Acteurs, stratégies et perspectives de développement du tourisme a Kye Ossi, ville aux trois frontièrespar Jean Désiré NDONG Université de Yaoundé 1 - Master 2 2021 |
CONCLUSIONArrivée au terme de ce chapitre et aussi de cette première partie de notre travail scientifique, il en découle que, les déterminants ou paramètres humains jouent un très grand rôle dans la compréhension de la problématique de l'approvisionnement en eau dans tout ce milieu. Les hommes ainsi que leur dynamique sont ceux qui mettent les moyens et les sources d'accès pour pouvoir s'acquérir de l'eau. Nous retiendrions que la population de la zone est assez nombreuse qu'en l'absence d'un réseau public d'eau, celle-ci s'approvisionnent via une pléthore modes (puits traditionnels ; sources naturelles ; forages ; bornes fontaines et rivières) en quantité moyenne, cela justifiant ainsi l'une de nos hypothèse et objectif. Aussi, l'accessibilité à cette n'est pas chose facile car, les ménages sont confrontés à des distances assez conséquentes dû au fait que les points d'eau considérés comme sécurisés sont loin des domiciles des ménages et que le volume d'eau croit et décroit en fonction de la saison climatique qu'il fait. Au regard donc de l'analyse des facteurs biophysiques et anthropiques faite dans la première partie de notre étude on est en clin de se demander si l'eau recueillie à travers ses sources d'approvisionnement est de bonne qualité ? Sinon ne serait-ce-t-elle pas source de risque pour la santé des populations du bassin versant de Memi'i ? De ce fait, notre tâche dans la deuxième et dernière partie de notre étude sera, d'analyser la qualité de l'eau consommée et utilisée dans ce milieu et d'évaluer scrupuleusement les causes de sa possible contamination et des risques sanitaires qui en découlent. DEUXIEME PARTIE : AUTOPSIE DE LA QUALITE DE L'EAU ET EXPOSITION AUX RISQUES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'IDans cette partie seconde et dernière partie, il s'agira pour nous de montrer la qualité de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i, cela par l'usage des analyses des échantillons de laboratoire. En effet, les échantillons d'eau consommée qui ont été prélévées dans les sources d'approvisionnement des ménages nous diront plus sur la bonne ou mauvaise qualité de cette eau. Après cela il sera question pour nous, de montrer le lien entre cette eau consommée et les pathologies hydriques qui touchent les populations, tout ceci par le biais des données cliniques. Il sera aussi de proposer des solutions face à ce problème d'approvisionnement. CHAPITRE III : ETAT SUR LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'IINTRODUCTIONL'adage : « l'eau c'est la vie » est la conception que, la population mais aussi les institutions ont de l'eau. C'est dire de l'indispensabilité de l'eau pour la vie humaine. Cependant, la mauvaise qualité de cette eau lorsqu'elle est consommée ne garantit à la survie du corps humain mais son exposition au risque de contamination hydrique. Pour mieux cerner le rôle joué par la qualité de l'eau dans l'exposition des ménages aux risques sanitaires associés. Les déterminants biophysiques et humains nous ont permis de voir la situation de l'approvisionnement en eau et des moyens et variables spatio-temporelles qui influencent le volume d'eau recueillie par les ménages dont la qualité reste à vérifier pour confirmer ou non l'hypothèse selon laquelle l'eau consommée dans le bassin versant, est facteur conduisant l'exposition aux risques sanitaires. Ainsi afin vérifier cette hypothèse et atteindre l'objectif central de notre travail, ce chapitre est le lieu pour nous de d'évaluer les qualités organoleptique (visuelle ou physique) ; chimique et surtout microbiologique de l'eau consommée par les ménages et déterminant avec précision les potentielles causes de la contamination de cette eau. I. ANALYSE ET INTERPRETATION DE LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I L'eau est un élément constitué de particules chimiques qui la constitue et qui lui sont propres. Mais la forte concentration de ces particules chimiques qui proviennent non seulement du sol et sous-sol, mais aussi dans son captage pose problème. La teneur élevée d'éléments chimiques dans une eau luirend impropre, et à ça il faut ajouter des caractéristiques physiques ou visuelles et plus loin celles microbiologiques qui entrent dans la prise en compte de sa potabilité. La qualité d'une eau est déterminée par des normes scientifiques internationales basées sur analyses en laboratoire. Afin donc de vérifier la potabilité de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i, les analyses de laboratoire sont basées sur les normes et réglementations de l'OMS et de l'UE réadaptées par le MINEE. Nos prélèvements d'échantillons d'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i, ont été faites sur 06 sites ou sources d'approvisionnement en eau à savoir : le puits traditionnel aménagé de la Chaine ; la source naturelle semi aménagée d'Obang-Ntane ; la borne fontaine de la montée de la Carrière ; le forage à motricité humaine du Lycée bilingue ; le forage à pompe ou motricité électrique du marché d'Akombang et la rivière Meme'e. Ces analyses organoleptiques ; chimiques et microbiologiques ont été faites au Centre de Rechercheset Analyses Microbiologiques de Minkan et au Laboratoire de l'IRAD.
La détermination de la qualité organoleptique de l'eau est la première mesure de précaution préalable à la consommation ou à sa caractérisation de sa potabilité. Elle permet à tout consommateur de savoir de façon basique si l'eau est ou non potable sur son aspect physique même comme toutes les valeurs ne sont pas prises en compte. La qualité organoleptique ou communément appelée qualité physique de l'eau potable rassemble les critères tels que : la couleur ; la saveur ; la transparence (matières en suspension) ; l'odeur et surtout la turbidité de celle-ci (Dictionnaire de l'Environnement. 2020). Ainsi selon les normes, une eau potable de par sa qualité physique doit être incolore ; inodore, sans saveur et légère. Au cours de nos investigations de terrain, nous avons remarqué que la clarté de l'eau consommée variée d'une source d'approvisionnement à une autre. Ainsi, l'eau des forages à motricité humaine et électrique toute comme l'eau des bornes fontaine est non colorée, l'eau des sources est claire en raison de l'aménagement temporaire aussi de son éloignement des activités humaines, l'eau des puits traditionnels est moins claire malgré les opérations de javellisation et l'eau de rivière est totalement colorée. A travers cette analyse de la couleur de l'eau, on peut déjà dire que l'eau du puits traditionnel ; de la rivière et de la source naturelle semi-aménagée est impropre à la consommation (boisson). L'analyse sebase sur le fait que, l'eau de boisson doit être exempte de quelque odeur possible. Nous avons donc relevé que l'eau des forages de tout type ; des bornes fontaines et de la source naturelle semi-aménagée était indolore. Quant à l'eau du puits traditionnel semi aménagé, elle est inodore. L'eau de rivière ne dégage aucune odeur du fait, qu'elle est naturellement produite malgré sa forte exposition aux agents polluants. La turbidité est le plus important des paramètres de l'analyse physique de l'eau. Sa prise en compte permet de voir le degré de matières troubles ou en suspension dans l'eau qui sont susceptibles de la polluée et cela permet aussi d'entrevoir si la nappe souterraine n'est pas sale. Elle se mesure via le NTU dont l'OMS et le MINEE recommande une valeur comprise entre 0,5 et 2. Ainsi les résultats des analyses de laboratoire de l'eau consommée ont révélé des valeurs assez irrégulières. L'eau du forage du lycée montrait teneur de 0,30 NTU ; celle du forage du Marché une valeur de 2,6 NTU ; l'eau de la borne fontaine avec 0,8 NTU ; l'eau de la source naturelle avec une teneur7,3 NTU, l'eau de rivière avec une valeur de 32 NTU et l'eau du puits traditionnel avec une concentration de 14,1 NTU. La turbidité ainsi révélée renseigne sur la présence des éléments pathogènes mais peut aussi être un facteur qui cache la contamination de l'eau car ces matières troubles peuvent parfois, se poser en poches de cachette de microbes (Yarou Halissou. 2018). TABLEAU 6: RÉCAPITULATIF DE L'ASPECT PHYSIQUE DES ÉCHANTILLONS D'EAU ANALYSÉE
Source : Laboratoire IRAD 2021 L'analyse organoleptique ou physique démontre la qualité visuelle de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i, mais elle ne peut pas être la seule analyse décidant de la prise en compte de la potabilité d'une eau mais il convient aussi de déterminer la qualité chimique de cette eau consommée.
