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Croissance urbaine et dégradation de l'environnement dans la commune de Kalamu à Kinshasapar Christian Ebengo Université de Kinshasa - Licence Géographie, Aménagement du territoire et urbanisme 2020 |
CHAPITRE II : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDELa commune de Kalamu, notre terrain d'investigation se trouve dans la ville de Kinshasa. A cet effet, nous allons nous atteler à son historique, à sa présentation, ensuite nous allons épingler les difficultés qu'ellerencontre sur le plan socio-environnemental et de la méthodologie de la recherche. 2.1. Bref aperçu de la ville de Kinshasa Capitale de la République Démocratique du Congo depuis 1923, Kinshasa fut fondé le 3 décembre 1881 par l'explorateur anglais Henry Morton Stanley. Elle se situe à la latitude de 4°19' Sud et à la longitude de 15°18' Est. Elle s'étend sur 9 965 km2. Avec une population estimée en 2020 à 14,3 millions d'habitants, son agglomération urbaine est la troisième la plus peuplée d' Afrique après LeCaire et Lagos, et constitue la plus grande agglomération francophone du monde, en ayant dépassé celle de Paris dans les années 2010, et figure parmi les agglomérations les plus peuplées au monde. Coeur économique, politique et culturel du pays, Kinshasa est une ville de contrastes, où coexistent côte à côte des secteurs résidentiels et commerciaux huppés, des universités, des camps militaires et des bidonvilles. Figure 7. Carte administrative de la Ville de Kinshasa La ville s'étendue d'abord sur la rive du fleuve Congo à partir du site originel de Mont Ngaliema et à progresser. La ville de Kinshasa s'étend jusqu'à N'sele et Maluku et même sur les collines de l'Est et l'Ouest.Sur le plan administratif, Kinshasa se subdivise en 24 Communes dont Kalamu qui font l'objet de cette étude.Ces 24 Communes sont groupées en 4 districts : Funa, Lukunga, Mont-Amba et Tshangu. 2.1.1.Présentation de la commune de Kalamu 2.1.1.1. Historique La Commune de Kalamu est l'une de vingt-quatre communes urbaines de Kinshasa, elle se trouve dans le district de la Funa, et fut créée en tant qu'entité administrative de la ville de Kinshasa par l'Arrêté n°21-42 du 12 octobre 1957 sous la demande du plan Van Malleghen afin de donner l'équilibre spatial à la ville. Ce plan avait pour objectif l'extension de la ville vers le Sud-Est, la création des cités satellites (N'Dili, Matete...) et indigènes. C'est au cours de cette période que seront construites les différentes cités planifiées : Kalamu, Kasa-Vubu, Bandalungwa, Lemba, Matete, Limete, Ngiri-Ngiri afin de décongestionner le centre-ville (les cités Européennes). 2.1.1.2.Situation géographique D'une superficie de 6,64 Km2, avec comme coordonnées géographique 4° 20' 51? Sud, 15° 19' 12? Est, géographiquement elle est située au centre de la ville-province de Kinshasa. Elle est limitée : - Au Nord, par la Commune de Kinshasa ; - Au Sud, par la Commune de Makala ; - A l'Est, par la Commune de Limete qui la sépare avec l'avenue université ; Figure 8.Carte administrative de la commune de Kalamu - A l'Ouest, par les Communes de Kasa-Vubu via l'avenue Kasa Vubu et l'avenue Elengesa. 2.1.1.3.Environnement Physique 2.1.1.3.1. Climat Le climat à Kinshasa, tout comme de la commune de Kalamu est de type AW4 selon le système de classification de Koppen. C'est un climat tropical chaud et humide. A partir de l'analyse des observations faites de 1931 à 1970, Crabbe (1980) a estimé au 22 septembre et 27 mai les dates de la première et de la dernière pluie circonscrivant la saison de pluies qui est entrecoupée d'une petite saison sèche au mois de février. La saison sèche s'étend donc du 28 mai au 21 septembre inclus soit au total 117 jours ou près de 4 mois. Le climat est caractérisé par des vents faibles au sol de direction Sud-Ouest (Crabbe, 1980). Il pleut en moyenne plus de 100 jours par an sur l'ensemble de la ville (Van Caillie, 1983 et Pain, 1984). Avec une moyenne annuelle de 203,3 mm de pluies, avril et novembre demeurent les mois les plus pluvieux où l'on enregistre chaque année des catastrophes naturelles en raison de fortes averses. Le déficit pluviométrique s'observe en Juin, juillet et août avec respectivement 4, 3 et 15 mm de pluies. Les températures les moins élevées de l'année s'observent en saison sèche au mois de juillet de l'ordre de 17,7°C. Le mois de mars est le plus chaud de l'année avec un maxima de 32,6°C. La température varie de 22,5 °C en moyenne au mois de juillet à 26,1°C en mars soit une amplitude thermique annuelle de 3,6°C. L'humidité relative varie de 71 à 82%. Tableau2.Données climatiques de la ville de Kinshasa de 1982 à 2012 est reprise.
Source :Mettelsat (data 1982-2012) 80
2.1.1.3.2. Géologie, relief etpédologie a. Géologie On distingue deux domaines : § Les terrains de couverture qui sont constitués des formations récentes d'âges postérieurs au paléozoïque et où nous retrouvons : Ø Les grès tendres d'âge mésozoïque Ø Les grès polymorphes d'âge gésozaîque Ø Les limons et les argiles d'âges quaternaires § Le socle constitué de grés feldspathique et de la série d'Inkisi, d'âge pré cambrien surmonté par une couche de grès polymorphe par endroit. Le substratum géologique de la région est homogène dans son ensemble. b. Relief La commune de Kalamu se trouve en partie dans une vallée, c'est-à-dire dans un relief plat, facile à contenir l'eau si la vitesse de l'infiltration est inférieure à celle de la chute des gouttelettes d'eau des pluies, avec 280 m d'altitude. La topographie de la commune de Kalamu est l'un des facteurs importants des inondations. c. Pédologie La commune de Kalamu connait un sol constitué des sables fins et des sables moyens. 2.1.1.3.3.Végétation Jadis formée d'une vaste savane, la végétation de la Commune de Kalamu est constituée des arbres plantés dans chacune des parcelles. 2.1.1.3.4.Hydrographie Sur le plan hydrographique la rivière Funa(appelée communément Kalamu ce qui signifie cours d'eau en dialecte Teke-Humbu, population autochtone de Kinshasa)constitue le cours d'eau principal de cette Commune. Celle-ci prend sa source à la longitude 15° 15' 59 Est et à la latitude 15° 26' 18 Sud à environ 345 mètres d'altitude et mesure quelque 16 km de long avec unun débit moyen de 15m/seconde. 2.1.1.4.Aspects humains et urbains 2.1.1.4.1.Démographie La population de la commune de Kalamu est évaluée à 208.155 habitants en 2020. Source : Service de la population de la commune de Kalamu, exercice 2020 Tableau3.Répartition de la population par groupe d'âge et sexe en l'année 2020
Figure 9. Pyramide des âges et sexes de la population de lacommune de Kalamu 93-+ 88 - 92 83 - 87 78 - 82 73 - 77 68 - 72 63 - 67 58 - 62 53 - 57 48 - 52 43 - 47 38 - 42 33 -37 28 - 32 23 -27 18 - 22 15 - 17 10 - 14 5 - 9 0 - 4 Hommes Femmes Source : Données du tableau 3 U I u , 2019 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1 = Jeunes ; = Adultes ; = Vieux Le tableau 3 et la figure9 nous renseigne que la commune de Kalamu connaît effectivement une démographique galopante. Malheureusement, cette croissance ne se fait pas accompagner d'une politique de l'habitat et d'un développement des infrastructures.L'accroissement de la population implique de nouvelles constructions, de nouveaux défrichements, et donc un impact toujours croissant sur l'environnement. 2.1.1.4.2.Organisation de la commune de Kalamu La commune de Kalamu est habitée par une population estimée à 208.155 habitants disséminés à travers les différents quartiers par m² dans une superficie de 6,64 km² (service état civil et population, 2020). La commune regroupe à son sein 6 quartiers éclatés en d'autres 18 petits quartiers repartis dans le tableau ci-dessous. Tableau 4.Subdivision administrative de la commune de Kalamu
Source : Service de la population de la commune de Kalamu, exercice 2020 2.1.1.5.Aspect socio-économique Kalamu possède des quartiers cadastrés, stratifiés, planifiés, et dotés des commodités urbaines. Les canalisations sont vieilles et sous- dimensionnées. La population est menacée par des inondations dû à l'absence ou à la dégradation des systèmes de drainage et du comportement irresponsable de rejet des déchets solide à la rivière. En outre, les maladies hydriques sont les plus récurrents. La population a un niveau de vie moyen. Les emplois informels sont très importants. Plusieurs activités économiques sont pratiquées. Elles sont dominées par le secteur tertiaire. On distingue l'artisanat, le commerce et le transport. 2.1.1.5.1.Habitat et infrastructure La commune de Kalamu est équipée de plusieurs
infrastructures La trame urbaine dans la commune de Kalamu fait apparaître des voies primaires et secondaires. Les parcelles sont desservies par un réseau de voiries tertiaires. L'état dégradé des voies secondaires et tertiaires (inondées et parfois creusées) par la pluie et la dynamique des marécages rendent difficile la mobilité dans cette région. Une grande superficie de sols marécageux et bas-fonds est occupée par les habitations obstruant ainsi l'écoulement des eaux de pluie et surtout compliquant l'assainissement de la zone. L'OCA a construit en partie des maisons il y a déjà 60 ans et ces maisons sont vétustes et surpeuplées. Elles étaient conçues pour un couple avec deux enfants. Aujourd'hui, elles en logent 7 en moyenne dans des parcelles qui ne dépassent pas 25 m². L'autre partie de l'espace est constituée des autos constructions. Comme Le besoin croissant d'avoir un lopin des parcelles s'est aggravé, la population est allée construire aux sites impropres à la construction sans normes urbanistiques, tout le long de la rivière en majorité habités par des gens à faibles revenus. A l'époque, ces sites étaient occupés par des espaces verts qui n'existent plus actuellement. Il est fortement étonnant de voir d'autres gens construire dans les berges après l'avoir remblayé par des ordures et par des masses de terre. Les infrastructures sont saturées et dégradées. Le système de canalisation des eaux usées est inexistant. Figure 10.Construction anarchique à la berge Les zones, réputées « non aedificandi », ont été envahies par la population de manière anarchique. Suite à une croissance démographique galopante, la spéculation locative est telle que la population se permet de construire anarchiquement sans tenir compte de normes d'urbanisme. On assiste à une urbanisation accélérée aux lits au-delà des berges. En conclusion, la densification de la population dans la commune de Kalamu est liée à trois types de phénomènes que nous retenons dans le cadre de ce travail : · La construction de bâtiment à plusieurs portes dessinées à abriter plusieurs locataires dans une même parcelle ; · Le morcellement des parcelles « en demi- parcelle » permettant l'acquisition de logement auprès du propriétaire ; · L'exode rural. En effet, les villageois (paysans et artisans) partent pour s'installer en ville où les industries proposent du travail, pour des soins médicaux, et pour le confort. 2.2.Problèmes environnementaux que rencontrent la commune de Kalamu La commune de Kalamu est confrontée à un sérieux problème d'environnement, parmi lequel il y a les inondations et la pollution dû à une mauvaise gestion de déchets. Tous ces deux problèmes sont liés à la croissance démographique. 