B. Assurance mobilière/immobilière
L'assurance mobilière/immobilière couvre les
coûts entraînés par les sinistres causés à
tout type d'actif ou la perte de ces actifs et s'applique notamment aux
immeubles, petits commerces, habitations, bétail, stocks, biens
d'équipement, véhicules, outils et valeurs personnelles. Au
même titre que l'assurance temporaire décès, la couverture
s'étend sur une période limitée.
Trois aspects de l'assurance
mobilière/immobilière rendent cette dernière plus
risquée et plus complexe à gérer que l'assurance vie :
Q Il est plus difficile d'estimer les actifs et de fixer les
indemnités ;
Q Les déclarations de sinistre sont plus
fréquentes ;
Q La probabilité de fausses déclarations est
plus élevée, ce qui implique des ressources administratives
importantes pour vérifier les déclarations et l'origine d'un
sinistre ou de la perte d'un actif.
L'assurance mobilière/immobilière est
généralement proposée par les micro-assureurs pour assurer
un bien servant de garantie dans le cadre d'un prêt octroyé par
une IMF ou d'un crédit-bail. Afin de réduire le risque lié
au produit et de le rendre moins complexe, l'assureur peut limiter les
versements à titre d'indemnité au solde restant dû du
crédit concerné au lieu de couvrir la valeur de remplacement des
actifs.
Par ailleurs, prévenir les pertes de biens peut
contribuer à réduire les demandes d'indemnisation. Ainsi, les
assurés doivent être récompensés lorsqu'ils prennent
des mesures préventives. Si les ménages à faibles revenus
sont peu susceptibles de remplir de fausses déclarations, l'accès
à l'assurance peut les pousser à négliger les actifs
assurés. Il faut mettre en place des systèmes de contrôle
et d'incitation pour décourager ou prévenir la
négligence.
L'assurance mobilière/immobilière peut
être proposée en même temps que d'autres produits ou
services, via des circuits existants (comme les agents de crédit ou les
agences), même si elle est un produit autonome.
C. Assurance santé
L'assurance santé peut couvrir tout ou partie des frais
hospitaliers et chirurgicaux, pharmaceutiques et médicaux, survenant
à la suite d'un accident ou d'une maladie spécifiée. Les
indemnités peuvent être versées soit au ménage soit
directement au fournisseur de soins.
L'assurance santé est plus risquée et plus
complexe que l'assurance vie ou l'assurance
mobilière/immobilière, les demandes d'indemnisation étant
fréquentes, compliquées et variées.
L'assureur est également confronté à la
possibilité de demandes plus importantes que prévues,
liées au phénomène d'anti sélection (tendance de
certaines personnes présentant un risque plus élevé que la
moyenne à rechercher une assurance standard), au risque moral, ou encore
d'autres abus à la fois de la part de l'assuré et du fournisseur
de soins.
Les micro-assureurs s'aventurant dans ce domaine sont en
grande partie eux-mêmes des fournisseurs de soins. Aucun des programmes
étudiés jusque-là ne couvre de manière
cohérente le total des coûts entraînés par la
prestation d'une assurance santé et de services médicaux
auprès d'une population à prédominance pauvre. Cependant,
on peut en tirer quelques leçons :
· Les primes doivent être abordables, ce qui limite
la gamme de services pouvant être fournis. Les clients doivent participer
au processus de sélection, de manière à ce que les
produits aient plus de chance d'être acceptés, et que les attentes
des clients soient plus raisonnables. La couverture de soins préventifs
permet d'améliorer l'état de santé des assurés, et
peut réduire le nombre de demandes d'indemnisation à long
terme ;
· L'assurance santé est un produit complexe
nécessitant une gestion et un contrôle stricts ;
· Les familles doivent être assurées de
préférence aux individus pour diminuer les coûts de
transaction et le phénomène d'anti sélection ;
· Les quotes-parts, les cartes d'identification, les
médicaments génériques et les montants maximums de
couverture sont des moyens de limitation des coûts.
|