et les Chefs d'Etat-Major des Forces ainsi que les
commandements des grandes unités.
Cette unité de commandement se voit renforcée en
ce que la mise en oeuvre des forces autant que leur mise en condition sont
placées sous la responsabilité du Commandant Suprême
assisté par le Chef d'Etat-Major Général.
L'organisation du commandement des FARDC avait prévue et
fonctionne avec :
- Un Etat-Major Général sous le commandement du
chef d'Etat-Major Général qui est l'échelon
hiérarchique de la Force Terrestre, Force Aérienne, Force Navale,
Base Logistique Centrale et autres services spéciaux ; Gère et
commande ces derniers ;
- La Force Terrestre (FT) qui est l'échelon
hiérarchique immédiat des Région Militaires
déployées à travers les provinces administratives de la
RDC + (plus) les Régions Militaires de la ville province de Kinshasa
ainsi que la Grade-Républicaine ; elle gère et commande
directement ;
- La Force Aérienne (FAé) : qui est
l'échelon hiérarchique immédiat des Bases Aériennes
; gère et commande directement ces dernières ;
- La Force Naval (FN) : qui est l'échelon
hiérarchique immédiat des groupements Navals ; gère et
commande directement ces derniers.
- La Base Logistique Centrale : qui est l'échelon
immédiat des Base logistiques Régionale déployées
à travers les provinces et/ou Régions militaires. Celle-ci les
gère et le commande directement ;
- Autres services spéciaux : qui sont chacun
hiérarchique immédiat de ses unités et/ou services
oeuvrant au sein des différentes Forces précitées et les
gèrent et les commandent directement.
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Ainsi, pour le besoin de la formation d'une Armée
Brassée, Intégrée et Restructurée, laquelle
implique diverses opérations de sélection et de Brassage des
hommes ; il est prévu une Structure Militaire d'Intégration,
(SMI), rattachée à l'Etat-Major et en collaboration avec les
partenaires, militaires étrangers.
Pour le besoin de la formation d'une Armée
Restructurée et Intégrée, laquelle implique diverses
opérations de sélection et de brassage des hommes ; il est
prévu une Structure Militaire d'Intégration, (SMI),
rattachée à l'Etat-Major Général en collaboration
avec les partenaires militaires étrangers.
Dans le cadre de l'organisation de la défense militaire
et opérationnelle, le territoire national est subdivisé en
régions Militaires qu'il y a des provinces administratives et la ville
province de Kinshasa, conçues et organisées (en mission et en
moyens) de manière à donner crédit à la doctrine
militaire de défense dissuasive et active.
Cette architecture est complétée par des
Groupements Aériens et Navals ainsi que des grandes unités et
autres services communs et d'appui. Telle est l'économie
générale de l'organisation des nouvelles Forces Armées
(FARDC), conçues pour être l'ultime support de l'autorité
de l'Etat et de la puissance de la nation.
L'objectif étant de disposer, pour la RDC, d'un outil
militaire dont la simplicité d'emploi, la cohérence et la
rapidité de réaction garantiraient la sécurité de
sa population et la stabilité des institutions. Cela va, à coup
sûr, contribuer à la consolidation de la nouvelle paix, une
meilleure paix pour notre pays et notre Sous-Région.
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