III. La revue de la littérature
Pour mieux asseoir cette étude, plusieurs recherches et
études portant sur le braconnage en général ont
été consultés. Ces recherches et études ont
été menées par plusieurs chercheurs depuis les
années 1990. Il s'agit des connaissances sur le cadre juridique
régissant la chasse au Cameroun et les différents travaux de
recherche disponibles sur la chasse traditionnelle, la chasse sportive et non
sportive, sur le braconnage et sur la « grande chasse » pour enfin
donner une nouvelle orientation à cette pratique en soulignant son
adaptation à son nouvel environnement.
Pour mieux comprendre notre réflexion, plusieurs
documents et études portant sur la biodiversité en
général, la gestion de la faune sauvage et les documents sur le
braconnage en Afrique particulièrement ont été
consultés. Ces recherches et études ont été
menées par plusieurs chercheurs, dans les thèses, dans des
conférences ; des colloques ; des revues et articles. Mais peu des
sujets sur le braconnage et dynamique de la faune et surtout en Afrique
subsahariennent été deonmbrés alors que c'est une partie
de la planète où on voit le massacre des animaux dans tout le
plan. Le braconnage en Afrique existe depuis de très nombreuses
années. Les causes liées à ce phénomène sont
relativement simples mais les raisons de sa pérennité aujourd'hui
peuvent s'avérer complexes et parfois encore obscures, c'est en partie
pour quoi il est difficile de lutter contre cette chasse illégale
(Banque Mondial, 2018). Nous citons quelques auteurs qui ont eu a abordé
cette pareille recherche par des differentes thématiques.
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III.1. Le cadre juridique de la chasse au Cameroun
Le braconnage est un acte de chasse illégal, c'est
aussi une chasse dans une aire protégée et
appréhendé comme un abattage d'espèces
protégées ou non. La chasse quant à elle, c'est une
poursuite des animaux sauvages pour les capturer ou de les tuer, c'est un acte
autorisé au Cameroun par la législation forestière de 1994
et le décret de 1995 fixant les modalités d'application du
régime de la faune.
En son article 85 alinéa 20, la loi dispose que la
chasse traditionnelle est tout acte visant à poursuivre, à
capturer ou à tuer un animal sauvage, que les populations riveraines des
forêts, en utilisant des outils fabriqués à partir du
matériau d'origine végétale ou du matériau
provenant des plantes. Les outils tels que les lampes frontales,
véhicule, chien, flèche avec bout en fer, fusil à feu,
câble d'acier, plusieurs pièges tendus par une même personne
etc. sont interdits. Toutes les populations riveraines de la forêt ont
droit à la chasse traditionnelle sans pour autant avoir besoin de
produire un permis ni une licence de chasse selon la loi 1994, art. 87, al. La
pratique de la chasse est gratuite, tout le monde est autorisé à
chasser pourvue ces produits de la chasse sont destinés uniquement
à la consommation. Les autres voulant chasser pour la commercialisation,
ont le devoir de payer les taxes ayant au préalable sollicité et
obtenu de l'administration des permis ou des licences de chasse (loi de 1994,
art. 88 à 89), c'est dire donc le produit issu de la chasse de
subsistance ne doit être vendu, de même que la loi interdit le
transport des gibiers d'un village à un autre ou en ville pour un membre
de la famille. Ainsi tous les produits tirés de la forêt dans le
cadre du droit d'usage en général et de la chasse traditionnelle
en particulier doivent être consommés dans les limites
territoriales du voisinage des forêts concernées, dans le strict
respect des coutumes locales. La chasse traditionnelle est libre partout au
Cameroun, sauf dans les forêts des tiers ou forêts appartenant
à d'autres personnes que l'Etat (forêts de particuliers et
forêts communales) et dans les aires protégées pour la
faune ou zones réservées à la protection des animaux
sauvages par la loi de 1994, art. 86, al. (MINFOF, 2006).
Groupe banque mondiale (2018), dans sa revue « avant
qu'il ne soit trop tard Valoriser la faune de façon durable dans le
bassin du Congo occidental ». Il montre que les États du BCO se
sont engagés à conserver leurs ressources issues de la
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biodiversité par de nombreuses initiatives au niveau
mondial, régional et de l'Afrique. Les quatre pays ayant
adhéré à la CITES et à la Convention sur la
diversité biologique des Nations Unies (CDB) se sont engagés en
tant que signataires à conserver leur biodiversité. Au niveau de
l'Afrique, les pays ont adopté la Convention africaine sur la
conservation de la nature et des ressources naturelles. Plus récemment,
l'Union africaine a élaboré la Stratégie africaine sur la
lutte contre l'exploitation illégale et le commerce illicite de la faune
et de la flore sauvages en Afrique, reconnaissant que ce commerce illicite
n'est plus seulement un problème lié à la conservation,
mais un problème qui menace la sécurité et le
développement durable dans son ensemble. Cette stratégie insiste
sur la nécessité de prendre des « mesures fermes et accrues
» et d'engager une coopération internationale effective tant en ce
qui concerne l'offre que la demande du commerce illicite de la faune sauvage.
Elle vise principalement à encourager une approche participative pour le
développement économique et les moyens de subsistance
communautaires par l'utilisation durable de la faune et de la flore sauvages.