2.2.1.Les inondations et ensablements L'inondation est une catastrophe régulière pendant la saison des pluies. Elle a un impact négatif sur le bien-être de la population et souvent les quartiers se trouvant aux abords de la rivière en subissent. Pendant la saison pluvieuse, la Funa reçoit beaucoup d'eaux qui coulent et qui rependent au creux des larges vallées. Plusieurs facteurs expliquent les inondations à Kalamu parmi lesquels il y a : Le déboisement de versant, un bon nombre de grand collecteur d'eau de Kinshasa se dirigent vers les rivières, l'urbanisation accélérée des lits majeurs, l'ensablement des lits mineurs et majeurs par le phénomène d'érosion anthropiques sur les versants des collines en amont, l'occupation des terrains anarchiquement sans la notion de viabilité du sol ; l'accumulation des ordures ménagères dans lits majeurs et mineurs. Le débordement de la rivière dû à l'influence des pluies. Plus les pluies sont fréquentes et régulières, plus les sols sont saturés. Il en découle des crues qui entraînent des inondations. Non seulement les pluies provoquent les crues dans la rivière Kalamu, mais elles sont génératrices des eaux de ruissellement, et des eaux stagnantes. L'envahissement du fond de lits par le dépôt des divers déchets occasionne la montée du niveau de la rivière d'un à plusieurs mètres et provoque le rétrécissement des lits. L'insuffisance des réseaux d'assainissement, notamment les collecteurs. Il faut ajouter l'infiltration très réduite des eaux des pluies dans le sol. Les phénomènes érosifs se déroulant en amont, ont un impact direct sur le cours d'eau. Le sol arraché sur les versants en amont et transportés par ruissellement, causent l'ensablement de lits des rivières et entrainent les inondations en aval au niveau de bas-fond. Figure 11. Vue des problèmes liés à l'inondation et ensablement 2.2.2. Pollution des eaux et des sols par les déchets 2.2.2.1. Pollution fécale Le problème majeur de pollution des eaux pour la rivière Funa, demeure celui relatif à la pollution fécale qui résulte de l'élimination des excrétas par des dispositifs individuels non appropriés, de la dégradation des réseaux collectifs et du délabrement des infrastructures d'assainissement (ANONYME, 1996). Figure 12. Tuyau d'un WC dirigé vers la rivière Funa dans le quartier Kimbangu 3 2.2.2.2. Pollution par les effluents A la pollution fécale s'ajoute également la pollution avec les effluents de diverses natures. Les reseaux d'assainissement déverse à la rivière. L'évaluation qualitative et quantitative de ces déchets reste jusqu'ici quelque peu difficile à réaliser à cause de l'absence des statistiques exactes, alors que le phénomène ne cesse de croitre par la construction de nouveaux déversoirs. 2.2.2.3. Pollution des sols par des déchets Les déchets en plastic posent à ce jour un véritable problème environnemental de pollution des eaux et des sols dans la commune de Kalamu. En effet, la prolifération du commerce de vente des eaux en sachets dans toute la ville et le manque d'une politique de gestion de ce type de déchets constituent des causes de pollution de premier ordre. Les rivières servent désormais de dépotoirs. Leur courant s'en trouve ainsi obstrué et les rivières se forgent naturellement de nouveaux chemins au détriment des riverains et des infrastructures. Figure 13. Accumulation des déchets plastiques obstruant l'écoulement des eaux sur le pont Bongolo La pollution de l'environnement dû la mauvaise gestion de déchets constitue un danger permanent pour la population dans la mesure où elle l'expose aux maladies susceptibles de constituer un obstacle à la bonne marche de la communauté. La population est un facteur important de développement, par conséquent, elle doit être dans un environnement sain qui la met à l'abri des maladies et autres agents nuisibles de sa santé. La mauvaise politique de gestion de déchets des autorités municipales, fait qu'il y a de l'insalubrité un peu partout dans les rues de la commune de Kalamu ; la population est exposée chaque jour à vivre avec les mauvaises odeurs issues de la décomposition de ces déchets. L'impact pouvait être positif si l'autorité urbaine se mettait à recycler harmonieusement dans les industries les sachets, les bouteilles en plastique jetées par-ci par-là à travers toute la ville. Et aussi si certaines immondices étaient utilisées pour faire l'agriculture et l'élevage dans le périphérique de la villeou aussi pour produire de l'électricité ou le biocarburant à base des déchets ou encore se servir des zones marécageuses pour en faire des plantations agricoles mais, Malheureusement tel n'est pas le cas ni dans la a commune de Kalamu ni dans la ville de Kinshasa. En effet, l'impact est plus négatif au regard des conséquences qui débouchent sur la morbidité et la mortalité. Ces conséquences affectent les domaines sanitaires, esthétiques, environnementale, politique et voir même économiques. a) Sur la santé publique Il faut noter que les maladies ou des pathologies liées à l'eau sont dangereuses, comme le souligne Bouvier (1990). Les pathologies associées à l'eau en milieu urbain sont soit les maladies virales (Typhoïdes, choléra, hépatite, etc.), soit vectorielles (paludisme). L'insalubrité favorise la prolifération des microbes et parasites qui, a leur tour sont à l'origine des épidémies, des maladies infectieuses, intestinales, des pestes... La plupart des maladies dont souffrent la population de Kinshasa en général et de la commune de Kalamu en particulier sont dues à l'environnement qui est malsain à cause de la présence des immondices qui jonchent les marchés, les coins des avenues le long des rivières et voir même certaines parcelles. C'est le cas de toutes ces maladies infectieuses, parasitaires et respiratoires qui sont issus de l'insalubrité. A savoir la typhoïde, la dysenterie, le choléra, le paludisme, l'amibiase et tant d'autres. La santé est une science et/ou un art de prévenir les maladies, de le guérir, de prolonger la vie et de promouvoir la santé par les actions collectives, généralement elle est considérée comme l'absence de maladie et d'infirmité. Lorsqu'elle est négligée, elle aboutit à des cas de morbidité et de mortalité au même titre. Ce qui explique le taux élevé de mortalité dans la ville. b) Sur le plan esthétique La beauté d'une ville dépend de la manière dont on entretient son environnement. Il est vrai que plusieurs quartiers de la ville de Kinshasa en général et quelques-uns de la commune de Kalamu (Kimbangu I, II, III) en