4.3. Discussion des résultats
La présente recherche a permis d'analyser le sentiment
de compétence dans l'utilisation desTIC chez 140 enseignants. En
général, les résultats indiquent que les
enquêtés sereconnaissent un certain niveau de compétence
dans les trois stades d'utilisation des TIC identifiés par Raby
(2004) ; à savoir personnel, professionnel et pédagogique.
Ce niveau de compétence est beaucoup élevé en ce qui
concerne l'utilisation personnelle et professionnelle.Par contre, il est moyen
pour ce qui est de l'utilisation pédagogique des TIC.
Concernant la techno-connaissance des enseignants, nos
résultats s'inscrits dans la continuité de ceux obtenus par
Kouawo (2017) dans son étude portant sur la techno-connaissance des
futurs-enseignants formés à l'Institut National des Sciences de
l'Éducation (INSE) de l'Université de Lomé.En effet, les
résultats auxquels Kouawo a abouti
permettent d'affirmer que les étudiants en Sciences de
l'Éducation de l'Université de Lomé ont un niveau de
techno-connaissance élevé. En effet, les connaissances qu'ils ont
sur le matériel informatique, sur les logiciels et sur Internet et les
réseaux sociaux sont d'assez bonne qualité. Ils ont aussi des
connaissances sur les usages des nouveaux médias dans la
pédagogie et sur les obstacles à l'intégration
pédagogique des TIC au Togo (p. 659).
Dans la même logique, nos résultats montrent que
les enseignants en poste ont un bon niveau de connaissance en TIC surtout en ce
qui concerne leurs utilisations pour s'informer, gérer les
données, communiquer et collaborer.
De manière générale, la majorité
des participants à l'étude se sente en mesure d'utiliser les
logiciels tels que Word, le courrier électronique et les navigateurs web
à des fins personnelle, professionnelle que pédagogique. Ces
résultats corroborent ceux de l'étude menée par Farsi
(2019) et qui montrent que les logiciels tels le courrier électronique
et les navigateurs sont les outils les plus fortement maîtrisés
par les enseignants de français au secondaire. Le courrier est
considéré comme étant maîtrisé de
façon « Bonne » à
« Excellente » par 80 % des enseignants et
lesnavigateurs par 93 % d'entre eux.
Les résultats de notre recherchemontrent
également que le niveau de technocompétence des enseignants ne
dépasse pas le niveau moyen pour ce qui est de l'utilisation des
logiciels de traitement de texte, du mail et de l'internet. Ils sont
très nombreux à avoir qualifié leur niveau de
technocompétence de novice pour les logiciels de présentation et
de calcul (tableur). Ces résultats rejoignentceuxissus des travaux de
Stockless etal.(2018) et de Mastafi (2015).Stockless et ses
collaborateurs, à travers une étude menée auprès
des enseignants du préscolaire, primaire et secondaire au Québec
montrent qu'aucun outil technologique ne dépassele seuil de
« Bon » concernant le niveau de maîtrise.Toutefois,
les enseignantsse déclarentbeaucoup plus moyens et novicesdans notre
étude que dans l'étude de Stockless etal. En effet, dans
leur étude, les enseignants se perçoivent comme étant
« Bons » dans l'utilisation du logiciel de traitement de
texte, de la messagerie instantanée, et du courrier électronique.
Ils se considèrent également comme étant
« Bons » pour utiliser le logiciel de présentation
PowerPoint.
Pour ce qui est des travaux deMastafi (2015), les
résultats montrentqu'une faible proportion (17,3 %) parmi les
enseignants interrogés estime maitriser suffisamment les TIC en
général, contre 45,5 % qui jugent leur maîtrise
insuffisante. Moins du quart (22,1 %) des enseignants affirment avoir les
compétences nécessaires à la manipulation des logiciels
éducatifs. En outre, les deux tiers des enseignants participants jugent
posséder les compétences de niveau basique, leur permettant de se
servir, d'une façon personnelle, d'un ordinateur.
Comme dans l'étude de Baron et Bruillard (1996)
où les futurs enseignants ont formulé le voeu d'être
formés pour faire de l'informatique, un outil personnel de travail, les
enseignants interrogés dans le cadre de notre étude ont aussi
manifesté le désir de se faire former à l'utilisation des
TIC. Cette formation doit surtout porter sur l'utilisation d'outils
spécifiques à l'enseignement de leur discipline en vue de
faciliter le processus d'enseignement-apprentissage. Ces résultats
corroborent ceux d'Akouété-Hounsinou (2012), dans le contexte
béninois. En effet, les besoins de formation en TIC exprimés par
les enseignants du secondaire dans le cadre de son étude, se rapportent
enmajorité à l'apprentissage et à l'utilisation des TIC
à des fins pédagogiques, à la fois sur desaspects de
contenus, mais également pour leur apport dans l'amélioration des
apprentissageset dans la qualité de l'enseignement. Ces résultats
ont même conduit Akouété-Hounsinoua regroupé ces
besoins en trois groupes à savoir : « apprendre à
utiliser les multimédias ; savoir utiliser les TIC pour la gestion
pédagogique de la classe ; savoir utiliser les TIC pour la
recherche d'informations et de documents afin d'améliorer les contenus
de formation des apprenants » (p. 126).Les enseignants, vecteurs
principaux du changement qu'induisent les TIC à l'école,
ontbesoin d'être formés en vue d'une utilisation efficiente des
TICE.
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