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Technocompétences des enseignants: cas des enseignants du secondaire 2 de l'inspection de l'enseignement secondaire général grand Lomé-Ouest


par Abdoul-Bassitou SOULE
Université de Lomé - Master en Sciences de l'éducation 2022
  

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DEUXIÈME CHAPITRE : REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES CONCEPTUEL,THÉORIQUE ET OPÉRATOIRE

Le second chapitre aborde la recension des écrits ayant abordés la même thématique, le cadre théorique,la définition des concepts. Aussi les questions et hypothèses de recherche, de même que les variables et leurs indicateurs, seront abordées.

2.1. Revue de la littérature

Cette section est consacrée à la recension des écrits ayant abordés les mêmes thématiques que nous traitons dans ce mémoire. Elle nous permettra entre autres, de circonscrire les concepts qui interviennent dans notre recherche.

2.1.1. Technocompétences des enseignants

De manière générale, les conclusions de nombreuses recherches s'accordent sur l'importance de l'acquisition des compétences techniques de la part des enseignants dans la réussite de l'intégration des TIC en éducation (Mastafi, 2015). En effet, plusieurs recherches ont montré que le manque de compétences TIC des enseignants est un obstacle majeur qui entrave l'usage des TIC dans leurs enseignements(Pelgrum et Anderson, 2001 ; Balanskat etal., 2006 ; BECTA6, 2004 ; Mastafi, 2011).

D'après les résultats d'une recherche menée par Mastafi, en 2011, auprès de trente-trois chefs d'établissements scolaires primaires et secondaires de l'Académie régionale Doukkal-Abda au Maroc, 75,7 % des directeurs ayants participés à l'étude considèrent le manque de compétences de base en informatique comme le principal obstacle dissuadant les enseignants et les agents d'administration de faire usage des TIC dans leurs pratiques professionnelles. Plus particulièrement, 81,9 % d'entre eux expriment leur insatisfaction, tant au niveau de la quantité que de la qualité, vis-à-vis des formations continues sur les TIC organisées par le ministère de tutelle (Mastafi, 2014).

En 1996, Baron et Bruillard (cités par Béziat, 2012) ont mené une enquête auprès de futurs enseignants qui s'étaient inscrits à l'institut universitaire de formations des maîtres en France en 1992 et en 1993. Les résultats de cette étude révèlent un assez faible niveau de compétences informatiques chez les étudiants enquêtés. Ces derniers ont formulé le voeu d'être formés pour faire de l'informatique, un outil personnel de travail.

D'après une étude de Bennett et Lockyer (1999),seul 20 % des enseignantsen activité se disent compétents à intégrer des TIC dans leurs classes. Enrevanche, pour ce qui est des enseignants-stagiaires, dans une étude deDexter et Riedel (2003), ces derniers affirment qu'ils étaient très à l'aise avec la technologie engénéral et plutôt à l'aise avec son utilisation en éducation.

Également,le niveau de maitrise des outils techniquesparles enseignants constitueun facteur important pour l'intégration des TIC dans leurs pratiques professionnelles. Les résultats d'une étude menée par Farsi (2019) auprès des enseignants de français au secondairedans la région éducative Sidi Kacem au Maroc, montrent que les logiciels tels le courrier électronique et les navigateurs sont les outils les plus fortement maîtrisés. Le premier est considéré comme étant maîtrisé de façon Bonne à Excellente par 80 % des enseignants et le second par 93 % d'entre eux. Les habiletés associées au traitement de texte (67 %), aux logiciels de présentation (60 %) et aux outils de communication (57 %) sont celles qui sont en cours de maîtrise par ces derniers. Quant aux habiletés à développer,elles sont liées aux logiciels de création de pages Web (7 %) et au tableur (27 %). Pour Farsi, la complexité de ces deux outils et surtout celle des logiciels de créationde pages Web semble être le facteur prédominant qui explique leur bas niveau de maîtrise. En ce qui concerne l'utilisation des TIC par les enseignants à des fins professionnelles, seuls quatre outils y sont utilisés. Il s'agit du traitement de texte et les navigateurs internet par 97 % des enquêtés, des logiciels de présentation par 43% et du tableur par seulement 3 %.

