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Les boulamat et les conflits fonciers en milieu urbain tchadien: cas du premier arrondissement de la ville de N'Djaména


par Lawane LOGAM
Université de Yaoundé 1 - Master en sociologie 2022
  

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IV. LES STRATEGIES DES OCCUPANTS

Généralement, les occupants développent des stratégies d'accaparement diverses et très complexes. Les acteurs les plus influents profitent de leurs rangs sociaux pour s'accaparer les espaces des terres, malgré les caractères conflictuels des rapports de force qui se nouent au quotidien sur les terres dans le premier arrondissement de la ville de N'Djaména. Dans le présent travail, les acteurs clés ont été répertoriés.

1. Les acteurs prioritaires

Plusieurs acteurs entrent dans la gestion des terres dans le premier arrondissement de la ville de N'Djaména. Les acteurs prioritaires dans la gestion foncière ici sont ceux-là qui jouent un rôle de première ordre dans le processus d'acquisition des terres, leurs mises en valeurs et quelque fois ceux impliqués dans les conflits fonciers dans le premier arrondissement de la ville de N'Djaména. Ces acteurs usent de leurs positions sociales et stratégiques pour sécuriser les terres et les mettre en valeur. Généralement, les acteurs prioritaires ici sont les agriculteurs, les éleveurs, les pêcheurs, les propriétaires occupants, les locataires, l'Etat, les ONG, etc.

86 TCHOTSOUA M. cité par ONANA ONOMO J.P., p.84

87 COQUERY M., cité par OWONA ONOMO J.P, p.84

88 OWONA ONOMO J.P, idem, p.84

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2. Les agriculteurs et les éleveurs

La première catégorie d'acteur développe une stratégie d'accaparement très particulière. Elle s'appuie sur le principe du droit traditionnel selon lequel, la terre appartient aux premiers occupants. Partant de là, les agriculteurs qui effectuent les travaux champêtres sur les portions des terres s'estiment propriétaires des terres qui ont été mises en valeurs à travers leurs diverses activités économiques. Il se dégage aussi que, « le droit de la hache » est le seul reconnu par ces acteurs dans le cadre d'accaparement et de la sécurisation des terres dans le premier arrondissement de la ville de N'Djaména.

De plus, la plantation d'arbres dans les espaces occupés prouve à suffisance que, « cette portion de terre appartient à telle personne ou à telle communauté ». De même, les éleveurs quant à eux, se basent sur les endroits où ils pétries souvent leurs bétails. Souvent, ils se dissent propriétaires de cours d'eaux qui, selon eux, sont mises en valeur par leurs troupeaux tous les jours. Les Signes de leur présence se justifient par les bouses de leurs bétails sur les espaces.

3. Les pêcheurs

Les pêcheurs développent de stratégies diverses d'occupation d'espaces. D'abord, ils se basent sur les liens sociaux qu'ils entretiennent d'une part, et sur le principe du droit traditionnel d'occupation du sol, « la terre appartient aux premiers occupants » d'autre part. Aussi, les pêcheurs s'imposent par les actes de violences physiques (bagarres, inflations des actes barbares aux autres), symboliques (violences verbales, intimidations des autres). Les stratégies de sécurisation développée par les pêcheurs sont : la mise en valeur des cours d'eau, et des rives des fleuves par les pirogues, les filets, les dépôts des bois dans l'eau (Ngara),

4. Les populations

Les populations comprennent ici les fonctionnaires de l'Etat, les étudiants, les élèves qui développent eux aussi, des principes spéculatoires pour entrer en possession des terres dans le premier arrondissement de la ville de N'Djaména. Généralement, ces acteurs possèdent par les achats des terres auprès des propriétaires, Boulamat, par des legs ou les héritent après le décès de leurs parents. Les modes de sécurisation les plus dominants sont les constructions des habitations, les constructions des points d'eaux (puits, forages), la plantation d'arbres, clôture par les poteaux, les briques, etc.

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5. Les ONG et les opérateurs économiques

La dernière catégorie d'acteur acquiert les portions de terre par achat auprès des propriétaires, des Boulamat, et aussi, par legs par le gouvernement surtout lorsqu'elles militant pour le bien-être de la population. Dans le présent cas, les ONG dominantes sont les ONG islamiques qui se manifestent par les constructions des points d'eaux, des mosquées dans le premier arrondissement de la ville de N'Djaména. Les stratégies de sécurisation développée sont l'obtention du titre foncier.

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