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Etude des facteurs favorisant la mauvaise adherence aux ARV à  l'hopital de district de kiziguro


par Emmanuel TUYISINGIZE
Université des hautes technologies des grands lacs - Licence en santé publique. Option: Gestion des institutions de santé 2019
  

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B. Causes de mortalité

V' Le paludisme

V' Les infections respiratoires inférieures

V' Le Sida

V' Les maladies métaboliques

V' Les affections gynéco-obstétriques

24

CHAPITRE III. PRESENTATION DES RESULTATS III.1. CARACTERISTIQUES DES REPONDANTS

Il est important de dégager les caractéristiques des enquêtés, puisque c'est grâce à celles-ci que l'on se présente qui est concerné. Si non, l'interprétation et discussion des résultats peuvent avoir des significations différentes pour plusieurs interprétations.

III.1.1 Age, sexe

Ces deux éléments sont utiles dans l'analyse des données comme le montre le tableau suivant: Tableau n°1: Répartition des enquêtés selon l'âge et le sexe

AGE

SEXE

TOTAL

 

Féminin

Masculin

9

3

12

26-30

4

2

6

31-35

1

5

6

36-40

4

2

6

41-45

7

4

11

46-50

9

5

14

51-55

25

1

4

5

Plus de 55

 

4

6

10

TOTAL

 

39

31

70

 
 

Source : Résultats de notre travail, Juiellet 2020

Pour notre cas, l'âge et le sexe ont retenu notre attention car l'une de ces caractéristiques peut influencer le degré d'adhérence au ARV.

L'âge est une caractéristique importante d'une population car, il renseigne dans notre cas la capacité de prendre une décision d'adhérer librement ou non à un traitement quelconque.

La majorité de nos enquêtés sont âgés de plus de 40ans, c'est-à-dire 40 sur 70 soit 57,1% dont 15 dépassent 50 ans y compris 5 hommes et 10 femmes. Le reste de nos enquêtés sont âgés de moins de 40 ans. C'est-à-dire qu'ils ont entre 20 et 40 ans dont 18 cas de moins de 30 ans.

III.1.2 Instruction

Le niveau d'instruction renseigne sur la capacité de lire les instructions médicales et de respecter l'heure de prise des comprimés. Le tableau suivant nous donne les détails.

Tableau n°2 : Répartition des participants selon le niveau d'instruction

Niveau d'étude

Féminin

Masculin

Total

Pourcentage

Primaire

12

8

20

28,6

Post-primaire

7

9

16

22,9

Secondaire

4

5

9

12,8

Supérieur

1

3

4

5,7

Jamais à l'école

12

9

21

30

Total

26

36

34

70

100

 
 

SOURCE: Résultats de notre travail, septambre 2020

Il ressort de ce tableau comme nous le constatons que la majorité de nos répondants n'ont pas été à l'école soit 30% suivi de personnes ayant fait seulement l'école primaire soit 28,6%, 22,9 ont fait 2 à 3ans post primaire en formation des métiers, 12,9% ont été à l'école secondaire, au cours de notre enquête que 4 personnes seulement soit 5,7% ont fait les études supérieures

Partant de ces données, nos répondant ont la difficulté de capter facilement les informations sur le service `ARV.

III.1.3 Profession

C'est à partir de ce tableau que nous avons compris la capacité de nos enquêtés. Tableau n°3: Répartition des participants selon la profession

Profession

Féminin

Masculin

Total

Pourcentage

Cultivateur

30

26

56

80

Commerçant

3

4

7

10

Etudiant

0

0

0

0

Employé du secteur public

0

7

7

10

Employé du secteur privé

0

0

0

0

Total

37

33

70

100

 

SOURCE: Résultats de notre travail, septambre 2020

27

Nos enquêtés aux service d' ARV ont besoins d'améliorer le régime alimentaire et les conditions de santé dont le souci de se faire soigner à temps. Au cours de notre travail, la profession nous a renseigné sur le pouvoir économique permettant au patient de répondre à ces besoins ci-haut cités.

Au moment où une personne infectée doit améliorer ses conditions de vie liées à l'infection 80% de nos enquêtés aux service d' ARV al'Hopitatal sont des cultivateurs, les employeurs du secteur public représentent 10% tandis que 10% sont des commerçants.

III.2 PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE PROPREMENT DIT

Cette partie nous donne des résultats ressortis dans notre enquête. Les données chiffrées recueillies au cours de notre recherche sont présentées en chiffres bruts et en pourcentage sous forme des tableaux.

