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Croissance urbaine et dégradation de l'environnement dans la commune de Kalamu à  Kinshasa


par Christian Ebengo
Université de Kinshasa - Licence Géographie, Aménagement du territoire et urbanisme 2020
  

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Chapitre 4. EBAUCHE ET PERSPECTIVE D'AMENAGEMENT

Dans ce chapitre, il est question de donner les pistes de solutions pour l'aménagement de notre site.

4.1. Contexte et Justification

Les études et enquêtes sociodémographiques effectuées ont fourni le résultat sur le souhait de la population de rester ou de quitter la berge de la rivière Kalamu dans notre périmètre d'étude. Il apparaît opportun de présenter dans ce point le plan de gestion durable des déchets et les pistes cohérents orientés vers l'avenir de notre site. Les solutions apportées par les études doivent donc obligatoirement aboutir sur des éléments favorables au développement durable de notre espace.

Ce site est composé actuellement d'une juxtaposition de bâtiments vétustes encore en activités constitue à la fois une entrave et un potentiel pour la commune en générale et le quartier en particulier ; son implantation empêche la réalisation des connexions "naturelles" et est une nuisance visuelle d'impact dans la lecture de la ville. En outre, il s'agit d'un site pollué.

Ce plan s'inscrit dans le cadre d'apporter secours à la population de Kalamu qui vivent dans un environnement pollué d'une part et qui n'ont pas un endroit précis pour évacuer leurs déchets ménagers.

Il a pour but d'améliorer le système de collecte, de stockage et de valorisation des déchets dans la commune de Kalamu. La mise en oeuvre de ce plan de gestion devra tenir compte cinq aspects suivants : aspects techniques, aspects sociaux, aspects économiques, aspects politiques et institutionnelles et aspects environnementaux.

Au niveau local des ménages, il est important de posséder à la distribution des poubelles remplissant les normes d'hygiène et l'encadrement des éboueurs qui évoluent déjà sur terrain dans l'informel.

Sur le plan juridique, ce plan d'aménagement pour la commune de Kalamu s'attèle principalement au respect du code de l'environnement adoptée en juillet 2011, il s'agitde la loi n° 11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la protection de l'environnement, stipule en son article 46 que « Toute personne a droit à un environnement sain et propice à son épanouissement intégral. Elle a le devoir de le défendrepar toutes voies de droit en action individuelle ou collective ».

Il y a lieu ici de mettre en place une nouvelle législation au niveau nationale régissant la gestion des déchets urbains et ménagers, celle-ci doit être adaptée aux réalités actuelles du pays et de veiller à l'application de ces dites lois.

L'environnement est un des facteurs essentiels de la qualité de la vie. S'il est précaire, il compromettra cette dernière. C'est le cas de ce site où les ordures jonchent toutes les rues et influe sur la santé de la population.

La mauvaise gestion des ordures ménagèresdans la commune de Kalamu a des effets néfastes sur le plan environnemental et sur l'homme. Le premier souffrira des bouleversements, parfois irréversibles, subis par les déséquilibres de ses écosystèmes. Le second, soit l'habitant lui-même pâtira de la détérioration de sa qualité de vie due à l'absence de réseaux d'assainissement et d'infrastructures diverses.

4.2. Description du plan d'aménagement local

Les activités projetées par ce plansont :

ü Placer des bacs à ordures publiques au coin de chaque avenue ;

ü Curage des caniveaux et de la rivière Funa ;

ü Créationde 7stations de pré-stockageprovisoire ;

ü Réutilisation des déchets pour d'autres fin. (Bouteille par exemple)

4.3. Proposition de plan de gestion des déchets pour la commune de Kalamu

Le plan de gestion des déchetsurbaines dans la commune de Kalamu à Kinshasa doit passer par les étapes ci-après :

1. Subdiviser la municipale en trois zones délimitées selon leur regroupement géographique pour assurer au mieux la gestion des différents déchets :

§ La zone Est et Sud-Est : Composée des quartiers : Pinzi, Yolo sud I, Yolo sud II, Yolo nord I, Yolo nord II et Kauka III ;

§ La zone centre : Constituée des quartiers de : Kauka II, Kauka I,Yolo nord III, Matonge I, Matonge II, Matonge III et Immo Congo ;

§ La zone Ouest : Composée des quartiers de : Kimbangu I, Kimbangu II, Kimbangu III, Yolo sud III et Yolo sud 4.