particulier ont été construit sans normes urbanistiques. Figure 14. Pollution de cour d'eau par les immondices Les anciens quartiers (Matonge, Yolo, KaukaImmo-congo et Pinzi) ont perdu ces normes. Aujourd'hui, les constructions anarchiques ont envahi partout. Il n'existe plus d'espaces verts, des caniveaux à cause d'une forte concentration de la population et de l'inexistence de l'autorité de l'Etat dans le domaine de l'urbanisme et habitat. L'entassement des ordures sur les rues, aux coins des avenues ; la stagnation des eaux de pluies, de robinets de parcelles et voirmême de certaines installations sanitaires par manque de canalisation et de puits perdus ou par délabrement de ceux qui existent, rendent la commune de Kalamu aussi sale et peu vivable. c) Sur le plan social La perte en vie humaine et des biens ; les habitations s'enfoncent sous l'accumulation de sable et d'autres sont emportées lors des crues de la rivière ; les dégâts matériels innombrables, maisons abandonnéesetc. d) Sur le plan environnemental La végétation fixant les berges a été enlevée ; l'extraction intensive du sable dans ce secteur ; l'environnement immédiat de la population devient impraticable et pollué ; la naissance des marécages, etc. 2.3.Méthodologie de la recherche Dans ce point, nous allons présenter les matériels qui ont concourus à la réalisation de cette étude, à la collecte, au traitement jusqu'à la présentation des résultats trouvés ainsi que les méthodes utilisées dans le cadre de cette étude. 2.3.1. Matériels utilisés Afin de bien réaliser notre travail, nous avons utilisé les matériels suivants : 2.3.1.1. GPS Le GPS nous a permis de déterminer en tout point dans notre zone d'étude la position avec une précision inferieure à 5m. Nous avons utilisé le modèle Garmininreachexlorer+pour prélever différentes coordonnées géographiques (longitude, latitude et altitude) sur le terrain. Figure 15. GPS Garmin 3.1.2.Oyster series 341350A Figure 16. Oyster séries 341350A Cet instrument développé par EXTECH nous a servi à mesurer differents paramètres de l'eau de la rivière Funa telque: le pH, la conductivité, le TDS (total de solide dissous), la temperature, la salinité (quantité de sel dessous dans l'eau) et l'ORP (OxydoReduction Potential) contenu dans un litre d'eau.Ces paramètres sont très importants car ils permettent de connaitre la qualité du milieu. 2.3.1.3. iPhone 4 Un téléphone portable de la marque iPhone 4 nous a servi à la prise des photos, la géolocalisation et à l'enregistrement des audios et vidéos pendant nos descentes sur terrains. 2.3.1.4. Dissolved oxygen meter Figure 17. Dissolved oxygen meter series AZ 8403 Cet instrument nous a servi à quantifier le taux d'oxygène dissous dans un litred'eau de la rivière Funa. 2.3.1.5. Turbidimètre Cet instrument développé par la Société Hanna instrumentnous a servi à mesurer la turbidité de la Funa. Figure 18. Turbidimètre C-102 2.3.1.6. Fiche d'enquête Cette technique nous a permis de recueillir les informations auprès de la population. Pour ce faire, un questionnaire adressé aux chefs de ménages a été élaboré et regroupé sous forme des modules : - Le premier module concernait l'habitat (nombre de personnes dans le ménage, statut d'occupation, type de matériaux, ...), l'eau de boisson (source d'approvisionnement, ...), l'électricité (mode d'éclairage, ...), etc. - Le deuxième module concernait l'assainissement du milieu (localisation des toilettes, mode d'évacuation des ordures ménagères, ...), etc. - Le troisième module concernait la situation du terrain pendant le moment de crue (faible crue ; moyenne crue et forte crue) ; - Le quatrième module s'est intéressé à la santé de la population en générale et des enfants (0 à 59 mois) en particulier, ayant souffert au cours de dernier mois (la diarrhée, le paludisme, fièvre typhoïde ...). L'utilisation des moustiquaires imprégnés ; type de personnes consultées pour le traitement ; - Et enfin le cinquième module s'est intéressé au souhait de population de quitter ou de rester vivre dans le site. 2.3.2. Méthodes utilisées 2.3.2.1.L'imagerie satellitaire Issu de téléchargement sur le site Earth Explorer ( www.earthexplorer.org), les images Landsat et une image haute résolution téléchargée à partir de la plateforme SAS Planet, cette dernière nous ont servi à faire les analyses diachroniques des images de l'année 2000, 2014 et 2020 et calculer la superficie du couvert végétale et de la dynamique urbaine. Pour une étude d'impact de la croissance démographique dans un environnement urbain, il était nécessaire d'acquérir des images de résolution spatiale relativement fine. Si Jensen (2005) a montré que pour une étude de classification d'occupation du sol, de nombreux satellites possèdent des potentialités d'exploitation, l'aspect urbain nous a conduits à utiliser les images produites par le satellite IKONOS dans ce travail.
Tableau 5. Capteurs des trois satellites et caractéristiques des bandes spectrales. Source :www.wikipédia.com/landsat Figure20.Images satellitaire utilisées 2.3.2.2. Recherche documentaire Des données ont été collectées dans les différents ouvrages disponibles dans les bibliothèques, le bureau de l'état civile de la commune de Kalamu et sur l'internet. Cette recherche documentaire a porté sur des ouvrages, des thèses de doctorat, des mémoires et articles généraux et spécifiques abordant la problématique de la gestion de l'environnement, la croissance démographiques et ses effets et la gestion des ordures ménagères. 2.3.2.3. Observation du terrain Des visites effectuées sur terrain ont permis d'avoir un aperçu général sur l'état de la dégradation dans notre milieu d'étude, d'observer le cadre de vie des populations afin de nous imprégner des réalités de vie quotidienne dans la commune de Kalamu. 2.3.2.4. Enquêtes et interviews Les enquêtes et interviews réalisées ont permis d'approfondir les recherches et apporter des éléments des réponses à certaines questions liées à la gestion des ordures ménagères. Deux types d'enquêtes ont été utilisés. Celles-ci étaient effectuées du 05 avril au 16 octobre 2021. 2.3.2.5. Enquête par entretien Les entretiens ont été menés dans les deux zones de santés urbaines de Kalamu avec les médecins chefs de zones. Ces entretiens nous a permis d'identifier trois principales maladies liées à la dégradation de l'environnement. Nous avions recueilli les données sur le nombre des patients enregistrés au cours des années 2010 à l'année 2020. Après collecte, ces données ont été traitées sur le logiciel Excel et présentées sous forme de graphique.