L'analyse des données recueillies lors d'une étude menée par Mastafi (2015) montre que les deux tiers des enseignants participants jugent posséder les compétences de niveau basique, leur permettant de se servir, d'une façon personnelle, d'un ordinateur. Plus particulièrement, 58,8 % des enseignants de l'échantillon de l'étude, affirment avoir les compétences de base pour se servir du système d'exploitation Windows, 1,6 % pour le système d'exploitation Linux et moins de 1 % pour le système d'exploitation du Mac, contre 41,2 % qui ne maitrisent aucun système d'exploitation.

Les logiciels du traitement de texte (Microsoft Word en particulier) viennent en tête des logiciels utilisés par les enseignants interrogés avec une proportion de 37,9 %, suivi de 32,8 % de ceux déclarant savoir utiliser des logiciels de présentation (comme PowerPoint). Toutefois, des proportions encore plus faibles des enseignants estiment avoir les compétences d'utiliser les systèmes de gestion de base de données (13 %), les tableurs comme Excel (8,7 %), les logiciels multimédias (14,2 %) et les éditeurs Web (8,9 %). Aussi moins du quart (22,1 %) des enseignants déclarent avoir les compétences nécessaires à la manipulation des logiciels éducatifs (Mastafi, 2015).Une faible proportion (17,3 %) parmi les enseignants interrogés estime maitriser suffisamment les TIC en général, contre 45,5% qui jugent leur maîtrise insuffisante. Néanmoins,37,3 % des sujets jugent qu'ils ne possèdent aucune notion en matière d'utilisation des TIC. Par ailleurs, 71, 4% déclarent n'avoir jamaissuivi de formation en TIC.

Les résultats d'une étude sur la technocompétence menée par Stockless etal.(2018) auprès des enseignants du préscolaire, primaire et secondaire au Québec montrent qu'aucun outil technologique ne dépasse le seuil de « Bon » concernant le niveau de maîtrise. La suite bureautique, les outils de communication et le TNI sont les technologies que les enseignants du primaire et du secondaire déclarent maitriser le mieux. Cependant, le niveau de maitrise obtenu reste près du niveau novice. Les logiciels spécialisés, les outils reliés au Web 1.0 et les environnements numériques d'apprentissage sont ceux que les enseignants déclarent moins maitrisés. Les enseignants se perçoivent comme étant très « Bons » dans l'utilisation de certains outils. C'est le cas du logiciel de traitement de texte, de la messagerie instantanée, du réseau social Facebook et du courrier électronique. Les enseignants se considèrent également comme étant « Bons » pour utiliser le logiciel de présentation PowerPoint. Quant aux outils tels que le chiffrier électronique, une plateforme de blogue et le tableau numérique interactif, les enseignants se qualifient de « Novices ». Au niveau de la perception de maitrise des outils technologiques, les résultats sont similaires, tantchez les enseignants du primaire que chez ceux du secondaire.

Dans le contexte togolais, Kouawo (2017) a mené une étude ayant pour but de connaitre le niveau de techno-connaissance des futurs enseignants du secondaire formés à l'Institut National des Sciences de l'Éducation (INSE) de l'Université de Lomé (UL). Au terme de la recherche, il conclut de la façon suivante :

Les résultats que nous avons obtenus à l'issue de notre recherche nous permettent d'affirmer que les étudiants en Sciences de l'Éducation de l'Université de Lomé ont un niveau de techno-connaissance élevé. En effet, les connaissances qu'ils ont sur le matériel informatique, sur les logiciels et sur Internet et les réseaux sociaux sont d'assez bonne qualité. Ils ont aussi des connaissances sur les usages des nouveaux médias dans la pédagogie et sur les obstacles à l'intégration pédagogique des TIC au Togo(p. 659).

À la lumière de cette étude, nous pouvons affirmer que les futurs enseignants du secondaire, en occurrence ceux formés à l'INSE, ont une bonne connaissance des TIC ainsi que les utilisations qu'on peut faire de ces outils.

C'est dans cette perspective que nous avons considéré le besoin de connaitre et d'analyser l'état de la situation chez les enseignants qui oeuvrent déjà dans les écoles du secondaire 2 au Togo en nous intéressant au cas de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général Grand Lomé-Ouest.

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