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La part de l'humain dans les problemes ecologiques selon Michel Serres


par Faustin MBUYU
Université de Lubumbashi - Licence 2023
  

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II.3. LES CRISES ET CONSÉQUENCES ÉCOLOGIQUES

Michel Serres s'inquiète des résultats des actions humaines sur la nature. Ces résultats sont catastrophiques. À cet effet, écrit-il « aujourd'hui, se tournant donc notre expertise et nos inquiétudes, parce que notre savoir-faire industrieux intervient peut-être catastrophiquement dans cette nature globale que les mêmes anciens pensaient qu'elle ne dépendait pas de nous186(*) ». Nos techniques à portée globalisante, pratiquées sur la nature retentissent maintenant sur le monde, qui aujourd'hui se trouve blessé, réagit en retour sur l'ensemble du globe.

Au point précèdent, nous avons parlé du progrès technique dans la nature. Nous avons souligné le fait que les techniques sont en ce jour un nouveau langage de l'être humain, c'est-à-dire que la culture est matérialisée par les techniques et celle-ci, grâce aux données de la science, nous avons réussi à transformer la face du monde. De ce fait, « nous voici aujourd'hui inquiets de catastrophes dans le tissu aérien de protection qui garantit non plus le temps qui coule mais le temps qu'il fait187(*) ».

Les actions humaines contemporaines sont présentement des actions liées en majeure partie aux technologies. Ces technologies plongent l'humanité à un autre niveau où la vie est menacée. Cette menace est une réaction aux actions qu'a dû subir la nature courant de l'histoire, voire actuellement. Les causes des problèmes écologiques résultent des conséquences fâcheuses qui mettent en péril l'avenir des êtres vivants et de la vie en général sur la planète. En ce jour, notre monde souffre de douleurs reçues de la part de l'humain par sa conception qui dévalorise la nature, sa science et sa technique. En d'autres termes, la nature, en tant qu'ensemble des êtres vivants, inertes, visible et invisible, récent les actions humaines (déforestation, la pollution, l'acidification des eaux, etc.) en une douleur. Ces actions modifient les écosystèmes. Cette modification le touche dans ses structures fondamentales. Ainsi, elle se met à réagir contre ces actions. L'objet que ce présent point se fixe d'étudier est les conséquences écologiques. Les résultats des actions posées sur l'ensemble du globe et dont les effets nous secouent terriblement. Selon la vision serresienne, ces réactions sont une forme de communication qui nous alerte pour prendre position, car elles sont dangereuses si nous ne les prenons pas en compte. Le schéma reste simple : « nous recevons des dons du monde et nous lui infligeons des dommages qu'il nous renvoie sous forme de nouvelles données188(*) ».

Selon Michel Serres, tous les vivants de la nature effectuent quatre opérations dans leur fonctionnement. Tous reçoivent l'information, stockent, traitent, et émettent cette information.189(*) Ces opérations sont universelles et caractéristiques de tous les vivants. Autrement, ces opérations sont la manière dont les vivants agissent et réagissent face à une chose extérieure comme l'information ou l'agression. Ainsi, l'humain, l'animal, l'arbre, l'eau, l'air, etc., opèrent la même chose. Lorsqu'un élément de ces opérations est menacé, Ceux-ci réagissent ou informent selon un langage spécifique. Quand il s'agit d'une agression, ils gèrent et réagissent face à cela. En effet, dire de la conséquence écologique, c'est souligner autrement comment la nature nous communique et transmet un message. En tant qu'âme, elle a réagi comme tout vivant et de sa manière. Nous l'avons mutilé, et « offre aujourd'hui le visage douloureux de la beauté mutilé190(*) »

A ce qu'il parait, Michel Serres affirme que nous avons tant oublié ce que disent les choses du monde, de telle sorte que le pouvoir de l'humain a oublié « une nature dont on pourrait qu'elle se venge mais plutôt, se rappelle à nous qui vivons [...] nous avons oublié le monde : nous avons transformé les choses en fétiches ou marchandises, enjeux de nos stratégies ; et nos philosophies, acosmistes, sans cosmos191(*) ». C'est notre ignorance qui est à la base de cette interférence pour comprendre le langage qu'utilise la nature. Notre ignorance a fait de nous de premières victimes. Car nous sommes, aujourd'hui, « responsable du changement global du temps192(*) ».

Le message que la nature nous transmet, passe par les conséquences qui s'accumulent tous les jours. Ces faits et évènements de la nature, comme le dit Michel Serres, « la rivière, le feu et la boue se rappellent à nous193(*) ». Soulignerles conséquences écologiques, c'est être à l'écoute du message que la nature nous transmet sous formes des catastrophes. Toutes les actions que l'humain a dû poser dans le passé et le présent aussi se mettent désormais à le rappeler et à la réaction devient de plus en plus grave. Les effets écologiques font irruption dans la vie de l'être humain à une vitesse accélérée. C'est par ses actes que son avenir est menacé. Donc, la nature a et parle un langage que l'humain n'arrive pas à comprendre. « Elle réagit globalement à nos actions locales194(*) ». En d'autres termes, nos actes ne touchent qu'une partie de la nature, pourtant sa réaction est générale.

D'après Michel Serres, il y a problème écologique du fait qu'il y a eu une contradiction entre l'humain et la nature. Les deux ne s'entendaient pas ; l'humain n'a pas compris le langage de la nature ; contrairement à la nature qui a compris comment celui-ci fonctionnait. Ainsi, « l'une parlait un langage que l'autre n'entendait pas195(*) ». En d'autres termes, si aujourd'hui les conséquences sont présentes, c'est parce que les antécédents (activités humaines) n'ont pas au préalable compris comment les choses du monde fonctionnent. Conséquences ; tous deux ne parlent pas le même langage et « dans les mêmes circonstances196(*) ». Ceci fait que, les dommages infligés au monde sont répliqués par le réchauffement, changement climatique, la dégradation de l'air, la déglaciation, les inondations, etc. Nous avons oublié que « nous, les humains, sommes beaucoup, beaucoup plus fragiles. Notre survie dépendra des conditions futures à la surface de le planète197(*) ».

* 186 Michel SERRES,Michel SERRES, Le contrat naturel, Paris, Éd.Flammarion, 1992, p. 51.

* 187Ibidem, p. 81.

* 188Michel SERRES, Le contrat naturel, Paris, Éd.Flammarion, 1992,p. 74.

* 189 IDEM, Op. Cit., p. 42.

* 190 IDEM, Op. Cit., p. 46.

* 191Ibidem, p. 54.

* 192Ibidem, p. 56

* 193 Ibidem, p. 15.

* 194Michel SERRES, Le contrat naturel, Paris, Éd.Flammarion, 1992,p. 61.

* 195Ibidem, p. 22.

* 196Ibidem, p. 25.

* 197 Hubert REEVES, et Fréderic LENOIR, Mal de terre, Paris, Éd. Seuil, 2003, p. 11.

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