Etant donné les difficultés aussi bien matérielles que financières, il n'était pas facile d'enquêter la totalité de la population concernée. C'est pourquoi, il était nécessaire d'extraire de la population mère un échantillon représentatif. Ainsi, nous avons procédé par le calcul suivant pour obtenir la taille de l'échantillon : n = z au carré * p (1-p)/m au carré. D'où : - n : taille de l'échantillon - z : niveau de confiance de la loi normale centrée réduite ( pour un niveau de confiance de 95%, z =1,96) - p : proportion estimée de la population qui représente la caractéristique (lorsqu'elle est inconnue, on prend p= 0,5) - m : marge d'erreur tolérée (pour un z de 95% m est égale à 5%) Cette formule détermine le nombre de personnes n à interroger en fonction de la marge d'erreur m que l'on peut tolérer sur une proportion de réponses p. Ainsi donc, 384 individus ont été enquêtées, en considérant 21 personnes par quartiers. 2.3.2.6.1. Echantillons d'eau Les échantillons d'eau de la rivière Funa ont été prélevés dans les sites lors des deux saisons ; aux mois d'avril (pour le compte de la saison pluvieuse) et septembre 2021 (pour la saison sèche à l'aide de bouteilles en polypropylène d'un litre de capacité, lavées et rincée à l'eau, le prélèvement est réalisé en plongeant la bouteille en contre-courant de l'eau de la rivière à environ 20 cm de profondeur. Ces échantillons ont été examinés in situ au moyen des appareils sophistiqués (Cfr figure 11 et 12) ensuite ces échantillons ont été placés dans des flacons hermétiquement fermés et ramené au laboratoire pour d'autres analyses chimiques.
ü ü Tableau 6. Synthèse sur les échantillons prélevés
a. Analyse physique L'analyse des paramètres physiques de l'eau de la rivière Funa ont porté sur la température (°C), la conductivité (us/cm), et la turbidité (NTU). Ces paramètres ont été mesurés in situ à l'aide des sondes analyseur multi paramètre de marque OYSTER SERIES 341350A. b. Analyse chimique L'analyse des paramètres chimiques de l'eau de la Funa ont porté sur le pH, le total des solides dissous (Ppm),la salinité (Ppm), le potentiel redox (mV) et sur l'oxygène dissous (en mg/l). Ces paramètres ont été mesurés in situ à l'aide des sondes analyseur multi paramètre de marque OYSTER SERIES 341350A et DISSOLVED OXYGEN METER AZ 8403.
Il a été fait recours à l'utilisation du Système d'Information Géographique (SIG) qui est un système d'information capable d'organiser et de présenter des données alphanumériques spatialement référencées, ainsi que de produire des plans et des cartes. Ses usages couvrent les activités géomatiques de traitement et diffusion de l'information géographique. C'est cet usage qui a été faite grâce au logiciel ArcGIS dans la réalisation de ce travail. On s'est servi des cordonnées GPS pour localiser les sites pollués dans la commune de Kalamu, et ces données ont été traitées et manipulées en vue d'obtenir des cartes thématiques qui traduisent la réalité vécue sur terrain. Ainsi donc, on trouvera dans ce travail, plusieurs cartes qui sont réalisées sur base des données récoltées sur terrain et mises en valeur à partir du logiciel ArcGIS. Pour les analyses en télédétection, les éléments de l'occupation de l'espace ont été réalisés par l'extension : « Spatial Analyst sur ArcGis » avec l'outil « Raster Calculator » d'où on a extrait les indices suivants : Ø NDVI L'Indice de Végétation de la Différence Normalisée des images Landsat 8, est le rapport entre la différence des valeurs de réflectance de chaque pixel dans la bande 5 (PIR) et la bande 4 (Rouge) et leur somme (Rouse et al., 1974). Son expression est la suivante :
Selon Soyer et Wilmet (1983), cet indice est particulièrement utile pour distinguer les espaces bâtis ou défrichés des espaces encore couverts par la végétation. Les valeurs du NDVI sont comprises en théorie entre -1 et +1, les valeurs négatives correspondant aux surfaces autres que les couverts végétaux, comme la neige, l'eau ou les nuages, pour lesquelles la réflectance dans le rouge est supérieure à celle du proche infrarouge. Pour les sols nus, les réflectances étant à peu près du même ordre de grandeur dans le rouge et le proche infrarouge, le NDVI présente des valeurs proches de 0. Les formations végétales quant à elles, ont des valeurs de NDVI positives, généralement comprises entre 0,1 et 0,7 - les valeurs les plus élevées correspondant aux couverts les plus denses. Le NDVI a été calculé pour les images 1987, 2000, 2010 et 2020, Ce dernier permet d'identifier visuellement l'extension de la commune de Kalamu, qui correspondent aux zones par lesquels le NDVI a diminué de façon significative. Ø NDBI L'Indice de Bâti de la Différence Normalisée est le rapport entre la différence des valeurs de réflectance de chaque pixel dans le canal 6 (SWIR) et le canal 5 (Rouge) et leur somme. (Zha et al., 2003). Selon Zha et al. (2003), cet indice permet de cartographier automatiquement les zones bâties. Cette méthode utilise le fait que les zones bâties ont une réponse spectrale unique. Le NDBI a été calculé pour les images de l'année 1987, 2000, 2010 et 2020.
