1.1.3. Le contexte du numérique
éducatif au Togo
Face au rôle de plus en plus important que jouent les
nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les
principaux secteurs de la vie active, le recours aux TIC apparaît pour
les politiques incontournables dans le processus de développement
économique et social.Nombreux sont les États qui ont
compris depuis longtemps l'importance des TICE et investissent dans ce secteur
en espérant plus d'efficience et d'efficacité de leurs
systèmes éducatifs.En effet, la plupart des pays dans le cadre de
leurs politiques publiques se sont dotés de programmes en matière
d'intégration des TIC en éducation.
L'État togolais pour sa part, semble avoir cerné
l'importance des TIC dans le développement du pays, notamment en leur
accordant une place prépondérante dans son Plan National de
Développement (PND) adopté en 2018 à l'horizon 2022.Le
PNDprend en compte non seulement le volet éducation, mais aussi un
aspect technologique en éducation. Il s'agit pour le politique de mener
une vaste transformation structurelle à travers une amélioration
des infrastructures existantes, de la connexion multimodale et des technologies
de l'information et de la communication (TIC).Face à l'impact de la
crise liée à la COVID-19, lePlan National de
Développement2018-2022 a été révisé donnant
lieu à une feuille de route gouvernementale à l'horizon 2025.
Conscientdu potentiel des TIC en éducation, leur prise
en compte dans le secteur éducatif remonte aupremier Plan Sectoriel de
l'Éducation (PSE) 2010-2020. En effet, comme stratégies pour
promouvoir l'accès aux technologies de l'information et de la
communication dans le système de formation en général, ce
premier plan sectoriel recommande qu'il faudra :
· introduire l'informatique dans les programmes scolaires
de l'enseignement secondaire ;
· créer des centres multimédias dans les
établissements d'enseignement secondaire ;
· procéder à l'exonération
douanière des outils informatiques destinés aux
établissementsscolaires dans la perspective d'une diminution des
coûts de ces outils ;
· renforcer l'équipement des services centraux et
décentralisés des ministères en charge
del'éducation en matériel informatique ;
· former les enseignants et les personnels des services
centraux et décentralisés desministères en charge de
l'éducation à l'utilisation des outils
informatiques(République Togolaise, 2010, p.75).
Pour ce qui de l'enseignement supérieur, il s'agira
de :
· soutenir de manière prioritaire la formation des
masses critiques de spécialistes dans tous les secteurs des
TIC ;
· généraliser la formation en informatique
dans toutes les filières de grade L des établissements
d'enseignement supérieur ;
· développer des infrastructures de communication
dans les campus universitaires ;
· mettre en place un réseau d'interconnexion des
établissements d'enseignement supérieur ;
· soutenir la production de contenus numériques
par des incitations diverses(p. 75).
En ce qui concerne leplan sectoriel de l'éducation en
vigueur, celui élaboré pour la période 2020-2030 (le
troisième), à terme, le Togo souhaite :
Une transformation structurelle du système
éducatif national pour fournir à la nation des ressources
humaines en quantité et de qualité nécessaires à la
transformation de l'économie. Elle devra passer par : (i)
l'augmentation de l'offre éducative tout en assurant sa qualité,
(ii) l'inversion de la tendance de prédominance de l'enseignement
général au profit de l'ETFP, (iii) le renforcement de la
fourniture de services sociaux aux élèves et étudiants,
(iv) le renforcement du financement des universités, des centres de
formation technique et professionnelle et de la recherche universitaire et
scientifique et (vi) le renforcement des infrastructures d'accueil
(République Togolaise, 2020, p. 37).
Pour l'atteinte des ODD 4, l'accès et la qualité
de l'éducation pour tous, le Togo a fait le choix de la digitalisation
de la formation. Depuis 2018, il existe un programme d'implémentation
d'environnement numérique du travail. Avec l'appui de l'UNESCO, le pays
cherche à harmoniser les pratiques pour une utilisation efficiente en
milieu scolaire et de formation.Avec la pandémie de la COVID-19,
l'enseignement à distance a conforté la vision du pays à
transformer le système éducatif par les TIC. En effet, pour
Awokou (2021), « la pandémie, au premier semestre 2020 est
venue accélérer au Togo la mise en place des dispositifs de FAD
afin d'assurer les services de l'État en matière
d'éducation » (p. 31).
Entre l'enseignement à distance et l'environnement
numérique de travail, les acteurs de l'éducation
réfléchissent désormais à une harmonisation de
toutes les initiatives. Cette harmonisation va déboucher sur un document
de politique nationale de promotion des technologies de l'information et de la
communication dans l'éducation nationale. Les réflexions ont
été lancées le 28 avril 2021 à Lomé à
cet effet. Il s'agità terme d'établir un plan d'action et sa mise
en oeuvre sera accompagner par l'UNESCO. Pour le Secrétaire technique
permanent du Plan Sectoriel de l'Éducation, le Professeur Sena Yawo
Akakpo-Numado : « Les jeunes utilisent mal Internet, les
réseaux parce qu'on ne les amène pas à découvrir
les avantages et les bonnes pratiques. La politique va tracer la voie pour
qu'on leur montre comment utiliser ces outils pour préparer leurs
examens et leur avenir » (propos recueillis par Souleyman du
Magazine CIOMAG, mai 2021).
Nous pouvons ainsi déduire que la politique
gouvernementale vise à faire acquérir à tous les citoyens,
des compétences en TIC, sans lesquelles aucune
compétitivité nationale et internationale n'est possible au
21ème siècle. Pour que ces compétences soient
acquises par les élèves, leurs enseignants doivent d'abord les
acquérir afin d'être aptes à pouvoir les leur transmettre
(Douanla, 2009). Par conséquent, selon Wallet (2006), les enjeux
contemporains se situent, pour les enseignants, dans l'obligation de valider
des certificats prouvant leurs compétences en informatique, mais plus
encore dans le recours au Web pour la préparation des cours, dans la
collaboration entre pairs (Kalogiannakis, 2004) et dans la communication avec
le reste de la communauté éducative (Liautard, Marquet et Wallet,
2006). C'est sans nulle doute comme l'affirme Wallet (2006) par ces biais que
les technologies pénétreront définitivement dans les
classes et modifieront le rôle des enseignants.
Toutefois, il existe déjà quelques projets
d'intégration des technologies de l'information et de la communication
dans le système éducatif togolais notamment au secondaire.
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