Chapitre 4. EBAUCHE ET
PERSPECTIVE D'AMENAGEMENT
Dans ce chapitre, il est question de donner les pistes de
solutions pour l'aménagement de notre site.
4.1. Contexte et Justification
Les études et enquêtes sociodémographiques
effectuées ont fourni le résultat sur le souhait de la population
de rester ou de quitter la berge de la rivière Kalamu dans notre
périmètre d'étude. Il apparaît opportun de
présenter dans ce point le plan de gestion durable des déchets et
les pistes cohérents orientés vers l'avenir de notre site. Les
solutions apportées par les études doivent donc obligatoirement
aboutir sur des éléments favorables au développement
durable de notre espace.
Ce site est composé actuellement d'une juxtaposition de
bâtiments vétustes encore en activités constitue à
la fois une entrave et un potentiel pour la commune en générale
et le quartier en particulier ; son implantation empêche la
réalisation des connexions "naturelles" et est une nuisance visuelle
d'impact dans la lecture de la ville. En outre, il s'agit d'un site
pollué.
Ce plan s'inscrit dans le cadre d'apporter secours à la
population de Kalamu qui vivent dans un environnement pollué d'une part
et qui n'ont pas un endroit précis pour évacuer leurs
déchets ménagers.
Il a pour but d'améliorer le système de
collecte, de stockage et de valorisation des déchets dans la commune de
Kalamu. La mise en oeuvre de ce plan de gestion devra tenir compte cinq aspects
suivants : aspects techniques, aspects sociaux, aspects économiques,
aspects politiques et institutionnelles et aspects environnementaux.
Au niveau local des ménages, il est important de
posséder à la distribution des poubelles remplissant les normes
d'hygiène et l'encadrement des éboueurs qui évoluent
déjà sur terrain dans l'informel.
Sur le plan juridique, ce plan d'aménagement pour la
commune de Kalamu s'attèle principalement au respect du code de
l'environnement adoptée en juillet 2011, il s'agitde la loi n°
11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs à la
protection de l'environnement, stipule en son article 46 que « Toute
personne a droit à un environnement sain et propice à son
épanouissement intégral. Elle a le devoir de le
défendrepar toutes voies de droit en action individuelle ou
collective ».
Il y a lieu ici de mettre en place une nouvelle
législation au niveau nationale régissant la gestion des
déchets urbains et ménagers, celle-ci doit être
adaptée aux réalités actuelles du pays et de veiller
à l'application de ces dites lois.
L'environnement est un des facteurs essentiels de la
qualité de la vie. S'il est précaire, il compromettra cette
dernière. C'est le cas de ce site où les ordures jonchent toutes
les rues et influe sur la santé de la population.
La mauvaise gestion des ordures ménagèresdans la
commune de Kalamu a des effets néfastes sur le plan environnemental et
sur l'homme. Le premier souffrira des bouleversements, parfois
irréversibles, subis par les déséquilibres de ses
écosystèmes. Le second, soit l'habitant lui-même
pâtira de la détérioration de sa qualité de vie due
à l'absence de réseaux d'assainissement et d'infrastructures
diverses.
4.2. Description du plan d'aménagement
local
Les activités projetées par ce plansont :
ü Placer des bacs à ordures publiques au coin de
chaque avenue ;
ü Curage des caniveaux et de la rivière
Funa ;
ü Créationde 7stations de
pré-stockageprovisoire ;
ü Réutilisation des déchets pour d'autres fin.
(Bouteille par exemple)
4.3. Proposition de plan de gestion des déchets
pour la commune de Kalamu
Le plan de gestion des déchetsurbaines dans la commune
de Kalamu à Kinshasa doit passer par les étapes ci-après
:
1. Subdiviser la municipale en trois zones
délimitées selon leur regroupement géographique pour
assurer au mieux la gestion des différents déchets :
§ La zone Est et Sud-Est : Composée des quartiers
: Pinzi, Yolo sud I, Yolo sud II, Yolo nord I, Yolo nord II et Kauka
III ;
§ La zone centre : Constituée des quartiers de :
Kauka II, Kauka I,Yolo nord III, Matonge I, Matonge II, Matonge III et Immo
Congo ;
§ La zone Ouest : Composée des quartiers de :
Kimbangu I, Kimbangu II, Kimbangu III, Yolo sud III et Yolo sud 4.
Tableau16.Répartition des quartiers par
zone des décharges
Région
|
Quartiers
|
Nombre des quartiers couvert
|
Ouest
|
Kimbangu I, Kimbangu II, Kimbangu III, Yolo sud III et Yolo
sud 4.
|
5
|
Centre
|
Kauka I, Kauka II, Yolo nord III, Matonge 1, Matonge 2,
Matonge 3, et Immo Congo.
|
7
|
Est
|
Pinzi, Yolo sud I, Yolo sud II, Yolo nord I, Yolo nord II et
Kauka III.
|
6
|
Figure 34. Répartition des décharges
par zone
Toutes ces raisons cis-évoquées, poussent en en
ce qui concerne la collecte des déchets, que l'accent soit mis par
rapport à la fréquence de, ce qui revient à dire que :
>La collecte va partir des domiciles ou le premier tri
serait déjà fait et les déchets entreposés dans les
différents sacs ;
> Il y aura un sac pour les verres, un sac pour les papiers
et cartons et un sac pour les restes alimentaires ;
> Chaque parcelle ou chaque ménage va s'arranger
à placer dehors (sur la rue) les sacs poubelles des types des
déchets qui seront évacués cette journée là
;
> L'évacuation s'effectuera tous les jours pairs
;
> Les vélomoteurs avec les caisses de
2m3 passeront devant chaque parcelle pour
récupérer ces déchets ;
> Ces déchets une fois
récupérés, seront entreposés sur les sites
proposés pour les décharges de transit ;
> Sur ces sites, un tri se fera pour pouvoir séparer
les déchets qui ne seraient pas bien triés au niveau des
différents ménages ;
> Une fois le tri terminé, les camions bennes
passeront pour évacuer ces déchets vers le centre d'enfouissement
technique de Mpasa.
EVACUATION
COLLECTE
PRE-COLLECTE
Figure 35.Schéma de
gestion des déchets
2. Proposer les taxes aux habitants de Kalamu pour le
prélèvement suivant les types des déchets dépendant
du volume des déchets à évacuer ;
3. Proposer les différents modèle et couleurs
des sacs poubelles à utiliser dans chaque zone c'est-à-dire que
les trois zones auront chacune des sacs poubelles couleurs appropriées
qui permettront d'identifier la provenance des déchets ;
4. Participation de tous les acteurs oeuvrant dans le domaine
de la gestion des déchets.
5.4. Principes directeurs pour l'emplacement des
décharges
Les principes pour l'emplacement des décharges sont
utiles pour éviter des effets environnementaux négatifs
associés au choix de l'emplacement, à la planification et
à la conception.
Dans son mémoire de DEA, HOLENU MANGENDA (2014) a
proposé 7 principes pour l'emplacement d'une décharge mais nous
retenons 4 dans le cadre de cette étude :
- Il s'agit notamment de faire une proposition des
emplacements en tenant compte de la densité de la population, des
caractéristiques de l'occupation et de l'utilisation de l'espace, des
capacités socio-économiques et de production technique des
collectivités ainsi que des caractéristiques dusol
(stabilité, texture, drainage, perméabilité, etc.), de la
topographie et de l'accessibilité ;
- Tenir compte de la nature et la quantité des
déchets à gérer (par catégorie, comme les
déchets organiques et compostables, les déchets dangereux, les
déchets recyclables, etc.) au moment de concevoir le système de
gestion des décharges et veiller à une collecte, à un
traitement et à une élimination séparée des
déchets dangereux ;
- Éviter les zones susceptibles aux désastres ou
aux dangers naturels (p. ex. inondations, pluies torrentielles, etc.) ;
- Éviter d'empiéter sur des sites
vulnérables ou d'une importance économique, écologique,
culturelle, archéologique ou historique (p. ex. plans ou cours d'eau,
pentes abruptes, régions boisées, terres humide, plaines
inondables, etc.).
- Éviter les sites qui accentueraient les
inégalités sociales (p. ex. le choix d'un site
d'élimination ou de valorisation des déchets solides dans des
zones marginales urbaines plus pauvres, sans avoir auparavant consulté
ou impliqué les résidents) ou occasionneraient des
déplacements inacceptables de la population (p. ex. migrations,
expropriations, éviction de locataires ou de squatters en raison de
l'appropriation du site pour les des décharges ou des nuisances
associés à un tel site).
