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La part de l'humain dans les problemes ecologiques selon Michel Serres


par Faustin MBUYU
Université de Lubumbashi - Licence 2023
  

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II.1.1.2. Techniques et technologies

Les sociétés au monde depuis l'Antiquité, essayent d'expliquer le savoir scientifique d'après leur mode de vie et leur niveau de connaissance. Chacune développe se savoir et donne sens au monde d'après leur culture. La technique est le moyen par lequel les explications du savoir scientifique tentent de donner forme et réponse aux réalités de la vie. Ces réalités passent de génération en génération. Elles sont partagées d'une société à une autre et ainsi de suite. Cependant, pour matérialiser cela, il appartient à chaque société d'utiliser des techniques adéquates pour mettre sur pied l'idée (savoir) vers la réalité physique à laquelle tout le monde peut user.

De nos jours, il y a une association entre science et technique. Cette association est tout simplement la soutenance réciproque entre les idées scientifiques et les savoir-faire techniques. Ce mariage s'accentue de plus en plus, toutes les sciences à partir du XXième siècle ne se limiteront pas seulement à produire les théories scientifiques plutôt à s'en servir pour créer un pouvoir sur les choses de la nature. Cet effort aujourd'hui a donné naissance à ce que nous désignons par la suite : technoscience ou technologie.

La technologie comme études des techniques, « vise la procédure technique en tant qu'elle est mise en oeuvre dans une société donnée [c'est-à-dire] c'est la technique dans la société145(*) » Ainsi donc, la technologie n'est rien d'autres que la contraction entre science et technique. Science en tant produit de l'esprit humain et procédé. Et technique en tant que mécanisme mettant en pratique une structure théorique. C'est là qu'entre en jeu ce néologisme : technoscience. La technologie est par ailleurs joueur des causes, mais sans jamais prendre en comptes les effets. Il y a cependant un déploiement et recrutement entre science et technique. En plus de cela, souligne Michel Serres, « l'évolution de la science moderne se répercute sur l'amélioration des moyens techniques qui assure la domination de l'ordre des choses, des biens, des êtres qui entourent l'humain ; bref la nature146(*) ». Cette perturbation des techniques coupe les liens qui unissent le vivant entre eux. Les techniques réduisent les vivants à un animal-machine.147(*)

En effet, depuis l'ère de l'industrialisation, la technique rend service à la science. Et vice-versa. Ce service fait naitre dans la société actuelle les nouvelles inquiétudes sur le sort du monde. Où toutes les sciences tendent vers les techniques. Celles-ci sont de nos jours à l'origine de progrès dans tous les domaines de la vie. La technique est présente partout et dans tous les domaines scientifiques. Sa présence est favorisée par l'informatique. Ainsi, les nouvelles technologies sont nourries par les sciences de la nature.148(*) Ces dernières offrent les savoirs sur les lois de la nature aux techniques et celles-ci en dernier les perfectionnent et le transforment par une technique. Le pouvoir qu'à toutes ces technologies fait de la nature la première victime potentielle. Ces sont-elles (les sciences) qui facilitent ces progrès parce qu'après avoir découvert les lois, les inventeurs techniciens les mettent dans leurs laboratoires, usines, espace de travail sans jamais se questionner sur les enjeux que peuvent engendrer ces lois dans la nature. En fait, il s'agit ici de la continuité baconienne. Michel Serres atteste : « de la théorie suit la pratique [...] le vieil adage baconien qu'il faut obéir la nature pour commander149(*) ».

Parlant de la technologie comme association entre science et technique, Michel Serres évoque la biotechnologie (biologie technisée) une des technologies qui influent sur l'agriculture comme activité pilote de l'humanité et d'état corporel. La technologie manipule les êtres de la nature en ce sens qu'elle maîtrise la reproduction des espèces, et cela, grâce à la modification des gènes qu'on nomme par OGM (Organisme Génétiquement Modifié).150(*) En effet, selon le philosophe français, « la montée en puissance de ces nouvelles biotechnologies pose une série de questions dont la plus importante151(*) » est l'avenir des espèces si elles sont modifiées pour un objectif de destruction. Cette montée en puissance des sciences dites dures bouleverse l'état des choses dans notre habitat.

Par modification de génie génétique, les technologies qu'usent l'humain actuel créent une nouvelle espèce dans un monde aussi nouveau. Le corps modifié, notre environnement, notre avenir aussi touché. Ces technologies biologiques touchent la nature en sa profondeur, sans doute, l'humain aussi est touché. L'impératif serait ici celui d'atténuer et règlementer toutes ces technologies destructrices. Car la nature en en général est exposée au danger de toutes ces technologies.

D'après notre auteur, cette croyance qui fait que toute machine sorte d'une application à partir d'une théorie est fausse, du fait que les théories et pratiques sont universelles. Quand elles se mêlent, c'est-à-dire associent le symbole et la technologie en ce moment-là, les vivants sont beaucoup plus en danger. Cependant, les nouvelles technologies ont pour missionde supprimer toutes limites humaines. Ceci fait qu'en conséquence, l'utilité de ces technologies n'est pas fixée par les producteurs, mais par les consommateurs peu importe la transformation qui en résulte. Ceci étant, les finalités technologiques ne sont pas directement connues, mais indirectement inconnues. Ainsi, c'est la question majeure que se posent les écologistes sur les finalités des technologies dans la nature. Car à observer de près, les prouesses et inventions technologiques finissent leurs courses dans la nature, et cela, jusqu'à transformer l'environnement.152(*)

Bien plus, les technologies produisent des cultures variées « où la vie se plie à nos expertises153(*) ». Elle devient selon Michel Serres prisonnières de technologies. Les technologies actuelles nous modifient à un rythme que nous ne savons pas dire jusque-là. Par diverses techniques comme la biotechnologie, le transhumanisme, les nanotechnologies, l'espèce humaine, animale et végétale se voit être manipulée par toutes ces formes de technologie. Mais seulement ajoute-t-il : « notre existence occupe désormais une autre maison, que nos connaissances élargirent lentement de la basse-cour à la planète, et où, par un nouveau tour, nous élaborons d'autres connaissances. Nous croyons avoir ainsi perdu le vivant parce que des techniques raffinées nous amènent à ce deuxième état en construisant ce deuxième habitat154(*) ». L'émergence des sciences exactes bouleverse la nature. L'efficacité avec laquelle elles arrivent à produire des actes par les techniques nous met tous en difficulté et rompt notre relation avec le monde.

Que retenir des progrès techniques ? Selon Michel Serres, les conséquences écologiques découlent de la culture contemporaine héritée de notre passé et de la politique de la guerre au point où ; « nous avons tellement gagné la lutte pour la vie [par des techniques et technologies] contre les autres espèces de flore et de faune que, parvenus à un seuil, nous redoutons que la victoire soudain, ne se retourne en défaite155(*) ». La problématique des progrès techniques situe ces conséquences dans la nature. Toute technique n'est pas dévastatrice et mauvaise si elle tient compte des éléments et /objets de la nature. Mais elle devient un problème sérieux lorsque celle-ci a pour finalité de transformer négativement la nature. Le progrès technique n'a fait opérer un schéma de quatre pôles : imiter, dominer, emporter et détruire. En effet, nous n'avons qu'a remarqué ce que pose ce progrès comme acte par nos techniques et technologies actuelles. Pour en savoir plus, analysons quelques conséquences et crises écologiques.

* 145Bernard FELTZ, La science et le vivant. Philosophie des sciences et modernité critique, Paris, Éd. De Boeck, 2014, p. 69.

* 146 J. ONAOTSHO KAWENDE, Op. Cit., p. 184.

* 147 Michel SERRES, Op. Cit., p. 61.

* 148 Roger. MAWEJA, « L'herméneutique théologique à l'ère du défi écologique », InScience et esprit, Montréal, Collège universitaire dominicain, Vol. 73, N° 6,2021, p. 402.

* 149 Michel SERRES, Op. Cit., p. 168.

* 150Ibidem, p. 91

* 151Ibidem, p. 92.

* 152Michel SERRES, Hominescence, Paris, Éd. Le Pommier, 2001, p. 79.

* 153Ibidem, p. 105.

* 154Ibidem, p. 106.

* 155 IDEM, Op. Cit., p. 39.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe