Introduction générale
I. Contexte et justification
Le XXIème siècle est marqué par une forte
croissance démographique qui n'a épargné aucune
région du monde. Cette croissance rapide de la population a eu des
répercussions sur l'utilisation des ressources naturelles, surtout dans
les régions les plus pauvres et plus reculées du monde et
suscité depuis le début des années 1970, la recherche de
nouvelles stratégies de gestion de l'environnement au sens large. A cet
effet, la communauté internationale a initié et animé
plusieurs rencontres sur l'avenir des ressources de la planète
(Déclaration de Stockholm (1972) et la Conférence des Nations
Unies (1992) à Rio de Janeiro (Brésil), (Tabopda, 2008). Pendant
des décennies, la grande faune africaine a perdu un très grand
nombre de ses représentants. Les fléaux qui avaient
été identifiés étaient les suivants : le recul des
territoires naturels et la déforestation au profit des activités
anthropiques comme l'agriculture, l'élevage et l'habitat sans oublier
les trafics des animaux par le biai du braconnage à outrance.
En 2005, Chardonnet et Lamarque pensent que la
diversité écologique est menacée et en voie de la
disparition c'est le cas de la biodiversité en générale et
la faune (maillon de la vie écologique) en particulier. Si l'on excepte
les invertébrés et les poissons, un dixième de la faune
africaine est menacée de disparition (en 1990).
Les animaux, surtout les herbivores jouent un rôle
important dans la dynamique de la végétation, répartition
des plantes, structure des habitats et modulation des paysages (Czudek, 2001).
La création et la gestion de parcs nationaux, transnationaux, de
réserves privées et des forêts communautaires ont
contribué largement à la protection des habitats naturels et de
leurs espèces (faune et flore). Aujourd'hui, les braconniers sont actifs
sur tout dans le continent africain, de l'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso,
Niger, Bénin, Mali, Nigeria, cote d'ivoire, Ghana) en passant par
l'Afrique centrale (République Démocratique du Congo, Tanzanie,
Kenya, Centrafrique, RCA, Cameroun) et jusqu'à l'Afrique australe avec
la Namibie, l'Afrique du Sud et le Botswana (Wild life, 2019).
Les Nations Unies (1990 -2005), montrent que le monde a vu
disparaître 3% de ses forêts sans dénombrer les animaux
sauvages tués par ses activités de destruction
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écologique. L'Afrique est actuellement
confrontée à la plus grande crise de braconnage qu'elle n'a
jamais connu. La principale menace pour la faune sauvage en Afrique au cours du
siècle dernier n'a pas été le braconnage, mais la perte
d'habitats écologiques due à la croissance démographique,
l'agriculture et le pastoralisme. Cela a commencé à changer dans
les années 1980 avec la première grande crise du braconnage.
Cependant cette crise a pu être maitrisée par des mesures contre
le braconnage sur le terrain et une coopération internationale contre le
trafic illégal. Depuis la Convention de Rio (1992), cette gestion
durable des forêts est devenue un enjeu majeur dans le bassin du Congo.
L'exploitation actuelle du gibier en Afrique subsaharienne n'assure pas la
conservation de la diversité biologique et pose un problème
environnemental. La chasse n'est pas sélective et elle constitue une
menace pour les espèces animales et l'environnement (Bennet et Robinson,
2000).
En 2007, le Réseau international des arbres tropicaux
(RIAT) a réalisé un examen critique des dispositifs juridiques
(lois, décrets, arrêtés, ordonnances, etc.) et
réglementaires (normes, circulaires, etc.) disponibles en matière
de la faune sauvage dans cinq pays forestiers du bassin du Congo : le Cameroun,
le Congo, le Gabon, la République centrafricaine et la République
démocratique du Congo. Il en ressort que l'essentiel des dispositions
légales concernant la faune s'articule autour de la thématique
de la chasse traditionnelle, commerciale ou sportive
(périodes d'ouverture, armes autorisées, espèces
chassables, etc.) et fait l'impasse sur les aspects plus particuliers de la
gestion des ressources forestières et fauniques.