- Éviter les sites qui mèneraient à des
utilisations incompatibles des terres et des ressources, à des conflits
sociaux inacceptables, à des conflits de valeurs et à des
conflits touchant les droits de propriété et le régime
foncier ainsi qu'à des changements inacceptables à la
qualité visuelle (esthétique) du paysage et à la valeur
des propriétés avoisinantes (p. ex. interférence avec
d'autres services, résidences, attractions touristiques; en raison des
mauvaises odeurs, du bruit et du trafic; entre les
Figure 36. Proposition des emplacements pour les stations
de pré-stockage
propriétaires des terres et les locataires ou
squatters; etc.).
5.4. Aménagement des voies d'accès aux
décharges
La bonne gestion des décharges contrôlées
proposées doit passerpar l'aménagement des voies d'accès
à celles-ci, pour permettre aux engins transporteur (Motos, camions
etc.) des déchets d'accéder facilement à la
décharge. (Holenu 2016)
Pour une bonne gestion, il est bon de subdiviser la commune de
Kalamu en 3 zones. En ce qui concerne les six décharges
suggérées pour la commune de Kalamu.
- L'accessibilité des décharges de l'Est est
facilitée par la route de l'université, jusqu'au niveau du
quartier Immo-Congo;
- L'accessibilité à la décharge de Centre
est possible soit par l'avenueuniversité, soit par la chaussée de
Kimwenza, soit encore par l'avenue Bongolo et Badjoko jusqu'au niveau de
l'avenue victoire, de là, une route en terre battue conduit
jusqu'à la décharge ;
- Enfin, l'accessibilité à la troisième
décharge passe par l'avenue Pierre Elengesa en passant par l'avenue
Mompono qui conduit jusqu'à la décharge.
Il est à cet effet important de signaler que,
l'accessibilité aux sites des décharges est possible ;
néanmoins, il nécessite quelques réaménagements et
réhabilitation des certains routes secondaires et tertiaires qui sont en
état piteux.
Figure 37.Localisation des voies
d'accès à la décharge
4.4. Acteurs pour l'aménagement durable dans la
commune de Kalamu
Tableau 17. Identification des parties
prenante
Qui ? Nom de la partie prenante
|
Quoi ? Les responsabilités et les intérêts
des parties prenantes
|
Pourquoi ? raison de leur participation
|
Comment ? Rôles possibles et techniques de participation
|
Quel est le degré de leur intérêt ?
|
La population
|
Trier les déchets selon leurs natures et stocker
|
Environnement sain et équilibré
|
Comportement écologique
|
Elevé
|
Les universités
|
La formation.
|
Recherches et expertise.
|
Formation.
|
Elevé
|
Le Gouvernement et les médias
|
Acquisition des données spécifiques.
|
Conscientisation de la population et assainissement du milieu.
|
Planification en tenant compte de la dynamique
démographique.
|
Elevé
|
Les ONG
|
Acquisition des données spécifiques.
|
Vulgarisation de l'information.
|
Sensibilisation des communautés.
|
Elevé
|
B.E.A.U.
|
Acquisition des données spécifiques
|
Orienter l'urbanisation
|
Elaboration des plans d'aménagement
|
Elevé
|
La première chose serait d'éduquer et d'informer
la population sur les effets néfastes des déchets. Cette
sensibilisation doit se faire à la radio et à la
télévision et dans les quatre langues nationales.
Ensuite, mettre en place une politique de gestion basée
sur le tri des déchets pourrait être une solution. Cela passe par
l'installation sur les grandes artères, de
dépôts-poubelles, l'un pour ce qui est biodégradable et
l'autre pour les déchets non biodégradables, dans lesquels la
population déposerait les ordures, qui seraient
récupérées par des camions et emportées vers les
centres d'enfouissement.
4.5. Inventaire des
capacitésthématiquesà renforcer
4.5.A. Au plan Institutionnel
Ø Renforcer le rôle du B.E.A.U. en
définissant clairement sa mission, en le structurant judicieusement et
en `associant aux prises de décisions impliquant l'aménagement et
l'urbanisme ;
Ø Introduire le cours d'hygiène et environnement
dans toutes les filières d'enseignement supérieur et
universitaire en RD Congo ;
Ø Promouvoirdes magazines audio-visuels des
thèmes sur la pollution et la protection de l'environnement ;
Ø Participer régulièrement et
efficacement à toutes les rencontres internationales sur
l'environnement ;
Ø Mettre en place les techniques de la
géomatique pour la gestion de la municipale.
