![]() |
La part de l'humain dans les problemes ecologiques selon Michel Serrespar Faustin MBUYU Université de Lubumbashi - Licence 2023 |
0.3. ETAT DE LA QUESTIONCette étude s'inscrit dans un espace des textes par rapport auxquels nous nous efforçons de déployer une double stratégie épistémologique, à savoir la différenciation et la distanciation. Nous énonçons notre hypothèse par rapport à quelques travaux réalisés sur Michel Serres et sur la théorie écologique. L'état de la question proposé renseigne donc sur l'état des connaissances par rapport à notre objet d'étude. Notre étude relève de la philosophie anthropologique, voire écologique de Michel Serres. Plusieurs travaux ont été réalisés sur cet auteur dans différents domaines, tels que la littérature, la philosophie de la nature, l'épistémologie, la théorie de la connaissance, la sociologie, la méthodologie des sciences, etc. Parmi ceux qui ont travaillé sur lui au sein de notre Faculté, voire au département, il faut citer : Bruno Ciey, L'alliance homme-nature dans « le contrat naturel » de Michel Serres. Travail de Fin de Cycle présenté et défendu durant l'année académique 2013-2014. Ce travail a été dirigé par le Chef de Travaux Jean-Hilaire Ilunga. Dans ce travail, Bruno Ciey analyse le contrat naturel comme une implication responsable de l'homme et maintien de l'équilibre entre l'homme et la nature. Avant d'arriver à une telle conclusion, il part de l'analyse du concept nature dans différentes conceptions pour aboutir à l'idée du contrat comme terme d'alliance entre l'homme et la nature. Cependant, cette alliance a pour finalité unécodéveloppement intrigant les valeurs humaines et celles du monde. Dans ce travail, le contrat est synonyme de la réconciliation. Bruno Ciey développe la notion du contrat naturel dans un angle purement écologique. Jean Kamonde Namumba, La sauvegarde de la nature dans le contrat naturel de Michel Serres. Travail de Fin de Cycle présenté et défendu durant l'année académique 2020-2021. Dirigé par le Chef de Travaux Gilbert Ruboneka. Dans ce travail, il est question du contrat naturel en tant que réponse aux conséquences écologiques. Le contrat est principe de sauvegarde de la nature. L'auteur met l'hypothèse selon laquelle le contrat est le seul moyen pour que la nature soit sauvegardée. Cette hypothèse signifie en d'autre terme que la résolution des conflits entre l'homme et la nature est faitegrâce au contrat. Ainsi, le contrat est centre de tout. Dans ce travail, l'homme est le seul être dévastateur de la nature. Et il est aussi le seul à passer ce contrat. Jean-Pierre Songolo Kiwelewele, Contrat naturel chez Michel Serres. mémoire de l'année académique 2008-2009. Dirigépar le professeur Joseph Mabika. Jean-Pierre Songolo pour sa part analyse le contrat dans son ensemble. Il part d'abord de l'idée d'un contrat juridique, social et naturel. Il soulève les théories du contrat telles que la dimension métaphysique du contrat, la conscience et la reconnaissance. L'ensemble de son travail montre comment le philosophe Français arrive à proposer le contrat naturel dans le domaine de l'écologie. Il est parti de l'hypothèse selon laquelle, le contrat est un principe fondamental unissant l'homme et la nature, mais celui-ci relève d'abord de la conscience des individus. Par ailleurs, notre étude, tout en partageant quelques similitudes avec celles de ces derniers, s'en démarque, dans la mesure où elle vise à enrichir et analyser dans le cadre de l'écologie, la part qui revient à l'humain lorsqu'il s'agit des problèmes écologiques. La démarcation de notre mémoire par rapport aux trois autres est que, nous n'analysons pas seulement dans notre travail la notion du contrat naturel, mais bien plus la pensée écologique de Michel Serres. Autrement dit, le contrat naturel est un des éléments qui sera traité dans la mesure où celui-ci répond en fait à notre problématique. Notre part d'orientation se focalise surles théories de notre auteur sur la question de l'écologie. L'originalité en premier lieu de ce mémoire est celle d'attribuer à l'humain sa part de responsabilité lorsqu'il s'agit des problèmes écologiques tels que le réchauffement ou changement climatique. En second lieu, c'est conscientiser l'humain dans ses actions en lui montrant l'origine des évènements écologiques dans l'histoire afin qu'il trouve une solution adéquate. Notre étude se veut aussi différente de ceux de nos prédécesseurs, en ceci que la critique de la part de l'humain dans les problèmes écologiques chez Michel Serres, qui se pense à l'horizon de l'« épistémologie»4(*)promue par Michel Serres, nous servira de prétexte pour penser le devenir de l'humain dans le contexte de la mondialité. * 4Ce lexique décrit le projet global de Michel SERRES en ce qu'il donne à voir, dans son épistémologie, la volonté de considérer l'encyclopédie ou la totalité des savoirs comme un ensemble non référé mais communicant avec « le monde des choses et le monde des hommes ». Or on retrouve là les trois transcendantaux qui sont, pour l'auteur, la totalité du réel, les trois champs à connaître pour philosopher, la condition à l'exercice épistémologique. Exercice qui vise d'abord à débusquer les formes de pensée archaïques dans les philosophies et les savoirs, et qui le mènera à écrire qu' « il n'y a de mythe pur que le savoir pur de tout mythe »MichelSERRES, Hermès III. La traduction, Paris, Éditions de Minuit, 1974, p. 259. Or, si cela tient à la structure du point fixe, alors il devient bel et bien urgent, aux yeux du philosophe, d'élaborer une pensée décentrée, que l'on retrouvera aussi bien dans son épistémologie que dans son éthique, et, plus largement, dans la tâche qu'il [Michel SERRES]assigne au philosophe. |
|