Plusieurs initiatives intergouvernementales propres aux espèces
complètent la gamme d'instruments politiques utilisés et
reconnaissent le besoin de générer des profits et de
réduire les dommages que les espèces sauvages vivantes peuvent
causer. Au niveau régional, le Plan de convergence de la Commission des
forêts d'Afrique centrale (COMIFAC) vise à préserver
l'intégrité des aires protégées, à
accroître à 20 % d'ici 2015, la contribution de
l'écotourisme au Produit intérieur brut (PIB) et à
stabiliser les populations de grands mammifères et autres espèces
de flore et faune menacées. La COMIFAC a également adopté
une stratégie sous-régionale pour l'utilisation durable de la
faune sauvage par les communautés autochtones et locales, le but
étant d'assurer la durabilité de la gestion de la faune en
encourageant la participation de ces communautés, y compris en
favorisant les filières des produits fauniques ainsi que la gestion
communautaire des réserves de chasse. En outre, la Communauté
économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) a mis sur pied
un plan d'urgence pour lutter contre le braconnage dans la partie
septentrionale de l'Afrique centrale.
III. 2. Le braconnage
Plusieurs grands travaux ont été menés sur
la thématique du braconnage.
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Henschel et Justina (2003) ont mené une étude
sur l'un de famille de felidae (Acmonys jubatus
(Léopard)) dans les forêts pluviales d'Afrique
où ils montrent le rôle écologique potentiellement
essentiel que joue cette espèce féline vu son statut d'unique
grand mammifère prédateur habitant ces écosystèmes.
Le problème de leur recherche était d'évaluer le protocole
de recherche sur les félins en Afrique. Avec la méthode de
transect linéaire, ils sont parvenus à tel résultat :
Etant donné que ces espèces sont rare dans cet habitat et vu le
recours difficile aux techniques de relevé courantes pour évaluer
l'abondance relative de ces mammifères forestiers, les données de
base sur l'écologie des léopards et leurs réactions aux
perturbations humaines dans les forêts d'Afrique demeurent en bonne
mesure inconnues. Phillip Henschel et Justina Ray ( 2001-2002) ont mené
des recherches dans la région de Lopé dans la république
Gabonaise et au Sud-ouest de la République centrafricaine et l'Est du
Congo (Zaïre), durant leurs études des carnivores ayant pour
objectif primaire d'élaborer un protocole à l'intention des
chercheurs sur le terrain dans l'ouest et le centre de l'Afrique, qui
évaluent actuellement la densité de population des
léopards dans divers types de forêts, ces auteurs ont mises au
point des méthodes indirectes d'évaluation des populations de
léopards, dans les forêts à la fois exploitées et
non exploitées. En somme, Les résultats des essais menés
sur le terrain est la formule des recommandations sur des techniques
d'évaluation de la présence ou de l'absence des léopards,
leur abondance relative et leur densité de population dans les
forêts d'Afrique.
Bourgeois V. (2017) qui exposa sur l' « Évolutions
et enjeux de la lutte contre le braconnage en Afrique : une illustration
à partir du cas du Rhinocéros blanc (Ceratotherium
simum) en Afrique du Sud. » où il relate que les
rhinocéros, qu'ils soient d'Afrique ou d'Asie, ont longtemps
été perçus comme des animaux primitifs, solitaires,
violents et irascibles. Aujourd'hui, leurs statuts d'espèces quasi
menacée pour le Rhinocéros blanc (Ceratotherium simum)
(IUCN, 2011), vulnérable pour le Rhinocéros indien
(Rhinoceros unicornis) (IUCN, 2008) et gravement menacées pour le
Rhinocéros noir (Diceros bicornis), le Rhinocéros de
Java (Rhinoceros sondaicus) et le Rhinocéros de Sumatra
(Dicerorhinus sumatrensis) (IUCN, 2011, 2008, 2008) semblent les
rendre plus sympathiques et en ont fait des espèces emblématiques
de plusieurs pays, notamment en Afrique. La corne suscite une attirance
particulière
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contribuant au déclin de leurs populations. Toutefois
les rhinocéros ne sont pas les seuls animaux concernés par le
braconnage de l'ancien allemand « braccho », le chien de chasse
(Littré, 1873) et celui-ci existe depuis des années sur toute la
surface du globe. Les paysans privés du droit de chasse ont alors
commencé à braconner pour nourrir leurs familles. Plus tard, du
fait des retards économiques du continent africain, les populations
à la recherche de revenus utiliseront la chasse à d'autres fins
que comme simple source de subsistance. Dans ses recherches sur la
quantification de la viande de brousse prélevée et
consommée dans trois villages du sud-est du Cameroun, pense en effet,
plusieurs menaces pèsent aujourd'hui sur celles-ci et notamment la
consommation de viande de brousse, particulièrement en Afrique centrale.
L'objectif de ce travail de fin d'étude est de quantifier par des
méthodes biophysiques, sociales et économiques, la viande de
brousse prélevée et consommée dans trois villages
camerounais ayant des configurations contrastées par rapport aux
affectations des terres forestières. Les prélèvements ont
été quantifiés et spatialisés sur base du suivi de
chasseurs volontaires sur 651Km. Tandis que la consommation a été
évaluée sur base du suivi journalier du bol alimentaire de 55
ménages pendant 3 mois. La superficie des terroirs de chasse est
influencée par de nombreux facteurs comme la densité de
population, la présence de sources de protéines alternatives ou
encore l'histoire du village. Même si les contrôles de lutte
anti-braconnage dans la Réserve de Faune du Dja et, dans une moindre
mesure, les concessions forestières certifiées semblent jouer un
rôle dissuasif, les activités de chasses présentent des
niveaux importants dans tous les types d'affectations des terres. Les
espèces animales chassées et consommées ne
diffèrent guère entre les villages étudiés et sont
majoritairement représentées par les artiodactyles. La viande de
brousse représente en moyenne 56 % des protéines animales
consommées par les ménages, la part restante étant
principalement composée de poissons. L'évaluation des
prélèvements et des consommations permet aux décideurs et
gestionnaires forestiers de cibler les efforts de lutte anti-braconnage et de
dimensionner les alternatives à mettre en place pour concurrencer la
viande de brousse.
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