L'économie informelle dans un contexte de satisfaction des besoins primaires.par Joel KAPOYA BAHATI Université de Lubumbashi - Licence en Economie de développement 2020 |
3.3. L'informel dans les pays en développementDans les pays en développement, les considérations de l'informelle sont différentes de ce qu'elles en sont dans les pays et les régions développés. Les contextes socio-économiques, politiques, environnementaux et même culturels sont particuliers et ils définissent donc la portée, l'incidence, les enjeux et les perspectives de ces activités informelles dans les pays en développement. La 6ème session ordinaire de la Commission du Travail et des Affaires Sociales de l'Union africaine tenue à Addis-Abeba en Avril 2008 montre que l'économie informelle en Afrique contribue significativement au Produit National Brut (PNB), à la création d'emploi, à la génération des revenus de la majorité de la population, ainsi qu'à la fourniture de services vitaux aux segments pauvres de la société ; et ce, plus particulièrement en Afrique subsaharienne. Donc, l'appréhension de l'informel dans les contextes africains est assez particulière. Dans ces contextes, l'engouement et les débats autour de la question de l'économie informelle sont orientés vers une perspective de relecture et de reconsidération de ce secteur. D'ailleurs cette 6ème session ordinaire de la Commission du Travail et des Affaires Sociales de l'Union africaine avait pour thème : « Amélioration du secteur informel, solution pour l'élimination de la pauvreté ». Si dans les pays développés tels que : les Etats-Unis (USA), les pays de l'Union Européenne (UE) etc., la question de l'informalité est inquiétante et attire les attentions ; les réalités des pays en développement face à l'expansion de l'informalité constituent une question ultra importante. Ainsi, plusieurs études menées en Afrique ont fait un plaidoyer pour un nouveau regard sur l'informel le considérant comme alternative à l'exclusion économique et sociale en prônant une politique d'incitation à la formalisation. Dans les pays en développement, l'enjeu est donc de pouvoir s'appuyer sur une typologie pertinente de ces activités informelles*(*) ; suivant leur dynamisation et leur degré d'informalité, identifier les potentialités de transition pour chaque groupe, leurs contraintes spécifiques, leurs priorités et les mesures appropriées pour initier ou renforcer le processus de formalisation.104(*) 3.4. L'informel en République Démocratique du CongoSelon le Rapport National de 2014 sur le Développement Humain en RDC, le secteur informel demeure le plus grand pourvoyeur d'emplois et représente aux alentours de 70% de la population active du pays. La destruction du tissu économique et des rapports sociaux consécutive aux crises politiques et économiques qui deviennent chroniques dans le pays, ont drainé une grande partie de la population dans une perspective de débrouillardise. En plus de cela faudrait-il aussi considérer le contexte d'explosion démographique des milieux urbains dans le pays appuyé par l'exode rural. Ainsi tout ceci semble sans aucun doute carburer l'émergence de l'informel dans le pays. La problématique est donc de situer le phénomène de l'informel soit dans une perspective dualiste en le considérant comme une pathologie à guérir en l'éradiquant, soit dans une perspective alternative en l'endiguant afin de l'insérer dans le processus du développement du pays. * * Ce que M. Kraiem qualifie de « micro-entreprise » et en distingue deux types à savoir : les micro-entreprises commerciales des micro-entreprises de subsistance. * 104 Lapeyre et al., cités par M. Kraiem, Op.cit., p.426. |
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