La part de l'humain dans les problemes ecologiques selon Michel Serrespar Faustin MBUYU Université de Lubumbashi - Licence 2023 |
III.4. CONCLUSIONA travers ce chapitre, nous avons développé la théorie du contrat naturel comme résolution aux problèmes écologiques. Cette théorie a pris naissance dans le droit pour aboutir à des conclusions d'ordre éthique, moral et éducatif en nous proposant une nouvelle société et politique dans laquelle tous, sommes en symbiose. L'humain est dans la nature comme fils de la nature et la nature est en lui comme socle de vie. Le contrat avec la nature est une version exclusive du contrat social. Il prend le côté non-dit du contrat social, pour essayer d'intégrer le monde dans l'ordre juridique et avec un nouveau statut. Grâce au combat du contrat naturel, la nature n'est plus cette chose sans valeur, mais un sujet de droit ; il est recommandé à l'humain d'avoir de nouveau rapport avec ce nouveau sujet. Ce rapport devra tenir compte du pacte. Dans la première section de ce chapitre, il s'est posé la question du droit de l'humain qui excluait celui de la nature. Nous avons souligné qu'au début de la société, le pacte que les humains ont dû passer n'était rien d'autre exclusive à la nature. Le droit qui fonde le contrat social où les choses de la nature sont réduites au silence parce qu'elles sont considérées comme des objets. En tant qu'objet, aucun droit ne peut faire référence à ça. Ce droit venait d'être solidifié par les théoriciens du droit naturel moderne. Ceux-ci ont compris qu'il n'y avait de droit que du positif, c'est-à-dire de ce qui est posé par l'humain puisqu'il relève d'un fait moral. Et même le droit de l'humain va prendre cela en compte en disant que tout humain est un sujet de droit. Ceci veut autrement, en dehors de cet humain, personne ne peut se déclarer sujet de droit. Toutes ces formes de droit a poussé l'humain dans la dépréciation avec la nature. Conséquence ; il y a eu transformation et dévastation. Dans la deuxième section, avons analysé l'idée de la violence contre la nature. Cette dernière provient de la guerre entre nous, sujet humain, nous battons pour des causes de pouvoir, domination et supériorité. Aujourd'hui, la nature nous violente pour rappeler notre fragilité et les choses que nous lui avons infligées. Maintenant que sa violence est pantopique, à savoir sans partout, lieu et endroit ciblé, nous sommes tous touchés par sa violence qui devient objective puisque personne n'est épargnée. Le contrat nature a constitué dans ce chapitre le deuxième point majeur et important. Il est en effet la base même de notre travail et du chapitre. Vu que la violence devient imminente, l'humanité en risque de disparition ne peut qu'être sauvée par contrat. Ce contrat est une association entre l'espèce humaine et le reste de la nature. Un accord sur la survie entre ces deux. Cela va sans dire que par contrat l'humain rentre dans la nature comme fils de la nature et la nature est en lui comme socle de la survie. Fondé sur le droit naturel classique, le contrat prend en compte la nature intérieure et extérieure à l'humain. Malheureusement signé nulle part, il reste virtuel et dans la conscience des individus signataire du contrat. Ces conclusions nous plongent dans une nouvelle culture, politique et éducation que Michel Serres appelle le tiers-instruit. Le tiers-instruit dans le contexte de la logique formelle vient s'opposer au tiers exclu. Ce dernier est l'un des principes de la logique formelle ou binaire fondée sur deux valeurs : la véracité d'une proposition ou la fausseté. Il exclut la possibilité d'une tierce place. La logique formelle est fondée sur trois principes fondamentaux : principe d'identité, principe de non-contradiction et principe du tiers-exclu. Ce principe dans la compréhension de notre auteur divise le monde en deux, soit si l'humain plutôt qu'autre chose. Dans le domaine de l'écologie, de l'éducation, le tiers-instruit est une reconnaissance d'une tierce place issue de deux valeurs en opposition. Une manière de penser sur la chose qui existe et n'existe pas encore. « Un tiers non exclu entre l'équilibre et le déséquilibre, entre l'être et le néant322(*) ». Le tiers instruit est aussi une intersection entre deux ensembles. Et dans l'écologie, c'est la symbiose entre l'humain et la nature. Dans la troisième section, nous avons évoqué de la vie en symbiose, une vie qui vient après signature du contrat. Etant donné que l'humain et la nature sont en symbiose, ils ont un rapport de complémentarité, de réciprocité, de contemplation l'un envers l'autre. Cette nouvelle vie, que le philosophe français appelle la Biogée, est une sommation entre les individus signataires du contrat. Où tout le monde est sujet de droit. La nature Une nouvelle institution juridique, un ambassadeur des symbiotes qui défend la nature muette. WAFEL institution qui représente les choses de la nature dans les instances juridiques. Les sciences dans cette institution ne soulignent que les choses de la nature et ce que disent ces choses nous communiquent. Devenues sciences de la vie et de la terre, elles jouent la politique de tout mettre en relation de complémentarité et de réciprocité. * 322 Michel SERRES, Pantopie : De l'Hermès à petite poucette, entretien avec Martin Legros et Sven Ortali,Paris, Éd. Le Pommier, 2010, p. 196. |
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