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La libéralisation progressive du dirham marocain: quel impact sur l'économie marocaine?


par Rime Kamel
Université Moulay Ismail - Licence fondamentale en sciences économiques et de gestion 2022
  

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C. Evolution d'inflation

Compte tenu de la structure de son économie, le niveau d'inflation du Maroc est essentiellement lié à ses relations avec ses partenaires commerciaux. Il s'agit en fait d'inflation importée, compte tenu de l'importance croissante des importations et des exportations dans le panier moyen de consommation des ménages.

Figure 9 : Niveau moyen d'inflation par régime de change - Classification agrégée - (1990-2014)

Source : FMI et calcul auteurs

Dans un autre registre, la figure 9 ci-dessus, nous montre que le niveau d'inflation moyen du Maroc est inférieur aux trois régimes de taux de change. Par conséquent, le système traditionnel de parité fixe adopté par les autorités monétaires marocaines a obtenu les meilleurs résultats en termes de stabilité des prix par rapport aux autres classes de régimes de taux de change. La figure 10 ci-dessous illustre les performances d'une classification fine des régimes de change en termes d'inflation.

Figure 10 : Niveau moyen d'inflation par catégorie de régime de change - Classification fine - (1990-2014)

Source : FMI et calcul auteurs

En somme, la prise en compte du régime de change choisi par la banque centrale permet Inflation modérée record, croissance réelle relativement soutenue. Cette maîtrise de l'inflation reflète la tendance générale à la baisse observée à l'échelle internationale au cours des deux dernières décennies. Cependant, le niveau de croissance est très fragile en raison de considérations internes (agriculture, et donc lié aux conditions climatiques) et le stress lié aux chocs exogènes. S'ajuster à ces chocs pourrait être plus facile, toutes choses égales par ailleurs, si les gouvernements optaient pour des régimes de taux de change plus flottants.

Figure 11 : évolution du taux d'inflation entre 2010 et 2021

Source : FMI, BM et OCDE Inflation CPI indicator

D. Evolution des dettes extérieures au Maroc

La dette extérieure d'une économie est un facteur important dans l'évaluation de la santé d'une économie, car une dette extérieure élevée est un facteur de risque pays. Par conséquent, comme les pays ont une influence différente sur l'économie mondiale, leur position sur la dette extérieure varie selon qu'une économie est susceptible d'emprunter à l'étranger dans sa propre monnaie. Ce phénomène, appelé « péché originel », concerne tous les pays en transition qui ne peuvent obtenir que des prêts en devises. De plus, la dette extérieure est affectée par les fluctuations des taux de change. Cela peut changer sa valeur.

Figure 12 : évolution des dettes extérieures du Maroc

Source : La Banque Mondiale

Les performances économiques que le Maroc a réalisées au cours des deux dernières décennies sont principalement dues à la forte demande intérieure, ainsi qu'aux importants apports de devises dans le cadre de la privatisation de plusieurs entreprises publiques, au dynamisme du tourisme et à l'importance du transfert des Marocains résidant à l'étranger.

Les déficits jumeaux observés dans l'analyse ci-dessus affectent fortement l'équilibre macroéconomique du pays, et dans le cadre d'un modèle tiré par la croissance intérieure, la monnaie a le potentiel de se déprécier dans un régime flexible compte tenu de la part importante de la demande de biens de consommation Importation et exportation les problèmes sont associés à de faibles niveaux de produits d'exportation. Le Maroc a mis en place un système de taux de change fixe pendant des décennies, qui l'a toujours protégé des événements inflationnistes, et la défense de la parité apporte une certaine stabilité et crédibilité à la politique monétaire marocaine.

La « loi des finances 2020 » envisage sur un excède des recettes d'emprunts sur les amortissements de l'ordre de 30,50 Mds DH. Celle de 2019, projetait sur un excédent de 36,99 Mds DH. Celle de 2018 comptait sur un excédent de 33,27 Mds DH et finalement la loi financière de 2017 visait à dégager un excédent de 24,12 milliards de DH. Au cours des quatre dernières années, des boules de neige ont été construites au rythme de 30 milliards de DH par an. Au-dessus le marché, la dette du Maroc ont été toujours qualifiée de non soutenable. Cette situation risque de s'empirer au cours de l'année 2020, où le taux de croissance sera sûrement négatif et le coût de l'argent va s'envoler en raison de la forte demande associée à l'aggravation de risque de défaillance.

A fin septembre 2020, l'encours de la dette extérieure publique était de 359,7 milliards de DH, dont le ministère des Finances était de 183,4 milliards de DH et les autres emprunteurs publics de 176,3 milliards de DH. Au cours des neuf premiers mois de 2020, les ressources issues des emprunts extérieurs du secteur public se sont élevées à 41,1 milliards de DH :

ü Le Ministère des Finances a mobilisé 32,2 milliards de DH ;

ü 8,9 milliards de DH ont été mobilisés pour les projets EEP, CT et IUP.

Le service de la dette extérieure publique à fin septembre 2020 était de 19,7 milliards de DH :

ü 8,2 milliards de DH payés par le Ministère des Finances ;

ü 11,5 milliards de DH payés par les autres emprunteurs publics.

Fin 2021, la part de la dette extérieure publique dans le PIB était de 32,0 %, en baisse de 2,5 points de pourcentage par rapport à fin 2020. L'encours de la dette extérieure publique en 2021 est de 378,6 milliards d'AED, dont 203,8 milliards d'AED pour le ministère des Finances et 174,8 milliards d'AED pour les autres emprunteurs publics.

Au cours de l'année 2021, les retraits sur les emprunts extérieurs publics ont totalisé 41,2 milliards d'AED : Le ministère des Finances a mobilisé 18,4 milliards d'AED (dont 11,4 milliards pour l'appui aux réformes, 4,8 milliards pour les mesures d'atténuation de l'impact de la pandémie de Covid-19, 2,2 milliards articles), 22,8 milliards d'AED pour les projets des établissements et entreprises publics (EEP), des établissements financiers publics (IFP), des collectivités locales (CT) et des services publics (IUP).

Fin 2021, les remboursements de la dette extérieure publique s'élevaient à 41,5 milliards d'AED (14,9 milliards de Dh par le ministère des Finances et 26,6 milliards d'AED par les autres emprunteurs publics).

Concernant la maîtrise des risques de change, il importe de souligner que l'impact de la variation du taux de change reste maîtrisable grâce aux efforts déployés pour atténuer l'exposition aux fluctuations des cours de change des devises et pour minimiser leur incidence sur le stock et le service de la dette. En effet, la gestion active de la dette extérieure, grâce aux opérations du refinancement de la dette onéreuse et des opérations de remboursement par anticipation, a permis d'écarter le risque d'enchérissement du remboursement des dettes contractées en devises faibles.

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