La qualité physico-chimique d'une eau renvoie sa composition physique et chimique de celle-ci. Dans un angle plus élargi, c'est l'ensemble des éléments physiques non matérialisés à l'instar de la température ; le ph de l'eau et aussi d'éléments chimiques tels que : les nitrates ; bicarbonates ; l'ammonium ; pesticides ; phosphates ; nitrites ; sulfates ; le fer et le chlorure (Freddy S.S. 2010). Mais dans notre étude, l'accent a été mis sur le Ph de l'eau ; le chlorure ; les nitrates ; phosphates ; le fer et l'ammonium, ceci permettant de vérifier si l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i respecte la teneur cadre de ces éléments physico-chimiques fixée par les normes internationales et nationales. Il permet de mesurer le niveau d'alcanité de l'eau. Il est l'un des paramètres physiques à retenir au regard des changements climatiques actuels qui entrainent l'avènement des pluies acides qui s'infiltrent dans le sol et sous-sol affectant la nappe phréatique en association avec les activités agricoles très polluantes par l'usage des intrants chimiques (les pesticides ; fongicides et insecticides) qui rendent le sol lieu de circulation de l'eau en zone acide. Ainsi, l'OMS recommande une teneur cadre de 6,5 à 8,5 alors que le MINEE va de 6,5 à 9 (MINEE. 2009). Les prélèvements ayant été fait en saison des pluies (Avril), les résultats des analyses d'eau prélevées affichées les teneurs suivantes : l'eau de rivière avec un ph de 5,5 ; celle du puits traditionnel semi aménagé une teneur de 4,3 ; la source naturelle semi aménagée avec 6,1 ; l'eau de la borne fontaine avec 8,9 ; l'eau du forage à motricité humaine et du forage à pompe ou motricité électrique avecdes teneurs de 5,6 et 7,3. FIGURE 4.1: TENEURS DU PH DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU Source : Laboratoire IRAD 2021 Nous constatons des teneurs assez moyennes en fonction des normes de la quantité de potentiel d'hydrogène tolérée dans une eau à consommation humaine. Le ph mesure entre autre la teneur de l'eau en ions hydrogène, c'est-à-dire l'acidité et son barème est égale à 7 soit une eau neutre (Rodier. 2009) cité par Esther Nya (2020). De ce fait, nous actons donc que, l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i est acide dans la majeure partie des sources d'approvisionnement en eau de ce milieu. Mais la nuance qui doit être faite est de dire que, elle l'aurait pu le devenir au cours du transport des échantillons au vue de la distance assez importante entre le laboratoire et le site de prélèvement des échantillons et aussi les variations de températures ne sont non plus négligeables dans le changement de l'état de l'eau (Ngoufack. 2019). Les résultats des analyses de laboratoire nous ont permis de savoir la teneur en ions chlorures de l'eau consommée dans notre zone d'étude. Ces résultats affichaient en général une teneur inferieure à la moyenne des normes de l'eau qui est de 250mg par litre. L'eau du puits traditionnel (PTSA) ayant la plus faible teneur en chlore avec 33,5 mg/l du fait de sa faible profondeur ; la source naturelle (SNSA)avec 11,70 mg. L'eau du forage à motricité humaine avait quant à elle une teneur d'une valeur de 27,9 mg/l alors que le forage à pompe électrique était à 38,6 mg/l et enfin l'eau de la borne fontaine détenait la plus forte concentration de chlorure avec 42 mg/l. FIGURE 4.2: TENEURS DU CHLORURE DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU Source : Laboratoire IRAD 2021 La faible teneur des ions chlorures dans l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i est due à plusieurs raisons, la première étant l'éloignement de la zone des eaux marines. La seconde raison est le fait que les infrastructures les profondes (bornes fontaines et forages) ne vont pas à des profondeurs extrêmes dans le sol malgré la résistance des roches qui y sont présentes y aussi la pédologie hydromorphe de la région n'est non favorable au chlore. Sans toutefois relativiser, il convient de noter qu'une forte présence du chlorure dans l'eau de boisson cause des problèmes au niveau de l'appareil respiratoire en acidifiant les poumons. L'ammonium est fortement présent dans l'eau consommée par la population du bassin versant de Memi'i au regard de l'interprétation des analyses effectuées en laboratoire. Les normes de l'UE recommandent une concentration inférieure ou égale à 0,5mg/litre sous peine d'exposition à desrisques sanitaires graves apparaissant au cours du temps. On relève, une forte concentration dans l'eau de rivière de 20mg/l causé par les rejets permanents des déchets de l'élevage près de la rivière. Le taux d'ammonium dans l'eau du puits traditionnel semi-aménagé (PTSA) est aussi élevé avec 10,70 mg/litre ; par contre l'eau de la Source naturelle semi-aménagée une teneur moins forte de 14,2 mg/litre. Quant à l'eau du forage à motricité (FMH) est évaluée à 1,96% mg ; de 0,67 mg/l dans celle du forage à motricité électrique (FPME) et totalement absente dans l'eau de la borne fontaine. FIGURE 4.3: TENEURS D'AMMONIUM DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU Source : Laboratoire IRAD 2021 Ces faibles teneurs et absence de l'ammonium dans l'eau des dernières sources d'approvisionnement s'expliquent par leur éloignement des zones de stockage d'ordures ; des rivières et aussi des activités agricoles mais les activités de pollution automobile peuvent entrainer leur future contamination en ammonium. La présence de l'ammonium dans l'eau de boisson n'est pas synonyme de pollution surtout que c'est son association au chlore (chlorure d'ammonium) qui est dangereuse pour la santé. Il provoque la toux, la rougeur des yeux et de l'épiderme sans oublier les nausées en cas d'inhalation. Les nitrates sont éléments chimiques résultant de la transformation organique en décomposition par les microorganismes du sol, c'est de leur réduction enzymaire que sontproduits les nitrites et sont par conséquent indissociables. Le seuil de concentration de nitrates dans l'eau autorisée par l'OMS et le MINEE est de 50mg/l et de 15mg/l pour les nourrissons. Au regard des résultats de analyses laboratoires, l'eau des forages à motricité humaine (FMH) est de 2,60mg/l ; l'eau des sources naturelle semi-aménagée à 7,54mg/l ; l'eau du puits traditionnel semi-aménagé à 17,23mg/l. l'eau de rivière a plus forte teneur avec 30,66mg/l et on constate l'absence des nitrates dans l'eau de la borne fontaine (BF) et dans celle du forage à pompe électrique (FPME). FIGURE 4.4:TENEURS DE NITRATES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU SOURCE : LABORATOIRE IRAD 2021 La dangerosité du nitrate n'est effective que lorsque celle-ci est sous forme de nitrite car ce dernier cause l'oxydation de l'hémoglobine en méthémoglobine qui rend difficile del'absorption de l'oxygène ; le cancer gastrique ; l'hypertension artérielle et pour les femmes enceintes, il cause la malformation du foetus. Le nitrate est généralement produit par les eaux usées provenant des déchets agricoles et de l'automobile. Composé chimique dérivé du phosphore ; ils sont présents et très indispensables pour le corps humain. Leur présence dans la surface de l'eau due aux eaux usées et intrants agricoles phosphatés. Le degré de phosphates retrouvé dans l'eau consommée par les ménages du bassin versant de Memi'i. L'OMS tout comme le MINEE recommande une moyenne de 5mg/l. les résultats des analyses de laboratoire nous montrent une teneur de 7,87mg/l pour la source naturelle semi-aménagée (SNSA), le puits traditionnel (PTSA) avec 44,83 mg/l. l'eau du forage (FMH) affiche une concentration de 16,29 mg/l, celle du forage (FPME) avec 22,01 mg/l, celle de la borne fontaine (BF) affiche un taux de concentration de 28,3mg/l et enfin l'eau de rivière a un teneur en phosphates de 59 mg/l. FIGURE 4.5: TENEURS DE PHOSPHATES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU Source : Laboratoire IRAD 2021 L'omniprésence du phosphatedans les eaux, est due à l'érosion permanente des sols dans la zone, accélérée par la structure du sol qui laisse libre cours à l'eau et aussi par le rejet dans la nature des ordures ménagères ; les déchets cosmétiques partout dans le bassin versant. Le bassin versant de Memi'i étant composé de sols ferralitiques et hydromorphes, cela implique donc une forte présence du fer dans le milieu terrestre comme aquatique. Le fer est naturellement présent de l'eau surtout celle souterraine qui donne un couleur rougeâtre à l'eau des puits traditionnels donnant une saveur désagréable à l'eau si teneur est élevée. Pour réglementer sa présence dans une eau de boisson, l'OMS recommande une moyenne supérieure ou égale à 0,3 mg/l et le Ministère Camerounais en charge de l'eau ordonne une teneur égale à 0,2 mg/l. les résultats de laboratoire nous donne les teneurs suivantes : l'eau de la source (SNSA) avec 3,39mg/l ; l'eau du puits traditionnel (PTSA) avec 21,14 mg/l. l'eau de rivière a une concentration de 2,9 mg/l ; celle de la borne fontaine a une valeur de 0,1% mg/l ; l'eau du forage (FMH) contient une teneur de 3,8 mg/l et celle du forage (FPME) évaluée à 0,19 mg/l. FIGURE 4.6: TENEURS DE PHOSPHATES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU Source : Laboratoire IRAD 2021 Il en ressort de cette analyse physico-chimique de la qualité de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i que, c'est eau une eau impropre à la consommation quelque soit, l'élément physique ou chimique pris en compte. Nous constatons aussi que l'eau de la borne fontaine ; des forages et source sont moins polluées par contre celle des puits et rivière ne sont pas recommandées. Cependant notre travail est plus centré sur les maladies d'origine microbienne plus fréquentes dans le milieu tropical. De ce fait, l'analyse microbiologique ou plus spécifiquement bactériologique nous permettra de voir plus loin la qualité de cette eau. TABLEAU 7: RÉCAPITULATIF DE LA TENEUR DES ÉLÉMENTS CHIMIQUES PRÉSENTS DANS L'EAU
Source : Laboratoire IRAD 2021
L'analyse bactériologique ne consiste pas à négliger les aspects virologiques ; parasitaire et aussi celui des protozoaires. Notre analyse bactériologique est donc centrée sur l'examen de la présence des bactéries ; parasites et protozoaires potentiellement présents dans l'eau consommée dans le bassin versant. Rappelons que la contamination des eaux par les agents pathogènes est le facteur provoquant le risque de maladies hydriques (Gervais et Servais. 2002) et donc l'objet de la présente étude. Cette contamination étant d'origine fécale du fait que la source d'accès à l'eau est exposée aux déchets animaux et humains qui rendent l'eau impropre (Herbert et Legare. 2000) cité par Hamid Bou Saad et al.