Graphique 2 :
Évolution de la température et de la valeur ajoutée
agricole (en % du PIB) au Congo de 1986 à 2020
![](Effets-du-changement-climatique-sur-la-dynamique-des-prix-des-produits-agricoles-en-Republique-du-C3.png)
Source : auteur à partir
des données de l'ANAC et de la Banque Mondiale
Le graphique 2 montre une tendance à la hausse des
températures et une baisse de la valeur ajoutée agricole. La
confrontation observée sur l'évolution des températures et
sur la valeur ajoutée agricole tend à confirmer une relation de
causalité entre ces deux variables. Ainsi, les plus faibles
températures ont été observées en 1986, 1992 et
1996 (soit 24,6), pour connaitre un pic historique en 2016 (soit 27,70
C°), et depuis 2017 elles n'ont plus été en dessous des 25
C°. Tandis que la valeur ajoutée agricole, après un pic en
1988, a fortement baissé jusqu'à atteindre le niveau de 2,5 % en
2020.
Graphique 3:
Évolution de l'indice de prix et la valeur ajoutée agricole (en %
du PIB) au Congo de 1986 à 2020.
![](Effets-du-changement-climatique-sur-la-dynamique-des-prix-des-produits-agricoles-en-Republique-du-C4.png)
Source : auteur à partir des données de
l'Institut National de la Statistique (Congo) et la Banque Mondiale
Le graphique 3 retrace les évolutions de l'indice des
prix des produits agricoles et de la valeur ajoutée agricole sur la
période 1986-2020. Ces deux variables évoluent en sens
opposé. En effet, Dans les années 1990, la baisse de la
production agricole s'est accompagnée d'une baisse des prix
alimentaires.
On constate également, sur la période 2000-2020,
une flambée des prix des produits agricoles, causée par la baisse
de la production agricole. Ces mouvements opposés de la valeur
ajoutée agricole et des prix alimentaires sont observés sur toute
la période (voir graphique 3). Le graphique3 montre la flambée
des prix alimentaires sur la période 2014-2020, laquelle a
coïncidé avec une baisse de la production agricole. Ces
évolutions révèlent que le faible niveau de production
agricole soit un facteur explicatif de la hausse des prix produits agricoles ,
au cours de ces dernières années.
La baisse du niveau global de production est liée aux
effets des variabilités climatiques et particulièrement
pluviométriques avec comme conséquences, les inondations ou les
déficits pluviométriques et les perturbations du calendrier
agricole. Il existe une corrélation moyenne entre la pluie et les prix
des produits agricoles. Ce qui suppose que la variation de la pluie joue un
rôle très déterminant dans la variation du prix des
produits agricoles. Une mauvaise pluviométrie engendre une hausse des
prix, car la production globale et le rendement sont faibles. Cette même
situation est observée en cas d'excédent pluviométrique
occasionnant des inondations catastrophiques. Acacha et Vissin (2015) sont
arrivés à la conclusion selon laquelle le changement climatique
joue pour beaucoup dans la variation des prix des produit agricoles. En se
basant sur le maïs, ils ont conclu que les perturbations
pluviométriques (excédent et baisse de pluie) agissent
négativement sur les cultures et entraine la hausse des prix. C'est ce
même constat qui est fait en République du Congo.
I- REVUE DE LA
LITTÉRATURE ET CADRE CONCEPTUEL
1. CADRE CONCEPTUEL
a) changement climatique
Les changements climatiques sont une modification des
précipitations et une augmentation prononcée des
températures au cours du temps. Cette dernière définition
ne prend en compte que deux paramètres du climat : les
précipitations et la température.
b) Variabilité climatique
L'expression « variabilité climatique » a
été définie par plusieurs auteurs dont Boko (1988),
cité par Beltrando (1995) et Brou (2005). Elle fait pressentir la
mobilité ou la variation du schéma climatique moyen et d'autres
statistiques (écarts standards, normales, phénomènes
extrêmes, etc.) du climat à toutes les échelles temporelles
et spatiales au-delà des phénomènes climatiques
individuels.
c) Types d'agriculture
Dupriez (2007), cité par Issa (2012), a clarifié
synthétiquement la terminologie des types d'agriculture suivants :
o l'agriculture de subsistance est celle qui vise à
satisfaire exclusivement les besoins familiaux ;
o l'agriculture de rente ou commerciale est celle qui fournit
les produits commerciaux sur les marchés ;
o l'agriculture d'exportation est une agriculture de rente
dont les produits sont vendus principalement à l'étranger ;
o l'agriculture traditionnelle est celle qui se fonde sur les
coutumes ancestrales et les pratiques endogènes ;
o l'agriculture moderne est celle qui, dégagée
des traditions agricoles, utilise toute une gamme de facteurs de production
issus de la recherche scientifique, de l'industrie et du commerce ;
o l'agriculture pluviale est l'ensemble des pratiques
agricoles nécessitant des précipitations. Ses performances
dépendent, en grande partie, de la régularité et de la
bonne répartition des précipitations dans le temps et dans
l'espace.
o l'agriculture de décrue est particulièrement
pratiquée dans les bassins versants, des vallées alluvionnaires,
les bas-fonds, le long des berges.
d) Impact
L'impact est défini comme, « toute modification
quantitative, qualitative et fonctionnelle, positive ou négative, subie
par tout ou partie d'un système (cible) à la suite d'un choc ou
stress externe (d'origine anthropique, artificielle ou naturelle), et dont la
magnitude dépend de la valeur et de la vulnérabilité du
système cible » (GIEC, 2001).
e) Prix
Barrere (2002), les prix peuvent être définis
comme des modes d'ajustement de grandeurs économiques telles que l'offre
et la demande, la production et la consommation.
2. REVUE DE LA LITTÉRATURE
L'évaluation de l'effet du changement climatique sur la
dynamique des prix des produits agricoles a fait l'objet de plusieurs
études dans la littérature économique. Les travaux
effectués dans ce sens nous permettent de présenter, dans un
premier temps, une revue théorique et dans un second temps, la revue
empirique.
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