2.3.9 Les Rivières et les
pluies
Elles représentent les sources d'approvisionnement
temporelles. Concernant les eaux de rivières qui sont
généralement très facile d'accès surtout pour les
ménages vivant à proximité des cours d'eaux. Les
ménages font usage de cette eau pour les besoins de lessive ; les
pratiques d'hygiène ; l'élevage ; la construction du
loti et en périphérie, elle sert la d'eau de cuisson et quelques
fois d'eau de boisson (rivière Meme'e). Elle constitue dans les environs
la source en eau a plus utilisée pour les besoins domestiques soit un
puisage quotidien de près de 80 litres/jour (78,4%). Par contre dans le
centre urbain, elle est très peu utilisée quelque soit la saison
climatique due à sa forte contamination visuelle.
PHOTO 16: LA RIVIÈRE
BIBE'E (AFFLUENT DU COURS D'EAU PRINCIPAL)
Source : Investigations de terrain 2021
On voit à travers cette image, l'assèchement
du cours d'eau qui, sert de breuvage au bétail élevé juste
à côté. Cette eau de rivière qui est bu par les
bêtes au niveau du lit, est une fois contaminée et les
ménages qui s'y approvisionnement en amont comme en aval sont sujet
à l'exposition au risque sanitaire hydrique.
Les eaux de pluies qui sont périodiques sont
généralement captées lors des événements de
précipitations et servent en tout, à l'usage domestique mais
nombreux ménages en font aussi, de l'eau de boisson.
2.3.10 Les revendeurs d'eau
Elle représente la source d'approvisionnement en eau la
plus anthropique de toutes. La bouteille d'eau (1,5 litres) qui coûte 500
fcfa est au-dessus des moyens de toutes les couches sociales et l'eau en sachet
(50 fcfa) est jugée peu fiable par certains ménages. Elle est de
nature potable car ayant subie les contrôles stricts et certifiés.
Elle est généralement utilisée pour la consommation
directe (boisson) et pour l'alimentation des nourrissons. Moins d'un 1% des
ménages l'utilisent à part ceux ayant un niveau de vie assez
élevé.
TABLEAU 5: AVANTAGES ET
INCONVÉNIENTS DES DIFFÉRENTES SOURCES D'ACCÈS À
L'EAU
Sources d'accès
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Sources naturelles
|
Accès libre, eau pure, volume d'eau fort
|
Absence de protection de l'eau, forte dépendance aux
crues
|
Puits traditionnels
|
Équipement bien adapté aux besoins des
ménages, débit important, protection
|
Faible protection contre les eaux d'infiltration, forte
dépendance aux crues
|
Forages à motricité humaine
|
Protection de l'eau, volume d'eau fort, dépendance
faible aux crues
|
réalisation couteuse, pollution non visible et
dangereuse
|
Forages à pompe ou motricité
électrique
|
Volume d'eau fort, dépendance faible aux crues,
protection élevée de l'eau
|
Réalisation et entretien couteux, faible proportion
dans le bassin versant, forte exposition aux matières chimiques
|
Borne-fontaine
|
Volume d'eau très fort,protection accrue de l'eau,
faible de dépendance aux crues
|
Forte pression de l'eau pouvant entraîner la cassure des
tuyaux d'alimentation, forte exposition de l'eau aux éléments
chimiques toxiques présents dans la canalisation
|
Rivière
|
Accès très facile, volume d'eau continue, usage
confondu
|
Très polluée par les agents chimiques et germes,
pas de protection de l'eau
|
Source : Investigations de terrain 2021
III. UN NIVEAU
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU CONTRASTE
La présence des ressources en eau, les modes et moyens
d'accessibilité à celle-ci dans le bassin versant de Memi'i et
dans les ne suffisent pas. Il faut que ces modes ou sources d'accès
soient disposés de façon plus équitable dans un espace
géographique, car la population est disposée de façon
irrégulière influencée par les dynamiques humaines qui
font à ce que certaines parties de ce bassin versant de et aussi de
celles du sous bassin soient peuplées que d'autres.
3.1 La densité des
points d'eau par rapport à la population
Afin d'évaluer le niveau d'accès à l'eau
potable, dans le bassin versant de Memi'i,il convient de noter que la
densité de point d'eau par rapport à la population varie en
fonction des quartiers et aussi du nombre de ménages utilisant le
même point d'eau.
3.1.1 Le taux de couverture
spatiale des points d'approvisionnement en eau
L'analyse des informations des autorités
administratives et de celles obtenues au cours de nos investigations, nous
avonsrelevéles densités de points d'eau toute la zone
d'étude ainsi qu'il suit :
· Densité moyenne : les sources
d'approvisionnement en eau sont plus récurrentes dans le
centre-sud ; sud-ouest avec les quartiers comme la Chaine ;
Marché d'Akombang ; Derrière Ancien Congelcam, le quartier
Cemac. Dans ces zones, les points d'eau sont très facilement
repérables et tous les modes ou sources d'approvisionnement.
· Densité faible : elle comprend la majeure
partie du bassin versant de Memi'i, mais aussi toute la
périphérie. On notera ainsi toute la partie Nord ; le
centre-Nord et L'Est du bassin versant avec zone d'Akombang qui occupe les 2/4
du bassin versant, le Quartier administratif, Obang-Ntane, Bagdad ainsi
que les zones périphériques Ouest et Est (Essabin).