(2007). L'analyse bactériologique des échantillons d'eau consommée renseigne avec exactitude la potabilité de cette eau. Mais il faut nuancer la donne, car les conditions tels que la durée du transport des échantillons entre le bassin versant et le laboratoire d'analyse, sans oublier les conditions de transport sont des paramètres susceptibles de modifier l'état de l'échantillon d'eau. Notre analyse a porté sur la présence dans l'eau des Streptocoques fécaux ; les salmonelles ; les coliformes fécaux ou thermo tolérants et les coliformes totaux. Les streptocoques fécaux sont des bactéries entériques et 6(*)gram positives, en forme de coque et chaine présents en très grand nombre dans l'intestin de l'homme en cas de contamination. Ils ont un 7(*)pouvoir pathogène assez faible et leur présence dans l'eau surtout celle surfacique, est un indicateur de la contamination fécale fraiche ou récente. La teneur de streptocoques fécaux dans l'eau de boisson recommandée par l'OMS et le MINEE est 0 UFC/100ml. Les résultats des analyses de laboratoire révèlent une concentration dans l'eau de rivière de 450 UFC/100ml causée par la forte activité d'élevage sur les berges du lit surtout au niveau de l'exutoire du bassin versant. L'eau de la source (SNSA) détient une teneur de 70 UFC/100ml ; l'eau du puits (PTSA) avec 230 UFC/100ml ; l'eau du forage (FMH) avait une valeur de 32 UFC/100ml et celle du forage (FPME) détenait une teneur de 83 UFC/100 ml par contre l'eau de la borne fontaine ne présentait aucune trace de streptocoques. FIGURE4.7: TAUX DE CONCENTRATION DE STF DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021 A travers ces résultats de laboratoire, nous pouvons affirmer que bon nombre de points d'approvisionnement en eau dans le bassin versant, ont une eau impropre à la consommation et d'autres comme l'eau de rivière ; puits traditionnel et source sont à proscrire pour la boisson. Encore appelés thermo-tolérants, les coliformes fécaux comprennent les microorganismes d'origine fécale de la famille des entérobactéries marqueurs de l'hygiène de l'eau et des aliments. Ils résident dans l'intestin humain en cas de maladie et leur présence dans l'eau est le signe des excréments animaux (boeufs et chèvres) qui sont reconnus comme étant les agents vecteurs de ces germes pathogènes. Leur valeur dans l'eau consommable doit être de 0 UFC/100ml. Nous avons constaté sur les résultats de laboratoire une concentration de 15 UFC/100ml dans l'eau du forage (FMH) ; 21 UFC/100ml dans l'eau du forage (FPME) ; une teneur de 12 UFC/100 ml dans l'eau de la bonne fontaine. Les fortes teneurs en E Coli ont été détectées dans l'eau de rivière avec 250 UFC/100ml ; l'eau du puits (PTSA) avec une teneur de 101 UFC/100ml et l'eau de la source avec une concentration de coliformes fécaux de 30 UFC/100ml. FIGURE 4.8: TAUX DE CONCENTRATION DE CF E COLI DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021 La présence de l'Escherichia Coli dans l'eau en consommation dans le bassin versant de Memi'i, même réduite ou absente dans les points d'approvisionnement en eau de préférence des ménages est l'objet d'un doute de leur qualité. Car ces agents germes, se développent assez rapidement dans une eau entrainant des pathologies d'origine hydrique comme les infections gastriques, sans oublier le fait que, le E Coli héberge en lui des protozoaires et virus dangereux provenant des animaux de bétail qui sont responsable de l'amibiase et du choléra. Ce sont les premiers microorganismes pathogènes détectables dans une eau impropre ou contaminée. Ils proviennent de la contamination fécale et des processus organiques naturelles. En général ce sont des bactéries dangereuses qui ne doivent jamais apparaitre dans une eau de boisson voilà pourquoi, les institutions nationales et internationales citées plus haut recommandent une teneur de 0 UFC/100ml. Selon les résultats des analyses bactériologiques faites, on a constaté une teneur de 30 UFC/100ml dans l'eau du puits (PTSA) ; celle de la source avait 10 UFC/100ml ; celle de la rivière avec 400 UFC/100ml et l'eau du forage (FMH) avait une concentration de 17 UFC/100ml. L'absence de coliformes totaux s'est révélée dans l'eau de la borne fontaine et présente dans l'eau du forage (FPME) avec une teneur de 8 UFC/100 ml. Figure 6.9 : Taux de concentration de CT coli dans les échantillons d'eau Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021 L'élimination des coliformes totaux dans une eau consommable nécessite un traitement de celle-ci. Ils polluent les eaux surfaciques et souterraines par le biais des eaux des précipitations qui s'infiltrent dans le sol en transportant avec elles, des eaux usées et autres déchets porteurs de coliformes. Ce sont des 8(*)protéobactéries qui ont une forte contagiosité et responsables de plusieurs pathologies d'origine hydrique. Leur particularité étant qu'elles, peuvent vivre plusieurs semaines en milieu sec et des mois dans l'eau ceci démontre d'un pouvoir pathogène très élevé. Ils proviennent comme bon nombre des bactéries hydriques de la pollution fécale généralement des excréments d'animaux de bétail et de la volaille. L'OMS et le MINEE ne recommande aucune trace dans l'eau de boisson soit 0 UFC/100 ml. Les résultats des analyses affichent une forte concentration dans l'eau du puits (PTSA) évaluée à 135 UFC/100ml ; l'eau de rivière à 200 UFC/100ml ; l'eau de la source (SNSA) avec 65 UFC/100ml. On note de très faibles concentrations dans l'eau du forage (FMH) avec 47 UFC/100ml ; celle du forage (FPME) détient 90 UFC/100ml et l'eau de la borne fontaine contient une teneur de 31 UFC/100ml.
