2.2.3. Urbanisation en Côte d'Ivoire
Le développement urbain est en Côte d'Ivoire un
phénomène du XXe siècle. Les villes actuelles
sont des créations coloniales qui ont répondus à un souci
d'occupation effective du territoire sous le contrôle de postes
militaires et administratifs et aux besoins créés par la mise en
valeur de la zone forestière. Les anciennes cités
précoloniales ont été en effet généralement
effacées de la carte et de la zone de savane à la fin XIXe
siècle. Cependant, depuis 1995, le phénomène de
l'urbanisation en Côte d'Ivoire connait une accélération.
Selon le MLCVE (1996,p.4), l'urbanisation est un fait marquant de la
transformation de la géographie, de l'économie, de la
société et de lapolitique du développement de la
Côte d'Ivoire au cours de ces trente (30) dernières années.
Les villes peu connues au sein d'une société majoritairement
rurales, (80% de ruraux en 1960), la société et le gouvernement
ivoirien ont appris à connaître les centres urbains, et à
intégrer la tendance lourde de l'urbanisation consacrée par 45%
d'urbains en 1995 au projet de société ivoirienne. Ainsi, l'INS
(2014, p.45), le taux d'urbanisation en Côte d'Ivoire est passé de
32,1% en 1975 à 45,3% en 1998, puis à 50,3 en 2014.
Cette urbanisation nécessite une planification et un
ensemble d'actions à mener afin de répondre aux besoins de la
population urbaine de plus en plus en croissante. Et ce qui a permis à
la Côte d'Ivoire d'être plus distinguée parmi d'autres pays
mais selon plusieurs contextes. C'est pourquoi A. DUBRESSON (1989, p.3),
affirme que la Côte d'Ivoire se distingue des autres pays par la vitesse
de son urbanisation dans le contexte de la croissance démographique
généralement beaucoup soutenue qu'ailleurs.
Dans le même contexte A. DUBRESSON et MLCVE(1996, p.7),
disent de tous les pays de la sous-région de l'Afrique de l'Ouest, la
Côte d'Ivoire connait le taux le plus élevé de croissance
urbaine. D'où le processus d'urbanisation est une tendance lourde de
modifications de la composition de la démographie ivoirienne.
En trente (30) ans de 1960 à 1990, le taux
d'urbanisation du pays est passé de 20% à 44% soit le
résultat d'une formidable accélération du processus
d'urbanisation qui est allé trois fois plus vite que le croit
démographique évalué à 3,8%% en 1999.
Le nombre de gros bourgs ruraux de plus de 5 000
habitants érigés en entités administratives
déconcentrées ou décentralisées, voient
croître leur population. En 1965, 23,09% de la population ivoirienne
vivaient dans des villes de plus de 10 000 habitants dont le nombre ne
cesse de croître. En 1975, ce taux passe à 39% à 44,90% en
1988 et à 47% en 1998 (RGPH, 1975, 1988, 1998). Selon les
résultats du recensement de 2014, 49,7%de la population ivoirienne vit
en milieu urbain. Et ce taux avoisinera les 70%de citadins en 2025 selon les
projections de l'INS (2010, cité par N.S. COULIBALY,2021, p.18).
2.3. Processus de l'aménagement du territoire
en Côte d'Ivoire
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