IV. LES STRATEGIES DES OCCUPANTS
Généralement, les occupants développent
des stratégies d'accaparement diverses et très complexes. Les
acteurs les plus influents profitent de leurs rangs sociaux pour s'accaparer
les espaces des terres, malgré les caractères conflictuels des
rapports de force qui se nouent au quotidien sur les terres dans le premier
arrondissement de la ville de N'Djaména. Dans le présent travail,
les acteurs clés ont été répertoriés.
1. Les acteurs prioritaires
Plusieurs acteurs entrent dans la gestion des terres dans le
premier arrondissement de la ville de N'Djaména. Les acteurs
prioritaires dans la gestion foncière ici sont ceux-là qui jouent
un rôle de première ordre dans le processus d'acquisition des
terres, leurs mises en valeurs et quelque fois ceux impliqués dans les
conflits fonciers dans le premier arrondissement de la ville de
N'Djaména. Ces acteurs usent de leurs positions sociales et
stratégiques pour sécuriser les terres et les mettre en valeur.
Généralement, les acteurs prioritaires ici sont les agriculteurs,
les éleveurs, les pêcheurs, les propriétaires occupants,
les locataires, l'Etat, les ONG, etc.
86 TCHOTSOUA M. cité par ONANA ONOMO J.P.,
p.84
87 COQUERY M., cité par OWONA ONOMO J.P,
p.84
88 OWONA ONOMO J.P, idem, p.84
52
2. Les agriculteurs et les éleveurs
La première catégorie d'acteur développe
une stratégie d'accaparement très particulière. Elle
s'appuie sur le principe du droit traditionnel selon lequel, la terre
appartient aux premiers occupants. Partant de là, les agriculteurs qui
effectuent les travaux champêtres sur les portions des terres s'estiment
propriétaires des terres qui ont été mises en valeurs
à travers leurs diverses activités économiques. Il se
dégage aussi que, « le droit de la hache » est le
seul reconnu par ces acteurs dans le cadre d'accaparement et de la
sécurisation des terres dans le premier arrondissement de la ville de
N'Djaména.
De plus, la plantation d'arbres dans les espaces
occupés prouve à suffisance que, « cette portion de
terre appartient à telle personne ou à telle communauté
». De même, les éleveurs quant à eux, se basent
sur les endroits où ils pétries souvent leurs bétails.
Souvent, ils se dissent propriétaires de cours d'eaux qui, selon eux,
sont mises en valeur par leurs troupeaux tous les jours. Les Signes de leur
présence se justifient par les bouses de leurs bétails sur les
espaces.
3. Les pêcheurs
Les pêcheurs développent de stratégies
diverses d'occupation d'espaces. D'abord, ils se basent sur les liens sociaux
qu'ils entretiennent d'une part, et sur le principe du droit traditionnel
d'occupation du sol, « la terre appartient aux premiers occupants
» d'autre part. Aussi, les pêcheurs s'imposent par les actes de
violences physiques (bagarres, inflations des actes barbares aux autres),
symboliques (violences verbales, intimidations des autres). Les
stratégies de sécurisation développée par les
pêcheurs sont : la mise en valeur des cours d'eau, et des rives des
fleuves par les pirogues, les filets, les dépôts des bois dans
l'eau (Ngara),
4. Les populations
Les populations comprennent ici les fonctionnaires de l'Etat,
les étudiants, les élèves qui développent eux
aussi, des principes spéculatoires pour entrer en possession des terres
dans le premier arrondissement de la ville de N'Djaména.
Généralement, ces acteurs possèdent par les achats des
terres auprès des propriétaires, Boulamat, par des legs ou les
héritent après le décès de leurs parents. Les modes
de sécurisation les plus dominants sont les constructions des
habitations, les constructions des points d'eaux (puits, forages), la
plantation d'arbres, clôture par les poteaux, les briques, etc.
53
5. Les ONG et les opérateurs
économiques
La dernière catégorie d'acteur acquiert les
portions de terre par achat auprès des propriétaires, des
Boulamat, et aussi, par legs par le gouvernement surtout lorsqu'elles militant
pour le bien-être de la population. Dans le présent cas, les ONG
dominantes sont les ONG islamiques qui se manifestent par les constructions des
points d'eaux, des mosquées dans le premier arrondissement de la ville
de N'Djaména. Les stratégies de sécurisation
développée sont l'obtention du titre foncier.
|