FIGURE4.9: TAUX DE CONCENTRATION DE SALMONELLES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021 Au regard de ces résultats de laboratoire, seule l'eau de la borne fontaine fait office d'exception. Mais la présence des salmonelles dans les autres sources d'accès à l'eau quand on sait que les salmonelles sont responsables de la fièvre typhoïde et paratyphoïde etaussi la 9(*)TIAC. Nous pouvons dire au sortir de cette analyse bactériologique que la qualité microbiologique n'est pas rassurante au regard, de la forte présence des germes pathogènes dans cette eau consommée quel que soit la source d'approvisionnement pris en compte mais en contradiction avec les normes de réglementation internationale et nationale, de la qualité de l'eau à boire néanmoins sachant que l'eau aurait pu être troubler, seule l'eau de la borne fontaine et des forages parait assez potable. Mais alors, avant de chercher les conséquences de la consommation d'une eau aussi contaminée, il faudrait les racines naturelles et anthropiques de cette contamination de l'eau. TABLEAU 8 : RÉCAPITULATIF DE LA TENEUR DES GERMES PATHOGÈNES DES ÉCHANTILLONS D'EAU ANALYSÉE
Source : Centre des Recherches et Analyses Microbiologiques de Minkan 2021 II. LES CAUSES DE LA CONTAMINATION DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I L'approvisionnement en eau de qualité reste un enjeu majeur partout dans l'espace national surtout dans le milieu rural. L'eau de qualité est difficilement accessible dans le bassin versant de Memi'i cela pousse les populations à s'approvisionner partout. Les précédentes analyses physico-chimiques et bactériologiques ont laissées entendre que, l'eau consommée dans cet espace géographique était contaminée. Cette contamination de l'eau a une multitude de causes. Les activités humaines quotidiennes domestiques (lessive, ménage, nettoyage cosmétique) et agricoles (engrais, l'arrosage) utilisent les produits chimiques très toxiques (CO2, azote, phosphore), des résidus d'engrais (fongicide, cuivre, herbicide, insecticide), qui une fois répandus dans l'environnement polluent les eaux de la surface, percolent les nappes phréatiques et contaminent l'eau ainsi. Connaissant donc, l'importante densité des activités cosmétiques et agricoles dans ce milieu, cela est l'une des causes de la contamination relevée dans les eaux analysées.
Comme constater dans la plupart des villes et zones urbaines camerounaises, l'évacuation des déchets ménagers et des eaux usées est l'un des problèmes majeurs des organismes en charge et des populations. Cet assainissement catastrophique entraine la pollution, car elle augmente la teneur des éléments chimiques toxiques dans les eaux souterraines et superficielles. Ces rejets d'ordures ménagères et eaux usées dans l'environnement, sont ensuite sous l'effet des agents d'érosion (pluies) transportés et atteignent ainsi les cours d'eau puis percolent le sol, pour souiller les nappes phréatiques qui, alimentent les sources d'approvisionnement (Hamid B.S et al. 2007). La proximité entre les points d'eau ou sources d'approvisionnement et les dépotoirs d'ordures sauvages ou bacs cause ainsi la contamination physico-chimique et bactériologique des eaux. Car ces ordures généralement usées sous entretien ou recyclage sont sous l'action des pluies et de leurs dégradations naturelles produisent des véritables réservoirs de pathogène qui, contaminent ces eaux de diverses manières (Ngoufack. 2019). Il en est de même pour les eaux usées qui sont déversées partout sans canalisation, cela impactant les eaux souterraines. Au cours de notre étude de terrain, nous avons constaté plus de 95% des ménages versent des eaux usées dans l'environnement et 85,5% des ménages qui habitent près des rivières les déversent dans le lit du cours d'eau. PLANCHE 5: DÉPÔTS SAUVAGES D'ORDURES MÉNAGÈRES ET INDUSTRIELLES PHOTO 17: DSO AU QUARTIER CEMAC PHOTO 18: DSO AU QUARTIER MARCHÉ AKOMBANG Source : Investigations de terrain 2021 Cette évacuation non encadrée des ordures ménagères dans l'environnement observée, est une cause assez claire et directe dans une certaine mesure de l'origine de cette contamination de l'eau dans ce milieu.Lorsque, ces ordures sont transportées par les eaux pluviales, elles se retrouvent dans les cours d'eau et aussi les germes produits par ces déchets entrent dans l'eau pluviale qui, pénètre, s'infiltre et percole le sol et sous-sol polluant les eaux souterraines. L'évacuation des excrétas humaines est un défi majeur pour les villes comme pour les zones périphériques. Ce défi de l'évacuation joue un rôle plus symbolique dans la contamination des eaux surtout celles souterraines après infiltration dans le sol. Les études menées ont démontré que, la pollution de l'eau par les latrines