2.2.1. Urbanisation dans le monde
D. NASSORI (2017, p.21), atteste que selon les
données de la banque mondiale, la transition urbaine a commencé
au début du 19ème siècle. On assiste à
la métamorphose très profonde du globe. Au début du
20èmesiècle, moins de 10% de la population mondiale
habitait dans des villes. Actuellement, plus de 50% de la population est
urbaine. Et si cette transition est très avancée depuis quelques
décennies dans les pays développés, l'essentiel de la
croissance urbaine se poursuit, aujourd'hui, principalement dans les pays en
développement.
Aujourd'hui, cinq (5) personnes sur dix (10) vivent dans des
villes. Ce chiffre devrait augmenter à près de sept (7) personnes
sur dix (10) en 2050 (Nations Unies 2010). Chaque jour dans le monde, plus de
180 000 personnes émigrent vers les villes (Metropolis International
Institute, 2009 cité par METROPOLIS, 2011, p.5).
En effet, les taux d'urbanisation sont différents
à travers le monde, même s'il y'a une tendance commune vers une
urbanisation plus forte. L'Amérique du nord, l'Amérique latine et
les Caraïbes, l'Europe et l'Océanie sont fortement
urbanisées, avec des zones urbaines pouvant contenir 70% de la
population (Océanie) à 82% de la population (Amérique du
nord). On s'attend à ce que les niveaux d'urbanisation poursuivent leur
croissance, même si celle-ci est lente, de sorte qu'en 2050 tous, sauf
l'Océanie, devrait être urbain à plus de 84% (METROPOLIS,
2011, p.5).
Par contre, P. CHEVALIER et P. GOSSELIN (2003, p.9),
soulignent que l'urbanisation dans les pays en voie de développement est
préoccupante car 150 000 personnes s'ajoutent à la population
urbaine quotidienne, attirées par la promesse d'une meilleure condition
de vie.
Selon METROPOLIS (2011, p.5), l'Afrique et l'Asie restent
essentiellement rurales, avec seulement plus de 40% et 42% de leurs populations
respectives dans des implantations urbaines en 2010. Même d'ici 2050, ils
sont supposés être nettement moins urbanisés que les autres
grands secteurs, avec des populations urbaines atteignant 62% en Afrique et 65%
en Asie (Nation Unie 2010).
Pour N.P. GIRAUD(2008, p.32), dans les pays du Sud, la
croissance de la population urbaine est, par ailleurs, bien plus rapide que
dans le monde riche : 2,3% (contre 0,4%). Cette rapidité est sans
précédent dans l'histoire, du moins à cette échelle
: Londres a mis 130 ans pour grossir de un à près de 8 millions
d'habitants. Mais il aura fallu que 45 ans en Bangkok, 37 ans à Dhaka et
25 ans à Séoul pour faire la même bonde
démographique. La troisième caractéristique la croissance
urbaine au Sud, c'est la concentration de la population dans les traits grandes
agglomérations (TGA) et dans les
« méga-villes »(agglomérations,
respectivement, de plus de 2 et de plus de 10 millions d'habitants). En 1975,
cinq (5) villes dans lemonde dépassaient les 10 millions d'habitants
dont trois (3) dans les pays du Sud. Ce nombre atteindra vingt-trois (23) en
2015, et toute, sauf quatre (4) seront situées dans les pays du Sud.
Cette transition urbaine, massive et rapide, et la décentralisation
politique en cours dans les pays du Sud font des dynamiques urbaines un jeu
crucial du développement soutenable. La ville pauvre à croissance
démographique rapide est, ainsi à la fois un sujet et objet du
développement soutenable.
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