Généralement, le statut légal de protection des
espèces (intégralement ou partiellement protégées
ou encore sans protection) sert de base à la réglementation sur
la chasse mais sans que soit pris en compte l'impact réel de cette
activité sur l'évolution des populations : certaines
espèces
protégées ne sont pas forcément
menacées par la chasse, contrairement à d'autres non
protégées qui pourtant le sont négligées.
Le Cameroun a été privilégié par
nature riche en biodiversité. S'étirant entre les 2ème et
13ème parallèles, il offre tout l'éventail des
milieux naturels tropicaux, depuis la forêt dense humide jusqu'aux
steppes arides, en passant par la mangrove littorale et les
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différents étages qu'offrent les reliefs
montagneux. Sa faune est tout aussi riche ; elle héberge près de
la moitié des espèces mammaliennes vivant sur le continent. Cette
faune est encore mal connue dans son ensemble. Evidemment, force est de
constater qu'il y a encore dans la connaissance de cette faune, des zones
d'ombres et d'incertitudes. (Mayoumenzi, 1997).
En effet, la région de l'Extrême-Nord, l'une des
région Camerounaise est de même touchée par de nombreuses
catastrophes majoritairement causées par l'homme par ses
activités (braconnage, exploitation des bois, agricultures,
élevages...) qui contribue à la dégradation de
biodiversité en générale et de la faune sauvage en
particulier, qui constituent une menace grave pour la survie des
diversités écologiques et biologique par la destruction des
habitats. Les braconniers viennent de partout et dans des nombreux secteurs de
la société locale. Le braconnage dans l'Arrondissement de Pette
reste à étudier car ce c'est qui n'a pas encore était
fait.
II. Délimitation du sujet
II.1. Délimitation thématique
Cette thématique s'inscrit dans la sous branche de la
géographie physique, plus précisément, dans le cadre de la
géographie de l'environnement et aménagement, il s'agit de
lacriminalité environnementale résultante la protection et la
conservation de façon durable de la faune sauvage.
II.2. Délimitation spatiale
Cette recherche s'est déroulée dans la
Région de l'Extrême-Nord, Département du Diamaré de
coordonnée : latitude 11°30'43,20» Nord et 14,33'03,60 Est.
Précisément dans l'Arrondissement de Pette où le
braconnage est très fréquent, ce dernier est situé dans la
région de l'Extrême Nord, département du Diamaré de
coordonnée 11°58,00 de latitude Nord et 14°, 30,00 de
longitude Est et couvre une superficie d'environ 700 Km2. Elle est
limitrophe des communes de Bogo au Sud-Est, du Logone Birni au Nord-Est, de
Maroua 2ème et Mora à l'Ouest et Waza au Nord. Notre recherche
s'est déroulée uniquement dans les villages Pratiquant la chasse.
La population est mélangée de : Peulh, Guiziga, Massa, Toupouri,
Moufou, Mousgoum, Kéra, Kanouri et Haoussa. La végétation
est marquée par la présence des strates. La strate herbeuse est
constituée de steppes herbeuses et la strate ligneuse.
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Source: SOGEFI, 26 janvier 2020. Système de
coordonné : WGS84 et EPSG :4326 Réalisée par : Haman Yaya,
25 janvier 2021
Figure 1. La carte de localisation
5
II.3. Délimitation temporelle
Le braconnage existe depuis très longtemps. Notre
recherche s'inscrit dans un cadre bien précis, dans l'intervalle de l'an
2000 à l'an 2020, nous avons choisis cet intervalle de 20 ans par ce que
cette partie de Waza a connu une recrudescence des activités du
braconnage. Notre recherche s'est limitée ici dans l'arrondissement de
Pette et sur tout basé sur les villages qui pratiquent la chasse
constituant notre cible principale.
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