Tableau16.Répartition des quartiers par zone des décharges

Région

Quartiers

Nombre des quartiers couvert

Ouest

Kimbangu I, Kimbangu II, Kimbangu III, Yolo sud III et Yolo sud 4.

5

Centre

Kauka I, Kauka II, Yolo nord III, Matonge 1, Matonge 2, Matonge 3, et Immo Congo.

7

Est

Pinzi, Yolo sud I, Yolo sud II, Yolo nord I, Yolo nord II et Kauka III.

6

Figure 34. Répartition des décharges par zone

Toutes ces raisons cis-évoquées, poussent en en ce qui concerne la collecte des déchets, que l'accent soit mis par rapport à la fréquence de, ce qui revient à dire que :

>La collecte va partir des domiciles ou le premier tri serait déjà fait et les déchets entreposés dans les différents sacs ;

> Il y aura un sac pour les verres, un sac pour les papiers et cartons et un sac pour les restes alimentaires ;

> Chaque parcelle ou chaque ménage va s'arranger à placer dehors (sur la rue) les sacs poubelles des types des déchets qui seront évacués cette journée là ;

> L'évacuation s'effectuera tous les jours pairs ;

> Les vélomoteurs avec les caisses de 2m3 passeront devant chaque parcelle pour récupérer ces déchets ;

> Ces déchets une fois récupérés, seront entreposés sur les sites proposés pour les décharges de transit ;

> Sur ces sites, un tri se fera pour pouvoir séparer les déchets qui ne seraient pas bien triés au niveau des différents ménages ;

> Une fois le tri terminé, les camions bennes passeront pour évacuer ces déchets vers le centre d'enfouissement technique de Mpasa.

EVACUATION

COLLECTE

PRE-COLLECTE

Figure 35.Schéma de gestion des déchets

2. Proposer les taxes aux habitants de Kalamu pour le prélèvement suivant les types des déchets dépendant du volume des déchets à évacuer ;

3. Proposer les différents modèle et couleurs des sacs poubelles à utiliser dans chaque zone c'est-à-dire que les trois zones auront chacune des sacs poubelles couleurs appropriées qui permettront d'identifier la provenance des déchets ;

4. Participation de tous les acteurs oeuvrant dans le domaine de la gestion des déchets.

5.4. Principes directeurs pour l'emplacement des décharges

Les principes pour l'emplacement des décharges sont utiles pour éviter des effets environnementaux négatifs associés au choix de l'emplacement, à la planification et à la conception.

Dans son mémoire de DEA, HOLENU MANGENDA (2014) a proposé 7 principes pour l'emplacement d'une décharge mais nous retenons 4 dans le cadre de cette étude :

- Il s'agit notamment de faire une proposition des emplacements en tenant compte de la densité de la population, des caractéristiques de l'occupation et de l'utilisation de l'espace, des capacités socio-économiques et de production technique des collectivités ainsi que des caractéristiques dusol (stabilité, texture, drainage, perméabilité, etc.), de la topographie et de l'accessibilité ;

- Tenir compte de la nature et la quantité des déchets à gérer (par catégorie, comme les déchets organiques et compostables, les déchets dangereux, les déchets recyclables, etc.) au moment de concevoir le système de gestion des décharges et veiller à une collecte, à un traitement et à une élimination séparée des déchets dangereux ;

- Éviter les zones susceptibles aux désastres ou aux dangers naturels (p. ex. inondations, pluies torrentielles, etc.) ;

- Éviter d'empiéter sur des sites vulnérables ou d'une importance économique, écologique, culturelle, archéologique ou historique (p. ex. plans ou cours d'eau, pentes abruptes, régions boisées, terres humide, plaines inondables, etc.).

- Éviter les sites qui accentueraient les inégalités sociales (p. ex. le choix d'un site d'élimination ou de valorisation des déchets solides dans des zones marginales urbaines plus pauvres, sans avoir auparavant consulté ou impliqué les résidents) ou occasionneraient des déplacements inacceptables de la population (p. ex. migrations, expropriations, éviction de locataires ou de squatters en raison de l'appropriation du site pour les des décharges ou des nuisances associés à un tel site).