Il en ressort de ce découpage en fonction de la
densité spatiale que, les points d'eau sont peu nombreux dans le centre
urbain que dans la périphérie. Le taux de couverture spatiale des
points d'eau dans le bassin versant est faible ou insuffisant avec un taux
de 39,63% et 25,8% dans le sous bassin, ceci étant dû à
l'absence d'un réseau public d'accès à l'eau.
3.1.2 Le nombre de
ménages utilisant un point d'eau commun
L'absence d'un réseau public d'approvisionnement a
conduit les populations vers des modes alternatifs afin de pouvoir s'alimenter
en eau surtout en eau. Dans leur quête de l'eau potable, les
ménages font usage des mêmes points d'eau pour leur alimentation
malgré que ces ménages ne soient pas toujours voisins. Ainsi nous
avons fait le constat après analyse des informations que : 78% des
ménages utilisent un point d'eau en commun (puits moderne ; forage
à motricité électrique ; borne fontaine) contre 27%
ont point d'eau privé qui est généralement un puits
traditionnel. Plus spécifiquement, un forage électrique est
utilisé par plus +50 personnes ; un puits traditionnel (moins -10
personnes) ; la source naturelle (moins -20) ; forage à
motricité humaine et borne fontaine (+ 50 personnes).
Cet indicateur du niveau d'accès à l'eau dans le
bassin versant de Memi'i et dans la périphérie, permet de mieux
élucider notre objectif et hypothèse selon lequel
l'approvisionnement est difficile c'est-à-dire pas accessible à
tous. En plus la prise en compte du taux de couverture spatiale et humaine
permet de ressortir d'autres indicateurs comme la distance parcourue par les
ménages pour s'approvisionner et aussi le volume ou quantité
d'eau recueillie par les ménages un jour.
3.2 La distance parcourue
par le ménage entre le domicile et le point d'accès à
l'eau
La distance parcourue par les ménages pour
s'approvisionner à un point d'eau donné est indicateur
très important dans la résolution de la problématique.
Elle joue un rôle très important dans la quantité ou volume
et la qualité d'eau recueillie par le ménage. Sans compter le
fait qu'elle joue aussi sur la psychologie du ménage (choix du point
d'eau en fonction du temps, du transport et aussi sur la qualité de
l'eau de ce point. Lorsque la distance parcourue est longue, il y'a une
facilité de pollution, d'une variation du volume d'eau recueillie par
jour sans compter que cette distance pousse parfois certains ménages
à être paresseux dans la quête de l'eau potable et cela
entrainant la consommation d'eau non potable plus proche.
Ainsi, nous pouvons que dans tout Memi'i, la distance
parcourue dépend du type de la source d'approvisionnement en eau que
souhaite utiliser le ménage. Nous avons donc relevé les distances
réelles suivantes:
· Pour les puits traditionnels : la distance
parcourue entre domicile et la source d'approvisionnement en eau par les
ménages est inférieure à 50 m (-50m) cela étant du
fait que ces puits traditionnels appartiennent aux ménages ou à
une concession de ménages donc généralement construit
près des habitats ou domiciles.
· Pour les sources naturelles : la distance
réelle est évaluée 478 m entre domicile et point d'eau.
Les ménages parcourent cette distance pour s'approvisionner en eau car
elle est dite potable et se trouve en brousse, par exemple celles de Memi'i
(quartier Obang-Ntane) se trouve dans un bas fond de vallée
entourée d'une végétation de bambous de Chine.
· Pour les forages à pompe et à
motricité humaine, les distances effectuées par les
ménages pour s'approvisionner à cette eau ont été
620m et 700m entre leur domicile et le point d'eau.
En sommant les distances parcourues par les ménages
entre leur domicile et les différentes sources d'approvisionnement, la
distance réelle moyenne parcourue est de 577 m parcourue soit 63%.
3.3 Le volume d'eau
recueillie
La quantité d'eau recueillie et utilisée par les
ménages du bassin versant de Memi'i est l'un des points centraux de
notre recherche. La détermination du volume d'eau recueillie par jour
révèle d'une importance capitale pour la santé des
ménages. Comme fixée par l'OMS (2004) et le MINEE (2007), le
volume quotidien d'eau potable à la disposition du ménage doit
être constant dans le temps et l'espace. Nos analyses nous ont conduit
conclure que le volume moyen d'eau recueillie est de 60 litres par jour.
C`est-à-dire des 100 ménages enquêtes et particuliers
auditionnés 68% ont au moins 60 litres d'eau par jour mais cela pouvant
varier en plus comme en moins selon les conditions biophysiques et humaines en
place. En périphérie, le volume est plus important avec
près de 80 litres dû au fait que l'eau a plusieurs usages.
Il convient pour nous de dire que malgré l'absence
totale du réseau d'adduction d'eau public dans tout le bassin versant,
le volume d'eau recueillie par les ménages, est assez moyen surtout que
cette eau n'est pas seulement destinée à la boisson. Il faut
aussi souligner que ces volumes d'eau recueillie sont variables en fonction des
saisons climatiques car le volume d'eau par jour peut aller en dessousde la
moyenne atteignant difficilement les 40 litres par jour pour l'eau de boisson
en période sèche. Toutes ces variations du volume d'eau
journalier posent un problème sur le respect des règles
d'hygiène de base sans compter le fait que cette eau n'est pas
certifiée potable. Tout ceci constitue à exposer les populations
aux risques sanitaires hydriques.
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