L'économie informelle dans un contexte de satisfaction des besoins primaires.par Joel KAPOYA BAHATI Université de Lubumbashi - Licence en Economie de développement 2020 |
2.2.2. Les implications négatives de l'économie informelle2.2.2.1. L'informel et la concurrence déloyaleEn effet ces entreprises qui oeuvrent dans l'informel, puisqu'il n'existe quasiment pas si ce n'est carrément pas des régulateurs dans le sens de faire respecter une certaine concurrence loyale, évoluent en anarchie où les règles de la concurrence se voient fauchées. L'impact de cet aspect touche les entreprises performantes du secteur formel qui se heurtent aux micro-entreprises de l'informel bafouant les règles de la concurrence loyale ; en ce sens l'informel est nocif à l'ensemble de l'économie. La concurrence des entreprises informelles est néfaste et nocive aux entreprises formelles. Les entreprises informelles, en raison du fait qu'elles s'exonèrent de diverses réglementations économiques ou obligations fiscales, sont en mesure de se développer et prospérer en prenant des parts de marché à des entreprises formelles, malgré leurs performances médiocres et la piètre qualité des biens ou services qu'elles fournissent. Par la contrefaçon et les violations des droits de propriété intellectuelle, les entreprises informelles sapent les efforts d'innovation technologique. L'économie dite informelle peut porter préjudice à la productivité et à la croissance économique par ses pratiques de concurrence déloyale.91(*) 2.2.2.2. L'informel, la pauvreté et la vulnérabilitéLa misère accrue dans les pays en développement rend attrayant les activités informelles afin de garantir la survie. Les conditions de travail et les revenus liés à ces activités, souvent médiocres, certes permettent d'une part à cette partie de la population de survivre mais d'autre part elles ne permettent pas que celle-ci se développe en éradiquant complètement la pauvreté. Ces activités s'inscrivent comme dans un cercle vicieux de la pauvreté. En effet, sans esprits d'accumulation, ces activités servent, à la limite, à subvenir aux besoins primaires. En outre, les conditions de travail dans l'informel ne garantissent ni la santé ni la sécurité des travailleurs ; et ceux-ci ont de faibles niveaux de qualification et de productivité ; des revenus médiocres et irréguliers ; et sont soumis à de longues heures de travail, manquent d'accès à l'information, aux marchés, au financement et à la technologie etc. Pris au piège de l'informalité, les ménages et les micro-entreprises sont incapables d'accroître leur productivité et de sortir de la pauvreté. Comme l'indiquent Paci et Serneels, cité par M. Kraiem, il ne suffit pas de créer d'avantage d'emplois, mais il faut également assurer la meilleure qualité de ces emplois. * 91 M. Kraiem, Op.cit., p.185. |
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