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Valeur prédictive de la note obtenue par l'étudiant au secondaire sur son rendement en premier graduat


par Jean Macaire MUSITU UKONDALEMBA
Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kikwit - ISTM Kikwit (RD Congo) - Licence en Enseignement et Administration en Soins Infirmiers (E.A.S.I.) 2013
  

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2.1.2. La note scolaire

Dans notre système scolaire, tout travail est sanctionné des notes des appréciations, un bulletin, un pourcentage, une place.

Le Dictionnaire Universel (1995) définit la note scolaire comme étant une appréciation concernant le travail d'un élève généralement exprimée par un chiffre ou une lettre.

Personne ne peut dénier à la note un certain nombre de fonctions positives. Elle renseigne l'élève sur la qualité de son travail. Par là même, elle lui permet de se situer par rapport à ses camarades et d'apprécier également l'effort qu'il devrait fournir pour modifier sa position relative. Les notes scolaires renseignent les parents sur les capacités et les résultats de leur enfant. La connaissance des capacités scolaires d'un élève est utile également pour son orientation professionnelle.

Cependant, les notes scolaires présentent également des inconvénients et des insuffisances : la subjectivité de l'appréciation d'un enseignant est inévitable et conduit à des injustices flagrantes.

La multiplicité des aspects du comportement de l'élève que l'enseignant fait intervenir dans son évaluation est effarante : cette ambiguïté rend toute interprétation incertaine et met en cause toutes les décisions que l'on peut prendre sur cette base (Cardinet, 1986).

a) Aspect prédictif de la note scolaire

Chacun sait combien les notations scolaires peuvent être fluctuantes, non seulement entre examinateurs différents mais chez le même examinateur à des moments différents. En dépit du fait que la large majorité des professeurs ont le souci de l'équité, on enregistre des variations telles qu'on a pu dire que le hasard seul décide de l'admission ou du rejet de 15 à 20% des candidats. (Bastin, 1966, Pg 15).

Dans une épreuve de baccalauréat français, Laugier et Weinberg cités par Bastin, (1966) ont recherché sur 100 copies tirées au hasard (total : 20 points), les écarts entre cinq correcteurs, pris deux à deux.

En composition française, l'écart le plus fréquent de 6 à 7 points et l'écart maximum de treize points. En mathématique où la matière semble prêter à plus d'uniformisation, ils sont encore de deux, quatre et douze.

A la lecture de tels résultats, confirmés par d'autres enquêtes, en France et ailleurs, nous comprenons que Pieron cité par Bastin (1966) ait pu dire que « pour prédire la note d'un candidat, il vaut mieux connaître son examinateur que lui-même ».

On sait que les pratiques pédagogiques des enseignants en matières des notations scolaires ne sont pas sans incidence sur l'acquisition du savoir ; Isambert - Jamati (1990), l'a notamment prouvé quand elle compare les résultats d'élèves préparant le baccalauréat et soumis à quatre types de pédagogie : pédagogie libertaire, moderniste, classique et critique.

On peut même, comme en Suède, utiliser les tests de connaissance pour améliorer la notation des enseignants. On indique à chaque maître, sur la base des résultats aux tests de ses élèves, distribution des notes qu'il doit donner. On lui donne ainsi le point de référence qui lui manque par rapport à la population générale des élèves.

Par contre, Cardinet (1986) pense qu'il reste à l'enseignant à opérer le classement relatif des élèves à l'intérieur de la classe. Ses contacts journaliers avec ses élèves lui donnent une base d'observation plus large pour effectuer ces comparaisons que celle que pourrait faire un observateur extérieur examinant les mêmes élèves.

En dépit des bonnes intentions des enseignants, la note transmet essentiellement une information sur le classement relatif des élèves ; elle désigne les bons et les mauvais. Elle s'inscrit dans le contexte de compétition, non seulement sportive mais vitale, puisque la sélection à l'entrée des études longues décide de la façon quasi définitive de la carrière de l'enfant. Son appartenance aux classes dirigeantes ou dirigées en découle, avec tous les privilèges ou toutes les frustrations qui les accompagnent.

Toutefois, un pronostic n'est jamais absolu et on peut seulement dire que les élèves situés dans le haut de la distribution des résultats ont plus de chance de la réussite que ceux qui se situent à l'autre extrême.

Selon Cardinet (1986), la note obtenue à l'examen de baccalauréat n'implique pas d'aptitudes intellectuelles spéciales : on peut avoir mis des années à atteindre ce niveau d'apprentissage. Le fait de l'avoir obtenue ne nous informe pas sur le temps qui sera nécessaire pour terminer l'apprentissage suivant qui est fonctions des capacités de l'élève si l'on veut prédire la réussite aux études universitaires.

Binet et Simon cités par Bastin (1966) disent qu'un test passé à douze ans, permet d'établir, avec prudence, un pronostic d'évolution valable pour deux ou trois ans, selon le rythme évolutif de l'enfant, mais il ne permet, en aucun cas, d'établir un pronostic valable pour toutes les études secondaires, à fortiori pour les études supérieures ou universitaires comme d'aucuns le voudraient.

