1.2.5. Qualité et efficacité de
l'éducation
La qualité et l'efficacité des sous-secteurs de
l'EPST sont analysées sous trois angles principaux : la qualité
des intrants éducatifs, la qualité des méthodes
d'enseignement et les résultats éducatifs, et l'efficacité
interne et externe du système. En RDC, selon les données
statistiques 2007/08, le personnel enseignant souffre d'une formation initiale
jugée peu professionnalisant et de l'absence quasi-totale de
système national fonctionnel de formation continue, un tiers des
enseignants du primaire et 64 % des enseignants du secondaire n'ont pas la
qualification requise pour enseigner. Le cumul de ces deux facteurs a
provoqué une rupture professionnelle et intellectuelle du corps
professoral menant à la détérioration de la qualité
de l'éducation.
Par ailleurs, la démotivation et le mauvais moral des
enseignants peu rémunérés, sont autant de facteurs qui
affectent négativement leur rendement. S'y ajoutent la faible
attractivité de la profession et les difficultés de
renouvellement du corps enseignant. Selon un rapport d'évaluation du
projet PASE (Projet d'Appui au Secteur de l'Éducation), la fonction
d'encadrement pédagogique est peu efficace en raison du nombre
limité et de l'âge avancé des inspecteurs, ainsi que du
manque de motivation de ces derniers face à des
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conditions de vie difficiles et à l'absence totale de
moyens matériels et logistiques pour mener à bien leur mission.
De plus, nombre d'inspecteurs assurent des tâches de gestion
administrative et financière au détriment de l'encadrement
pédagogique des enseignants sur le terrain.
Le manque notoire de ressources matérielles et
didactiques est à déplorer. Dans de nombreuses écoles, les
manuels font défaut, ce qui rend difficile le travail des enseignants et
ne facilite pas l'apprentissage.
La mise à disposition de manuels dans les écoles
publiques a fonctionné normalement jusque vers les années 1980.
Par la suite, toutes les initiatives mises en place par l'État se sont
soldées par des résultats mitigés, voire des
échecs. L'ensemble du dispositif de conception, de production et de
distribution des manuels scolaires s'est effondré à cause des
pillages de 1991 et 1993 et de l'amenuisement des ressources
budgétaires.
A défaut d'investissements dans la construction et
l'entretien des infrastructures scolaires, on a assisté à une
dégradation de l'environnement face aux besoins croissants, avec un
effet négatif sur l'accès à l'enseignement primaire et
secondaire. Le recensement complet de l'état des infrastructures
scolaires n'est pas encore disponible, la Direction des Infrastructures
Scolaires qui en a la responsabilité ne disposant pas des moyens
matériels nécessaires pour ce faire.
Dans le primaire, d'après les données des
Annuaires Statistiques 2006/07 et 2007/08, l'efficacité interne reste
faible. L'équité en matière de scolarisation demeure,
à tous les niveaux d'enseignement, un défi majeur pour le
système éducatif congolais, d'autant plus que la priorité
reste d'atteindre les enfants actuellement exclus du système. On estime
à 5 millions le nombre d'enfants non scolarisés en RDC, soit
1/7ème des enfants non scolarisés de l'Afrique subsaharienne,
selon les chiffres du rapport 2009 sur l'EPT (35 millions).
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Plusieurs facteurs pourraient expliquer les disparités
d'accès dont la situation socio-économique des parents et le
statut des enfants sans tuteurs.
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