3.2. Résultats des analyses :
Pour toutes les analyses statistiques relevant de l'analyse de
variance (ANOVA) et du t de student, les conditions d'applications ont
été vérifiées. La normalité des
distributions a été vérifiée à l'aide des
coefficients d'aplatissements et d'asymétrie. Ils se situent tous entre
0 et 1. (Annexe XI, p.97). L'homogénéité des variances des
groupes interindividuels a également été
vérifiée à l'aide du test de Levene. Lorsque les
résultats du test de Levene étaient significatifs, des
analyses non paramétriques correspondantes (test de Kruskal-Wallis
et test U de Mann-Whitney) ont été réalisées,
mais non conservées lorsque les résultats des tests
paramétriques étaient similaires. En effet, ces deux tests
disposent d'une robustesse suffisante pour résister à la
majorité des violations de leurs conditions d'applications
(Rakotomalala, 2008). Lorsque les résultats des tests
paramétriques et non paramétriques étaient
différents. Les résultats non paramétriques ont
été conservés.
Résultats Hypothèse 1 :
Pour vérifier s'il existe un lien entre les scores de
SEP et d'intérêts nous avons réalisé des
corrélations entre les différents scores de SEP et
d'intérêts. Toutes les corrélations sont
résumées dans la matrice de corrélation suivante :
Tableau 4 : Matrice de corrélation entre les scores de
SEP et les intérêts.
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Score
|
Score
SEP
|
Score SEP
|
Score
SEP
|
Score
SEP
|
Score
SEP
|
Score
SEP
|
|
totale
|
Diplôme
|
Diplôme
|
Diplôme
|
Ratio
|
Ratio
|
Ratio
|
Score totale
Intérêt
Score Intérêt
|
0,67***
|
0,65***
|
0,66***
|
0,55***
|
0,60***
|
0,65***
|
0,56***
|
Diplôme élevé
Score Intérêt
|
0,61***
|
0,73***
|
0,58***
|
0,40***
|
0,54***
|
0,60***
|
0,51***
|
Diplôme
intermédiaire
|
0,66***
|
0,60***
|
0,69***
|
0,52***
|
0,57***
|
0,66***
|
0,54***
|
Score Intérêt
Diplôme faible
|
0,57***
|
0,45***
|
0,52***
|
0,56***
|
0,53***
|
0,52***
|
|
Score Intérêts
Ratio Femme
|
0,55***
|
0,53***
|
0,52***
|
0,48***
|
0,66***
|
0,51***
|
|
Variables
SEP
élevé
intermédiaire
faible
Femme
Mixte
Score Intérêts
Ratio Mixte
0,60***
0,62***
0,60***
0,44***
0,50***
0,65***
Score Intérêts
Ratio Homme
0,63***
0,59***
0,62***
0,53***
0,44***
0,57***
*** p<0,001 ; Ratio Homme, Femme, Mixte :
métiers majoritairement exercés par des hommes, femmes, par les
deux sexes.
Lecture : La corrélation entre le score total de SEP et le
score total d'intérêts des élèves est de r= 0,67 ;
p<0,001
30
Toutes les corrélations sont positives et
s'étendent dans la diagonale de 0,59 à 0,73. Ce sont des
corrélations suffisamment importantes pour dire qu'il existe bien un
vrai lien entre SEP et intérêts, mais également assez
moyenne6 pour considérer une réelle distinction entre
les concepts de SEP et d'intérêts. Pour chaque score
d'intérêts, la corrélation la plus importante correspond au
score de SEP qui lui est rattaché. La corrélation la plus
importante entre SEP et intérêts (r =0,73) étant
trouvée pour les métiers avec un niveau de diplôme
élevé, et la plus faible (r= 0,59) pour les métiers avec
un niveau de diplôme faible. Si la corrélation ne nous dit pas le
sens de cette relation, au regard de la TSCO, cela voudrait dire que se sentir
capable de faire un métier avec un niveau de diplôme
élevé a plus d'influence sur l'intérêt pour ces
métiers que se sentir capable de faire un métier avec un niveau
de diplôme plus faible n'a une influence sur les mêmes
métiers. De même, la corrélation entre SEP et
intérêts pour les métiers majoritairement exercés
par les hommes (r= 0.71) est plus importante que la corrélation entre
SEP et intérêts pour les métiers majoritairement
exercés par les femmes. (r=0.66).
