2.2. Revue des études
antérieures
Nous ne prétendons pas être le premier à
pouvoir mener une étude sur la prédiction scolaire. Bon nombre
d'études ont été faites avec un vif intérêt
tant sur l'échiquier international que national. Celles
sélectionnées pour cette étude ont chacune relevé
et démontré significativement selon les milieux de recherche, les
variables expliquant la valeur prédictive de certaines épreuves
et résultats scolaires.
Beauchemin et Lemire (1994) ont mené une recherche
longitudinale de 1983 à 1987, portant sur la valeur prédictive
d'un instrument sur l'abandon scolaire.
Cette étude avait pour objet d'évaluer la valeur
prédictive des énoncés et des dimensions du
questionnaire, « l'école, ça
m'intéresse ? ». Conçu par le ministre de
l'éducation du Québec en 1983. C'est une étude
effectuée auprès des élèves de quatre écoles
secondaires de la langue française du moyen nord de cette province.
L'analyse des résultats témoigne en faveur de
l'utilité de l'instrument. Cependant, il convient de noter seulement 54%
des énoncés du questionnaire utilisé dans sa forme
originale sont associés de façon significative au
décrochage scolaire. L'article analysait la valeur prédictive de
divers énoncés de la question.
Les données recueillies indiquent que l'instrument
utilisé dans sa forme originale a une valeur prédictive globale
de 74%, avec un taux de réussite très élevé pour le
cas de poursuite des études (88%), mais avec un taux très faible
pour le cas d'abandon scolaire (26%). En plus de proposer un seuil critique de
dépistage adapté aux élèves franco ontariens, les
auteurs présentent différentes utilisations possibles de
l'instrument et cela, en fonction des résultats enregistrés dans
l'application des diverses analyses statistiques.
Ces nouvelles utilisations permettent d'accroître
l'efficacité du questionnaire en prédisant mieux (jusqu'à
80%) les cas d'élèves qui abandonnent leurs études (75%)
et de ceux qui les poursuivent (81%).
Claeys cité par Mpinda (1999 ,pg 56) calcula la
corrélation entre les résultats obtenus par les étudiants
aux épreuves d'orientation et ceux obtenus aux examens partiels. Il
obtint le coefficient r = .78. Il conclut qu'il y avait une productivité
et une validité évidente de l'épreuve de maturité
en 1966.
Claeys atteste l'existence d'une corrélation entre les
résultats des épreuves d'orientation et ceux des examens partiels
académiques.
En 1967, Delvaux et Brunel cités par Aumba (2007, pg 7)
ont mené une étude ayant pour
objet :« l'orientation à l'entrée des
universités, service d'orientation ». Ils se sont mis
à calculer la corrélation existant entre les épreuves
d'orientation et les examens de fin d'année. Ces deux auteurs arrivent
à la conclusion selon laquelle l'épreuve d'orientation vaut la
peine pour sa mise en application, car elle a une valeur prédictive sur
la réussite à l'université. Donc ils affirment la
corrélation entre les épreuves d'orientation et les examens de
fin d'année.
Minon (1989) cité par Dupont et Assandon (1994), dans
une étude particulièrement fouillée, a calculé les
taux annuels et pluriannuels de réussite dans 22 filières
d'études proposées par les universités francophones de
Belgique.
Cette étude dénonce le pessimisme excessif
souvent entretenu autour de la réussite à l'université.
Elle indique une relative stabilité des taux annuels
globaux de réussite entre 1978 à 1983 ; à partir de
1985, on observe une remontée plaçant les taux atteints en 1987
plus haut que chacune des neuf années précédentes.
Le résultat de cette étude montre que les taux
de réussite les plus élevés pour la même
année concernent notamment les orientations histoire (.79), psychologie
et sciences de l'éducation (.75), sciences appliquées (.73) et
les diverses sciences sociales (.72).
Une étude de l'université de Mons Hainaut
(Belgique, 1993) a été effectuée sur des cohortes
d'étudiants non traditionnels inscrits dans la faculté des
sciences psychopédagogiques entre 1960 et 1990 ; 555
étudiants ayant abandonnés leurs études durant ces dix
années ont été contactés.
L'analyse des réponses réalisée par
l'analyse factorielle des correspondances, a permis de préciser un
ensemble d'indicateurs prédictifs d'un décrochage.
Que cela concerne les étudiants traditionnels ou non,
les études se focalisent sur les aspects économiques liés
à l'abandon divergent : il semble même que quand ils sont
évoqués de manière prioritaire, c'est pour marquer la
raison fondamentale de la démission académique.