dépend de la rapidité de l'écroulement de l'eau (Aboubacrina et al. 1991) cité par Nya Esther. Au regard de la pédologie hydromorphique et du profil des pentes assez raides qui favorise la circulation rapide des eaux, il y'a une forte de vitesse qui rend facile l'arrivée des excrétas dans les eaux souterraines, par le raccordement des eaux pluviales qui, atteignent la nappe phréatique et la pollue. Au cours de nos investigations nous avons constaté que, 67% des latrines du bassin versant de Memi'i sont traditionnelles semi-aménagées ; 13% sont des latrines modernes et 20% des latrines aménagées. PHOTO 19 : LATRINE TRADITIONNELLE NON AMENAGEE PRES DE LA RIVIERE MEMI'I (CHAINE) Source : Investigations de terrain 2020 La proximité très minime entre la latrine et la rivière révélée à travers cette image, confirme sans faille que, l'évacuation des excréta de façon est une cause de la contamination des eaux non seulement surfaciques mais aussi souterraine. Les excréta sont déversés dans le cours d'eau par la canalisation. La distance entre points d'eau et latrines varie entre 8 à 25 m soit une moyenne de 10 m entre points d'eau (en général puits traditionnel) et latrines dans les 76,3% des ménages enquêtés. Certains ménages se partagent les latrines ce qui augmente le fait d'avoir les latrines aménagées et d'autre n'en ont pas. L'évacuation des excrétas est donc source de contamination de l'eau car ces latrines sont situées à proximité et en amont des sources d'approvisionnement facilitant leur pollution (Hamid et al. 2007). Ici le transport implique la distance entre le point d'accès à d'eau par rapport au domicile du ménage. Cette distance entre les deux éléments joue un rôle dans la contamination de l'eau, et dans le volume d'eau que, peut collecter le ménage quotidiennement. La distance élevée entre le ménage et le point d'eau détermine la quantité disponible à l'usage domestique et hygiénique des populations (S. Dos Santos. 2005). Il en ressort de ce fait que, les ménages parcourent au moins 600 m pour s'approvisionner à un forage, bonne fontaine, source et moins de 100m pour les puits traditionnels. Cette distance parcourue joue, un rôle dans la contamination de l'eau car elle implique un transport risqué de l'eau et aussi un acheminement en très faible quantité de du bassin. Alain Prost (1996) cité par Kombassere (2007) pense à cet effet que, le volume d'eau diminue avec la distance car, celle-ci augmente la non possibilité d'avoir des volumes d'eau conséquent et sans oublier que, cela booste le taux d'exposition de l'eau aux germes lors du transport. Cela pour dire que la distance élevée garantit la contamination de l'eau. Le moyen de collecte de l'eau est aussi l'un des facteurs de la contamination de l'eau car l'insalubrité des récipients pollue l'eau. Ainsi, parmi les 150 ménages enquêtés, 71,1% utilise les bidons de 20 litres ; 18,4% utilise des sceaux plastiques à couvercle ; 5,3% utilise des bouteilles ; 2,2% utilise les récipients métalliques et 1,1% utilise d'autres récipients. FIGURE 4.10: RÉCIPIENTS UTILISÉS PAR LES MÉNAGES Source : Investigations de terrain 2021 Nous notons à travers ce graphique que, le moyen de collecte de l'eau par les ménages et particuliers du bassin versant de Memi'i est le bidon (71%), dont la contenance est généralement de 20 litres. Il est le plus en usage car, il a contenance très bonne, facilement transportable et assure plus de sécurité en terme de transport à distance et aussi en terme de conservation car, il évite une facile contamination environnante. Mais il a une forte pollution interne car le lavage interne est très peu chez les ménages. Les récipients plastiques entre autres le seau (18,4%) d'une contenance de 10 à 15 litres est aussi assez utilisé et c'est l'un des moyens les plus propres malgré le fait que ces seaux sont souvent non couverts. Les récipients métalliques (2,2%) et les bouteilles plastiques (5,3%) sont en assez en usage surtout dans les zones périphériques et sont les moyens les plus sécurisants car le lavage est fréquent et toujours couvert Elle est la cause directe de la contamination de l'eau au niveau des domiciles. De ce fait que, la mauvaise conservation et le prolongement de la durée de conservation de l'eau pollue une eau potable et amplifie la contamination d'une eau potable. Elle se base sur deux faits : la propreté du récipient de stockage et la durée de conservation de l'eau au niveau du domicile. La propreté du récipient de stockage de l'eau qui joue un rôle dans la contamination car l'insalubrité d'un récipient entraine simultanément la non potabilité de cette eau et la durée de conservation de cette eau. La séquence de lavage des moyens de collecte et de stockage de l'eau, influe sur la présence des agents pathogènes dans l'eau. Des 150 ménages auditionnés, 33% utilisant des bidons pour l'eau de boisson avaient une fréquence de lavage interne d'une fois le mois et de lavage externe de deux fois les deux mois ; et ceux utilisant les récipients métalliques et en plastiques (seaux) avaient une fréquence de lavage de deux fois la semaine ou plus et généralement faisaient recours à un rinçage quotidien à chaque collecte de l'eau. Cette faible fréquence de lavage et de rinçage des récipients de conservation cause une contamination de l'eau consommée. TABLEAU 9: FRÉQUENCE DE LAVAGE DES RÉCIPIENTS DE COLLECTE ET STOCKAGE DE L'EAU PAR LES MÉNAGES