L'hypothèse 1 est donc validée. Il
existe bien une corrélation positive entre les scores
d'intérêts et les scores de SEP des
élèves.
Résultats de l'hypothèse 2 :
Afin de savoir si les garçons ont des SEP et des
intérêts plus élevés que les filles dans la forme A
du questionnaire, et similaire dans la forme B (Hypothèse 2). Nous avons
réalisé des t de student pour échantillons
indépendants.
6 Cohen (1992, p. 157) : de 0,20 à 0,50 :
corrélation faible ; de 0,50 à 0,80 : corrélation moyenne;
supérieur à 0,80 corrélation importante.
31
Tableau 5 : Effet du sexe : moyennes et résultats des t
de student pour les SEP et intérêts.
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Forme A
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Forme B
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Forme A
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Forme B
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Moy.
Ecart type
t
p.( bilat.)
p. (unilat.)
d
Toutes versions
Garçons
98,06
23,57
0,27
(Masculin)
Filles
104,43
21,82
24,38
2,07
0,04*
0,02*
0,39
( Masculin-féminin)
22,74
0,225
Toutes versions
29,07
0,365
(Masculin)
32,12
0,17
( Masculin-féminin)
25,54
0,34
*p<0,05 ; d : d de cohen (taille de l'effet). ET :
Ecart type. Lecture : La moyenne des scores moyens d'intérêts des
deux versions pour les files
Filles
104,01
20,41
2
0,05*
0,025*
est de 104,41 et de 93,06 pour les garçons. La
différence pour ces deux moyennes est significative p<0,05
et présente une taille d'effet faible.
Garçons
95,37
Filles
Garçons
103,53
100,49
18,89
0,75
0,45
Filles
Garçons
111,01
109,97
22,71
0,34
0,73
Filles
Garçons
110,27
105,25
21,6
0,97
0,34
Filles
Garçons
112,25
114,23
24,1
0,42
0,68
Nous pouvons noter que les scores moyens sont tous
inférieurs au score moyen théorique
de 135 points. Les intérêts et les SEP des
élèves pour les métiers sont donc tous faibles.
Contrairement à notre hypothèse, pour les
intérêts, ce sont en fait, les filles qui sont
significativement plus intéressées que les
garçons par les métiers présentés (t (219)
= 2,00 ;
p<0,05 ; d= 0,27). Cette différence
est présente dans la forme A (t (109) = 2,07 ; p=0.04
; d=
0,39), mais ne l'est plus dans la forme B (t (108) =0,75
; p.ns). Les garçons semblent donc avoir
bénéficié de la forme grammaticale au
masculin du questionnaire. Pour les SEP, d'un point de
vue descriptif nous pouvons constater que les filles ont des SEP
pour les métiers supérieurs aux
garçons dans la forme A et que les garçons ont des
SEP supérieurs aux filles dans la forme B.
Cependant, ces différences ne sont pas significatives.
Qu'en est-il lorsque nous prenons en compte le ratio sexe des
métiers?
32
Tableau 6 : Effets du sexe : Résultats de t de student et
moyenne selon le sexe-ratio des métiers
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Scores
|
Filles
|
|
|
|
|
|
|
|
Intérêt ratio Homme
|
Moy.
31,42
|
ET
7,38
|
Moy.
34,13
|
ET
9,09
|
t de student
2,42
|
p (á bilat.)
0,05*
|
p (á unilat.)
