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Pratiques de prevention du paludisme des chefs de menage de Bouaké


par Kouassi Norbert LINGUE
Université Alassane Ouattara de Bouaké - Master 2 2018
  

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VIII. Symptômes du paludisme

Les symptômes du paludisme apparaissent dans les 9 à 30 jours qui suivent la contamination par piqûre de moustique. Ce temps est fonction de l'espèce plasmodiale. L'accès palustre simple se manifeste par une fièvre, des maux de tête, des vomissements, des douleurs musculaires et de la fatigue. Elle ne débute pas toujours de façon bruyante. L'accès de primo-invasion correspond aux symptômes qui se manifestent chez les personnes infectées pour la première fois, comme les jeunes enfants et les voyageurs ayant jusqu'alors vécu en zone indemne de paludisme. Lorsqu'elle est bien traitée, la primo-invasion guérit en quelques jours. L'évolution varie selon l'espèce parasitaire en cause. Chez les sujets atteints d'un paludisme à Plasmodium vivax et à Plasmodium ovale, des rechutes peuvent survenir plusieurs semaines ou plusieurs mois après la première infection, même si le sujet n'est plus dans la zone impaludée. Dans le cas d'une contamination par Plasmodium falciparum, sans traitement dans les 24h, le paludisme évolue vers des atteintes plus sévères, souvent mortelles. On parle alors d'accès palustre grave ou pernicieux qui traduit une atteinte cérébrale (neuropaludisme). Ce type de paludisme se manifeste par une fièvre très élevée (41 à 42°C), des troubles neurologiques graves avec des troubles de la conscience (convulsions, coma, signes de méningite) ainsi que des signes généraux comme, anémie importante, hypoglycémie, troubles de la coagulation et hémorragies, atteinte du foie et des reins. En l'absence de prise en charge, l'évolution se fait vers un paludisme viscéral évolutif avec fièvre, ictère qui est la coloration jaune de la peau, et splénomégalie qui est l'augmentation de la taille de la rate. Il est à noter que chez certains patients, l'accès pernicieux peut survenir d'emblée sans qu'il n'y ait eu de phase de primo-invasion. Pour les femmes enceintes, les risques d'avortement spontané et de faible poids à la naissance du bébé sont importants.

S'il est vrai que la prise en charge précoce du paludisme par un traitement adéquat et efficace à base des CTA est la clé du succès dans la lutte contre le paludisme, il est tout aussi vrai que cette lutte doit d'abord et avant tout passer par la prévention car ne dit-on pas que « mieux vaut prévenir que guérir ? »

IX. Prévention du paludisme

La prévention est une étape fondamentale dans la lutte contre le paludisme. Elle permet de sauver des vies. La prévention du paludisme repose sur deux principes de base : la protection contre les piqûres de moustiques et la prise de traitement préventif. Ainsi, sur la base de ces principes, l'OMS a élaboré des recommandations de politiques pour prévenir le paludisme qui ont donné de bons résultats. Il s'agit de :

· La chimioprophylaxie qui est la prise de médicaments antipaludiques à titre préventif. Plusieurs médicaments peuvent être pris. On a notamment la chloroquine, la méfloquine, la doxycycline...

En ce qui concerne les femmes enceintes, l'OMS recommande la prise d'un traitement préventif intermittent (TPI) à base de sulfadoxine-pyriméthamine (SP) au cours des consultations prénatales (CPN). Trois prises au moins sont recommandées par l'OMS avant l'accouchement [14]. Les femmes séropositives qui sont sous cotrimoxazole ne doivent pas prendre de (SP) [14].

· La lutte anti vectorielle qui consiste à se protéger contre les piqûres de moustiques. Elle repose sur deux méthodes :

Ø L'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticides sous lesquelles il est recommandé de se coucher toutes les nuits surtout les sujets à risque de contracter le paludisme [12];

Ø Les pulvérisations d'insecticides à effets rémanents (PID) à l'intérieur des domiciles. Leur efficacité dure de 3 à 12 mois selon le type de produit utilisé. La lutte anti vectorielle permet de réduire ou d'interrompre la transmission du paludisme quand la couverture est suffisamment large [3].

Nota Bene : la PID n'est pas très utilisée en Côte d'Ivoire. Et pourtant, selon l'OMS, la PID est la méthode la plus utilisée dans la lutte contre les moustiques [12].

Ø En plus de ces moyens de lutte, l'assainissement du cadre de vie des ménages est un moyen efficace pour agir sur la transmission du paludisme.

Une étude épidémiologique menée en novembre 1998 par une équipe de l'Institut National de la Santé sur le projet « Eau et Santé » à Bouaké, a montré que le mode de vie des populations est le principal facteur dans les différences entre les prévalences observées au niveau de ces maladies parasitaires [15].

Si le traitement par les CTA est une recommandation de l'OMS pour lutter efficacement contre le paludisme, cependant l'utilisation de ces antipaludiques doit se faire conformément aux prescriptions de l'OMS afin de ne pas saborder les efforts durement consentis depuis de très longues années du fait de l'émergence et de la propagation de souches résistantes aux antipaludiques.

CHAPITRE II :

NOTRE TRAVAIL

MATERIEL ETMETHODES

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