Source : Investigations de terrain 2021 En analysant ce tableau statistique, on remarque que, les ménages lavent difficilement leur récipient de collecte et conservation de l'eau. Les lavages de deux fois tous les 3 mois (40,5%) et de deux fois le mois (5%) sont la conséquence de l'usage élevé des bidons dont, le lavage est très faible chez les ménages. Le lavage est généralement externe laissant libre cours au développement des germes à l'intérieur du bidon rarement lavé. Le rinçage est plus récurrent chez les ménages qui lavent leur récipient à chaque collecte (27,5%) et pour ceux lavant après 3 jours (8%) et ce sont en particuliers ceux utilisant les seaux ; bouteilles et récipients métalliques. La durée de conservation qui est le second paramètre, quant à elle joue aussi, un rôle très important dans la contamination de l'eau, dans la mesure où une conservation longue de l'eau dans un récipient fragilise la qualité de l'eau car elle laisse le temps aux bactéries présentes de se développer et les éléments physico-chimiques à mieux se dissoudre dans l'eau ce qui augmente le degré de contamination de celle-ci.Parmi les 150 ménages auditionnés, 42% conservaient l'eau pendant une semaine du fait de la difficulté de s'approvisionner, 28,3% en moins d'un jour ; 19,4% en trois jours et enfin 10,3% en plus de d'une semaine (deux maximum). FIGURE 4.11: LA DURÉE DE CONSERVATION DE L'EAU PAR LES MÉNAGES Source : Investigations de terrain 2021 De l'analyse de ce graphique, on peut noter que la conservation de l'eau recueillie par les ménages et particuliers varie entre 1 jour et plus d'une semaine. Les ménages conservant de l'eau pendant un jour, signifie qu'elle a été aussi pour autres usages (lessive, cuisson). L'eau conservée pendant plus d'une semaine est souvent celle utilisée pour la boisson (eau du forage, borne fontaine) sachant que, la distance des points d'eau est assez longue et aussi se sont, des ménages avec moins de personnes. Il y'a donc prolongement de la conservation et cela donne du temps au développement des germes. Ceux utilisant l'eau pendant 1 et 3 jours sont généralement des ménages proches des sources d'approvisionnement et le stock est facilement renouvelable. L'agriculture, l'élevage, le transport (automobile) sont des facteurs non négligeables dans la contamination de l'eau. Les déchets produits par ses activités anthropiques qui sont ensuite, déversés dans la nature, polluent les eaux d'une façon très critique, les analyses de laboratoirel'ont démontré sans équivoque. La plupart des polluants chimiques (Azote, phosphore, nitrate) proviennent de l'agriculture qui, fragilise et dégradent le sol, principale barrière des eaux souterraines et surfaciques. La forte présence des activités automobilistes dans le bassin versant de Memi'i, augmente à son tour la pollution des eaux. Au regard des données bactériologiques et physico-chimique, 95% des agents polluants proviennent de l'agriculture et l'élevage. Qualité de l'eau Eau potable Qualité de l'eau Eau potable Environnement du point d'eau insalubre
Collecte de l'eau Recipient de collecte insalubre Contacts entre mains et eau lors du puisage Transport de l'eau Recipient non couvert Distance longue entre point d'eau et domicile Contact main-eau pour les récipients ouverts Conservation de l'eau Récipient impropre et ouvert Faible fréquence de lavage du récipient de stockage Conservation prolongée de l'eau Qualité de l'eau Eau contaminée non potable FIGURE4.12: SCHÉMA DE LA CONTAMINATION DE L'EAU POTABLE Source : Barnel S. 1990 * 6Gram positives : ce sont des bactéries qui sont selon la couleur qu'elles prennent après avoir subi un processus chimique appelé coloration de Gram * 7Pouvoir pathogène : c'est la capacité d'un microbe à provoquer des troubles chez son hôte * 8Protéobactéries : groupe de bactéries qui englobe les salmonelles, vibrion, E coli et Helicobacter es * 9TIAC : est une apparition d'au moins deux cas de symptomatologie en général gastro-intestinale, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentaire |
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