WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Effets du changement climatique sur la dynamique des prix des produits agricoles en République du Congo


par Daniel BITEMO
Université Marien Ngouabi - Master 2 2022
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2- Revues empiriques

Nombreux sont les travaux empiriques qui ont abordé la relation entre les changements climatiques et la variabilité des prix des produits alimentaires. Cependant, ceux qui nous semblent les plus pertinents, pour la conduite de ce travail, seront tour à tour développés dans cette section.

Tout d'abord, Bisimwa et al. (2020) étudient le Changement Climatique et Production Agricole au Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo dans la période de 2010-2015. En utilisant la méthode de la régression linéaire multiple, ils démontrent que le changement climatique a des impacts négatifs et significatifs sur la production agricole ainsi que l'augmentation des prix des produits agricoles au Sud-Kivu. En effet, la température, les précipitations et la lumière influencent les rendements des cultures par leurs effets sur la croissance du plant et sur le processus physiologique liés à la formation du grain. Il existe un lien très étroit entre la température et les précipitations, car l'augmentation de la température accroit l'évaporation.

S'inscrivant dans la même optique, Da Silva (2009) réalise une étude sur l'impact économique des changements climatiques sur l'agriculture canadienne dans la période de 1971-2000. A partir du modèle à effets fixes élaboré par Deschênes et Greenstone (2007), en adaptant une formulation économétrique en données de panel, il parvient à estimer l'impact des changements climatiques sur l'agriculture canadienne. Les variables étudiées sont: Les précipitations, la température et la production agricole. Les résultats de l'estimation du modèle présentent un impact fortement négatif pour l'agriculture canadienne entre 51,2% et 29,5%.

Pour sa part, Mimose (2015) se propose d'analyser l'impact du changement climatique sur la sécurité alimentaire dans 43 pays d'Afrique subsaharienne de la période de 1960-2012. En utilisant les données issues des bases BADC, FAO stat et WDI pour l'estimation d'un modèle VAR sur données de panels, l'échantillon est reparti suivant 3 zones agro-climatiques, plus explicitement la zone équatoriale, la zone sahélienne et la zone semi-aride. Les variables utilisées sont : les précipitations, la température, PIB par habitant ($ US) et la Production Alimentaire Moyenne (tonnes). Les résultats montrent que les fortes variations du volume des précipitations affectent négativement la production agricole ainsi que les prix des produits agricoles et la sécurité alimentaire des pays de la zone équatoriale, à fortes précipitations mais aussi ceux de la zone sahélienne à températures élevées.

Aussi, Gouataine (2017) étudie l'influence des variabilités pluviométriques sur la variation des prix des produits agricoles dans le mayo-kebbi, dans la période de 1997 à 2010. La méthodologie a essentiellement consisté d'une part à analyser le comportement de la pluie par les anomalies centrées-réduites interannuelles, les rendements et les prix, et d'autre part, la corrélation entre la pluie et les prix de certaines denrées. Il ressort de ces analyses que la pluie varie effectivement dans le temps et que cette situation contribue pour beaucoup dans la variation des prix. Les prix des produits agricoles ont augmenté de 1997 à 2010 de 20% et 16% essentiellement pour le maïs et le riz.

Ainsi queZouabi (2012) analyse, dans le cas de la Tunisie, l'impact de la précipitation et de la température sur la croissance économique via l'agriculture. Partant d'une modélisation VAR appliquée à une fonction de production de type Cobb-Douglas, cet auteur est parvenu aux résultats qui attestent que, dans le court terme, les variables précipitation et température sont statistiquement non significatives, contrairement à long terme où ces variables sont statistiquement significatives. Plus précisément, l'auteur montre qu'en Tunisie et à long terme, la précipitation a un effet positif sur le PIB via l'agriculture, ce qui signifie que la hausse de la précipitation est de nature à favoriser la croissance économique. Au contraire, la température a un effet direct négatif, car toute hausse de la température est de nature à freiner la croissance agricole et la croissance économique en Tunisie.

Adams et al. (1998) analysant les effets économiques du changement climatique sur l'agriculture américaine, à l'aide des modèles climatiques GISS et UKMO, montrent qu'une augmentation des températures de 5°C, jumelée à une invariation des précipitations et à un niveau de CO2 égale à 530 ppm, entraine une hausse des prix des produits agricoles de 15% aux USA. En revanche, pour un même niveau de CO2, Ces auteurs trouvent qu'un accroissement des températures de 2,5°C, couplé à une élévation des précipitations de 7% jumelée induit une contraction des prix de 19%.

Chang (2002) met en évidence l'impact potentiel du changement climatique sur l'agriculture du Taiwan. Il analyse l'effet du climat sur l'agriculture, en s'appuyant sur le modèle climatique GISS, il montre que, dans le cas d'une étude portant sur 60 produits du règne végétal à Taiwan, les variations des températures et des précipitations impactent significativement les rendements agricoles.

Aussi, Sultan et al. (2013) évaluent des impacts du changement climatique sur les rendements de sorgho et de mil dans les savanes soudaniennes et sahéliennes d'Afrique de l'Ouest.

Les auteurs réalisent un ensemble de simulations du modèle SARRA-H pour plusieurs variétés de mil et de sorgho sur un jeu de 35 stations météorologiques couvrant 9 pays en Afrique de l'Ouest sur la période 1971-1990. Des résultats auxquels ils sont parvenus montrent que les précipitations et les températures ont un effet significatif sur les prix des produits alimentaires ainsi qu'au rendement des cultures.

Bedoum et al. (2013), dans leur article, étudient l'existence de variabilité climatique et ruptures dans les séries des précipitations en république du Tchad, dans la période de 1994-2008. En utilisant plusieurs méthodes (indices centrés réduits SPI, test de Pettit, méthode bayésienne de Lee et Heghinian), ils démontrent qu'il y a une baisse très significative des précipitations annuelles comprises entre 2 et 37%. Ce qui est relativement très élevé par rapport aux études du même type menées en Afrique de l'Ouest et en Afrique Centrale (environ 7%).

Badolo (2013) analyse les causes de la flambée des prix agricoles, au cours de ces dernières années, et tente d'évaluer l'influence en termes d'élasticités des facteurs à l'origine de cette hausse à partir d'un modèle économétrique sur séries temporelles dans les pays en développement. Et en utilisant les données trimestrielles couvrant la période 2006-2008, il montre que la variabilité climatique réduit les disponibilités alimentaires pour la consommation humaine et augmente la proportion des sous-alimentés dans les pays en développement. L'effet négatif de la variabilité climatique sur la sécurité alimentaire est plus élevé dans les pays en conflit et les pays vulnérables aux chocs de prix alimentaires. Il est aussi plus élevé dans les pays africains.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote