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Valeur prédictive de la note obtenue par l'étudiant au secondaire sur son rendement en premier graduat


par Jean Macaire MUSITU UKONDALEMBA
Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kikwit - ISTM Kikwit (RD Congo) - Licence en Enseignement et Administration en Soins Infirmiers (E.A.S.I.) 2013
  

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2.1. Elucidation des concepts de base

2.1.1. La valeur prédictive

Selon Wikipédia, la valeur prédictive d'une note scolaire est la probabilité qu'une condition soit présente en fonction du résultat de cette note. Cette dernière doit être dichotomique, c'est-à-dire qu'elle ne peut donner que deux résultats différents : le résultat positif et le résultat négatif. (fr.wikipedia.org/wiki/valeur-prédictive).

Dans cette étude, la valeur prédictive se rapporte une appréciation chiffrée du rendement (positif ou négatif) de l'étudiant en première année de graduat à partir de la note obtenue à la fin des études secondaires.

Quant au terme prédiction, le Petit Larousse illustré (2010) définit la prédiction étant le fait « d'annoncer ce qui doit se produire soit par intuition, soit par divination, soit par des règles certaines, soit par conjecture ou par raisonnement ».

La prédiction peut être comprise soit comme une action (l'action de prédire) ou soit comme le résultat de cette dernière. Prédire, c'est donner un avis sur le résultat d'une action, d'un processus en cours ou envisagé.

La prédiction se fonde sur l'utilisation des facteurs prédictifs définis comme une caractéristique du sujet en corrélation significative avec sa réussite ou son échec à l'apprentissage d'objectifs spécifiques compte tenu d'une stratégie dans un milieu pédagogique. (Legendre, 1993, Pg 603).

Parmi les synonymes du concept « prédiction », on peut trouver : anticipation, calcul, conjecture, divination, prévision, prescience, pressentiment, prévoyance, prophétie, pronostic.

Dans le cadre d'une approche scientifique de la prédiction, on se limitera, bien entendu, aux approches fondées sur des règles ou des raisonnements, et à quelques synonymes : calcul, prévision, pronostic.

Cette définition montre clairement que la prédiction s'intéresse au futur. En d'autres termes, la prédiction consiste à estimer ce qui va se passer après un instant, à partir de connaissances et d'observations antérieures à cet instant. (Sarewitz et Pielke, 1999)

Pour prévoir la croissance d'un arbre, il faut incorporer des variables de climat, d'ensoleillement, de sol, d'espèce et de compétition.

Pour étudier l'effet d'une seule de ces variables sur la croissance, il est difficile de faire abstraction de toutes les autres qui interagissent. (Guillaume, 2008).

De même, pour étudier la valeur prédictive de la note scolaire sur un rendement académique de première année, il faut considérer tous les facteurs qui entrent en interaction.

Pour affiner le choix de ces facteurs, De Landsheere (1979, Pg. 123) parle des facteurs de réussite qu'il considère comme « une des conditions qui causent un événement ».

Dans ce travail, sont considérés comme facteurs prédictifs, trois caractéristiques d'entrée à l'ISTM Kikwit :statut sociodémographiques du candidat, la section faite aux humanités et le pourcentage obtenu aux examens d'État/jury central.

En accord avec Romainville (1997), nous dirons qu'un facteur prédictif devrait, en plus d'être corrélé à la variable à prédire, présenter aussi une certaine logique avec la prédiction. L'absence de précision sur le degré de corrélation minimale rend peu opérationnelle cette définition qui, en plus, semble accorder un poids trop important à la corrélation. L'existence d'une corrélation, fut-elle forte, entre deux phénomènes n'a d'autre signification que de dire que les deux phénomènes varient dans le même sens (corrélation positive) ou en sens contraire (corrélation négative). Elle ne saurait dire le(s) type(s) de liens qui existent entre les deux phénomènes, encore moins dire qu'elle part de la variance de l'une est expliquée par une variation de l'autre.

Il parait ici toute la complexité de la prédiction et toutes les limites qu'il y a autour d'elle.

La diversité des facteurs probables impose de procéder à un choix entre eux, choix qui va varier d'un chercheur à un autre. Aussi, leurs pondérations, leurs pertinences, leurs validités,... restent des sujets des désaccords entre chercheurs.

C'est ce qui fait dire à Debry, Leclercq et Boxus (1998, PP 56 et 60) que « une parfaite prédictive n'existe pas » ; d'où la question qu'ils se posent « La prédiction de réussite, une illusion » ? Et à Albertini (1985 Pg 206), à travers une boutade de dire que « les prédictions sont difficiles, surtout quand ça concerne le futur ». Dans le même ordre d'idées, Van Der Maren (1996, Pg 92-93) trouve que la prédiction, dans le domaine de l'éducation est purement aléatoire.

Il avance qu'il lui « semble que la prédiction ne soit possible que lorsqu'on s'adresse à des systèmes simples, c'est-à-dire construits dans un environnement vide ou quasi vide, c'est-à-dire dans lesquels on peut contrôler les éléments en interaction avec le système. Or le sujet humain, à la fois objet et agent de l'éducation, est un système ouvert, complexe, plongé dans un environnement riche à saturation. En effet, l'humain - quels que soient son âge et son statut - est un sujet intentionnel dont les objectifs sont souvent contradictoires et officiellement communicables sans les déformer et les réduire ; il fonctionne selon des procédures et des stratégies fluctuantes, non programmables par cheminement linéaire ;ses décisions sont souvent le résultat de négociation et ses comportements paraissent irrationnels et imprévisibles parce que ses raisons sont complexes et reliées à un environnement trop riche en simulations diverses pour qu'on puisse sélectionner à priori les impacts réellement actifs dans une situation donnée. Les sujets impliqués dans l'éducation et leur environnement sont donc complexes et non contrôlables et la pratique nous montre que le souhait d'y prédire est excessif et décevant.

La prédiction est donc hasardeuse dans le domaine de l'éducation. Ainsi, serait-on tenté de proscrire la prédiction, et par la suite la note scolaire, dans les systèmes éducatifs. Il semble que le problème n'est pas d'interdire la prédiction et la note scolaire mais il se situe au niveau de l'utilisation qui en est faite et à l'ignorance des problèmes qui sont inhérents (Duru-Bellat, 1989).

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote