III.2.4 Le sommaire.
LE TEMPS DE L'HISTOIRE
LE TEMPS DU RECIT
Le sommaire est un moment où
le temps du récit est plus court que celui de l'événement.
C'est un résumé. Par exemple, dans l'histoire, on décrit
brièvement ce qui s'est passé sur deux ou trois jours de voyage
d'un ou des personnages sans rentrer réellement dans le récit.
C'est un sommaire.
Il est le contraire de la scène : il s'agit
d'accélérer le rythme du récit en résumant les
événements de l'histoire (en général des actions
secondaires). Le sommaire constitue ce que l'on pourrait appeler le tissu
conjonctif du récit: il prend en charge, en les résumant de
manière plus ou moins synthétique, les moments de transition et
les informations nécessaires à la compréhension de
l'intrigue, préparant ainsi le terrain pour les scènes, où
se concentre traditionnellement tout l'intérêt dramatique et
pathétique du récit.
« Le jour peinait encore à se lever quand
il rentra de l'enterrement. »
Dans cette phrase, le sommaire est apparent. La cause en est
claire : l'enterrement est un acte qui dure, certes, dans le temps, mais le
narrateur ne lui a cédé qu'une seule phrase. Donc dans ce cas, on
parle d'un événement qui comprend plusieurs actions que le
narrateur résume en une seule phrase, et si l'on se réfère
aux formules mathématiques on en aura la suivante : TR
<TH qui est réservée au sommaire (Genette).
Si le sommaire rend plus rapide le rythme de la narration,
l'ellipse de son côté présente le « degré
ultime de l'accélération » déclare Yves Reuter
dans son oeuvre L'analyse du récit (2007 : 61).
III.2.5 L'ellipse
LE TEMPS DE L'HISTOIRE
DU RECIT
LE TEMPS
L'ellipse correspond lui aussi à
un temps du récit beaucoup plus court que celui de
l'événement. L'ellipse se contente simplement de donner une
nouvelle zone temporelle aurécit, sans mentionner ce qui s'est
passé pendant ce laps de temps. Si l'on reprend l'exemple du dessus,
vous écrivez simplement que les personnages allèrent d'un point A
à un point B, sans mentionner ce qu'ils ont fait pendant le voyage.
On peut considérer l'ellipse comme une forme
radicalisée du sommaire: elle permet, un peu à l'image des
entr'actes au théâtre, de sauter du temps inutile... ou de
souligner, par contraste, l'importance de ce qui est passé sous silence.
L'auteur choisit de passer sous silence certains moments de l'histoire ; cela
permet de faire des bonds dans le temps et donc d'accélérer le
rythme du récit.
1 Gérard Genette, (1972). « Discours du
récit », in Figures III. Paris: Seuil, p. 78.
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