0,025*
|
|
Garçons
d
Intérêt ratio Mixte
Intérêt ratio Femme
SEP ratio Homme
SEP ratio Mixte
SEP ratio Femme
36,42
36,17
31,76
38,38
41,05
7,92
8
7,68
8,31
9,2
34
29,91
36,67
37,73
35,54
8,42
7,81
10,44
10,06
10,56
2,19
5,88
3,95
0,52
4,11
0,05*
0,001***
0,0001**
0,6
0,001***
0,025*
0,001***
0,001***
0,3
0,001***
0,32
0,29
0,79
0,53
0,56
Intérêt ratio Homme
Intérêt ratio Mixte
31,9
36,3
7,8
8,7
33,11
33,13
9,04
9,12
0,78
1,89
0,44
0,06
0,22
0,03*
0,39
0,89
0,11
0,5
0,68
0,43
0,21
0,68
0,35
0,51
0,45
* p<0,05 ; ** p<0,01 ***
p<0,001 ; Ratio Homme, Femme, Mixte : métiers
majoritairement exercés par des hommes, femmes, par les deux
sexes. Forme A : Masculin, Forme B : Masculin, féminin. ET
: Écart type. Lecture : Les filles ont un score moyen
d'intérêts pour les métiers
majoritairement exercés par les hommes de 31,42. La
différence avec les garçons qui ont un score moyen de 34,13 est
significative (p<0,05).
Intérêt ratio Femme
36,3
8
29,13
7,97
4,7
0,001***
0,001***
Intérêt ratio Homme
Intérêt ratio Mixte
Intérêt ratio Femme
30,92
36,53
36,08
6,92
6,97
8,06
35,05
34,79
30,63
9,13
7,74
7,66
2,62
1,23
3,63
0,01**
0,22
0,001***
0,005**
0,001***
SEP ratio Homme
SEP ratio Mixte
SEP ratio Femme
31,55
38,02
40,62
7,5
8,08
8,3
35,58
35,95
33,72
10,77
11,55
11,58
2,29
1,14
3,61
0,02*
0,03*
0,001***
0,01**
0,015*
0,001***
SEP ratio Homme
SEP ratio Mixte
SEP ratio Femme
32
38,71
41,53
7,95
8,64
10,2
37,66
39,34
37,18
10,12
8,28
9,33
3,2
0,39
2,33
0,002**
0,7
0,02*
0,001**
0,01**
On peut constater que les garçons se sentent
significativement plus intéressés que les filles
par les métiers majoritairement exercés par les
hommes (t (219) =2,42 ; p< 0,05 ; d= 0,32).
Cet
effet est uniquement présent dans la forme B (t
108) = 2,62 ; p<0,05 ; d= 0,50), mais pas dans
la forme A (t (109) =0,78 ; p. n.s). La forme
grammaticale au féminin aurait donc accru encore
plus les intérêts des garçons, pour les
métiers majoritairement exercés par les hommes, mais
n'aurait pas eu d'effet sur les intérêts des filles.
En revanche, pour les SEP des métiers
majoritairement exercés par les hommes, l'effet du sexe en
faveur des garçons est présent dans
les deux formes du questionnaire.
Les filles quant à elle se sentent significativement plus
intéressées (t (219) =5,88 ;
p<0.0000001 ; d= 0,79) et significativement
plus capables (t (219) =4,11 ; p<0.000001 ; d=
0,56) que les garçons pour les métiers
majoritairement exercés par les femmes. Cet effet est
présent dans la forme A (t (109) =4,70 ;
p<0.000001 ; d= 0,89) et dans la forme B (t (108)
=
3,63 ; p<0.0005 ; d= 0,68). Elles ne
semblent donc pas bénéficier de la forme grammaticale au
féminin. Pour les métiers dits « mixtes»
(t (219) = 2,19 ; p<0,05 ; d= 0,29), les filles
se sentent
significativement plus intéressées que les
garçons par les métiers, ce qui est l'inverse de notre
hypothèse. Cependant, cette différence entre filles
et garçons est significativement présente en
unilatérale dans la forme A (t (109) =1,89 ;
p= 0,03 ; d = 0,38), mais n'est plus présente dans
33
la forme B (t (108) =1,23 ; p.ns). Ce serait
donc les garçons qui bénéficieraient de la forme
grammaticale au féminin pour les intérêts. Pour les SEP, un
effet du sexe est également présent (en faveur des filles)
uniquement dans la forme A, mais plus dans la forme B.