III.2.1. Attentes des patients avant le début du traitement ARV

Les attentes nous renseignent sur le niveau de confiance des patients en rapport avec le traitement antirétroviral. Sur ce point une personne

avait droit de donner plusieurs réponses. Le tableau suivant donne la proportion des avis des patients vis-à-vis des antirétroviraux.

Tableau n° 4 : Répartition des participants suivant les attentes

Attentes

Féminin

Masculin

Total

Pourcentage

Vivre plus long temps

25

20

45

64,2

Guérir le SIDA

3

2

5

7,2

Reprendre la force

7

13

20

28,6

Autres

0

0

0

0

Total

35

35

70

100

 

28

Source : Résultats de notre travail, Aout 2020

L'attente citée principalement par les enquêtés rencontrés est que le traitement ARV devrait aider à vivre plus long temps et à mener une meilleure vie comme les autres non infectés comme le montre ce tableau, 64,2% de nos répondants avaient l'espoir qu'en prenant le traitement ARV, la vie serait prolongée.

C'est dans ce sens que nos répondants à 28,6% pensaient qu'avec les antirétroviraux, vont reprendre de la force et 7,2 croient sans doute qu'ils seront guéris grâce aux antirétroviraux.

Actuellement, surtout les femmes pensent que le ARV guérira du SIDA comme le témoigne une femme de 35 ans qui est sous traitement depuis janvier 2010 : «Nkurikije uko narimeze mbere yogufata imiti, nihebye, mbese ngiye gupfa ; none ubu ubuzima nibwiza pee !mbona iyi miti izadukiza SIDA ndabyizeye = Me référant sur mon état avant le traitement, désespérée, sur le point de mourir ; actuellement ma vie est bonne, pleine de force ! Je pense que ces médicaments nous guérirons le SIDA, je l'espère. »

Contrairement aux autres, une femme de 38 ans sous ARV al'Hopital de KIZIGURO dans son témoignage, a dit : « je ne voulais pas prendre ce traitement. Vraiment avaler les comprimés chaque jour à vie; ce n'est pas facile. Même si je sais que ledit traitement aide pas mal des personnes infectées ; quant à moi je devrais le prendre dans les 5 ans à venir ou non ».

III.2.2 Défis de mauvaise adherence aux ARV

Les défis face de mauvaise adherence aux ARV ont été soulignés par nos repondants dans le tableau suivant. Au cours d'entretien sur ce point une personne avait droit de donner plusieurs réponses.

Tableau n° 5 : Répartition des répondants par défis rencontrés

Défis

Féminin

Masculin

Total

Pourcentage

Effets secondaires

Le facteur primordial souligné par la majorité des participants dans notre enquête, c'est la conservation de l'appétit soit 31,4%. Le traitement antirétroviral donne des résultats

29

25

22

47

67,2

Augmentation du désire

 
 
 
 
 

Sexuel

 

8

4

12

17,2

Appétit exagéré

 

2

1

3

4,2

Stigmate

 

4

1

5

7,2

Interdiction aux certaines

habitudes dans la vie

quotidienne

 

2

1

3

4,2

Total

 

41

29

70

100

 
 

Source: Résultats de notre travail, juiellet 2020

Comme nous le constatons dans le tableau ci-dessus, 67,2% de nos enquêtés accusent les effets secondaires indésirables au traitement ARV, parmi nos enquêtés 12, soit 17,2% ont déclaré avoir eu une augmentation de désire sexuel et que seulement 4,2% ont déclaré l'appétit exagéré ; ainsi que 7,2% qui ont accusé le stigmate comme contrainte rencontré au cours du traitement ARV. Un autre défis, nos enquêtés à 4,2% nous ont parlé de l'interdiction aux certaines habitudes dans la vie quotidienne comme l'alcool et le tabac, utilisation du condom au sein du couple concordant positif ou avec discordance des résultats etc.

En parlant des défis rencontrés au cours du traitement ARV, nos répondants nous ont donné certaines particularités pour le femmes et pour les hommes.

