PRELUDE
« La mer est tout ! (...) C'est l'immense
désert où l'homme n'est jamais seul, car il sent frémir la
vie à ses côtés. La mer n'est que le véhicule d'une
surnaturelle et prodigieuse existence , · elle n'est que mouvement et
amour , · c'est l'infini vivant (...) ».
Jules VERNES
II
DEDICACE
A vous, Dieu le tout puissant, source de mon intelligence, de mon
savoir ;
A vous mes très chers parents KWIBE ASSANI Diallo et SAFI
KAPAYA, que ce mémoire soit pour vous une consolation pour tout
sacrifice consenti ;
A vous, très chers frère et soeur ASSANI Serge et
AMINA ASSANI pour votre soutien
moral.
RUPHIN ASSANI Carlos
III
REMERCIEMENTS
En préambule à ce mémoire, nous
souhaiterons adresser nos remerciements les plus sincères aux personnes
qui nous ont apporté leur aide et qui ont contribué à
l'élaboration de ce mémoire ainsi qu'à la réussite
de cette formidable année universitaire.
Nous tenons tout d'abord à remercier sincèrement
le Professeur Thomas Furaha Mwagalwa, qui, en tant que Directeur de
mémoire, s'est toujours montré à l'écoute et
très disponible tout au long de la réalisation de ce
mémoire, ainsi que l'assistant Yves Bwami Kabalama pour l'aide et le
temps qu'il a bien voulu nous consacrer et sans lesquels ce mémoire
n'aurait jamais vu le jour.
Nous tenons ensuite à remercier Sakina Assani Denise,
Nathalie Kwibe, Faradja Kwibe Frank, Béatrice Kwibe, Nelly Assani,
Gabriel Assani et Benjamin Assani... recevez l'expression de notre gratitude si
colossale.
A tous les membres de la Chorale des Enfants Kimbanguistes du
Sud-Kivu « CHOREKI ».
Enfin nous adressons nos plus sincères remerciements
à tous nos proches et amis : Christian Citera, Eliya Kilongo, Mufaume
Bange, Katembo Léon, Jeannette Wilondja, Joséphine Mazungi,
Dieudonné Kwabene, qui nous ont toujours soutenu et encouragé au
cours de la réalisation de ce mémoire.
RUPHIN ASSANI Carlos
IV
SIGLES ET ABREVIATIONS
Al. : Alinéa
Art. Article
C.D.I. : Commission du Droit International
C.I.J. : Cour Internationale de Justice
C.L.P.C. : Commission des Limites du Plateau Continental
C.N.U.D.M. : Convention des Nations Unies sur le Droit de la
Mer
Ibid. : Ibidem
Id. : Idem
Op. Cit. : OEuvre déjà citée
R.D.C : République Démocratique du Congo
ZEE : Zone Economique Exclusive
Z.I.C. : Zone d'Intérêt Commun
1
INTRODUCTION
I. PROBLEMATIQUE
« Par son mystère, son parfum d'aventure, la mer
a, de tout temps, suscité curiosité et passion1
». Désormais, « tous les pays sont concernés par la mer
et les richesses qu'elle renferme. Ils ont, en outre, pris conscience, quelle
que soit leur situation géographique, côtiers ou enclavés,
de l'emprise croissante de cet univers sur leur avenir2 ».
Aussi, chaque Etat se découvre-t-il vocation à la mer. Bien qu'il
soit commun à tous les pays, « l'intérêt porté
aux problèmes maritimes ne doit pas être compris comme exprimant
l'intérêt général. C'est, bien au contraire, une
perspective essentiellement nationaliste que les Etats adoptent pour
régler leurs attitudes et définir des normes nouvelles
appelées à régir les mers3 ».
La convention des Nations Unies sur le droit de la mer, «
véritable charte des mers4 », a fixé les
limites nationales des compétences à l'intérieur
desquelles les Etats côtiers exercent leur souveraineté, leurs
droits souverains et leurs juridictions sur les espaces et les ressources
maritimes. « Si les océans constituent un écosystème
intégré, juridiquement cependant ils sont
désintégrés en plusieurs espaces de juridictions
nationales qui rendent aléatoires les notions de propriété
et de droits souverains sur les ressources océaniques5
». Ainsi, à l'unité physique de la mer s'oppose une
diversité de régimes juridiques qui complique,
théoriquement, le processus de délimitation maritime et la nature
juridique des titres sur les ressources de la mer.
Dans le domaine de l'exploitation du pétrole par
exemple, les difficultés apparaissent lorsque deux Etats ont des
prétentions sur le même gisement pétrolier. Se trouve ainsi
posé la question des ressources marines qui chevauchent le plateau
continental ou la zone économique exclusive des 200 milles marins et
dont l'exploitation est sujette à des requêtes portant sur la
détermination de la frontière maritime. Face à une telle
situation, « les Etats concernés mettent en veilleuse la
problématique de la frontière6 ». Dans ce cas,
ils ont le
1L. LUCCHINI, M. VOELCKEL, Les Etats et la mer
: le nationalisme maritime, in « Documentation
française », Paris, 1978, P. 7.