C'est logiciel nous a servi pour le traitement des données, à représenter graphiquement l'état de la croissance démographique. Nous avons aussi suivi l'évolution du couvert végétale de 1990 à 2020à travers de séries de calcul de superficie et de pourcentage pour chacune des années. Chapitre III. ETAT DES LIEUX SUR LA DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT DANS LA COMMUNE DE KALAMU Dans ce chapitre, il sera question d'analyser et interpréter le résultat diachronique de l'évolution de l'urbanisation. Cette analyse se faite durant trois périodes différentes :la période de l'an1990, 2010, et 2020.Pour suivre et se saisir de la situation de la croissance démographique et son impact sur l'environnement dans la commune deKalamu, l'approche la plus utilisée est la comparaison d'une série des images satellitaire prises à des dates différentes et les enquêtes effectuées sur terrain. 3.1. Présentation des résultats de l'enquête Les résultats de l'enquête menée dans le cadre de cette, sont présentés dans les graphiques 3 à 11. 3.1.1.Déterminants sociaux a. Tranche d'âge des répondant Figure 21. Tranche d'âge des répondants Il se dégage de cette figure que 40 % de personne enquêtés ont l'âge variant entre 30 à 40 ans, 25 %dont l'âge varie de 20 à 30 ans, 18 % dont l'âge se situe au-delàs de 40 ans et enfin les enquêtés qui ont de 20 ans ne représentent que 17 %. b. Nombre de personnes dans le ménage
Source : Enquêtes sur le terrain (2021) Le tableau n°7 indique que 78 % de ménages sont occupés par 1 à 9 personnes, 21% de ménages abritent 10 à 14 personnes. C'est cette promiscuité dont on a fait allusion plus haut, qui est à la base, dans certains cas de plusieurs maux : maladies, incestes, etc. Vu l'état des maisons vétustes dans ce site, ces chiffres sont inquiétants du fait que la plupart des maisons ont une seule pièce alors que dans la même pièce habitent plusieurs personnes de sexes différents : parents, enfants et les membres de familles élargies. c. Localisation de fosse septique Tableau 8. Localisation de fosse septique
Source : Enquêtes sur le terrain (2021) Le tableau n°8 montre que 49% des ménages ont de fosse septiquedans la parcelle, par contre, 51% soit plus de la moitié ont de fossé en dehors de la parcelle. Ces résultats ramènent à conclure que plus de la moitié de la populationn'ont pas des fosses septiques dans la parcelle. Elle utilise le caniveau, la rivière et les « pots à pipi » pour se soulager de leurs besoins. Ceci s'observe sur tout le long de la rivière Funa dans notre périmètre d'étude. Les enfants sont donc exposés à des diverses maladies. De plus, si les ménages disposent des toilettes, les tuyaux d'évacuation des excréments sont carrément orientés dans la rivière Funa. Or, c'est dans cette même rivière que la majorité des jeunes garçons font leurs coups de main d'extraction des sables jaune pour la construction. d. Statut d'occupant dans la commune de Kalamu
Tableau 9. Statut des occupants Source : Enquête sur terrain 2021 Les études menées sur site démontrent que plus de la moitié de la population sont des propriétaires soit 51%, 42% sont des locataires, tandis que 7% sont logés gratuitement. En effet, le nombre important des propriétaires dans notre site se justifie par le fait que la berge de la rivière Funa est le résultat d'une des occupations assez récentes et anarchiques sur un site inondable non aedificandi. Un site qui n'intéresse pas les services des affaires foncières. Les occupants se permettent de s'approprier des lopins de terre sans se conformer aux normes urbanistiques. 4.1.2. Cadre environnemental des quartiers e. Utilisation de la poubelle dans le stockage des ordures Figure 22.Utilisation de la poubelle stockage des ordures ménagères Cette figure démontre que sur 384personnes enquêtées, soit58% utilisent des petites poubelles de nature diverse pour stocker leurs ordures (sceau, sac, sachet), 37% des parcelles n'utilisent pas des poubelles, ils exposent les ordures sur le sol, soit ils les jettent dans la rivière, soit dans un trou préalablement creusé. Il convient de souligner que la plupart des ménages utilisent des poubelles qui ne remplissent pas des normes d'hygiène. Les figures suivantes montrent la façon dont sont stockées les ordures ménagères dans la commune de Kalamu. Figure 23. Images sur le stockage des ordures ménagères (photo prise lors de nos enquêtes). f. Quantité des ordures ménagères produites La quantité des ordures produites par ménage varie selon la taille du ménage, le niveau de vie du ménage et de l'alimentation. Selon les chiffres obtenus pendant nos enquêtes sur terrain après pesage de trois jours dans six ménages de 8 personnes, nous avons trouvé une production moyenne de 4kg des ordures pour un ménage, soit 0,5kg par individu. Comparativement aux résultats antérieurs, un individu vivant dans les quartiers populaires de Kinshasa produits 0.5kg des ordures par jour (Lelo, 2008). Donc pour une population de 208.155 habitants que compte la commune de Kalamu, peuvent produire 104078 kg soit 105 tonnes d'ordures ménagères par jour. g. Mode de stockage des ordures ménagères Figure 24. Triage des ordures ménagères. Partant de cette figure, il ressort que 18% des ménages font les triages des ordures selon la nature de celles-ci, 82% mélangent toute sorte d'ordures dans une même poubelle, ou sur un même endroit pour ceux qui les jettent ou qui gardent sur le sol. h. Figure 25. Valorisation des ordures ménagères Valorisation des ordures ménagères Il se dégage du graphique 6 que 12% des ménages valorise leurs ordures ménagères, certains utilisent les matières organiques comme source d'amendement organique, d'autres utilisent les débris de la cuisine comme source d'aliments pour les volailles et pour les porcs et une petite minorité utilisent les ordures dans la lutte contre les inondations. Par contre 88% des ménages ne donnent pas une valeur à leurs ordures ménagères. Comparativement aux résultats obtenus par Lelo et Tshimanga (2004),dans la commune de Ngaliema qui montrent que 91% des ménages de cette commune possèdent des jardins parcellaires dans les quels sont valorisés les ordures ménagères. Ce qui revient à confirmer l'hypothèse selon laquelle la valorisation des déchets constitue la solution durable au problème de l'assainissement dans lacommune de Kalamu. Avec la valorisation, les ordures ménagères seront comme une matière première ou une ressource à valoriser ou réutiliser. i. Mode d'élimination des ordures ménagères Figure 26. Méthode