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Braconnage et dynamique de la faune sauvage dans l'arrondissement de Pette extrême nord Cameroun


par Yaya Haman
Université de Maroua - Master recherche Géographie de l'environnement et aménagement  2021
  

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III. La revue de la littérature

Pour mieux asseoir cette étude, plusieurs recherches et études portant sur le braconnage en général ont été consultés. Ces recherches et études ont été menées par plusieurs chercheurs depuis les années 1990. Il s'agit des connaissances sur le cadre juridique régissant la chasse au Cameroun et les différents travaux de recherche disponibles sur la chasse traditionnelle, la chasse sportive et non sportive, sur le braconnage et sur la « grande chasse » pour enfin donner une nouvelle orientation à cette pratique en soulignant son adaptation à son nouvel environnement.

Pour mieux comprendre notre réflexion, plusieurs documents et études portant sur la biodiversité en général, la gestion de la faune sauvage et les documents sur le braconnage en Afrique particulièrement ont été consultés. Ces recherches et études ont été menées par plusieurs chercheurs, dans les thèses, dans des conférences ; des colloques ; des revues et articles. Mais peu des sujets sur le braconnage et dynamique de la faune et surtout en Afrique subsahariennent été deonmbrés alors que c'est une partie de la planète où on voit le massacre des animaux dans tout le plan. Le braconnage en Afrique existe depuis de très nombreuses années. Les causes liées à ce phénomène sont relativement simples mais les raisons de sa pérennité aujourd'hui peuvent s'avérer complexes et parfois encore obscures, c'est en partie pour quoi il est difficile de lutter contre cette chasse illégale (Banque Mondial, 2018). Nous citons quelques auteurs qui ont eu a abordé cette pareille recherche par des differentes thématiques.

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III.1. Le cadre juridique de la chasse au Cameroun

Le braconnage est un acte de chasse illégal, c'est aussi une chasse dans une aire protégée et appréhendé comme un abattage d'espèces protégées ou non. La chasse quant à elle, c'est une poursuite des animaux sauvages pour les capturer ou de les tuer, c'est un acte autorisé au Cameroun par la législation forestière de 1994 et le décret de 1995 fixant les modalités d'application du régime de la faune.

En son article 85 alinéa 20, la loi dispose que la chasse traditionnelle est tout acte visant à poursuivre, à capturer ou à tuer un animal sauvage, que les populations riveraines des forêts, en utilisant des outils fabriqués à partir du matériau d'origine végétale ou du matériau provenant des plantes. Les outils tels que les lampes frontales, véhicule, chien, flèche avec bout en fer, fusil à feu, câble d'acier, plusieurs pièges tendus par une même personne etc. sont interdits. Toutes les populations riveraines de la forêt ont droit à la chasse traditionnelle sans pour autant avoir besoin de produire un permis ni une licence de chasse selon la loi 1994, art. 87, al. La pratique de la chasse est gratuite, tout le monde est autorisé à chasser pourvue ces produits de la chasse sont destinés uniquement à la consommation. Les autres voulant chasser pour la commercialisation, ont le devoir de payer les taxes ayant au préalable sollicité et obtenu de l'administration des permis ou des licences de chasse (loi de 1994, art. 88 à 89), c'est dire donc le produit issu de la chasse de subsistance ne doit être vendu, de même que la loi interdit le transport des gibiers d'un village à un autre ou en ville pour un membre de la famille. Ainsi tous les produits tirés de la forêt dans le cadre du droit d'usage en général et de la chasse traditionnelle en particulier doivent être consommés dans les limites territoriales du voisinage des forêts concernées, dans le strict respect des coutumes locales. La chasse traditionnelle est libre partout au Cameroun, sauf dans les forêts des tiers ou forêts appartenant à d'autres personnes que l'Etat (forêts de particuliers et forêts communales) et dans les aires protégées pour la faune ou zones réservées à la protection des animaux sauvages par la loi de 1994, art. 86, al. (MINFOF, 2006).

Groupe banque mondiale (2018), dans sa revue « avant qu'il ne soit trop tard Valoriser la faune de façon durable dans le bassin du Congo occidental ». Il montre que les États du BCO se sont engagés à conserver leurs ressources issues de la

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biodiversité par de nombreuses initiatives au niveau mondial, régional et de l'Afrique. Les quatre pays ayant adhéré à la CITES et à la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies (CDB) se sont engagés en tant que signataires à conserver leur biodiversité. Au niveau de l'Afrique, les pays ont adopté la Convention africaine sur la conservation de la nature et des ressources naturelles. Plus récemment, l'Union africaine a élaboré la Stratégie africaine sur la lutte contre l'exploitation illégale et le commerce illicite de la faune et de la flore sauvages en Afrique, reconnaissant que ce commerce illicite n'est plus seulement un problème lié à la conservation, mais un problème qui menace la sécurité et le développement durable dans son ensemble. Cette stratégie insiste sur la nécessité de prendre des « mesures fermes et accrues » et d'engager une coopération internationale effective tant en ce qui concerne l'offre que la demande du commerce illicite de la faune sauvage. Elle vise principalement à encourager une approche participative pour le développement économique et les moyens de subsistance communautaires par l'utilisation durable de la faune et de la flore sauvages. Plusieurs initiatives intergouvernementales propres aux espèces complètent la gamme d'instruments politiques utilisés et reconnaissent le besoin de générer des profits et de réduire les dommages que les espèces sauvages vivantes peuvent causer. Au niveau régional, le Plan de convergence de la Commission des forêts d'Afrique centrale (COMIFAC) vise à préserver l'intégrité des aires protégées, à accroître à 20 % d'ici 2015, la contribution de l'écotourisme au Produit intérieur brut (PIB) et à stabiliser les populations de grands mammifères et autres espèces de flore et faune menacées. La COMIFAC a également adopté une stratégie sous-régionale pour l'utilisation durable de la faune sauvage par les communautés autochtones et locales, le but étant d'assurer la durabilité de la gestion de la faune en encourageant la participation de ces communautés, y compris en favorisant les filières des produits fauniques ainsi que la gestion communautaire des réserves de chasse. En outre, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) a mis sur pied un plan d'urgence pour lutter contre le braconnage dans la partie septentrionale de l'Afrique centrale.

III. 2. Le braconnage

Plusieurs grands travaux ont été menés sur la thématique du braconnage.

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Henschel et Justina (2003) ont mené une étude sur l'un de famille de felidae (Acmonys jubatus (Léopard)) dans les forêts pluviales d'Afrique où ils montrent le rôle écologique potentiellement essentiel que joue cette espèce féline vu son statut d'unique grand mammifère prédateur habitant ces écosystèmes. Le problème de leur recherche était d'évaluer le protocole de recherche sur les félins en Afrique. Avec la méthode de transect linéaire, ils sont parvenus à tel résultat : Etant donné que ces espèces sont rare dans cet habitat et vu le recours difficile aux techniques de relevé courantes pour évaluer l'abondance relative de ces mammifères forestiers, les données de base sur l'écologie des léopards et leurs réactions aux perturbations humaines dans les forêts d'Afrique demeurent en bonne mesure inconnues. Phillip Henschel et Justina Ray ( 2001-2002) ont mené des recherches dans la région de Lopé dans la république Gabonaise et au Sud-ouest de la République centrafricaine et l'Est du Congo (Zaïre), durant leurs études des carnivores ayant pour objectif primaire d'élaborer un protocole à l'intention des chercheurs sur le terrain dans l'ouest et le centre de l'Afrique, qui évaluent actuellement la densité de population des léopards dans divers types de forêts, ces auteurs ont mises au point des méthodes indirectes d'évaluation des populations de léopards, dans les forêts à la fois exploitées et non exploitées. En somme, Les résultats des essais menés sur le terrain est la formule des recommandations sur des techniques d'évaluation de la présence ou de l'absence des léopards, leur abondance relative et leur densité de population dans les forêts d'Afrique.

Bourgeois V. (2017) qui exposa sur l' « Évolutions et enjeux de la lutte contre le braconnage en Afrique : une illustration à partir du cas du Rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) en Afrique du Sud. » où il relate que les rhinocéros, qu'ils soient d'Afrique ou d'Asie, ont longtemps été perçus comme des animaux primitifs, solitaires, violents et irascibles. Aujourd'hui, leurs statuts d'espèces quasi menacée pour le Rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) (IUCN, 2011), vulnérable pour le Rhinocéros indien (Rhinoceros unicornis) (IUCN, 2008) et gravement menacées pour le Rhinocéros noir (Diceros bicornis), le Rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus) et le Rhinocéros de Sumatra (Dicerorhinus sumatrensis) (IUCN, 2011, 2008, 2008) semblent les rendre plus sympathiques et en ont fait des espèces emblématiques de plusieurs pays, notamment en Afrique. La corne suscite une attirance particulière

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contribuant au déclin de leurs populations. Toutefois les rhinocéros ne sont pas les seuls animaux concernés par le braconnage de l'ancien allemand « braccho », le chien de chasse (Littré, 1873) et celui-ci existe depuis des années sur toute la surface du globe. Les paysans privés du droit de chasse ont alors commencé à braconner pour nourrir leurs familles. Plus tard, du fait des retards économiques du continent africain, les populations à la recherche de revenus utiliseront la chasse à d'autres fins que comme simple source de subsistance. Dans ses recherches sur la quantification de la viande de brousse prélevée et consommée dans trois villages du sud-est du Cameroun, pense en effet, plusieurs menaces pèsent aujourd'hui sur celles-ci et notamment la consommation de viande de brousse, particulièrement en Afrique centrale. L'objectif de ce travail de fin d'étude est de quantifier par des méthodes biophysiques, sociales et économiques, la viande de brousse prélevée et consommée dans trois villages camerounais ayant des configurations contrastées par rapport aux affectations des terres forestières. Les prélèvements ont été quantifiés et spatialisés sur base du suivi de chasseurs volontaires sur 651Km. Tandis que la consommation a été évaluée sur base du suivi journalier du bol alimentaire de 55 ménages pendant 3 mois. La superficie des terroirs de chasse est influencée par de nombreux facteurs comme la densité de population, la présence de sources de protéines alternatives ou encore l'histoire du village. Même si les contrôles de lutte anti-braconnage dans la Réserve de Faune du Dja et, dans une moindre mesure, les concessions forestières certifiées semblent jouer un rôle dissuasif, les activités de chasses présentent des niveaux importants dans tous les types d'affectations des terres. Les espèces animales chassées et consommées ne diffèrent guère entre les villages étudiés et sont majoritairement représentées par les artiodactyles. La viande de brousse représente en moyenne 56 % des protéines animales consommées par les ménages, la part restante étant principalement composée de poissons. L'évaluation des prélèvements et des consommations permet aux décideurs et gestionnaires forestiers de cibler les efforts de lutte anti-braconnage et de dimensionner les alternatives à mettre en place pour concurrencer la viande de brousse.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand