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La part de l'humain dans les problemes ecologiques selon Michel Serrespar Faustin MBUYU Université de Lubumbashi - Licence 2023 |
0.10. DIFFICULTES RENCONTREESLes recherches et la rédaction de cemémoire n'ont pas été aussi simples.En général, nous avons été confrontés à des difficultés. La première difficulté est liée aux ouvrages de l'auteur. Nous n'avons pas pu accéder à tous les livres de notre auteur parce que les bibliothèques quenous avons fréquentées n'en possèdent pas assez. Il n'était pas facile de trouver certains livres de notre auteur où il développe davantage les idées sur l'écologie. La deuxième difficulté est en rapport avec la langue, il y a des livres de notre auteur qui sont en anglais. Notre auteur a longtemps enseigné dans le monde anglophone que francophone. Beaucoup de ses idées sont bien comprises dans le contexte anglophone. De notre côté, par manque de n'est pas asseoir convenablement la langue anglaise, il nous a été difficile de bien comprendre certains termes d'origine anglaise. La troisième difficulté est liée au style qu'emploi l'auteur. Michel Serres a un style poétique, sa manière d'écrire oblige au lecteur d'être suffisamment instruit sur la poésie et autres genres littéraires. Ses textes ont par moment un langage historique, c'est-à-dire il faut savoir un peu d'histoire, de la mythologie, etc. CHAPITRE PREMIER : LES CAUSES PROFONDES DES PROBLEMES ÉCOLOGIQUESII.0. INTRODUCTIONDe nos jours, il est impossible de passer sous silence les problèmes écologiques entre autres : réchauffement climatique, déglaciation, extinctions des espèces vivantes, l'émission des gaz toxiques, etc. connaissent une crise. La plupart des gens discutent là-dessus et à un certain niveau. Les problèmes écologiques sont devenus une urgence humanitaire. Cette urgence exigence un comportement responsable, le retour à un retournement aux choses monde. Ainsi, pour bien orienter le débat, il est impérieux de connaitre les causes profondes de ces problèmes, puisqu'elles sont à l'origine de nombreuses catastrophes écologiques. La question reste à savoir par où devrions-nous commencer ? Il s'avère que les problèmes écologiques ont une origine assez lointaine par rapport à notre époque. Cette origine est liée non seulement de manière directe aux activités humaines, mais aussi de manière indirecte aux évènements naturels de la terre. Pour ce qui concerne les activités humaines, nous voyons au préalable les pensées et croyances humaines produites par certains humains dans l'histoire. Leurs influences ont fini par se construire en des idéologies. Ces idéologies sont précurseures de la nouvelle conception de la nature. Cette conception engendre de nos jours des conséquences inédites. Voilà pourquoi, face à ces conséquences inédites, il est important de décrypter ces activités et idéologies depuis la source pour chercher comment atténuer ou stopper les dégâts. Au courant de l'histoire, il y a eu différentes visions du monde telles qu'elles émergent. Ces visions ont influencé la manière de considérer la nature, d'agir ou de penser sur elle. Elles ont fait de la nature une propriété privée de l'humain dans laquelle, celui-ci est maître de tout. Nonobstant, nous sommes sans ignorer que la planète terre dans son fonctionnement et organisation est à l'origine des perturbations chez les vivants. Ces dernières sont à faible pourcentage des problèmes écologiques. Tous ces phénomènes épinglés constituent notre objet d'étude dans ce chapitre. C'est pourquoi, nous analyserons les causes profondes à l'origine de la crise écologique. Précisons ici que ce chapitre traite et analyse certaines données historiques de la philosophie, de la science et des évènements pour desceller quelques racines et idées qui ont servi de soubassement à la crise écologique et dont nous subissons les conséquences aujourd'hui. La mission du chapitre est de découvrir les socles de cette tragédie humanitaire que les vivants traversent pendant ce siècle. Ajoutons à ceci que, pour arriver à réduire cette crise globale, il est toujours important d'examiner avec finesse la perspective historique lointaine des évènements de la terre et les présupposées qui ont fondé de ladite crise. C'est pourquoi, en premier lieu, nous analyserons les phénomènes naturels de la terre. En second moment, il sera question des visions du monde à l'origine de la crise écologique. Ainsi, la première démarche du chapitre consiste à analyser les phénomènes naturels de la terre. Ceci parce qu'au-delà des activités humaines (conception et visions), la terre est à l'origine de certains bouleversements qui engendrent des crises çà et là. Ces bouleversements sont des faits à ne pas banaliser. Dans le second moment, nous analyserons les idées de certains auteurs philosophes et scientifiques qui ont contribué à la dépréciation de la nature comme objet (chose), que nous qualifions de mal ou racine lointaine de la crise écologique : l'anthropocentrisme moderne comme socle du développement technique et économique. Signalons que dans la conclusion partielle, il y aura l'analyse critique du chapitre. En outre, avant de commencer la première section du chapitre, définissons trois concepts fondamentaux selon Michel Serres à savoir : nature, écologie et problème ou crise écologique. Le premier est la nature. Étant un ensemble d'un tout contenant divers éléments et dont les éléments sont en interdépendances les uns des autres. Il le dit en ces termes : « aujourd'hui la nature se définit par un ensemble de relations, dont le réseau unifie la terre entière ; le contrat naturel connecte en un réseau le second au premier9(*)». Sa définition inclut les êtres animés et inanimés : « l'eau, le feu, la terre, flore et faune, l'ensemble des espèces vivantes [...] ce pays archaïque et nouveau, inerte et vivant10(*) ». Il considère la nature comme un sujet de droit, une mère porteuse. Qu'il désigne par moment comme : monde, nature et Terre. Le second concept est l'écologie11(*). Michel Serres définit l'écologie comme la science qui : « s'occupe des choses du monde12(*) ». Cette science « parle des choses du monde et les sociétés des sociétés13(*)», autrement dit l'écologie s'occupe de discourirsur les êtres vivants et leurs habitats. En d'autres termes, l'écologie dit « le monde, non plus comme des choses locales, mais comme partenaire globale... [Elle dit] aussi que le monde dit14(*) ». A cet effet, l'écologie est la science de la vie et de la terre15(*) (SciViTe16(*)) : vie comme vivant et terre comme habitat. Science qui dit des choses du monde et dit ce que ces choses veulent nous dire en retour. Pour Ernest Haeckel l'écologie est « la totalité de la science des relations de l'organisme avec l'environnement, comprenant au sens large toutes les conditions d'existence17(*) ». Le troisième terme, il s'agit de la Biogée. Michel Serre l'avait introduit pour expliquer l'institution à la lettre mondiale : eau, air, feu, terre et vivants. Ces éléments sont le représentant de la biogée en tant qu'institution. Il s'agit de la vie et de la terre. Ce concept signifie la symbiose entre les humains et le monde.18(*)L'auteur affirme : La biogée comprend, en effet, le monde et les humains, sujets ensemble et objets de cette science et exprimant, dans une langue commune, leurs soucis communs en la WAFEL.19(*) Il se conçoit en quelque sorte comme un concept démocratique, parce qu'en lui il y a aucune maîtrise, ni domination n'existe. C'est de l'interconnexion et interdépendance. Une égalité démocratique. La biogée à comme science la SciViTe (sciences de la vie et de la terre). Le quatrième concept, c'est la crise ou problème écologique. Le mot crise d'après Michel Serres, « vient du grec, crinô, justement, signifie juger20(*)». Il est cette appréciation de jugement. Appréciation qui dit si l'idée est bonne ou mauvaise. Cela dit, le terme crise dans la philosophie serrésienne désigne une critique à l'égard d'un fait, situation, etc. Au fond avec notre auteur la racine du terme crise désigne un tribunal du jugement. C'est pourquoi, « le mot crise laisse voir son origine juridique [...] il s'agit d'une décision prise par un jury et par son président21(*) ». De la racine latine, la crise est comprise comme la décision provenant du jury. Cette décision qui a coupé court et en deux un problème survenu. Dans le cas qui nous concerne où nous présentons la crise écologique, celle-ci (la crise), désigne « l'état d'un organise [espèces] confronté à la croissance d'une maladie... 22(*)», ou autre situation que la maladie, mais qui rend un jugement désagréable et calamiteux. La crise écologique est la dégradation de la nature sous toutes ses formes : la pollution, le réchauffement climatique, la déforestation, etc. Tous ceux-ci constituent et expliquent les problèmes écologiques. Les problèmes écologiques sont des questionnements, des inquiétudes qui se posent à l'ère actuelle au sujet de la nature comprise comme cadre de vie. Ils sont multiples. Il y a ceux qui sont liés à l'environnement : la pollution de l'air, la crise de l'eau, le changement climatique, l'épuisement des ressources, etc. Il y a aussi ceux qui sont liés aux espèces vivantes : la disparition massive des espèces végétales et animales, l'épuisement de la biodiversité, etc. Pour notre auteur, les problèmes écologiques se résument en une idée ou conception ; celle qui considère la nature comme un objet ou une chose de sans valeur, avec laquelle nous n'avons pas de compte à rendre. * 9 Michel SERRES, Le contrat naturel, Paris, Éd. Flammarion, 1992, p.72. * 10 IDEM, Temps des crises, Paris, Éd. Le Pommier, 2009, p. 39. * 11Le terme écologie créé en 1866 le biologiste allemand du nom d'Ernest Haeckel (1834-1919). Du grec : « oïkos- ïéêïæ : habitat, maison, etc. et « logos : discours, science, étude, etc. Sans doute, l'écologie se définit comme étant la science de l'habitat. * 12 Michel SERRES, Op. Cit., p. 47. * 13Ibidem, p. 46. * 14 Michel SERRES, Temps des crises, Paris, Éd. Le Pommier, 2009, p. 47. * 15Ibidem, p. 62. * 16 SciViTe veut dire selon Michel Serres : science de la vie et de la terre. * 17 Ernest HAECHEL, cité par Patrick MATAGNE, « aux origines de l'écologie »,inInnovation, Paris, De Boeck, N°18, 2003, pp. 31-32. * 18Michel SERRES, Op. Cit., p. 42. * 19Ibidem, p. 62. * 20Ibidem, p. 7. * 21Ibidem, p. 7. * 22Ibidem, p. 8. |
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