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Dynamique urbaine et gestion foncière dans les villages intégrés à  la ville. Le cas de Sapia, Tagoura et Zakoua à  Daloa (Côte d’Ivoire).


par KOUADIO YAO GUERSCHOM N'Gotta
Université Jean Lorougnon Guede de Daloa - Master 2 2019
  

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6.2. L'impact environnemental de la dynamique urbaine sur la gestion foncière dans les villages intégrés SAPIA, TAGOURA et ZAKOUA

6.2.1. Prolifération des lots non bâtis

A Sapia, Tagoura et Zakoua, nous constatons l'abondance de lots non ou insuffisamment bâti qui se présente sous forme de maisons inachevées, de terrains nus, ou d'espaces interstitiels servant à l'agriculture intra urbaine. Ces lots sont généralement des terrains litigieux dont on n'a pas encore trouvé d'issue, ou alors des terrains qui appartiennent à des acquéreurs incapables de les mettre en valeur. La prolifération des lots non bâti enlaidit le paysage périurbain qui a l'aspect d'inachevé, de désordonné. Cette situation qui est une conséquence de la concurrence des acteurs de la production foncière, oblige les nouveaux acquéreurs de terrain à s'établir sur des terrains isolés, parfois en pleine forêt, dans l'espoir d'être rattrapé par le construit urbain quelques années plus tard. Des lotissements qui disposent d'un meilleur niveau d'équipements renferment des parcelles désespérément vides depuis plusieurs années. Et comme la nature a horreur du vide, ces parcelles sont naturellement transformées en espace de culture (N'GUESSAN V. 2003, p. 5). Les terrains nus et les maisons inachevés sont parfois utilisés à des fins agricoles traduisant ainsi la compétition entre avancée urbaine et espace de production agricole. La figure 32 présente la répartition des lots bâtis par village.

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Source : Notre enquête, 2019

Figure 32 : Répartition des lots bâtis par village

L'analyse de la figure 32 indique que le taux de mise en valeur des lots est de 48% à Sapia, 41% à Tagoura et 32% à Zakoua, soit une moyenne de 42% pour l'ensemble des trois villages enquêtés. Ces taux montrent que l'habitat est densifié à Sapia et à Tagoura. Le tableau 17 situe sur les motifs de l'insuffisance de mise en valeur des lots par village.

Tableau 17 : Répartition des motifs de l'insuffisance de mise en valeur des lots par village

Villages

Manque de moyen financier

Litige foncier

Pas de titre foncier

Sapia

15

38

3

Tagoura

42

12

4

Zakoua

10

23

3

Source : Notre enquête, 2019

L'analyse du tableau montre que les litiges fonciers (49%) et le manque de moyen financier (45%) sont les principaux motifs de l'insuffisance de mise en valeur des lots.

A Sapia, les litiges fonciers (68%) sont les causes majeures de l'insuffisance de mise en valeur des lots. En effet, les constructions de maisons d'habitation sont arrêtées lorsque des litiges surviennent sur les terrains. Il existe aussi un conflit foncier entre Sapia et le village voisin, Gogoguhé. Ces deux villages s'opposent sur les limites de leurs patrimoines fonciers et sur la vente des lots dans certaines zones.

A Tagoura, le manque de moyen financier est le motif principal de l'insuffisance de mise en valeur des lots.

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A Zakoua, les litiges fonciers (63%) sont évoqués pour justifier l'insuffisance de mise en valeur des lots. En effet, de nombreuses parcelles loties sont sources de litige à Zakoua. Les propriétaires terriens estiment que les quotas de lots de compensation fixés lors des lotissements administratifs n'ont pas été atteints pour certaines parcelles. De ce fait, ils exigent le déguerpissement et la destruction de toutes les constructions sur ces parcelles. Les acquéreurs ayants construits sur ces parcelles ont reçu des lettres de sommation exigeant le déguerpissement. En attendant la délibération de la justice et le dénouement de ces litiges, de grandes surfaces bâties sont partiellement ou non habitées. Les espaces vides entre les constructions sont utilisés à des fins agricoles (photos 5 et 6).

Planche 2 : Des espaces vides utilisés à des fins agricoles à Zakoua

Photos 5 : Cultures de maïs sur l'espace d'une Photos 6 : Culture de banane sur un terrain

maison inachevée à Zakoua nu à Zakoua.

(Cliché de l'auteur, Mai 2019) (Cliché de l'auteur, Mai 2019)

Ces photographies présentent les cultures de maïs (photo 5) et de banane (photo 6) pratiquées respectivement sur l'espace d'une maison inachevée et d'un terrain nu à Zakoua. Pour leur part, les propriétaires de ces lots affirment ne pas avoir les moyens pour procéder à des constructions. En attendant d'avoir les moyens nécessaires pour construire des maisons d'habitation, les propriétaires préfèrent utiliser ces terrains pour des cultures agricoles plutôt que de les laisser en friches.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault