2.1.2. La note scolaire
Dans notre système scolaire, tout travail est
sanctionné des notes des appréciations, un bulletin, un
pourcentage, une place.
Le Dictionnaire Universel (1995) définit la note
scolaire comme étant une appréciation concernant le travail d'un
élève généralement exprimée par un chiffre
ou une lettre.
Personne ne peut dénier à la note un certain
nombre de fonctions positives. Elle renseigne l'élève sur la
qualité de son travail. Par là même, elle lui permet de se
situer par rapport à ses camarades et d'apprécier
également l'effort qu'il devrait fournir pour modifier sa position
relative. Les notes scolaires renseignent les parents sur les capacités
et les résultats de leur enfant. La connaissance des capacités
scolaires d'un élève est utile également pour son
orientation professionnelle.
Cependant, les notes scolaires présentent
également des inconvénients et des insuffisances : la
subjectivité de l'appréciation d'un enseignant est
inévitable et conduit à des injustices flagrantes.
La multiplicité des aspects du comportement de
l'élève que l'enseignant fait intervenir dans son
évaluation est effarante : cette ambiguïté rend toute
interprétation incertaine et met en cause toutes les décisions
que l'on peut prendre sur cette base (Cardinet, 1986).
a) Aspect prédictif de la note scolaire
Chacun sait combien les notations scolaires peuvent être
fluctuantes, non seulement entre examinateurs différents mais chez le
même examinateur à des moments différents. En dépit
du fait que la large majorité des professeurs ont le souci de
l'équité, on enregistre des variations telles qu'on a pu dire que
le hasard seul décide de l'admission ou du rejet de 15 à 20% des
candidats. (Bastin, 1966, Pg 15).
Dans une épreuve de baccalauréat
français, Laugier et Weinberg cités par Bastin, (1966) ont
recherché sur 100 copies tirées au hasard (total : 20
points), les écarts entre cinq correcteurs, pris deux à deux.
En composition française, l'écart le plus
fréquent de 6 à 7 points et l'écart maximum de treize
points. En mathématique où la matière semble prêter
à plus d'uniformisation, ils sont encore de deux, quatre et douze.
A la lecture de tels résultats, confirmés par
d'autres enquêtes, en France et ailleurs, nous comprenons que Pieron
cité par Bastin (1966) ait pu dire que « pour prédire
la note d'un candidat, il vaut mieux connaître son examinateur que
lui-même ».
On sait que les pratiques pédagogiques des enseignants
en matières des notations scolaires ne sont pas sans incidence sur
l'acquisition du savoir ; Isambert - Jamati (1990), l'a notamment
prouvé quand elle compare les résultats d'élèves
préparant le baccalauréat et soumis à quatre types de
pédagogie : pédagogie libertaire, moderniste, classique et
critique.
On peut même, comme en Suède, utiliser les tests
de connaissance pour améliorer la notation des enseignants. On indique
à chaque maître, sur la base des résultats aux tests de ses
élèves, distribution des notes qu'il doit donner. On lui donne
ainsi le point de référence qui lui manque par rapport à
la population générale des élèves.
Par contre, Cardinet (1986) pense qu'il reste à
l'enseignant à opérer le classement relatif des
élèves à l'intérieur de la classe. Ses contacts
journaliers avec ses élèves lui donnent une base d'observation
plus large pour effectuer ces comparaisons que celle que pourrait faire un
observateur extérieur examinant les mêmes élèves.
En dépit des bonnes intentions des enseignants, la note
transmet essentiellement une information sur le classement relatif des
élèves ; elle désigne les bons et les mauvais. Elle
s'inscrit dans le contexte de compétition, non seulement sportive mais
vitale, puisque la sélection à l'entrée des études
longues décide de la façon quasi définitive de la
carrière de l'enfant. Son appartenance aux classes dirigeantes ou
dirigées en découle, avec tous les privilèges ou toutes
les frustrations qui les accompagnent.
Toutefois, un pronostic n'est jamais absolu et on peut
seulement dire que les élèves situés dans le haut de la
distribution des résultats ont plus de chance de la réussite que
ceux qui se situent à l'autre extrême.
Selon Cardinet (1986), la note obtenue à l'examen de
baccalauréat n'implique pas d'aptitudes intellectuelles
spéciales : on peut avoir mis des années à atteindre
ce niveau d'apprentissage. Le fait de l'avoir obtenue ne nous informe pas sur
le temps qui sera nécessaire pour terminer l'apprentissage suivant qui
est fonctions des capacités de l'élève si l'on veut
prédire la réussite aux études universitaires.
Binet et Simon cités par Bastin (1966) disent qu'un
test passé à douze ans, permet d'établir, avec prudence,
un pronostic d'évolution valable pour deux ou trois ans, selon le rythme
évolutif de l'enfant, mais il ne permet, en aucun cas, d'établir
un pronostic valable pour toutes les études secondaires, à
fortiori pour les études supérieures ou universitaires comme
d'aucuns le voudraient.
Il est apparu, selon Bastin (1966) qu'il est nécessaire
de procéder à un nouveau testage en fin de 4ème
humanités (nouvelle bifurcation dans les écoles belges) pour une
évaluation des chances de réussite dans le deuxième cycle
de l'enseignement secondaire, et en fin de première pour un pronostic
dans les études supérieures.
De tout ce qui est dit, nous comprenons que, pour
revêtir la valeur prédictive, la note scolaire dépend du
type d'évaluation.
b) L'évaluation
Le Robert (2005) définit l'évaluation comme le
fait de porter un jugement sur la valeur, le prix de quelque chose ou de
quelqu'un.
L'évaluation a comme synonymes : mesure,
estimation, calcul, appréciation, etc.
C'est une « mesure de degré de
conformité à une norme, d'une part, du degré d'atteinte
des objectifs », d'autre part. (Houssage, 1994, Pg 235).
En nous référant aux différents
rôles d'évaluation, nous distinguons trois types
d'évaluation de connaissances : prédictive, formative et
sommative. (Cardinet, (1986).
L'évaluation prédictive cherche
à déterminer les capacités ou les potentialités de
l'apprenant. Elle poursuit généralement un but de pronostic,
c'est-à-dire prévoir le succès à venir ;
orienter l'élève dans le choix des apprentissages futurs.
(Exemple : le concours d'admission, examens d'orientation, examens
sélectifs).
Dans cette fonction d'orientation, l'évaluation porte
davantage sur les caractéristiques globales de l'élève
(aptitudes intellectuelles, traits de personnalité, direction
d'intérêt, etc.) que ce n'est pas le cas pour la fonction de
régulation.
La formation d'orientation est plus délicate à
remplir car elle informe l'élève sur le coût en formation
que représenteraient pour lui les diverses voies professionnelles qui
lui sont offertes.
L'évaluation formative, selon Katako (2013),
intervient au cours de l'apprentissage pour établir la connaissance d'un
objectif précis d'un enseignement donné, c'est-à-dire, le
maître, après avoir enseigné, doit évaluer pour
s'assurer que ce qui a été appris est maîtrisé.
Sa fonction est celle de régulation du processus
d'apprentissage, celle de suggérer la démarche éducative
susceptibles d'aider l'élève, d'ajuster l'enseignement en
fonction des lacunes rencontrées.
L'évaluation formative cherche à connaître
les paramètres qui ont, soit favorisé, soit
défavorisé le progrès dans les domaines cognitifs, en vue
d'atteindre les objectifs fixés.
Entrent dans ce rang, les exercices d'application orale ou
écrite, les interrogations, etc.
Enfin, vient l'évaluation sommative qui
cherche à établir, à la suite d'une période
d'enseignement, les capacités globales des élèves.
Elle met en évidence le degré de connaissance ou
de compréhension. Elle a pour finalité la certification d'un
titre scolaire.
L'évaluation sommative contrôle les
matières passées. Tels sont les examens d'Etat, le test national
de fin d'études primaires (TENAFEP), le jury central pour les
écoles infirmières (ITM/IEM).
Selon Cardinet (1986, Pg 156), « l'évaluation
sommative / examen bilan actuel est fait pour obliger les élèves
à apprendre. Elle n'est pas construite pour sélectionner les plus
capables à apprendre. Et d'ajouter, en aucun cas une évaluation
peut remplir deux fonctions à la fois, moins encore trois.
Il nous semble important de présenter, en passant le
système d'évaluation en vigueur à la Section Sciences
Infirmières de l'ISTM-Kikwit.
Deux sessions d'examens sont prévues (juillet et
septembre). En cas d'échec lors de la session de juillet,
l'étudiant peut subir la session de septembre avec formalité
administrative : l'enrôlement à la session.
La session de juillet se déroule en 2 phases. La
première phase est constituée par les épreuves
écrites portant sur les cours magistraux. La deuxième phase est
composée de travaux pratiques (pratique professionnelle) avec quelques
questions orales.
Cette session est clôturée par une
délibération suite à laquelle seront
déclarés admissibles tous les étudiants qui auront obtenu
une moyenne au moins égale à 10/20 à chaque branche
examinée, et viennent (soit ceux qui ont obtenu 50 - 54,9% avec un
échec léger : 8 - 9/20 ; ceux qui obtiennent 55 - 59,9
avec deux échecs légers ; de 60 - 69,9%, 3 échecs
légers et ceux de 70% et plus quels que soient le nombre
d'échecs).
Les étudiants qui n'auraient pas satisfait à
l'un de ces critères de délibération sont
déclarés ajournés. Alors ces derniers et les absents
à la première session, s'ils n'abandonnent pas, reprennent les
examens de la deuxième session pour les branches (cours magistraux et/ou
pratique professionnelle) dans lesquelles ils ont obtenu moins de 10/20.
Cette session aussi se termine par la
délibération avec les mêmes critères. Les
ajournés de cette session sont tenus, au redoublement selon qu'il s'agit
d'une première année académique ou au changement de la
filière si c'est la deuxième année académique dans
la même promotion.
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