- Éviter les sites qui mèneraient à des utilisations incompatibles des terres et des ressources, à des conflits sociaux inacceptables, à des conflits de valeurs et à des conflits touchant les droits de propriété et le régime foncier ainsi qu'à des changements inacceptables à la qualité visuelle (esthétique) du paysage et à la valeur des propriétés avoisinantes (p. ex. interférence avec d'autres services, résidences, attractions touristiques; en raison des mauvaises odeurs, du bruit et du trafic; entre les

Figure 36. Proposition des emplacements pour les stations de pré-stockage

propriétaires des terres et les locataires ou squatters; etc.).

5.4. Aménagement des voies d'accès aux décharges

La bonne gestion des décharges contrôlées proposées doit passerpar l'aménagement des voies d'accès à celles-ci, pour permettre aux engins transporteur (Motos, camions etc.) des déchets d'accéder facilement à la décharge. (Holenu 2016)

Pour une bonne gestion, il est bon de subdiviser la commune de Kalamu en 3 zones. En ce qui concerne les six décharges suggérées pour la commune de Kalamu.

- L'accessibilité des décharges de l'Est est facilitée par la route de l'université, jusqu'au niveau du quartier Immo-Congo;

- L'accessibilité à la décharge de Centre est possible soit par l'avenueuniversité, soit par la chaussée de Kimwenza, soit encore par l'avenue Bongolo et Badjoko jusqu'au niveau de l'avenue victoire, de là, une route en terre battue conduit jusqu'à la décharge ;

- Enfin, l'accessibilité à la troisième décharge passe par l'avenue Pierre Elengesa en passant par l'avenue Mompono qui conduit jusqu'à la décharge.

Il est à cet effet important de signaler que, l'accessibilité aux sites des décharges est possible ; néanmoins, il nécessite quelques réaménagements et réhabilitation des certains routes secondaires et tertiaires qui sont en état piteux.

Figure 37.Localisation des voies d'accès à la décharge

4.4. Acteurs pour l'aménagement durable dans la commune de Kalamu

Tableau 17. Identification des parties prenante

Qui ? Nom de la partie prenante

Quoi ? Les responsabilités et les intérêts des parties prenantes

Pourquoi ? raison de leur participation

Comment ? Rôles possibles et techniques de participation

Quel est le degré de leur intérêt ?

La population

Trier les déchets selon leurs natures et stocker

Environnement sain et équilibré

Comportement écologique

Elevé

Les universités

La formation.

Recherches et expertise.

Formation.

Elevé

Le Gouvernement et les médias

Acquisition des données spécifiques.

Conscientisation de la population et assainissement du milieu.

Planification en tenant compte de la dynamique démographique.

Elevé

Les ONG

Acquisition des données spécifiques.

Vulgarisation de l'information.

Sensibilisation des communautés.

Elevé

B.E.A.U.

Acquisition des données spécifiques

Orienter l'urbanisation

Elaboration des plans d'aménagement

Elevé

La première chose serait d'éduquer et d'informer la population sur les effets néfastes des déchets. Cette sensibilisation doit se faire à la radio et à la télévision et dans les quatre langues nationales.

Ensuite, mettre en place une politique de gestion basée sur le tri des déchets pourrait être une solution. Cela passe par l'installation sur les grandes artères, de dépôts-poubelles, l'un pour ce qui est biodégradable et l'autre pour les déchets non biodégradables, dans lesquels la population déposerait les ordures, qui seraient récupérées par des camions et emportées vers les centres d'enfouissement.

4.5. Inventaire des capacitésthématiquesà renforcer

4.5.A. Au plan Institutionnel

Ø Renforcer le rôle du B.E.A.U. en définissant clairement sa mission, en le structurant judicieusement et en `associant aux prises de décisions impliquant l'aménagement et l'urbanisme ;

Ø Introduire le cours d'hygiène et environnement dans toutes les filières d'enseignement supérieur et universitaire en RD Congo ;

Ø Promouvoirdes magazines audio-visuels des thèmes sur la pollution et la protection de l'environnement ;

Ø Participer régulièrement et efficacement à toutes les rencontres internationales sur l'environnement ;

Ø Mettre en place les techniques de la géomatique pour la gestion de la municipale.