Une femme de 28 ans nous a revelé le grand défis pour les femmes en général : « narimfite amaguru meza nakundwaga n'abagabo bakayankundira, mbese

30

nicyocyiza nagiraga ; none kubera imiti amaguru yaranyunyutse wagirango n'imirishyo y'ingoma. Ubu nsigaye nambara ibigera kubirenge, kandi ubundi nikundiraga mini jupe yaramberaga. Mubyukuri iyonjya kumenya ko bizagenda kuriya, ntabwo narikunywa ARV. Narikureka nkapfa, nugupfa no gupfa nubundi. Erega umugore arangwa na taille ndetse n'amaguru meza= j'avais des très belles jambes que les hommes aimaient, donc c'était ma seule caractéristique de beauté; mais avec le traitement, elles sont atrophiées, cachectiques, on dirait des bâtonnés de tambour et je suis obligée de porter une longue jupe jusqu'au talon. Si j'avais su, je devrais laisser ce traitement; après tout c'est la mort».

Quant aux hommes, l'arrêt d'alcool et de tabac est une grande barrière pour eux. Les hommes enquêtés, à 100% ont affirmé qu'ils continuent de prendre d'alcool voir même impossible pour certains d'arrêter complètement cette habitude.

III.2.3. Motivations à l'adhérence aux ARVs

Plusieurs facteurs d'adhérence ont été indiqués par nos répondants dans le tableau suivant. Sur ce sujet une personne peut avoir plusieurs motivations d'où des réponses multiples.

Tableau n°6: Répartition des participants selon la motivation à l'adhérence au traitement

Motivation

Féminin

Masculin

Total

Pourcentage

Reprise de poids

11

9

20

28,6

Reprise de la force

3

2

5

7,1

Disparition des infections Opportunists

4

5

9

12,9

ARV=Vie

8

6

14

20

Conservation de l'appétit

10

12

22

31,4

TOTAL

36

34

70

100

 

31

Source : Résultats de notre travail, Juiellet 2020

Miraculeux dont l'amélioration de la vie ainsi la reprise de poids prend la deuxième place comme c'est bien détaillé dans le tableau soit 28,6%, et certains croient que les ARV sont égaux à la vie soit 20% ce qui stimule les patients sous ARV à adhérer rigoureusement au traitement. Nous remarquons que les ARV contribuent à la disparition des infections opportunistes à 12,9% tandis que la reprise de la force est constatée à 7,1%.

III.2.4 Causes de mauvaise adherence aux ARV.

Pour les cas de mauvaise adhérence, la responsabilité est partagée par plusieurs parties. Il existe des causes liées aux médicaments, les autres liées aux prestataires des services de prises en charges des PVVIH et enfin les autres sont intimement liées aux patients eux-mêmes. Le tableau suivant nous donne les détails. Comme ci haut signalé, les causes de mauvaise adherence peuvent être variées pour une seule personne.

Tableau n°7 : Répartition des participants selon les causes de mauvaise adhérence ARV

Causes

Féminin

Masculin

Total

Pourcentage

Effets secondaires

7

8

15

21,4

Durée du traitement

10

6

16

22,9

Qualité d'accueil

8

12

20

28,5

Croyance religieuse

4

9

13

18,6

Patients indisciplinés

2

4

6

8,6

TOTAL

31

39

70

100

 

Source: Résultats de notre travail,juiellet 2020

32

Le mauvais accueil a été relaté à 28,5% par nos enquêtés comme facteur prépondérant à la mauvaise adhérence ou abandon total au traitement antirétroviral al'Hopital de KIZIGURO.

Comme nous témoigne cet homme de 49ans sous ARV en ces termes : « le personnel d'ici nous traite comme des animaux, parmi les femmes qui sont attachées à ce service nous harcèlent avec des projections des paroles discriminatoires, malheureusement elles ne savent pas que la vie est vis versa. Elles nous accueillent avec méfiance et mépris de façon qu'on peut laisser le traitement; seulement on n'a pas de choix pour sauver notre vie ».

Nous avons recueilli le même témoignage auprès d'un cas mauvause adherance dans les mots ci-en septembre 2012 ; le jour d'approvisionnement en médicaments j'étais malade et j'ai envoyé mon mari, on l'a refusé ces médicaments. Quelques jours après, j'ai repris la forme et je suis retournée au centre de santé, malgré les explications le médecin et son assistante sociale m'ont refusé également le traitement et voir même suivie par des insultes provenant de l'assistante sociale qui m'a dit que je n'aurai plus de traitement al'hopital de Kiziguro au si long temps qu'elle serai encore au service. Alors ça fait une année que je n'ai pas eu le traitement, c'est pourquoi je me suis décidé d'aller prendre le traitement ailleurs. Comme nous constatons dans le tableau, prendreles comprimés chaque jour à vie n'est pas aussi facile c'est pourquoi 22,9% de nos répondants ont soulevé ce point comme étant à la base de l'abandon du traitement. Les effets secondaires ont été cités parmi les défis rencontrés au cours du traitement. C'est pourquoi nos enquêtés ont souligné encore une fois les effets secondaires sévères parmi les causes d'abandon comme le confirment 21,4% de nos répondants.