Qu'en est-il lorsque nous prenons en compte le niveau de
diplôme des métiers?
Tableau 7 : Moyennes, écarts types et résultats
des t de student pour les niveaux de diplômes.
Scores Filles Garçons
Moy. El' Moy. El' student ddl p (á bilat.) p
(á unilat.) d
|
|
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|
|
|
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|
|
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|
|
|
|
|
|
t de
|
|
|
|
|
|
Intérêt niveau de diplôme
élevé
Intérêt niveau de diplôme
intermédiaire
|
35,36
35,57
|
8,78
8,36
|
33,32
32,78
|
8,40
7,07
|
1,77
2,66
|
219
219
|
0,08
0,01**
|
0,04*
0,00**
|
|
|
Intérêt niveau de
diplôme faible
SEP niveau de diplôme
élevé
SEP niveau de diplôme
intermédiaire
|
33,08
34,43
37,27
|
8,79
9,13
10,16
|
31,94
34,03
36,53
|
6,90
8,43
7,98
|
1,06
0,34
0,59
|
219
219
219
|
0,29
0,73
0,55
|
|
|
SEP niveau de diplôme faible
39,50
11,86
39,39
9,12
0,07
219
0,94
0,14
0,37
0,28
0,47
0,24
0,36
Intérêt niveau de diplôme
élevé
Intérêt niveau de diplôme
intermédiaire
Intérêt niveau de diplôme
faible
35,54
35,71
33,18
9,88
7,17
6,73
32,13
31,78
31,45
9,06
8,6
8,57
1,89
2,62
1,18
109
109
109
0,06
0,01**
0,24
0,03*
0,005**
0,12
0,36
0,5
Intérêt niveau de diplôme
élevé
35,15
7,41
34,39
7,66
0,53
108
0,6
0,3
0,12
0,355
0,195
0,13
0,235
0,34
0,445
0,3
* p<0,05 ; ** p<0,01 ***
p<0,001. Forme A : Masculin, Forme B : Masculin, féminin. ET
: Écart type ; Lecture : Les filles ont un score moyen
d'intérêts pour les métiers avec un niveau de
diplôme élevé de 35,54. La différence avec les
garçons qui ont un score moyen de 32,13 est
tendanciellement significative (p<. 10).
Intérêt niveau de diplôme
intermédiaire
Intérêt niveau de diplôme
faible
35,41
32,96
7,03
7,17
33,68
32,37
8,1
9,03
1,17
0,37
108
108
0,24
0,71
SEP niveau de diplôme
élevé
SEP niveau de diplôme
intermédiaire
SEP niveau de diplôme faible
34,1
36,78
39,38
9,16
7,18
8,2
32,51
34,84
37,91
10,48
10,71
12,56
0,86
1,13
0,73
109
109
109
0,39
0,26
0,47
SEP niveau de diplôme
élevé
SEP niveau de diplôme
intermédiaire
SEP niveau de diplôme
faible
34,8
37,82
39,63
7,6
8,86
10,15
35,39
38,07
40,72
7,35
9,46
11,12
0,41
0,14
0,5
108
108
108
0,68
0,89
0,6
Aucune différence entre les filles et les
garçons que cela soit dans la forme A ou dans la forme B n'est
révélée pour les SEP des métiers, quel que soit le
niveau de diplôme. En revanche, les filles ont des intérêts
plus élevés que les garçons pour les métiers avec
un niveau de diplôme élevé dans la forme A, ce qui n'est
plus le cas dans la forme B (en unilatérale). Elles se sentent
également plus capables que les garçons de faire des
métiers avec un niveau de diplôme intermédiaire dans la
forme A, mais plus dans la forme B. Les garçons ont, en effet plus
bénéficier que les filles de la forme au féminin du
questionnaire, leur permettant ainsi de rattraper ces dernières.
