VIII. Symptômes du paludisme
Les symptômes du paludisme apparaissent dans les 9
à 30 jours qui suivent la contamination par piqûre de moustique.
Ce temps est fonction de l'espèce plasmodiale. L'accès palustre
simple se manifeste par une fièvre, des maux de tête, des
vomissements, des douleurs musculaires et de la fatigue. Elle ne débute
pas toujours de façon bruyante. L'accès de primo-invasion
correspond aux symptômes qui se manifestent chez les personnes
infectées pour la première fois, comme les jeunes enfants et les
voyageurs ayant jusqu'alors vécu en zone indemne de paludisme.
Lorsqu'elle est bien traitée, la primo-invasion guérit en
quelques jours. L'évolution varie selon l'espèce parasitaire en
cause. Chez les sujets atteints d'un paludisme à Plasmodium vivax et
à Plasmodium ovale, des rechutes peuvent survenir plusieurs semaines ou
plusieurs mois après la première infection, même si le
sujet n'est plus dans la zone impaludée. Dans le cas d'une contamination
par Plasmodium falciparum, sans traitement dans les 24h, le paludisme
évolue vers des atteintes plus sévères, souvent mortelles.
On parle alors d'accès palustre grave ou pernicieux qui traduit une
atteinte cérébrale (neuropaludisme). Ce type de paludisme se
manifeste par une fièvre très élevée (41 à
42°C), des troubles neurologiques graves avec des troubles de la
conscience (convulsions, coma, signes de méningite) ainsi que des signes
généraux comme, anémie importante, hypoglycémie,
troubles de la coagulation et hémorragies, atteinte du foie et des
reins. En l'absence de prise en charge, l'évolution se fait vers un
paludisme viscéral évolutif avec fièvre, ictère
qui est la coloration jaune de la peau, et splénomégalie qui est
l'augmentation de la taille de la rate. Il est à noter que chez certains
patients, l'accès pernicieux peut survenir d'emblée sans qu'il
n'y ait eu de phase de primo-invasion. Pour les femmes enceintes, les risques
d'avortement spontané et de faible poids à la naissance du
bébé sont importants.
S'il est vrai que la prise en charge précoce du
paludisme par un traitement adéquat et efficace à base des CTA
est la clé du succès dans la lutte contre le paludisme, il est
tout aussi vrai que cette lutte doit d'abord et avant tout passer par la
prévention car ne dit-on pas que « mieux vaut prévenir
que guérir ? »
IX. Prévention du paludisme
La prévention est une étape fondamentale dans la
lutte contre le paludisme. Elle permet de sauver des vies. La
prévention du paludisme repose sur deux principes de base : la
protection contre les piqûres de moustiques et la prise de traitement
préventif. Ainsi, sur la base de ces principes, l'OMS a
élaboré des recommandations de politiques pour prévenir le
paludisme qui ont donné de bons résultats. Il s'agit
de :
· La chimioprophylaxie qui est la prise de
médicaments antipaludiques à titre préventif. Plusieurs
médicaments peuvent être pris. On a notamment la chloroquine, la
méfloquine, la doxycycline...
En ce qui concerne les femmes enceintes, l'OMS recommande la
prise d'un traitement préventif intermittent (TPI) à base de
sulfadoxine-pyriméthamine (SP) au cours des consultations
prénatales (CPN). Trois prises au moins sont recommandées par
l'OMS avant l'accouchement [14]. Les femmes
séropositives qui sont sous cotrimoxazole ne doivent pas prendre de (SP)
[14].
· La lutte anti vectorielle qui consiste à se
protéger contre les piqûres de moustiques. Elle repose sur deux
méthodes :
Ø L'utilisation de moustiquaires
imprégnées d'insecticides sous lesquelles il est
recommandé de se coucher toutes les nuits surtout les sujets
à risque de contracter le paludisme [12];
Ø Les pulvérisations d'insecticides à
effets rémanents (PID) à l'intérieur des domiciles. Leur
efficacité dure de 3 à 12 mois selon le type de produit
utilisé. La lutte anti vectorielle permet de réduire ou
d'interrompre la transmission du paludisme quand la couverture est suffisamment
large [3].
Nota Bene : la PID n'est pas
très utilisée en Côte d'Ivoire. Et pourtant, selon l'OMS,
la PID est la méthode la plus utilisée dans la lutte contre les
moustiques [12].
Ø En plus de ces moyens de lutte, l'assainissement du
cadre de vie des ménages est un moyen efficace pour agir sur la
transmission du paludisme.
Une étude épidémiologique menée en
novembre 1998 par une équipe de l'Institut National de la Santé
sur le projet « Eau et Santé » à
Bouaké, a montré que le mode de vie des populations est le
principal facteur dans les différences entre les prévalences
observées au niveau de ces maladies parasitaires
[15].
Si le traitement par les CTA est une recommandation de l'OMS
pour lutter efficacement contre le paludisme, cependant l'utilisation de ces
antipaludiques doit se faire conformément aux prescriptions de l'OMS
afin de ne pas saborder les efforts durement consentis depuis de très
longues années du fait de l'émergence et de la propagation de
souches résistantes aux antipaludiques.
CHAPITRE II :
NOTRE TRAVAIL
MATERIEL ETMETHODES
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