Au regard de l'ensemble des indicateurs examinés et
des paradigmes envisagés, il nous parait qu'il existerait un
dénominateur que l'on retrouve dans les approches
systématiques : la difficulté d'évoluer et de
s'auto-organiser (Dupont et Ossandon, 1994).
D'autres études ont été menées en
RD Congo portant sur la prédiction.
Yamba-Yamba (1995), a effectué une étude
intitulée « recherche de la relation linéaire entre
les résultats d'examens scolaires 1ère,
2ème et 3ème et les résultats du
jury de classe terminale (cas des ITM Mont Amba, COMIZA et
OMIZA) » dont l'objectif fut de chercher à connaître,
par le calcul, la corrélation entre les résultats scolaires et
ceux du jury final des ITM.
Après analyse des résultats, l'étude
montre que :
- Il n'existe pas de corrélation ou des rapports entre
les résultats scolaires et les résultats du jury final dans les
ITM ;
- Pour l'ensemble des questions posées, plus de 30% ne
répondent pas aux critères de leur composition.
Dans le cadre d'un travail de fin de cycle de graduat à
l'ISTM Kinshasa, Aumba (2000) a réalisé une étude
intitulée : «Etude de la relation entre le
résultat au concours d'admission et rendement scolaire en
première année A2 à l'institut Technique
Médicale Croix-Rouge/Kinshasa, de 1997 - 1998, 1998-1999,
1999-2000 ». L'objectif de son étude fut d'établir
le rapport qui existe entre les résultats du test d'admission et le
rendement scolaire en première année A2.
Au terme des résultats l'étude a constaté
que pour :
- L'année scolaire 1997-1998, le t calculé
égale 5,90 ; supérieur au t tabulé de 2,052 au seuil
de signification de 5% avec un degré de liberté de 27.
L'hypothèse selon laquelle il n'existe aucune différence entre
les résultats du concours d'admission et ceux de l'examen de fin
d'année, est rejetée.
- L'année scolaire 1998-1999, le t calculé
égale 0,83 ; t tabulé 2,056 au seuil de signification de 5%
avec un degré de liberté de 26. Il n'existe pas une
différence entre les résultats au concours d'admission et ceux de
l'examen de fin d'année.
- L'année scolaire 1999-2000, le t calculé
égale 10,31 ; t tabulé 2,014 - 2,008 au seuil de
signification de 5% avec un degré de liberté de 48.
L'hypothèse alternative selon laquelle il y a différence
significative entre les résultats du concours d'admission et ceux de
l'examen de fin d'année est acceptée.
Kakule (2001) a étudié « la
relation entre les résultats des examens de passage et ceux des
épreuves de fin d'études en santé communautaire dans les
ITM de la ville de Kinshasa ». Son étude a eu pour objet,
l'analyse de la relation qui existe entre les résultats obtenus lors des
examens de passage et ceux de fin d'études en santé
communautaire, spécialement pour les élèves des ITM de la
ville de Kinshasa. A la fin de son étude, il a abouti aux
résultats suivants :
- ITM Kintambo : 0,11
- ITM Mont Amba : 0,196
- ITM CEAC : 0,325
Le constat est que, t0 est inférieur au t
tabulé qui est de 1,7709 ; il existe une relation entre les
résultats des examens de passage et ceux des épreuves de fin
d'études.
Une étude intitulée « Evaluation
des résultats du concours d'admission organisé à l'ISTM de
Nyankunde, édition 2005 -2006 » a été
menée par MATESO (2008) dont l'objectif était de rechercher
l'existence de lien entre les résultats de concours d'admission et ceux
de l'examen. Ce procédé a été appuyé par
l'usage du plan pré expérimental qui a rendu cette recherche plus
féconde.
Après l'analyse des données, il a obtenu les
résultats suivants :
- Les résultats des candidats au concours d'admission
est un indicateur peu pertinent pour prédire les résultats des
étudiants à la fin de première année de
graduat ;
- La section de provenance des candidats a un impact moindre
sur les résultats des étudiants à la fin de la
première année de graduat ;
- Le concours d'admission, élaboré et
administré aux étudiants de l'ISTM de Nyankunde, n'obéit
pas pleinement aux critères de fidélité, de
difficulté et de discrimination des items.
Par rapport à toutes ces études, la nôtre
traite de la valeur prédictive de la note obtenue par l'étudiant
au secondaire sur son rendement en premier graduat à l'ISTM Kikwit.
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