En conclusion, dans l'hypothèse 2, nous
faisions l'hypothèse que lorsque les métiers sont écrits
au masculin seul (forme A), les garçons devraient avoir des SEP et des
intérêts significativement plus importants que les filles. Nous
supposions que lorsque les métiers sont écrits au masculin et au
féminin (forme B), cette différence ne serait plus
présente (Steinbruckner & Thiénot,
2015). Sur l'échantillon global, l'hypothèse 2 n'est donc pas
validée pour les SEP et les intérêts. En revanche,
l'hypothèse inverse est validée pour les intérêts.
Les filles ont des intérêts significativement supérieurs
aux garçons dans la forme A et plus dans la forme B. Ce résultat
qui va à l'encontre de notre hypothèse est également
trouvé pour les intérêts des métiers avec un niveau
de diplôme intermédiaire et pour l'intérêt et les SEP
des métiers dits « mixtes».
Résultats de l'hypothèse 3 :
Afin de savoir si les scores d'intérêts et de SEP
des élèves sont supérieurs dans la forme B par rapport
à la forme A du questionnaire. Nous avons réalisé des t de
student pour échantillons indépendants.
Tableau 8 : Effet de la forme et du sexe : moyennes et
résultats des t de student.
|
|
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|
Moy.
|
ET
|
t
|
p.( bilat.)
|
p. (unilat.)
|
|
|
A
B
|
99,94
101,85
|
23,46
|
0,63
|
0,53
|
|
|
|
A
B
|
104,43
103,53
|
21,82
|
0,22
|
0,82
|
|
|
34
d
Tous les élèves
21,07
0,27
Filles
18,89
0,41
Garçons
A
B
95,36
100,49
24,38
22,74
1,17
0,24
0,12
Tous les élèves
A
B
107,78
113,35
27,32
24,82
1,58
0,11
0,06
0,21
Filles
24,10
0,33
Garçons
25,54
0,31
* p<0,05 ; À : version au masculin ; B : version au
masculin et au féminin. ET : Écart-type. Lecture : Les scores
moyens d'intérêts des élèves
dans la forme A est de 99,94 et de 101,85 dans la forme B ; la
différence entre ces deux scores n'est pas significative (p>.
0,05).
A
B
110,27
112,24
21,60
0,44
0,66
A
B
105,25
114,23
32,12
1,67
0,10
0,05e
D'un point de vue descriptif, mis à part les
intérêts des filles, tous les scores de SEP et
d'intérêts pour les métiers sont plus élevés
dans la forme B par rapport à la forme A. Cependant, les
résultats pour les intérêts ne montrent aucune
différence significative entre la forme A et B du questionnaire. Pour
les SEP, en revanche les élèves ont des scores tendanciellement
plus élevés dans la forme B par rapport à la forme A pour
un seuil unilatéral (t (219) = 1.57 ; p <0,10 ; ;
d= 0,21). Cet effet est en fait présent uniquement pour les
garçons. Ils ont des scores de SEP pour les métiers qui sont
supérieurs dans la forme B (M=114.23 #177; 25,54) par rapport
à la forme A (M =105,25 #177; 32,12). Cette différence est
tendanciellement significative (t (114) =1,67 ; p<0,10 ; d=
0,31) à un seuil bilatéral et est significative pour un
seuil unilatéral
35
(p<0,05). Bien que cet effet soit faible,
ce serait les garçons qui bénéficieraient plus que
les filles de la forme grammaticale au féminin du questionnaire.
Et pour le ratio sexe?
Afin de savoir si le ratio-sexe des métiers a une
influence sur les scores d'intérêts et de SEP des
élèves. Nous avons réalisé des t de student pour
échantillons indépendants.
Tableau 9 : Moyennes, écarts types et résultats
selon la forme du questionnaire et le ratio-sexe des métiers.
|
|
Forme A
(Masculin)
|
|
Forme B
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Intérêts ratio Homme
Intérêts ratio Mixte
|
32,48
34,74
|
ET
8,42
9,02
|
(Masculin-
féminin)
33,21
35,56
|
ET
8,44
7,42
|
t de student
0,65
0,74
|
p.(bilat.)
0,52
0,46
|
p.(unilat.)
|
|
|
Intérêts ratio Femme SEP ratio
Homme SEP ratio Mixte SEP ratio Femme
Intérêts ratio Homme Intérêts ratio
Mixte
|
32,72 33,55 37,03
37,21 31,86 36,32
|
8,72 9,45 9,96 10,60
7,80 8,72
|
33,05 35,14 39,06
39,12 30,92 36,53
|
8,27 9,60 8,41 9,92
6,92 6,97
|
0,29 1,24 1,64 1,38
-0,65 0,13
|
0,77 0,22 0,10 0,17
0,52 0,89
|
0,05*
|
|
d
0,26
0,23
0,39
0,11
0,08
0,22
Intérêts ratio Femme
SEP ratio Homme
SEP ratio Mixte
SEP ratio Femme
36,25
31,55
38,09
40,63
8,01
7,50
8,08
8,30
36,08
32,00
38,71
41,53
8,07
7,95
8,64
10,20
-0,11
0,30
0,38
0,50
0,91
0,77
0,70
0,62
0,26
0,45
0,46
0,38
0,35
0,31
Intérêts ratio Homme
Intérêts ratio Mixte
Intérêts ratio Femme
SEP ratio Homme
33,11
33,13
29,13
35,58
9,04
9,11
7,97
10,77
35,05
34,79
30,62
37,66
9,13
7,74
7,66
10,12
1,15
1,06
1,03
1,07
0,25
0,29
0,31
0,29
0,13
0,15
0,15
0,14
0,34
0,33
* p<0,05 ; ET : Écart-type; Forme A : Masculin
; Forme B : Masculin-féminin. ; Ratio Femmes, Hommes et Mixte :
métier majoritairement
exercé par les femmes, les hommes ou mixtes ; ^^ : Les
variances ne sont pas homogènes (test de Levene : p=0.00) :
résultats Mann-Withney
(z=1.97 ; p<0,05 en bilatéral).
Lecture : Les élèves ont un score moyen
d'intérêts pour les métiers majoritairement exercés
par les hommes de 32,48 quand le métier est au
masculin (Forme A) et de 33,21 quand le métier est au
masculin-féminin (Forme B). La différence entre les deux formes
n'est pas significative.
SEP ratio Mixte
SEP ratio Femme^^
35,95
33,73
11,55
11,58
39,34
37,18
8,28
9,33
1,84
1,78
0,07
0,08*
0,03*
0,04*
Les résultats ne montrent aucune différence
significative entre la forme A et B du
questionnaire pour les intérêts pour tous les
ratio-sexe des métiers. Pour les SEP, en revanche,
les résultats montrent que l'ensemble des
élèves se sentent tendanciellement plus capables de
faire les métiers majoritairement exercés par les
femmes (t (219) = 1,38 ; p=0.08 ; d=0.52), et
« mixte» (t (219) = 1,64 ; p=0.05
; d= 0,20) en unilatéral, dans la forme B par rapport à
la
forme A. Cependant, pour les SEP, ce sont pour les garçons
que les scores entre la forme A et
B sont significativement différent pour les métiers
majoritairement exercés par les femmes. (z
36
(114)7=1,78 ; p=0,05 ; d =0,33).
Pour les métiers dits « mixtes», les scores de SEP des
garçons augmentent significativement entre la forme A et la forme B du
questionnaire pour un seuil á unilatéral (t (114) =1,84
; p=0,03 ; d=0.34), en bilatéral cette
différence est tendancielle (p=0.07). Pour les métiers
majoritairement exercés par les hommes, par contre le genre grammatical
féminin n'augmente pas le sentiment d'auto-efficacité des
garçons. Les filles quant à elle ne semblent pas
bénéficier de la forme grammaticale au féminin.
