C. Transmission du paludisme
Dans la plupart des cas, le paludisme est transmis par les
piqûres des anophèles femelles. Il existe d'autres formes
de transmissions telles que la transmission materno-foetale
[13] à travers le cordon ombilical, la transmission par
transfusion sanguine, la transmission par contamination accidentelle notamment
dans les salles de soins et dans les laboratoires. Il est à noter que
ces derniers types de transmissions sont très négligeables par
rapport à la transmission par les piqûres de moustiques.
d) Espèces vectrices de la transmission du
paludisme
Il existe plus de 400 espèces différentes de
moustiques anophèles, dont une trentaine sont des vecteurs
très importants du paludisme. Toutes les espèces importantes
vectrices du paludisme piquent entre le crépuscule et l'aube.
e) Facteurs liés à la transmission du
paludisme
1) Facteurs liés au parasite, au vecteur,
à l'hôte humain
et à l'environnement
Les Anophèles pondent leurs oeufs dans l'eau.
Ces oeufs éclosent en larves puis deviennent des moustiques adultes. Les
moustiques femelles recherchent un repas sanguin pour nourrir leurs oeufs.
Chaque espèce a ses préférences; certaines par exemple
préfèrent l'eau douce de faible profondeur comme celle des
flaques et celle présente dans les empreintes laissées par les
sabots d'animaux, que l'on trouve en abondance pendant la saison des pluies
dans les pays tropicaux. La transmission est plus intense aux endroits
où les espèces de moustiques ont une durée de vie
relativement longue (ce qui permet au parasite d'achever son cycle de
développement à l'intérieur du moustique) et piquent
plutôt les êtres humains que les animaux [12]. La
longue durée de vie et la forte préférence pour l'homme
des espèces africaines de vecteurs expliquent que près de 90% des
cas de paludisme surviennent en Afrique.
2) Facteurs liés aux conditions climatiques
La transmission dépend aussi des conditions climatiques
qui peuvent influer sur l'abondance et la survie des moustiques, telles que le
régime des précipitations, la température et
l'humidité. À beaucoup d'endroits, la transmission est
saisonnière avec un pic pendant ou juste après la saison des
pluies. Des épidémies de paludisme peuvent survenir lorsque le
climat et d'autres conditions favorisent soudainement la transmission dans des
régions où les populations sont peu ou ne sont pas
immunisées. Elles peuvent aussi survenir lorsque des personnes
faiblement immunisées se déplacent vers des régions de
transmission intense, par exemple pour trouver du travail ou en tant que
réfugiés. L'immunité humaine est un autre facteur
important, en particulier chez les adultes dans les zones de transmission
modérée à intense. Une immunité se développe
après des années d'exposition et, bien qu'elle ne confère
jamais une protection totale, elle réduit le risque que l'infection
palustre cause des troubles sévères. C'est la raison pour
laquelle la plupart des décès par paludisme en Afrique
surviennent chez de jeunes enfants, tandis que, dans les zones de faible
transmission et où la population est peu immunisée, tous les
groupes d'âge sont exposés.
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