4.6 ASPECTS ANALYTIQUES
4.6.1 Relation entre les caractéristiques de la
fracture et le choix thérapeutique
Dans notre série, les fractures non
déplacées avaient plus bénéficié d'un
traitement orthopédique (78,7% des fractures non
déplacées) et celles déplacées d'une
ostéosynthèse (78,8% des fractures déplacées) avec
une différence statistiquement significative (p
<10-4). Cette observation contraste avec celles
rapportées par certains auteurs. Pour Bouillet et al.[11], le traitement
orthopédique reste encore largement indiqué dans les fractures
non ou peu déplacées de la clavicule. Selon Zlowodskiet
al.[55], le risque de pseudarthrose est plus élevé pour les
fractures déplacées traitées par méthode
orthopédique.
Notre étude avait révélé aussi que
les fractures à traits complexes étaient pour la plupart
traitées de façon sanglante (96,9%) avec une différence
statistiquement significative (p < 10-4). Les fractures
ouvertes étaient toutes traitées par ostéosynthèse,
mais le lien n'est pas statistiquement significatif (p =
9,7.10-2). Kenza[36] avait proposé en 2012 des
ostéosynthèses pour les fractures comminutives et les fractures
ouvertes. Selon Breda[61] l'indication opératoire ne se discute pas
devant une fracture ouverte, mais un choix de la méthode sanglante n'est
pas retenu.
La fracture bilatérale de notre série avait
été traitée par ostéosynthèse. Cette
observation est identique à celle rapporté par Van den boutet
al.[62] pour lesquels, contrairement aux cas unilatéraux, où
chaque fracture est évaluée individuellement pour une
éventuelle décision opératoire, les cas bilatéraux
de fractures de la clavicule ont une indication de stabilisation
opératoire d'emblée.
4.6.2 Influence du type de traitement sanglant sur les
caractéristiques de la fracture
L'embrochage était largement utilisé dans 85,9%
des fractures du tiers moyen (p = 0), 77,8% de celles du tiers
latéral(p = 0), 78,6% des fractures non
déplacées(p = 0), 81,7% des fractures
déplacées (p = 0), 81,7% des fractures fermées
(p =5.10-3) et 66,7% des fractures ouvertes(p
=5.10-3).
L'ostéosynthèse par plaque vissée
était la technique de choix utilisée pour le reste des fractures
ouvertes (p =5.10-3) et la totalité des fractures du
tiers interne de la clavicule de notre étude(p = 0).
La large utilisation de l'ostéosynthèse par
fixation intra-médullaire peut s'expliquer par le fait que le CHD-B est
peu équipé en matériels d'ostéosynthèse, ce
qui limite le choix des options chirurgicales.
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