INTRODUCTION GENERALE
En outre, la DEEC (2010) souligne que ces mutations du climat
sont certes un phénomène mondial, mais ses effets néfastes
sont plus durement ressentis par les populations des pays pauvres notamment
ceux de l'Afrique de l'Ouest. Ce qui amène Niang A. et al.
(2014) à estimer que la vulnérabilité de la
sous-région sera aggravée par sa capacité d'adaptation
comparativement faible par rapport aux signes relativement forts de
l'évolution du climat qui sont prévues pour la région. En
ce qui concerne le Sénégal, le rapport MEPN (1997) indique que le
pays subit une péjoration des conditions climatiques depuis 1966, qui a
conduit à une diminution des quantités des pluies de 35%, une
réduction de la durée de la période humide et une
augmentation de la fréquence des périodes sèches. Abordant
la question, le CSE (2005), dans son rapport sur l'état de
l'environnement au Sénégal, affirme dans la même
logique que le pays recevait en moyenne, avant 1970, 176 milliards de
m3 d'apports pluviométrique. Mais, après 1970 ces
apports sont réduits à 132 milliards de m3 soit une
perte d'environ 1/4 des volumes reçus. Cette situation intervient dans
le pays où l'agriculture, locomotive de l'économie, est
essentiellement pluviale. Le PNUD (2009), dans un rapport national sur
le développement humain au Sénégal, explique que
le pays est confronté aux conséquences néfastes de la
sécheresse.
Par ailleurs, Bates B. C. et, al. (2008) dans la
même lancée, soutient que dans les zones semi-arides, les
extrêmes climatiques tels que la sécheresse contribueront à
accentuer les processus de salinisation des nappes souterraines peu profondes
en raison de l'évapotranspiration accrue. Les rivières verront
également leur salinité augmenter en raison de la diminution de
l'écoulement fluvial dû à la baisse de la
pluviométrie. Abondant dans le même sens, Diop E. S. (1986)
soutient que la péjoration des conditions pluviométriques a
engendré comme conséquences : la diminution voire l'inexistence
d'apports d'eau douce à partir de l'amont pour les fleuves tels que le
Saloum et la Casamance. Ainsi, il en résulte une accentuation des
phénomènes de salinisation entrainant une hausse de la
mortalité de la mangrove et en même temps une contamination des
nappes dans les estuaires de la Casamance et du Saloum. Pour corroborer, la
DEEC (2010) avance que le bief aval de la Casamance est sous influence marine
à cause de la faiblesse des apports provenant du haut bassin. Les eaux
de la Basse Casamance seraient donc caractérisées par leur forte
salinité qui varie en moyenne entre 19g/l en octobre à 37g/l en
juin. En appuyant, Dacosta H. et Gomez R. (1998) soulignent que les pentes
restent faibles, sur l'ensemble du bassin versant de la Casamance et que cette
faiblesse est liée à la monotonie du relief surtout en Basse
Casamance. Elles facilitent par ailleurs la remontée de la langue
salée au sein des principaux affluents. Les études
effectuées par ces auteurs sur les zones humides de la Casamance en 1998
ont montré que l'évolution climatique a eu des
conséquences
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