2 M. MERLE, La clôture de l'espace et le
système international, Paris, P.U.F., 1977, P. 36.
3 L. LUCCHINI, M. VOELCKEL, Op. Cit., P.
9.
4 G. LABRECQUE, Les frontières maritimes
internationales : Géopolitique de la délimitation en mer,
Paris, l'Harmattan, P. 20.
5 Y. CISSE, Droit des espaces maritimes et enjeux
africains, Montréal, Wilson et Lafleur, 2001, P. 10.
6 Idem, Op. Cit., P. 11.
2
choix d'exploiter conjointement la ressource en minimisant la
portée de la frontière maritime qui conserve toutefois sa
pertinence étant entendue que « toute action solidaire pour
protéger, conserver et exploiter rationnellement les ressources du
milieu marin et d'échanger les informations scientifiques
nécessaires, suppose résolus au préalable les
problèmes épineux de souveraineté concernant le
tracé des frontières maritimes7 ». Même
dans un contexte régional d'exploitation des ressources, on admet que
« la coopération régionale n'est mieux servie que si les
questions sur les frontières maritimes sont résolues8
». Ceci suppose que le concept de frontière n'a rien perdu de son
intérêt. Au contraire, il est un élément de
sécurité juridique même si les Etats, face à leurs
impératifs économiques et financiers, peuvent décider de
minimiser son sens et sa portée lorsque l'exploitation des ressources
naturelles partagées est en cause. Cependant, « ces ressources
naturelles n'appellent vraiment l'attention de l'internationaliste que lorsque
leur unicité physique ne correspond pas à une unité
politique eu égard aux reflexes nationalistes qui prennent souvent le
dessus sur la coopération en matière d'exploitation des
ressources de la mer9 ».
Une solution possible à la résolution des
juridictions conflictuelles sur les espaces et les ressources maritimes est la
coopération entre les Etats impliqués. Le problème de la
délimitation des espaces maritimes entre Etats voisins n'échappe
pas à cet impératif de coopération. Ainsi, « qu'il
soit question de l'exploitation des ressources biologiques et minérales,
de la protection des espaces contre la pollution, de la mise en oeuvre des
services maritimes tels que la recherche scientifique marine et le transfert
des techniques, il y a l'obligation de coopérer dans un cadre
bilatéral, régional, sous-régional et même
international10 ».
C'est sur ce fondement que la République
Démocratique du Congo et la République d'Angola, Etats partie
à la convention des Nations Unies sur le droit de la mer, ont conclu en
date du 30 juillet 2007, l'accord sur l'exploration et la production des
hydrocarbures dans une zone maritime d'intérêt commun, «
dans une entente plutôt conservatoire des droits de deux Etats en attente
d'un accord définitif portant sur la délimitation de leurs
frontières
7 M. BENNOUNA, La délimitation des
espaces maritimes en Méditerrané, In « Mélange
de la mémoire de Jean Carroz : le droit de la mer », Rome,
Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture, 1987, P.
15.
8 E. FRANCKX, Maritime boundaries and regional
cooperation, Londres, International journal of Estuarine and Coastal Law,
1990, P. 215.
9 P. M., DUPUY, Les ressources naturelles
partagées et ressources de l'humanité, In « Annuaire de
l'AAA : coopération scientifique et technique internationale »,
Vol. 54, La Haye, Martinus Nijhoff Publishers, 1984, P. 201.
10 P. WEIL, Perspectives du droit de la
délimitation maritime, Paris, Pedone, 1988, P. 200.
3
maritimes11 ». Cependant,
l'objectif de cette recherche est d'analyser la teneur substantielle de
l'accord du 30 juillet 2007. Dans ce cas précis, nous
souhaitons apprécier le sort de cet instrument juridique
bilatéral si jamais les deux Etats parviennent à délimiter
leurs frontières et que la zone maritime dite d'intérêt
commun qu'ils ont identifié sur leur plateau continental soit
située dans les couloirs maritimes de l'un ou l'autre Etat, étant
entendu que l'article 77 paragraphe 3 de la convention des Nations Unies sur le
droit de la mer prévoit que « les droits de l'Etat côtier
sur le plateau continental sont indépendants de toute occupation
effective ou fictive, aussi bien que de toute proclamation
expresse12». Ainsi, pour nous permettre de réaliser
cet objectif, cette étude est axée sur deux questions :
1. Quels sont les droits et les obligations qui incombent aux
Etats côtiers quant à la gestion des ressources marines communes,
notamment les hydrocarbures?
2. L'accord de gestion conjointe des hydrocarbures ne
procède pas à la délimitation maritime et n'est qu'un
arrangement provisoire dit d'administration conjointe entre la RDC et l'Angola.
Quid de l'effectivité de l'accord en cas d'une éventuelle
délimitation maritime qui situerait ladite zone dans le corridor
maritime de l'un ou l'autre Etat ?
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