Un homme de 36ans nous confirme qu'il a développé une nécrose de la tête fémorale à cause du traitement ARV, aujourd'hui il marche sur les béquilles.

La croyance religieuse a été soulignée par nos enquêtés à 18,6% comme motif de mauvaise adhérence pour certains. Une personne séropositive rencontre plusieurs problèmes tels que : le désespoir pour l'avenir, l'isolement pour certains, la stigmatisation et les effets des médicaments qui ne sont pas moindre ; par conséquent cette personne est obligé à s'abriter à Dieu à travers les religions.

33

L'indiscipline de PVVIH est aussi signalée à 8,6% de nos répondants comme facteur de mauvaise adhésion au traitement antirétroviral. La plupart des hommes séropositifs ont difficultés d'arrêter l'alcool pendant le traitement à vie ; ils préfèrent en prendre en petite quantité à table, par contre les femmes séropositives se trouvent confronter aux problèmes liés à l'arrêt de consommation du tabac à sucer où à croquer.

III.2.5 Expériences alimentaires liées au traitement antirétroviral

Au cours d'entretien mené avec os enquêtés qui sont sous traitement ARV, ils nous ont partagé plusieurs problèmes liés au régime alimentaire conseillé par l'équipe traitant.

Tableau n°8: Répartition des participants selon le nombre des repas

Nombre des repas par

jour

Féminin

Masculin

Total

Pourcentage

3 fois par

jour

0

1

1

1,4

2fois par jour

4

8

12

17,1

1 fois par jour

18

20

38

54,3

Jeûne à maintes

reprises

7

12

19

27,2

TOTAL

29

41

70

100

 

Source: Résultats de notre travail, Juillet 2020

Les aliments pauvres et insuffisants en qualité et en quantité sont mis en cause pour une mauvaise adhérence au traitement, comme le tableau ci-dessus le montre 54,3% des enquêtés ne mangent qu'une seule fois par jour; 27% restent en maintes reprises sans manger. Cette situation est accusée de contraindre une bonne adhésion au traitement ARV. Seulement 17,1% y parviennent deux fois par jour et 1,4% mange trois fois par jour.

34

La plupart des patients sont cultivateurs, soit 80% de nos répondants. Quant à eux trouver de quoi manger, ils doivent se donner aux travaux ardus alors que leur état de santé nécessite un repas équilibré et un repos.

III.2.6. Dépenses occasionnées par le traitement antirétroviral

Après avoir causé avec nos enquêtés sous ARV al'Hopital de KIZIGURO, ils ont évoqué les coûts additionnels au traitement souvent qui gênent voire même entravent l'adhérence et la réussite du traitement antirétroviral.

Tableau n°9 : Présentation des dépenses occasionnelles aux ARV par mois

Dépenses

Féminin

Masculin

Total

Pourcentage

Transports (900-

7000Frw) par mois

5

8

13

18,6

A pied

2

6

8

11,4

Achat des fruits (3000-10000Frw) par mois

2

4

6

8,5

Sans moyen

18

22

40

57,2

Autres régimes exigés par le

médecin (2500-9000)par mois

2

1

3

4,3

TOTAL

29

41

70

100

 

Les patients sous ARV souvent sont obligés de s'acquiter de l'argent soit de transport pour les consultations médicales programmés par le médecin pour le suivi et la réquisition des ARV, soit pour acheter des fruits et autres régimes exigés par le médecin.

35

Dans le tableau IX ci-dessus 8,5% de nos enquêtés utilisent entre 3000 et 10000Frw par mois pour l'achat des fruits afin de redonner la force à leur corps, 18,6% de nos répondants ont affirmés avoir dépensé entre 9000 et 7000Frw pour le transport par mois soit pour l'approvisionnement en médicaments soit pour les consultations médicales, tandis que 57,2% ont déclaré n'avoir pas de moyen pour effectuer des dépenses ; par contre 4,3% affirment que les régimes exigés par le médecin leur coûte facilement entre 2500 et 9000Frw par mois. Les piétons parmi nos enquêtés représentent 11,4%.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand