i. 2.1.3. Approche nutritionniste
Le précurseur de cette approche est Th. MC keown qui,
en 1958 et 1960, l'annonce dans des publications en Angleterre. Par cette
approche, il affirme que: « c'est l'accroissement du niveau de vie
qui, en améliorant l'état nutritionnel de l'individu et donc sa
résistance aux infections, conduit au déclin de la
mortalité ». Cette approche montre que les mécanismes
d'action des facteurs économique passent par la nutrition. Elle accorde
aussi un poids très relatif aux facteurs médicaux.
Cette approche permet de comprendre, en effet, le niveau de
mortalité observé dans certaines régions d'Afrique
subsaharienne. Certaines maladies comme la rougeole, la diarrhée, etc.
s'aggravent lorsqu'elles sont dans un corps malnutri.
Cette théorie a suscité de nombreuses critiques
dont l'une se base sur la sous-estimation du rôle croissant, au
19e siècle, de l'éducation sanitaire et des
mesures de santé publique.
Allaitement
maternel
L'allaitement maternel affecte la régulation hormonale
et augmente la durée de l'aménorrhée post-partum. Le lait
maternel donne au cours des premiers mois de vie une certaine protection
immunologique et répond mieux aux besoins nutritionnels de l'enfant. Au
cours des six premiers mois de la vie, le lait de la mère suffit aux
besoins nutritionnels de l'enfant. Dans une collectivité pauvre, un
enfant de moins de six nourri au biberon court environ trois fois plus de
risque de mourir qu'un enfant nourri au sein (The Johns Hopkins University
Août 1982, cité par Dackam, 1987). Ainsi, les enfants nourris au
sein courent moins de risques d'infection ou de malnutrition et sont donc moins
exposés aux risques de mourir que les autres.
Par ailleurs, un allaitement maternel prolongé
au-delà de six mois et surtout sans autres compléments
alimentaires ne suffit plus aux besoins nutritionnels de l'enfant. La solution
idéale est de nourrir l'enfant au sein durant les quatre à six
premiers mois et d'introduire ensuite d'autres aliments sans jamais attendre
au-delà de huit mois.
Selon une enquête à passages
répétés sur la mortalité infantile et
juvénile (EMIJ) à Yaoundé réalisée par
l'Institut de Formation et de Recherche Démographique (I.F.O.R.D) de
1978-1980 (Dackam, 1990), le niveau de mortalité est trois fois plus
élevé chez les enfants allaités au biberon que chez ceux
allaités au sein.
Plusieurs étude ont utilisées la durée
d'allaitement pour évaluer les effets de l'allaitement sur la
mortalité des enfants, d'autres par contre ont utilisées le type
d'allaitement, et d'autres encore, la durée d'allaitement exclusive au
sein (qui correspond au moment où la mère commence à
introduire d'autres aliments pour nourrir l'enfant). Tous ces travaux ont, en
effet, confirmés l'importance de l'allaitement dans la lutte contre la
mort aux jeunes âges.
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