4.5.B. Au plan communautaire
Ø Sensibiliser les communautés de bases au sujet
de l'impact des déchets sur l'environnement surtout sur ceux les
concernant plus directement (santé) ;
Ø Organiser des sessions de formations
thématiques en faveur des groupes cibles ;
Ø L'assainissementdu site et l'aménagement des
espaces vert.
Ø Améliorer la capacité des individus
à gérer et à protéger l'environnement ;
Ø Changementdes mentalités, la connaissance, le
comportement et les actions des individus ;
Ø Créer des « environnements propices
» pour une meilleure gestion de l'environnement dans tous les secteurs de
la société ;
Ø Sensibiliser régulièrement les
individus sur des questions liées à la dégradation de
l'environnement.
Tableau 18.Souhait de la
population
Souhait de la pop. de quitter ou de rester dans le site
|
Fréquence
|
% valide
|
Oui
|
54
|
54,0
|
Non
|
44
|
44,0
|
Sans avis
|
02
|
2,0
|
Total
|
100
|
100
|
Source : Enquête sur le terrain (2021)
Tableau 19. Raisons de la population de quitter le
site
Raison de quitter par la population
|
Fréquence (%)
|
Condition de vie médiocre
Dérangement dans le quartier
Environnement dégradé
Prostitution, rancune, sorcellerie
Eaux d'inondation
Les enfants toujours malades
Mentalité médiocre
Milieu est trop reculé
Pas d'écoles
Rentrer dans mon milieu d'origine
S'installer en Europe
Décision de mon époux
Parcelle de ...
Total
|
8
1
3
1
4
7
1
6
1
2
1
1
1
100
|
Source : Enquête sur le terrain (2021)
Le tableau 18 indique que 54 % des ménages
préfèrent rester vivre dans le site et 44 % des ménages
acceptent de quitter. Presque plus de la moitié de ménages
enquêtés préfère quitter pour les raisons
suivantes : conditions de vie très médiocres, environnement
malsain, problème d'inondations, les enfants tombent toujours malades,
milieu invivable, manque d'infrastructures publiques, habitat indécent,
les vecteurs de nuisance, la promiscuité, les pollutions sonores et du
sol, insalubrité généralisée, les voies
d'accès impraticables, et autres (problèmes de moeurs,
prostitution, banditisme...).
Le tableau 19 prouve que c'est la pauvreté
qui est à la base des occupations de ce site car sur la question de
savoir les raisons d'habiter dans notre périmètre d'étude,
27 % des ménages ont affirmé leur position par manque de
financement et 26 % des ménages ont déclaré qu'ils sont
propriétaires. Le même tableau montre la proportion de la
population qui souhaite quitter pour aller ailleurs.
A cela, nous proposons ce qui suit :
- Que l'Etat puisse prendre ses responsabilités de
suivre les effets et l'évaluation de l'environnement après la
réalisation d'un travail tel que le curage de la
rivière ;
- La démolition des logements bâtis près
des rivières mais avec les mesures de compensation pour éviter
l'occupation anarchique des sites non aedificandi ;
- Que les pouvoirs publics élaborent des règles
sanctionnant ceux qui jettent les ordures dans les endroits inapproprié
(voies publics, rivière etc.) ;
- Que le Ministère de l'urbanisme et de l'habitat
remplisse pleinement et efficacement son rôle notamment en
élaborant et en réactualisant l'organisation de l'espace urbain,
en améliorant les infrastructures et les systèmes de
drainage ;
- Que l'Etat élabores des études ou des
stratégies à long et à moyen terme pour la mise en place
de la politique de la promotion immobilière et foncière en
distribuant les terrains urbanisés aux populations riveraines en
crédit ;
- En matière de la protection des berges, le bureau
d'urbanisme doit être en collaboration parfaite avec la population pour
planter des arbres tout le long de la rivière et pourquoi pas
aménager les berges par des blocs de ciment ;
- L'Etat peut créer des stratégies pour
maîtriser la croissance démographique pour déconcentrer
Kinshasa en créant des villes satellites et des métropoles
d'équilibre avec des logements, des équipements et
d'emplois ;
- Donnez plus d'initiative et les poids aux provinces en
développant leurs potentialités de la région.
|