Il est apparu, selon Bastin (1966) qu'il est nécessaire de procéder à un nouveau testage en fin de 4ème humanités (nouvelle bifurcation dans les écoles belges) pour une évaluation des chances de réussite dans le deuxième cycle de l'enseignement secondaire, et en fin de première pour un pronostic dans les études supérieures.

De tout ce qui est dit, nous comprenons que, pour revêtir la valeur prédictive, la note scolaire dépend du type d'évaluation.

b) L'évaluation

Le Robert (2005) définit l'évaluation comme le fait de porter un jugement sur la valeur, le prix de quelque chose ou de quelqu'un.

L'évaluation a comme synonymes : mesure, estimation, calcul, appréciation, etc.

C'est une « mesure de degré de conformité à une norme, d'une part, du degré d'atteinte des objectifs », d'autre part. (Houssage, 1994, Pg 235).

En nous référant aux différents rôles d'évaluation, nous distinguons trois types d'évaluation de connaissances : prédictive, formative et sommative. (Cardinet, (1986).

L'évaluation prédictive cherche à déterminer les capacités ou les potentialités de l'apprenant. Elle poursuit généralement un but de pronostic, c'est-à-dire prévoir le succès à venir ; orienter l'élève dans le choix des apprentissages futurs. (Exemple : le concours d'admission, examens d'orientation, examens sélectifs).

Dans cette fonction d'orientation, l'évaluation porte davantage sur les caractéristiques globales de l'élève (aptitudes intellectuelles, traits de personnalité, direction d'intérêt, etc.) que ce n'est pas le cas pour la fonction de régulation.

La formation d'orientation est plus délicate à remplir car elle informe l'élève sur le coût en formation que représenteraient pour lui les diverses voies professionnelles qui lui sont offertes.

L'évaluation formative, selon Katako (2013), intervient au cours de l'apprentissage pour établir la connaissance d'un objectif précis d'un enseignement donné, c'est-à-dire, le maître, après avoir enseigné, doit évaluer pour s'assurer que ce qui a été appris est maîtrisé.

Sa fonction est celle de régulation du processus d'apprentissage, celle de suggérer la démarche éducative susceptibles d'aider l'élève, d'ajuster l'enseignement en fonction des lacunes rencontrées.

L'évaluation formative cherche à connaître les paramètres qui ont, soit favorisé, soit défavorisé le progrès dans les domaines cognitifs, en vue d'atteindre les objectifs fixés.

Entrent dans ce rang, les exercices d'application orale ou écrite, les interrogations, etc.

Enfin, vient l'évaluation sommative qui cherche à établir, à la suite d'une période d'enseignement, les capacités globales des élèves.

Elle met en évidence le degré de connaissance ou de compréhension. Elle a pour finalité la certification d'un titre scolaire.

L'évaluation sommative contrôle les matières passées. Tels sont les examens d'Etat, le test national de fin d'études primaires (TENAFEP), le jury central pour les écoles infirmières (ITM/IEM).

Selon Cardinet (1986, Pg 156), « l'évaluation sommative / examen bilan actuel est fait pour obliger les élèves à apprendre. Elle n'est pas construite pour sélectionner les plus capables à apprendre. Et d'ajouter, en aucun cas une évaluation peut remplir deux fonctions à la fois, moins encore trois.

Il nous semble important de présenter, en passant le système d'évaluation en vigueur à la Section Sciences Infirmières de l'ISTM-Kikwit.

Deux sessions d'examens sont prévues (juillet et septembre). En cas d'échec lors de la session de juillet, l'étudiant peut subir la session de septembre avec formalité administrative : l'enrôlement à la session.

La session de juillet se déroule en 2 phases. La première phase est constituée par les épreuves écrites portant sur les cours magistraux. La deuxième phase est composée de travaux pratiques (pratique professionnelle) avec quelques questions orales.

Cette session est clôturée par une délibération suite à laquelle seront déclarés admissibles tous les étudiants qui auront obtenu une moyenne au moins égale à 10/20 à chaque branche examinée, et viennent (soit ceux qui ont obtenu 50 - 54,9% avec un échec léger : 8 - 9/20 ; ceux qui obtiennent 55 - 59,9 avec deux échecs légers ; de 60 - 69,9%, 3 échecs légers et ceux de 70% et plus quels que soient le nombre d'échecs).

Les étudiants qui n'auraient pas satisfait à l'un de ces critères de délibération sont déclarés ajournés. Alors ces derniers et les absents à la première session, s'ils n'abandonnent pas, reprennent les examens de la deuxième session pour les branches (cours magistraux et/ou pratique professionnelle) dans lesquelles ils ont obtenu moins de 10/20.

Cette session aussi se termine par la délibération avec les mêmes critères. Les ajournés de cette session sont tenus, au redoublement selon qu'il s'agit d'une première année académique ou au changement de la filière si c'est la deuxième année académique dans la même promotion.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein