2.2.2. Urbanisation en Afrique
L'urbanisation est un phénomène mondial qui
caractérise l'époque actuelle. Ce concept marque le niveau de
croissance des paysages urbains et renferme aussi l'accroissement
démographique des villes (B. FOFANA, 2015, p.12).
Autrement dit le phénomène d'urbanisation se
traduit par un peuplement des villes qui s'accompagne non seulement de
l'augmentation du nombred'habitants par surface occupée, mais aussi de
l'étalement des zones urbaines déjà trop grandes.Le fait
urbain en Afrique focalise les attentions depuis les années de la
souveraineté nationale.
Selon M. ARNAUD (1998, cité par B. FOFANA, 2015, p.12),
en 1960 le taux d'urbanisation était de 13% pour l'ensemble du
continent. Ce taux a atteint 34% en 1987 avec une population urbaine d'environ
195 millions sur un total de 575 millions d'habitants. Dans cette même
veine A. DUBRESSON (2003, p.67), affirme que depuis 1995, le continent s'est
engagé dans un processus d'urbanisation extrêmement rapide. Sa
population totale a plus triplé de 1950 à 1995, mais le nombre
des citadins a été multiplié par 11 ; passant de 22
à 249 millions. Le taux d'urbanisation insignifiant au début du
siècle, encore inférieur à 15% au lendemain de la seconde
guerre mondiale, en 1995, il atteignait 34,4% et, selon les projections des
Nations Unies, plus d'1 Africain sur 2 vivra en ville en 2020-2025.
Vu cette affirmation, A. PHILIPPE (1997, p.3), montre que
l'urbanisation en Afrique se distingue sous deux grandes séries
d'indicateurs : d'une part, des indicateurs statiques comme le volume de
la population urbaine et ses caractéristiques, et d'autre part des
indicateurs dynamiques qui mesurent les changements observés, notamment
la croissance. Abordant dans le même sens, A. DUBRESSON et S. JAGLIN
(2010, p.16), disent que depuis les années 1980 ; à l'issue
des trois décennies marquées par une croissance urbaine annuelle
de 5 à 6%, l'une les plus rapides du monde, l'Afrique francophone est
entrée dans unephase de décélération du rythme
d'urbanisation, lequel demeure néanmoins élevé, environ 4%
par an. Grâce à cette forte croissance démographique qui a
permis de parler du phénomène d'urbanisation, a aujourd'hui
permis à l'Afrique de ce mettre un peu au même niveau que d'autres
continents du monde.C'est la raison pour laquelle le SECF (1998, p.3), affirme
qu'aujourd'hui, que d'après les nations unies ; la population
urbaine de l'Afrique au sud du Sahara, estimée à 110 millions de
personnes, représente environ 37% de la population totale, ce qui situe
cette région, dans le processus de l'urbanisation, plus près de
l'Asie que de l'Amérique latine et des pays développés
d'Europe ou d'Amérique du Nord (74%). Mais cette urbanisation masque de
forte disparité. C'est pourquoipour A. DUBRESSON (2003, p.67-68-69),dit
que cette inégalité d'urbanisation est encore plus
affirmée à l'échèle intracontinentale; moins
élevée au Nord qu'au Sud du Sahara, elle discrimine plusieurs
pays d'Afrique dont les taux officiels dont les taux d'urbanisations sont
très contrastés :
le Maghreb-Machrek (58,1%) et l'Afrique Australe (46,7%)
apparaissent ainsi nettement plus urbanisés que les Afriques Orientales
(21,7%), Centrale (33,2%) et Occidentale (36,6%). Rendues encore à un
stade différent de la « transition urbaine ». selon
le même auteur (p.70-71), à l'échelle des Etats, les
contrastes sont encore plus rigoureux pour lui : en 1995le taux
d'urbanisation retenu par les Nations Unies atteignait 56% en Algérie,
50,8% en Afrique du Sud(ou la population dont l'emploi est lié aires
métropolitaines constitue sans doute 70% du total), maisau Burundiil
était de 7,2% et de 6% au Rwanda, mais il atteignait 58,8% au
Congo ; 53,8% en Mauritanie et 70% en Afrique du Sud. En Afrique
Occidentale42,3% de Sénégalais vivaient en ville contre 17% des
Nigériens et 27% des Maliens.
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