Etude des facteurs favorisant la mauvaise adherence aux ARV à l'hopital de district de kiziguropar Emmanuel TUYISINGIZE Université des hautes technologies des grands lacs - Licence en santé publique. Option: Gestion des institutions de santé 2019 |
CHAPITRE IV: DISCUSSION ET INTERPRETATIONDES RESULTATSCette partie de discussion des résultats est de grande valeur, puis qu'elle essaie de montrer à quel degré les hypothèses de recherche ont été confirmées ou infirmées ; c'est une occasion aussi de vérifier si les objectifs ont été pleinement atteints. Notre recherche était de vérifier si le régime alimentaire pauvre, insuffisant et les effets secondaires liés aux médicaments pourraient contribuer au non où à une mauvaise adhérence au traitement antirétroviral. Les données suivantes ont confirmé cette hypothèse : Même si la conservation d'appétit est soulignée parmi les motivations à l'adhérence au traitement ; nos enquêtés réclament qu'ils n'ont pas, où trouvent difficilement à manger. Comparant nos résultats à ceux d'une étude menée au Mali sur les caractéristiques socio-économiques des PVV sous ARV en 2003, étude qui a remarqué que le chômage est plus élevé chez les hommes (12%) que chez les femmes (10%), par conséquent leur alimentation est aussi défectueuse. Cette étude a conclue en disant que 55% des PVV ne travaillent pas pour des raisons de manque d'emploi et 41% pour des raisons de santé28. Pour eux, le fait d'avoir l'appétit exagéré décourage les patients à prendre les comprimés voir même l'arrêt du traitement. Nous pouvons signaler aussi que parmi nos enquêtés qui sont sous ARV al'hopital de Kiziguro, 81,5% ne mangent qu'une seule fois ou non par jour et que 57,2% par manque de moyen ne trouvent pas de régime alimentaire prescrit par le médecin. C'est-à-dire les fruits et autres. Nos enquêtés sous ARV al'hopital de Kiziguro ont affirmé que le résultat du 36 traitement antirétroviral est miraculeux mais les effets secondaires qui en découlent découragent les patients sous traitement et les autres en attente sont réticents à débuter les ARV. 28 OMS et ONUSIDA, Rapport sur la Santé et droit de l'homme, Mars 2006. Il existe plusieurs facteurs de non ou de mauvaise adhérence au traitement antirétroviral ; parmi eux nos enquêtés ont ciblé les causes liées aux prestataires des services à savoir la distraction et le mauvais accueil des patients. Nos répondants sous ARV al'Hopital de KIZIGURO 28,5% affirment que la qualité d'accueil est décourageant, et plusieurs témoignages ont été émis sur ce point où tous convergent sur la méfiance, le mépris et la distraction comme éléments caractérisant l'accueil des patients sous ARV al'Hopital de KIZIGURO. Poursuivant nos recherches nous avons eu la chance de rencontrer les cas d'abandon, parmi les causes d'arrêt du traitement, ils ont évoqué entre autre le fait d'être insultés, refoulés et offensés à maintes reprise par le personnel de service ARV al'Hopital de KIZIGURO à cause de malentendus des instructions médicales et ils ont finis par abandonner complètement le traitement. Dans l'entretien que nous avons eu avec les prestataires de ce service, une conseillère nous a confirmé cette assertion dans ces mots : « iyo umurwayi asibye imiti cyangwa cyangwa akica gahunda yahawe na muganga, tumufata nk'umunyabyaha = le non respect du rendez-vous médical ou des instructions en rapport avec les médicaments ; pour nous c'est un péché insupportable ». Une étude menée au Niger et au Madagascar sur l'accessibilité des PVVIH au traitement ARV a trouvé parmi les raisons qui entravent cette accessibilité il y a : l'insuffisance des bureaux de dispensation des médicaments car tous les sites n'avaient qu'un seul endroit où l'on peut se procurer ses ARV, tous les pays connaissent des ruptures de stocks en ARV et le retard de livraison de la part des fournisseurs de médicaments. Egalement, l'insuffisance du personnel affecté dans les services ARV fait l'objet des occasions de consultations médicales ratées par les PVVIH ce qui le conduisent au révolte et l'abandon au traitement29. 37 En conclusion de cette partie, l'organisation du service peut être à l'origine d'abandon du programme ARV par les PVV et pour notre étude ; l'IEC sur l'observance et l'adhérence qui n'est pas systématique chaque fois que les PVV répondent aux rendez- vous de la trithérapie, le temps d'attente long évoqué par 13.1% et le fait de ne pas trouver le médecin chaque fois que les PVV veulent le consulter influent négativement sur l'adhérence des PVV au programme ARV. C'est dans cette optique que notre deuxième hypothèse relatant la qualité d'accueil est confirmée. A la troisième position de notre préoccupation tout au départ de ce travail, nous avons mentionné l'inaccessibilité géographique et économique des services de prise en charge des PVVIH, qui pourrait entraver l'utilisation des services de prévention du VIH. Au cours d'entretien avec nos enquêtés sous ARV al'Hopital de KIZIGURO, nous avons constaté que 18,6% trouvent difficilement des frais de transport pour l'approvisionnement en médicaments ; le reste marche à pied. Comme le dit