III.1. Temps du
récit/temps des évènements
Le temps des événements est le
temps que dure l'intrigue du point de vue des personnages. Par
exemple, si l'histoire se passe pendant deux années de la vie d'un
personnage, alors le temps des événements est de deux ans.
Le temps du récit correspond au nombre
de pages ou de lignes nécessaires pour faire tenir le temps des
événements. Par exemple, si les deux
années d'histoire sont écrites en 20 pages, alors 20 pages est le
temps du récit.
Ces deux éléments sont constamment liés
dans le roman. Ils sont répartis selon la configuration suivante :
III.2. Ladurée
Nul récit sans rythme: chez Balzac par exemple, des
scènes très dramatiques succèdent à de longues
descriptions statiques; parfois aussi, le temps passe à toute vitesse
(cinq ans après cette scène...), avant de se déployer
à nouveau dans d'autres scènes, dans d'autres descriptions... Le
récit isochrone (à rythme constant) n'existe pas plus
que le récit synchrone, rigoureusement chronologique.
III.2.1 La vitesse du
récit
Un récit n'est pas seulement actions et
péripéties, mais également peintures etfresques qui ont
pour rôle de moduler le tempo de la narration. En revanche, dans la
mesure où raconter c'est toujours faire le choix de mettre en saillance
tel fait plutôt que tel autre, cela signifie que, nul récit sans
rythme. Dans son oeuvre Poétique des textes, (Nathan Université,
1992, p, 134) Jean Milly déclare:
« La vitesse d'un récit est une notion
difficile à cerner. [...] . Dire qu'un récit à une vitesse
constante si le rapport entre la longueur des segments du texte, mesurés
en pages et en lignes, et la durée des événements de
l'histoire, mesurée en temps des horloges, est constant. [...] .
À partir de là, on peut parler d'accélération quand
il s'écoule davantage de temps de l'action pour un même nombre de
pages, et de ralentissement quand moins de temps de l'action s'écoule
dans le même espace textuel. »
Pour mesurer ces variations de rythme (ou
anisochronies), Genette introduit cette notion de vitesse:
« On entend par vitesse le rapport entre une mesure temporelle et une
mesure spatiale [...] : la vitesse du récit se définira par le
rapport entre une durée, celle de l'histoire, mesurée en
secondes, minutes, heures, jours, mois et années, et une longueur :
celle du texte, mesurée en lignes et en pages. » (Genette
1972 : 123). Ces rapports peuvent se réduire à quatre formes
canoniques : la scène et le sommaire d'une part; la
pause et l'ellipse d'autre part.
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