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De la justiciabilité des anciens premiers ministres et de la détermination de la juridiction compétente en droit congolais


par Justin TSHIENDA
Université de Lubumbashi (UNILU) - Licence en Droit Public  2022
  

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CONCLUSION GENERALE

Le principe constitutionnel applicable en République Démocratique du Congo est celui de l'égalité de tous devant la loi, dans le but de bannir toute inégalité sociale et toute discrimination, car celle-ci peut conduit à une insécurité juridique et judiciaire et créer ainsi une désorganisation sociale empêchant la bonne Administration de la justice, qui du reste est un frein barrant la route à l'effectivité de l'installation d'un véritable Etat de droit.

Mais, en considération de l'importance des fonctions qu'occupent certaines personnes au sein de la société, une exception à l'article 12 de la constitution du 18 février 2006 a été instituée dans la mesure ou le législateur a à travers les textes légaux attribué à ces personnes des immunités et des privilèges ; non pas à ces individus comme juste pour créer une inégalité de traitement, mais pour protéger les fonctions occupées, et empêcher que certaines fonctions et l'Administration cesse de fonctionner ou interrompent leur fonctionnement par le fait que leurs animateurs font objet des poursuites judiciaires.

C'est ainsi que malgré ces immunités et privilèges, le législateur ne cautionnant pas l'impunité qui est d'ailleurs une antivaleur, prévu une procédure particulière pour pour chaque catégorie des personnes qui se trouveraient concerner soit par les immunités, soit par les privilèges ou les deux au même moment, selon le cas et dans les formes que déterminent les lois en la matière.

Dans le cas qui concerne ce présent mémoire, le législateur a attribué au Président de la République et au Premier ministre en fonction non seulement un privilège de juridiction conformément à l'article 163 et l'article 164 de la constitution du 18 février 2006, mais a également institué à l'égard d'eux une procédure particulière de l'intentement ou de l'engagement de leur responsabilité et la mise en mouvement de l'action publique en mouvement contre eux, comme l'atteste la loi Organique n°13/026 du 15 octobre 2013 portant Organisation et Fonctionnement de la Cour Constitutionnelle en ses articles allant de 100 à 107 ; en conditionnant la mise en mouvement de l'action publique à la requête du seul Procureur Général, qui lui aussi doit saisir las deux chambres du parlement qui doivent se réunir en congrès pour voter la mise en accusation le président de République et le Premier Ministre en fonction pour les infractions qu'elle détermines avec la constitution.

Cependant, il se posé jusqu'avant le présent travail, une question de savoir quelle pouvait être la juridiction compétente pour juger les anciens Premiers Ministres, en considérant l'évolution législative connue par le pays à travers la mise sur pied en 2018 d'une loi spéciale organisant le statut des anciens présidents de la Républiques élus, et en considérant le fait qu'aucune disposition légale n'attribue un quelconque statut à l'ancien premier Ministre du fait des hautes fonctions occupaient par lui en sa qualité du chef du Gouvernement, lequel statut attribuerait à ce dernier des privilèges faisant de lui justiciable d'une quelconque juridiction précise. Et aussi les principes pouvant conduire à la détermination de la juridiction compétente car l'ancien ministre n'est nullement soustrait de la liste des justiciables en droit congolais à l'expiration de ses fonctions ;

Après l'analyse des différentes compétences déterminées par les lois ; compétence matérielle, personnelle et territoriale ; nous avons in concréto analysé également le moment d'appréciation du privilège de juridiction dont jouit le premier Ministre, auquel il n'est accorder les immunités, et c'est là que nous avons vu que le privilège de juridiction peut s'apprécier soit au moment de la commission des faits infractionnels, soit au moment de la comparution devant un juge ou une juridiction de jugement, devant laquelle l'exception d'incompétence peut être soulevée. Mais nous avons en faisant recours à l'arrêt de la Cour Constitutionnelle dans l'affaire MATATA PONYO et consort vu que pour le Premier Ministre, le privilège ne s'apprécie qu'au moment des poursuites, c'est-à-dire au moment de la mise en mouvement de l'action publique, ou encore de sa comparution devant le juge.

Ainsi, concluons la présente analyse en disant que la justiciabilité des anciens Premiers Ministres ne cause dorénavant aucun problème, car la présente analyse a trouvé la solution faisant des anciens Premiers Ministres justiciables des juridictions naturelles de leurs statuts respectifs après l'exercice des fonctions de Premier Ministre ; car partageant le même avis avec la Cour Constitutionnelle, lorsque dans son arrêt sur le fameux cas de BUKANGA LONZO, elle dit que le privilège de juridiction prend fin à l'expiration des fonctions de Premier Ministre, et que les anciens Premiers Ministres deviennent ainsi justiciables des juridictions naturelles ordinaires.

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