C. Evolution d'inflation
Compte tenu de la structure de son économie, le niveau
d'inflation du Maroc est essentiellement lié à ses relations avec
ses partenaires commerciaux. Il s'agit en fait d'inflation importée,
compte tenu de l'importance croissante des importations et des exportations
dans le panier moyen de consommation des ménages.
Figure 9 : Niveau
moyen d'inflation par régime de change - Classification
agrégée - (1990-2014)
Source : FMI et calcul auteurs
Dans un autre registre, la figure 9
ci-dessus, nous montre que le niveau d'inflation moyen du Maroc est
inférieur aux trois régimes de taux de change. Par
conséquent, le système traditionnel de parité fixe
adopté par les autorités monétaires marocaines a obtenu
les meilleurs résultats en termes de stabilité des prix par
rapport aux autres classes de régimes de taux de change. La
figure 10 ci-dessous illustre les performances d'une
classification fine des régimes de change en termes d'inflation.
Figure 10 : Niveau
moyen d'inflation par catégorie de régime de change -
Classification fine - (1990-2014)
Source : FMI et calcul auteurs
En somme, la prise en compte du régime de change
choisi par la banque centrale permet Inflation modérée record,
croissance réelle relativement soutenue. Cette maîtrise de
l'inflation reflète la tendance générale à la
baisse observée à l'échelle internationale au cours des
deux dernières décennies. Cependant, le niveau de croissance est
très fragile en raison de considérations internes (agriculture,
et donc lié aux conditions climatiques) et le stress lié aux
chocs exogènes. S'ajuster à ces chocs pourrait être plus
facile, toutes choses égales par ailleurs, si les gouvernements optaient
pour des régimes de taux de change plus flottants.
Figure 11 :
évolution du taux d'inflation entre 2010 et 2021
Source : FMI, BM et OCDE Inflation CPI
indicator
D. Evolution des dettes
extérieures au Maroc
La dette extérieure d'une économie est un
facteur important dans l'évaluation de la santé d'une
économie, car une dette extérieure élevée est un
facteur de risque pays. Par conséquent, comme les pays ont une influence
différente sur l'économie mondiale, leur position sur la dette
extérieure varie selon qu'une économie est susceptible
d'emprunter à l'étranger dans sa propre monnaie. Ce
phénomène, appelé « péché originel
», concerne tous les pays en transition qui ne peuvent obtenir que des
prêts en devises. De plus, la dette extérieure est affectée
par les fluctuations des taux de change. Cela peut changer sa valeur.
Figure 12 :
évolution des dettes extérieures du Maroc
Source : La Banque Mondiale
Les performances économiques que le Maroc a
réalisées au cours des deux dernières décennies
sont principalement dues à la forte demande intérieure, ainsi
qu'aux importants apports de devises dans le cadre de la privatisation de
plusieurs entreprises publiques, au dynamisme du tourisme et à
l'importance du transfert des Marocains résidant à
l'étranger.
Les déficits jumeaux observés dans l'analyse
ci-dessus affectent fortement l'équilibre macroéconomique du
pays, et dans le cadre d'un modèle tiré par la croissance
intérieure, la monnaie a le potentiel de se déprécier dans
un régime flexible compte tenu de la part importante de la demande de
biens de consommation Importation et exportation les problèmes sont
associés à de faibles niveaux de produits d'exportation. Le Maroc
a mis en place un système de taux de change fixe pendant des
décennies, qui l'a toujours protégé des
événements inflationnistes, et la défense de la
parité apporte une certaine stabilité et
crédibilité à la politique monétaire marocaine.
La « loi des finances 2020 » envisage sur un
excède des recettes d'emprunts sur les amortissements de l'ordre de
30,50 Mds DH. Celle de 2019, projetait sur un excédent de 36,99 Mds DH.
Celle de 2018 comptait sur un excédent de 33,27 Mds DH et finalement la
loi financière de 2017 visait à dégager un excédent
de 24,12 milliards de DH. Au cours des quatre dernières années,
des boules de neige ont été construites au rythme de 30 milliards
de DH par an. Au-dessus le marché, la dette du Maroc ont
été toujours qualifiée de non soutenable. Cette situation
risque de s'empirer au cours de l'année 2020, où le taux de
croissance sera sûrement négatif et le coût de l'argent va
s'envoler en raison de la forte demande associée à l'aggravation
de risque de défaillance.
A fin septembre 2020, l'encours de la dette extérieure
publique était de 359,7 milliards de DH, dont le ministère des
Finances était de 183,4 milliards de DH et les autres emprunteurs
publics de 176,3 milliards de DH. Au cours des neuf premiers mois de 2020, les
ressources issues des emprunts extérieurs du secteur public se sont
élevées à 41,1 milliards de DH :
ü Le Ministère des Finances a mobilisé 32,2
milliards de DH ;
ü 8,9 milliards de DH ont été
mobilisés pour les projets EEP, CT et IUP.
Le service de la dette extérieure publique à fin
septembre 2020 était de 19,7 milliards de DH :
ü 8,2 milliards de DH payés par le
Ministère des Finances ;
ü 11,5 milliards de DH payés par les autres
emprunteurs publics.
Fin 2021, la part de la dette extérieure publique dans
le PIB était de 32,0 %, en baisse de 2,5 points de pourcentage par
rapport à fin 2020. L'encours de la dette extérieure publique en
2021 est de 378,6 milliards d'AED, dont 203,8 milliards d'AED pour le
ministère des Finances et 174,8 milliards d'AED pour les autres
emprunteurs publics.
Au cours de l'année 2021, les retraits sur les
emprunts extérieurs publics ont totalisé 41,2 milliards d'AED :
Le ministère des Finances a mobilisé 18,4 milliards d'AED (dont
11,4 milliards pour l'appui aux réformes, 4,8 milliards pour les mesures
d'atténuation de l'impact de la pandémie de Covid-19, 2,2
milliards articles), 22,8 milliards d'AED pour les projets des
établissements et entreprises publics (EEP), des établissements
financiers publics (IFP), des collectivités locales (CT) et des services
publics (IUP).
Fin 2021, les remboursements de la dette extérieure
publique s'élevaient à 41,5 milliards d'AED (14,9 milliards de Dh
par le ministère des Finances et 26,6 milliards d'AED par les autres
emprunteurs publics).
Concernant la maîtrise des risques de change, il
importe de souligner que l'impact de la variation du taux de change reste
maîtrisable grâce aux efforts déployés pour
atténuer l'exposition aux fluctuations des cours de change des devises
et pour minimiser leur incidence sur le stock et le service de la dette. En
effet, la gestion active de la dette extérieure, grâce aux
opérations du refinancement de la dette onéreuse et des
opérations de remboursement par anticipation, a permis d'écarter
le risque d'enchérissement du remboursement des dettes
contractées en devises faibles.
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