d'élimination des ordures ménagères. La figure ci-haut démontre que 16% des ménages éliminent leurs ordures par incinération, 20% par enfouissement et 64% par rejet dans la rue, dans les décharges sauvages, dans la rivière, le rejet est le mode d'élimination le pluspratiqué par les ménages de Kalamu. Figure 27. Déversement d'ordures dans la rivière Funa à Kinshasa/Kalamu Les résultats antérieurs obtenus par Mosengo (1996), cité par Lelo(2008) montrent que 44% des ménages Kinois enfouissaient les ordures ménagères dans leurs parcelles au cours des années 90. Actuellement, lorsque l'on parcourt la commune de Kalamu, les immondices gagnent de plus en plus les places des avenus. C'est parce que la majorité de la population pratique le mode de rejet pour éliminer leurs ordures ménagères. Par ailleurs ces immondices constituent des milieux propices pour les agents pathogènes et sont les sources des maladies et des nuisances au sein de la population, ils polluent également les eaux et dégradent le sol. La figure suivante fait une illustration d'une avenue devenu impraticable dans la commune de Kalamu à cause de la stagnation des eaux due décomposition des ordures et à la présence des sachets qui diminuent la perméabilité du sol. Figure. 28. Image d'une dégradation des ordures et stagnation des eaux sur l'avenueLuanza ; Kimbangu III (photo prise lors de nos enquêtes). j. Figure 29. Lieu d'élimination des ordures ménagères Lieu d'élimination des ordures ménagères Partant du graphique ci-haut, nous constatons que 12% des ménages jettent ou éliminent leurs ordures dans les rues, 20% dans les parcelles, 60% dans les déchargessauvages, 8% dans la rivière. Rappelons que les ordures ménagères sont plus jetées dans les décharges sauvages et dans ou le long des cours d'eauIl faut signaler que les méthodes varient en fonction de l'emplacement de l'habitation. Figure 30.Déversement d'ordures dans la rue k. Figure 31. Niveau de connaissance des méfaits des ordures sur l'environnement Niveau de connaissance des méfaits des ordures sur l'environnement Il se dégage de cette figure que 62 % des ménages sont ignorants, ne connaissent pas les méfaits liés à la présence des ordures sur la santé humaine et sur notre environnement, par contre 38% des répondants connaissent le méfait. Parmi les méfaits évoqués, il s'agit notamment prolifération des moustiques anophèles qui causent la malaria, la fièvre thyroïdes, la diarrhée, etc. Donc nous confirmons l'hypothèse selon laquelle, la mauvaise gestion des ordures ménagères est aussi liée à la mentalité de la population. l. Situation du terrain pendant la période des crues
Source : Enquêtes sur le terrain (2021) Il ressort du tableau 10 sur le 100% soit 100 parcelles enquêtées, que 47% des parcelles sont inondées au moment de fortes crues, 22% des parcelles connaissent une moyenne crue et 19% des parcelles connaissent une faible crue pendant le moment des pluies. L'envahissement du fond de lits par le dépôt des divers déchets occasionne la montée du niveau de la rivière d'un à plusieurs mètres et provoque le rétrécissement des lits. L'insuffisance des réseaux d'assainissement, notamment les collecteurs. Il faut ajouter l'infiltration très réduite des eaux des pluies dans le sol. Et aussi à cause de l'obstruction de ses ouvrages par les déchets solides comme les immondices, épaves des véhicules qui font monter sensiblement l'eau et la détourne de son lit en temps des fortes pluies. m. Relation entre l'insalubrité et maladies La population de Kalamu habitant le long de la rivière est exposée à différentes maladies dues à la prolifération des insectes, vecteurs et autres rougeurs attirées par les inondations entassées le long de la rivière et par des odeurs suffocantes. Il s'agit ici d'examiner les différents types des maladies dont ont souffert la population au cours du dix dernières années avant nos enquêtes. Figure 32. Courbe de l'évolution des trois principales maladies dues à l'insalubrité Partant de la figure ci-haut, on observe par l'allure de la courbe, une augmentation au fil du temps du taux des maladies liées à l'insalubrité. La courbe de tendance montre que ces maladies ont une tendance linéaire. Selon les Médecins Chefs des Zones de Santés de Kalamu, cette évolution des maladies pourrait être influencée par le niveau de l'insalubrité croissant qui caractérise la commune de Kalamu. Donc nous confirmons l'hypothèse selon laquelle sans un réel engagement de l'autorité compétente à sensibiliser et à inciter la population à la prise de conscience sur l'état de la dégradation et de la pollution, pourrait conduire à un état de perturbation de l'équilibre environnemental dans la commune de Kalamu. 4.1.4. Détermination d'opinion n. Avis des ménagers sur le payement de la taxe sur l'environnement Figure33. Avis des ménagers sur la création d'une brigade de salubrité et sur le paiement d'une taxe d'évacuation des ordures ménagères Il ressort de cette figure que, 66% des répondants ont été d'accord avec l'idée de la création d'un service de salubrité et s'est dit prêt de soutenir ce projet, et 34% des répondants avaient rejetés cette idée. o. Raisons d'habiter le site par la population Tableau 12. Raison de la population d'occuper le site
Le tableau N°13 prouve que c'est la pauvreté qui est à la base des occupations anarchiques, car en posant la question de savoir les raisons d'habiter dans notre périmètre d'étude, 27 % des ménages ont affirmé leur position par manque de financement et 26 % des ménages ont déclaré qu'ils sont propriétaires. Le même tableau montre la proportion de la population qui souhaite quitter la berge pour aller ailleurs. 4.2. Analyse physico-chimique sur la qualité des eaux de la Funa L'étude expérimentale réalisée sur les différents échantillons prélevés le long de la rivière Funa présentant les trois sites sélectionnés pour ce travail sont donnés dans ce chapitre sous formes des tableaux. L'étude a été menée lors des deux saisons ; aux mois de Juin, Juillet, Août et mi-Septembre (pour le compte de la saison sèche) et Avril, Mai, Septembre et Octobre (pour le compte de la saison pluvieuse) à l'aide de bouteilles en polypropylène d'un litre de capacité lavées et rincée à l'eau, le prélèvement est réalisé en plongeant la bouteille en contre-courant de la rivière à environ 20 cm de profondeur. Ces échantillons ont été examinés in situ au moyen des appareils sophistiqué et nous a permit de comprendre la qualité de l'eau. Tableau 14.pH, conductivité, turbidité des différents échantillons