une femme de 36 ans sous ARV al'Hopital de KIZIGURO, « sinabona amafaranga ya burigihe yokujya kwa muganga. Ngenda n'amaguru nkoresha amasaha hafi 2 ngo ngereyo, gusa biravuna kubera intege nke. Birumvikana harubwo nsiba kubera uko naramutse. Je ne peux pas trouver des frais de transport pour chaque visite médicale, seulement je suis obligé d'y aller à pied. Il me faut quasiment 2 heures d'aller, c'est fatiguant, il m'arrive de rater des rendez-vous à cause de fatigue ». Une infirmière de service ARV al'Hopital de KIZIGURO confirme l'aveu de cette patiente. Elle nous a dit que le problème rencontré dans ce service, est lié au non respect de rendez-vous. La majorité des patients se présentent au service avec un retard de 6 jours par rapport à la date prévue de rendez-vous. Comme justification de retard, ils accusent d'une part manque de frais de transport et d'autre part la fatigue car ils n'ont pas à manger. Elle a signalé qu'il est prévu des visites à domicile pour les cas des retards et des abandons mais le service n'a pas de personnel suffisant chargé de suivi et des visites. Les objectifs ont été atteints pleinement grâces aux techniques documentaires, d'observation, d'entretien, d'échantillonnage et aux méthodes comparative et analytique. 38 Une autre infirmière conseillère de service ARV a abordé dans le même sens en dégageant les autres contraintes qui peuvent gêner le suivi d'adhérence. C'est sur ce qu'elle a signalé le manque de formation sur les outils utilisés dans le suivi médical, psychosocial des patients et des visites à domiciles sous ARV.Dans la mesure de vérification de nos hypothèses, ce constant et ces aveux vérifient la deuxième hypothèse de notre travail. CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS A. CONCLUSION GENERALE Dans ce travail, nous avons traité le sujet intitulé « facteurs favorisant la mauvaise adherence aux ARV : cas al'Hopital de Kiguro ». Pour mieux traiter ce sujet nous avons fixé trois hypothèses suivantes qui ont été vérifiées tout au long de ce travail: V' Les effets secondaires des ARV seraient à la base de mauvaise adherence aux ARV. V' La qualité d'accueil et des conseils au service ARV al'Hopital de Kiziguro serait à V' La base de mauvaise adherence au service d'ARV V' L'inaccessibilité géographique et économique aux services de prise en charge des PVVIH entrave l'utilisation des services de prévention du VIH Les objectifs poursuivis durant notre recherche sont: V' Déterminer les facteurs qui sont à la base de mauvaise adherence aux ARV programme d'ARV vis-à-vis du taux de ces derniers. V' Faire l'Etat de lieu de l'organisation de service V' Déterminer le niveau de la prise en charge psychosociale des PVVIH/SIDA 39 Une des caractéristiques de nos répondants sous ARV al'Hopital de Kiziguro est qu'ils ont fréquenté au moins l'école primaire et majoritairement sont cultivateurs car ils représentent 80% et ceux-ci doivent se donner aux travaux ardus pour trouver quoi manger ; alors que leur état de santé nécessite un repas équilibré et un repos. Durant notre travail, nous avons rencontré les cas de mauvaise adherance, parmi les causes concrètes d'arrêt de frequenter service d'ARV, ils ont évoqué le fait d'être insultés refoulés et offensés à maintes reprise par le personnel de service ARV al'Hopital de Kiziguro à cause de malentendus des instructions médicales et ils ont finis par de mauvaise adherance complètement le service d'ARV. Le problème rencontré par le personnel de service ARV, est lié au non respect de rendez-vous. B. RECOMMANDATIONS A la fin de ce travail, nous émettons certaines recommandations visant à améliorer l'adhésion au service d'ARV,; nous nous adressons au ministère de la santé, al'Hopital de Kiziguro, au personnel de service ARV et aux patients sous traitement antirétriviral.
V' Former spécialement des conseillers en VIH/SIDA pour accompagner des patients adultes et enfants tout au long de leur traitement; V' Affecter infirmier de l'expression rwandaise au service ARV afin de bien mener la prise en charge médicale, psychosociale et le suivi d'adhérence des patients sous ARV car la langue a été signalée comme une barrière; 40 V' Organiser des formations sur des outils utilisés dans le suivi médical, psychosocial et adhérence en faveur du personnel de service ARV afin d'éviter l'abandon au traitement. Recruter un personnel chargé de visite à domicile et de suivi de traitement.
Comme nous l'avons signalé au départ, notre travail n'a pas exploré tous les domaines en rapport avec la prise en charge des patients sous traitement antiretroviral ; c'est dans ce cadre que nous interpellons aux chercheurs ultérieurs d'étudier: V' Le rôle de la communauté dans la prise en charge des PVVIH sous ARV surtout en matière d'adhérence au traitement; V' La contribution de la mutuelle de santé à la prise en charge globale des PVVIH. 41 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1) Ouvrages
2) Rapports et modules deformation
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3) TFC et MEMOIRES
4) Sources électroniques 43
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