DEUXIÈME CHAPITRE :
REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES CONCEPTUEL,THÉORIQUE ET
OPÉRATOIRE
Le second chapitre aborde la recension des écrits ayant
abordés la même thématique, le cadre théorique,la
définition des concepts. Aussi les questions
et hypothèses de recherche, de même que les variables et leurs
indicateurs, seront abordées.
2.1. Revue de la
littérature
Cette section est consacrée à la recension des
écrits ayant abordés les mêmes thématiques que nous
traitons dans ce mémoire. Elle nous permettra entre autres, de
circonscrire les concepts qui interviennent dans notre recherche.
2.1.1. Technocompétences des enseignants
De manière générale, les conclusions de
nombreuses recherches s'accordent sur l'importance de l'acquisition des
compétences techniques de la part des enseignants dans la
réussite de l'intégration des TIC en éducation (Mastafi,
2015). En effet, plusieurs recherches ont montré que le manque de
compétences TIC des enseignants est un obstacle majeur qui entrave
l'usage des TIC dans leurs enseignements(Pelgrum et Anderson, 2001 ;
Balanskat etal., 2006 ; BECTA6, 2004 ; Mastafi, 2011).
D'après les résultats d'une recherche
menée par Mastafi, en 2011, auprès de trente-trois chefs
d'établissements scolaires primaires et secondaires de l'Académie
régionale Doukkal-Abda au Maroc, 75,7 % des directeurs ayants
participés à l'étude considèrent le manque de
compétences de base en informatique comme le principal obstacle
dissuadant les enseignants et les agents d'administration de faire usage des
TIC dans leurs pratiques professionnelles. Plus particulièrement,
81,9 % d'entre eux expriment leur insatisfaction, tant au niveau de la
quantité que de la qualité, vis-à-vis des formations
continues sur les TIC organisées par le ministère de tutelle
(Mastafi, 2014).
En 1996, Baron et Bruillard (cités par Béziat,
2012) ont mené une enquête auprès de futurs enseignants qui
s'étaient inscrits à l'institut universitaire de formations des
maîtres en France en 1992 et en 1993. Les résultats de cette
étude révèlent un assez faible niveau de
compétences informatiques chez les étudiants
enquêtés. Ces derniers ont formulé le voeu d'être
formés pour faire de l'informatique, un outil personnel de travail.
D'après une étude de Bennett et Lockyer
(1999),seul 20 % des enseignantsen activité se disent
compétents à intégrer des TIC dans leurs classes.
Enrevanche, pour ce qui est des enseignants-stagiaires, dans une étude
deDexter et Riedel (2003), ces derniers affirment qu'ils étaient
très à l'aise avec la technologie engénéral et
plutôt à l'aise avec son utilisation en éducation.
Également,le niveau de maitrise des outils
techniquesparles enseignants constitueun facteur important pour
l'intégration des TIC dans leurs pratiques professionnelles. Les
résultats d'une étude menée par Farsi (2019) auprès
des enseignants de français au secondairedans la région
éducative Sidi Kacem au Maroc, montrent que les logiciels tels le
courrier électronique et les navigateurs sont les outils les plus
fortement maîtrisés. Le premier est considéré comme
étant maîtrisé de façon Bonne à Excellente
par 80 % des enseignants et le second par 93 % d'entre eux. Les
habiletés associées au traitement de texte (67 %), aux
logiciels de présentation (60 %) et aux outils de communication
(57 %) sont celles qui sont en cours de maîtrise par ces derniers.
Quant aux habiletés à développer,elles sont liées
aux logiciels de création de pages Web (7 %) et au tableur
(27 %). Pour Farsi, la complexité de ces deux outils et surtout
celle des logiciels de créationde pages Web semble être le facteur
prédominant qui explique leur bas niveau de maîtrise. En ce qui
concerne l'utilisation des TIC par les enseignants à des fins
professionnelles, seuls quatre outils y sont utilisés. Il s'agit du
traitement de texte et les navigateurs internet par 97 % des
enquêtés, des logiciels de présentation par 43% et du
tableur par seulement 3 %.
L'analyse des données recueillies lors d'une
étude menée par Mastafi (2015) montre que les deux tiers des
enseignants participants jugent posséder les compétences de
niveau basique, leur permettant de se servir, d'une façon personnelle,
d'un ordinateur. Plus particulièrement, 58,8 % des enseignants de
l'échantillon de l'étude, affirment avoir les compétences
de base pour se servir du système d'exploitation Windows, 1,6 %
pour le système d'exploitation Linux et moins de 1 % pour le
système d'exploitation du Mac, contre 41,2 % qui ne maitrisent
aucun système d'exploitation.
Les logiciels du traitement de texte (Microsoft Word en
particulier) viennent en tête des logiciels utilisés par les
enseignants interrogés avec une proportion de 37,9 %, suivi de
32,8 % de ceux déclarant savoir utiliser des logiciels de
présentation (comme PowerPoint). Toutefois, des proportions encore plus
faibles des enseignants estiment avoir les compétences d'utiliser les
systèmes de gestion de base de données (13 %), les tableurs
comme Excel (8,7 %), les logiciels multimédias (14,2 %) et les
éditeurs Web (8,9 %). Aussi moins du quart (22,1 %) des
enseignants déclarent avoir les compétences nécessaires
à la manipulation des logiciels éducatifs (Mastafi, 2015).Une
faible proportion (17,3 %) parmi les enseignants interrogés estime
maitriser suffisamment les TIC en général, contre 45,5% qui
jugent leur maîtrise insuffisante. Néanmoins,37,3 % des
sujets jugent qu'ils ne possèdent aucune notion en matière
d'utilisation des TIC. Par ailleurs, 71, 4% déclarent n'avoir
jamaissuivi de formation en TIC.
Les résultats d'une étude sur la
technocompétence menée par Stockless etal.(2018)
auprès des enseignants du préscolaire, primaire et secondaire au
Québec montrent qu'aucun outil technologique ne dépasse le seuil
de « Bon » concernant le niveau de maîtrise. La suite
bureautique, les outils de communication et le TNI sont les technologies que
les enseignants du primaire et du secondaire déclarent maitriser le
mieux. Cependant, le niveau de maitrise obtenu reste près du niveau
novice. Les logiciels spécialisés, les outils reliés au
Web 1.0 et les environnements numériques d'apprentissage sont ceux que
les enseignants déclarent moins maitrisés. Les enseignants se
perçoivent comme étant très « Bons »
dans l'utilisation de certains outils. C'est le cas du logiciel de traitement
de texte, de la messagerie instantanée, du réseau social Facebook
et du courrier électronique. Les enseignants se considèrent
également comme étant « Bons » pour utiliser
le logiciel de présentation PowerPoint. Quant aux outils tels que le
chiffrier électronique, une plateforme de blogue et le tableau
numérique interactif, les enseignants se qualifient de
« Novices ». Au niveau de la perception de maitrise des
outils technologiques, les résultats sont similaires, tantchez les
enseignants du primaire que chez ceux du secondaire.
Dans le contexte togolais, Kouawo (2017) a mené une
étude ayant pour but de connaitre le niveau de techno-connaissance des
futurs enseignants du secondaire formés à l'Institut National des
Sciences de l'Éducation (INSE) de l'Université de Lomé
(UL). Au terme de la recherche, il conclut de la façon
suivante :
Les résultats que nous avons obtenus à l'issue
de notre recherche nous permettent d'affirmer que les étudiants en
Sciences de l'Éducation de l'Université de Lomé ont un
niveau de techno-connaissance élevé. En effet, les connaissances
qu'ils ont sur le matériel informatique, sur les logiciels et sur
Internet et les réseaux sociaux sont d'assez bonne qualité. Ils
ont aussi des connaissances sur les usages des nouveaux médias dans la
pédagogie et sur les obstacles à l'intégration
pédagogique des TIC au Togo(p. 659).
À la lumière de cette étude, nous pouvons
affirmer que les futurs enseignants du secondaire, en occurrence ceux
formés à l'INSE, ont une bonne connaissance des TIC ainsi que les
utilisations qu'on peut faire de ces outils.
C'est dans cette perspective que nous avons
considéré le besoin de connaitre et d'analyser l'état de
la situation chez les enseignants qui oeuvrent déjà dans les
écoles du secondaire 2 au Togo en nous intéressant au cas de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général Grand
Lomé-Ouest.
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