4.5.B. Au plan communautaire

Ø Sensibiliser les communautés de bases au sujet de l'impact des déchets sur l'environnement surtout sur ceux les concernant plus directement (santé) ;

Ø Organiser des sessions de formations thématiques en faveur des groupes cibles ;

Ø L'assainissementdu site et l'aménagement des espaces vert.

Ø Améliorer la capacité des individus à gérer et à protéger l'environnement ;

Ø Changementdes mentalités, la connaissance, le comportement et les actions des individus ;

Ø Créer des « environnements propices » pour une meilleure gestion de l'environnement dans tous les secteurs de la société ;

Ø Sensibiliser régulièrement les individus sur des questions liées à la dégradation de l'environnement.

Tableau 18.Souhait de la population

Souhait de la pop. de quitter ou de rester dans le site

Fréquence

% valide

Oui

54

54,0

Non

44

44,0

Sans avis

02

2,0

Total

100

100

Source : Enquête sur le terrain (2021)

Tableau 19. Raisons de la population de quitter le site

Raison de quitter par la population

Fréquence (%)

Condition de vie médiocre

Dérangement dans le quartier

Environnement dégradé

Prostitution, rancune, sorcellerie

Eaux d'inondation

Les enfants toujours malades

Mentalité médiocre

Milieu est trop reculé

Pas d'écoles

Rentrer dans mon milieu d'origine

S'installer en Europe

Décision de mon époux

Parcelle de ...

Total

8

1

3

1

4

7

1

6

1

2

1

1

1

100

Source : Enquête sur le terrain (2021)

Le tableau 18 indique que 54 % des ménages préfèrent rester vivre dans le site et 44 % des ménages acceptent de quitter. Presque plus de la moitié de ménages enquêtés préfère quitter pour les raisons suivantes : conditions de vie très médiocres, environnement malsain, problème d'inondations, les enfants tombent toujours malades, milieu invivable, manque d'infrastructures publiques, habitat indécent, les vecteurs de nuisance, la promiscuité, les pollutions sonores et du sol, insalubrité généralisée, les voies d'accès impraticables, et autres (problèmes de moeurs, prostitution, banditisme...).

Le tableau 19 prouve que c'est la pauvreté qui est à la base des occupations de ce site car sur la question de savoir les raisons d'habiter dans notre périmètre d'étude, 27 % des ménages ont affirmé leur position par manque de financement et 26 % des ménages ont déclaré qu'ils sont propriétaires. Le même tableau montre la proportion de la population qui souhaite quitter pour aller ailleurs.

A cela, nous proposons ce qui suit :

- Que l'Etat puisse prendre ses responsabilités de suivre les effets et l'évaluation de l'environnement après la réalisation d'un travail tel que le curage de la rivière ;

- La démolition des logements bâtis près des rivières mais avec les mesures de compensation pour éviter l'occupation anarchique des sites non aedificandi ;

- Que les pouvoirs publics élaborent des règles sanctionnant ceux qui jettent les ordures dans les endroits inapproprié (voies publics, rivière etc.) ;

- Que le Ministère de l'urbanisme et de l'habitat remplisse pleinement et efficacement son rôle notamment en élaborant et en réactualisant l'organisation de l'espace urbain, en améliorant les infrastructures et les systèmes de drainage ;

- Que l'Etat élabores des études ou des stratégies à long et à moyen terme pour la mise en place de la politique de la promotion immobilière et foncière en distribuant les terrains urbanisés aux populations riveraines en crédit ;

- En matière de la protection des berges, le bureau d'urbanisme doit être en collaboration parfaite avec la population pour planter des arbres tout le long de la rivière et pourquoi pas aménager les berges par des blocs de ciment ;

- L'Etat peut créer des stratégies pour maîtriser la croissance démographique pour déconcentrer Kinshasa en créant des villes satellites et des métropoles d'équilibre avec des logements, des équipements et d'emplois ;

- Donnez plus d'initiative et les poids aux provinces en développant leurs potentialités de la région.

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