VI. Définition du paludisme
Le paludisme est une érythrocytopathie due
à un hématozoaire du genre Plasmodium. Il est transmis par la
piqûre d'un moustique, l'anophèle, dont seule la femelle est
responsable de cette maladie. Les principales espèces responsables du
paludisme en Afrique subsaharienne sont:
Ø Anopheles Gambiae
Ø Anopheles arabiensis
Ø Anopheles funestus
Ø Anopheles moucheti
Ø Anopheles nili
Ces moustiques, appelés les vecteurs de la transmission
du paludisme, doivent leur existence et leur développement aux
conditions environnementales favorables que l'homme lui-même contribue
à créer. Pendant longtemps, la lutte contre le paludisme s'est
focalisée sur le traitement puis sur la lutte antivectorielle en
relayant au second plan les déterminants sociaux et environnementaux qui
pourtant créent et entretiennent cette maladie. Il est évitant
que désormais, toute stratégie de lutte contre le paludisme doit
prendre en compte les facteurs environnementaux car la prévalence du
paludisme est la combinaison de facteurs liés à la vie du
moustique et des facteurs extérieurs au moustique [9],
[10]. La santé des populations est fortement
influencée par les déterminants sociaux et environnementaux
[11].
VII.
Epidémiologie
A. Populations exposées au paludisme
En 2015, près de la moitié de la population
mondiale était exposée au risque de contracter le paludisme
[3]. Cette parasitose affecte toutes les couches de la
population mais certains groupes de la population courent un risque beaucoup
plus élevé que d'autres de contracter le paludisme et d'en
être gravement atteints. Il s'agit notamment des nourrissons, des enfants
de moins de 5 ans, des femmes enceintes, des personnes porteuses du VIH ou
atteintes du sida, des migrants non immunisés, des populations
itinérantes et des voyageurs [12].
Vus l'étendue de sa répartition
géographique et le grand nombre de sa population cible il est
aisé de mesurer le poids de la charge de morbidité liée au
paludisme dans le monde.
B. Charge de morbidité du paludisme
L'OMS estime qu'en 2015, il y avait eu 212 millions de cas de
paludisme dans le monde ayant occasionné 429 000
décès [3]. Entre 2010 et 2015, l'incidence du
paludisme avait reculé chez les populations exposées de 21% au
niveau mondial tandis que le taux de mortalité avait baissé de
29%. On estime que 6,8 millions de décès dus au paludisme ont
été évités dans le monde depuis 2001.La
Région OMS de l'Afrique supporte une part disproportionnée de la
charge mondiale du paludisme. En 2015, 90% des cas de paludisme et 92% des
décès dus à cette maladie étaient survenus dans
cette région [3]. 76% des cas de paludisme et 75% des
décès dus à cette maladie survenaient dans 13 pays -
principalement en Afrique subsaharienne. Entre 2010 et 2015, le taux de
mortalité chez les enfants de moins de 5 ans avait baissé de 29%
au niveau mondial. Toutefois, le paludisme demeure toujours un facteur majeur
de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans et un enfant en meurt
toutes les deux minutes. Il est donc important de comprendre le
mécanisme de la transmission du paludisme pour mieux lutter contre cette
maladie.
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