Source : Enquête sur terrain 2021 Tableau 15.Moyenne #177; écart-type des paramètres de l'eau de la Funa
Source : Enquête Avril - Octobre 2021 Les facteurs qui influencent la qualité de l'eau de la rivière Funa, Il s'agit d'après nos analyses faites, de la composition chimique de ses affluents, des activités anthropiques et des précipitations atmosphériques. § La température Lestempératures de l'eau de la Funa dans notre périmètre d'étude oscillent entre 28 °C et 30°C au niveau des points de prélèvement (Tableau 14). Le faible volume des eaux présent dans l'estuaire à marée basse, la formation d'un bouchon sablo-vaseux à l'embouchure ont provoqué la réduction de la hauteur des eaux et donc son réchauffement par la température de l'air qui dépend des variations saisonnières. § Turbidité La turbidité est très élevée en saison pluvieuse. Cette variation de la turbidité est due à un apport en matière organique, matière inorganique (sels minéraux insolubles) attribuables aux activités humaines. Cette turbidité excessive s'explique encore, en plus des précipitations, par la grande quantité des matières en suspension provenant essentiellement des eaux usées, des déchets de toute nature et des excréta rejetés dans les eaux. Il y aurait aussi l'apport des matériaux arrachés au sol par les processus érosifs le long des berges et sur les pentes collinaires en amont. § Oxygène dissous Les eaux de la Funa sont sous-saturées en oxygène. Ceci peut s'expliquer par le fait que ce bassin versant, du moins dans la zone d'étude, subit des rejets d'eaux usées et des rejets des produits pharmaceutiques, responsables d'une probable pollution organique. Ce dernier décroit lorsque la température de l'eau augmente. § Potentiel hydrogène (pH) Le pH de l'eau de la rivière Funa dans notre périmètre d'étude est proche de la neutralité. Il varie entre 6,33 en saison de pluie et 6,71 en saison sèche. Ces résultats montrent à suffisance l'absence de certains métaux dans l'eau, car, la disponibilité des métaux est très importante quand le milieu est acide. Le pH mesuré dans notre périmètre d'étude n'a pas un effet négatif de la vie des poissons du milieu, en général les valeurs de pH inférieures à 4,5 et supérieures à 10 sont toxiques pour les poissons. Bien que cette eau ne soit pas bonne pour la boisson ni pour un contact corporel. § Conductivité La conductivité est plus grande en saison des pluies, période des hautes eaux, par rapport à la saison sèche, période des basses eaux. 4.3. L'impact environnemental des déchets L'état de gestion des décharges dans la commune de Kalamu génère des impacts négatifs directs sur l'environnement et sur la morphologie urbaine (Holenu 2016). Ces effets peuvent être résumés comme suit : Pollution de l'atmosphère et dégagement des odeurs nauséabondes dues notamment aux vapeurs de méthane provenant des décharges et de brulage des déchets ; Pollution chimique et biologique des ressources en eau qui deviennent un milieu propice à la reproduction des moustiques et de la vermine, et représente ainsi une menace pour la santé à travers leur consommation indirecte à travers la consommation de produits agricoles irrigués avec des eaux polluées ; La qualité de l'eau (tant de surface que souterraine) peut diminuer et la santé des écosystèmes aquatiques peut s'en trouver dégradée en raison d'une sédimentation accrue, de l'eutrophisation et du ruissellement possible des déchets. La topographie du site joue un rôle important sur la perméabilité du sol, cela permet au lixiviat d'être en contact avec la nappe phréatique ; Dégradation de l'esthétique de la municipale et immobilisation des terres productives en raison de la présence de produits non biodégradables (exemple : sachets en plastique, déchets de démolition, etc..) ; Libre accès, à la décharge, des animaux notamment le gros bétail et les volailles, ce qui le conduit à ingérer des matières solides et toxiques ; Le sol peut également monter une pollution avec des métaux lourds, surtout avec le nickel, le cadmium, le chrome, le zinc et le fer. Selon les caractéristiques des polluants, la pollution des sols est plutôt à la surface (As, Zn), ou au contraire elle pénètre dans les sols (Cd). La collecte et l'élimination des déchets ne sont que dans de rares occasions assurées et constituent des facteurs aggravants de la dégradation de l'environnement urbain. Les déchets jonchent les chaussées, obstruent les caniveaux empêchant l'écoulement des eaux usées ou pluviales, se consument souvent lentement en provoquant l'émanation de certains gaz nocifs (Holenu 2016). Pour la commune de Kalamu, la gestion des déchets souffre de multiples contraintes comme : - Le manque de financement des autorités locales ; - L'insuffisance des voiries limitant la circulation automobile ; - L'allongement des distances en raison de l'extension des quartiers ; - L'absence de schéma local de gestion de l'environnement urbain ; - La multiplication des acteurs de la collecte (ONG, PME, servicestechniques) sans coordination, ce qui complique la mise en placed'objectifs précis ; - L'absence d'une réglementation locale et de textes juridiques. La mauvaise gestion des déchets dans la commune de Kalamu entraine une dégradation des écosystèmes et du sol. Globalement, les conséquences de la mauvaise gestion se résument en ceci : Ø Inondations et ses corollaires ; Ø Le débordement d'eau qui submerge la berge entraine des conséquences graves, sur tout le plan ; Ø Pollution multiforme des eaux de la rivière Funa ; Ø La coloration des eaux de la rivière qui dégage une odeur nauséabonde dans certains endroits insalubres ; Ø La prolifération de site par des moustiques qui sont responsable de plusieurs maladies infantiles juvéniles ; Ø L'insalubrité due notamment à : la désuétude et la vétusté de la loi d'hygiène publique ; Ø Le manque des mesures élémentaires visant à prévenir les maladies et d'assurer les soins sanitaires ; Ø Un mauvais système d'évacuation des déchets et l'absence d'un réseau d'assainissement du milieu pèsent sur l'environnement avec comme conséquences : la détérioration de la santé publique, la détérioration de l'environnement social et les maladies d'origines hydriques dans la berge. En effet, la multiplication des maladies d'origine hydrique est due au manque de réseau d'assainissement adéquat et l'effondrement des services d'hygiène dans la ville de Kinshasa en générale et en particulier dans le secteur sous étude. |
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