En conclusion, nous faisions l'hypothèse que
pour tous les élèves le SEP et les intérêts
augmenteraient lorsque les métiers sont écrits au masculin et au
féminin (forme B) en comparaison à la condition où les
métiers sont écrits au masculin (forme A) (Chatard et al., 2005).
L'hypothèse 3 est donc validée uniquement pour les scores de
SEP.
Nous déclinions cette hypothèse pour les
filles (hypothèse 3.2) et les garçons (hypothèse 3.1) en
prenant en considération le ratio sexe des métiers. En effet,
nous nous attendions également à ce à que les SEP et les
intérêts soient plus élevés dans la forme B par
rapport à la forme A pour tous les ratio sexe.
L'hypothèse 3.1 (garçons) est
validé seulement pour les SEP des métiers majoritaire ment
exercés par les femmes et mixtes. Ce qui semble en accord avec
l'étude de Chatard et al. (2005). L'hypothèse 3.2 (filles) n'est
pas validée.
7 Le test U de Mann Witney a été
retenu, car les variances n'étaient pas homogènes et le
résultat différent du t de student
Résultats de l'hypothèse 4 sur un effet du
questionnaire en prenant en compte le niveau de diplôme.
Tableau 10 : moyennes, écarts types et résultats
selon le niveau de diplôme.
Scores
|
Forme A
(Masculin) ET
|
Forme B
( Masculin-féminin) ET t de student p
(á bilat.) p (á unilat.) d
|
37
Intérêt niveau de diplôme
élevé Intérêt niveau de
diplôme intermédiaire Intérêt niveau de
diplôme faible SEP niveau de diplôme
élevé^^ SEP niveau de diplôme
intermédiaire SEP niveau de diplôme
faible
|
33,85 33,77 32,32
33,32 35,82 38,65
|
9,59 8,12 7,71 9,82
9,11 10,57
|
34,74 34,45 32,64
35,13 37,95 40,24
|
7,53 7,66 8,23 7,53
9,16 10,66
|
0,77 0,65 0,29 1,54
1,74 1,11
|
0,44 0,52 0,77 0,13*
0,08 0,27
|
0,22 0,26 0,39 0,07*
0,04* 0,13
|
0,21
0,23
|
Intérêt niveau de diplôme
élevé Intérêt niveau de
diplôme intermédiaire Intérêt niveau de
diplôme faible SEP niveau de diplôme
élevé SEP niveau de diplôme
intermédiaire SEP niveau de diplôme
faible
|
35,54 35,71 33,18
34,11 36,79 39,38
|
9,88 7,17 6,73 9,16
7,18 8,20
|
35,16 35,41 32,96
34,80 37,82 39,63
|
7,42 7,03 7,17 7,60
8,86 10,15
|
0,22 0,22 0,16 0,42
0,66 0,14
|
0,83 0,83 0,87 0,68 0,51 0,89
|
0,41 0,41 0,44 0,34 0,26 0,44
|
|
Intérêt niveau de diplôme
élevé Intérêt niveau de
diplôme intermédiaire Intérêt niveau de
diplôme faible SEP niveau de diplôme
élevé SEP niveau de diplôme
intermédiaire SEP niveau de diplôme
faible
|
32,13 31,78 31,45
32,51 34,84 37,91
|
9,06 8,60 8,57 10,48
10,71 12,56
|
34,39 33,69 32,38
35,39 38,07 40,72
|
7,66 8,11 9,04 7,53
9,46 11,12
|
1,46 1,23 0,56 1,71
1,72 1,28
|
0,15 0,22 0,57 0,09 0,09 0,20
|
0,07 0,11 0,29 0,04* 0,04*
0,10
|
|
0,27
0,32
0,32 * p<0,05 ; ET : Écart-type ;
Forme A : Masculin ; Forme B ; ^^ : Les variances ne sont pas homogènes
(test de Levene : p=0.01) : résultats Mann-Withney (z=1.95 ; p<0,05
en bilatéral). Lecture : Le score moyen des filles pour les
métiers avec un niveau de diplôme élevé est de 35,54
dans la forme A (masculin) et de 35,16 dans la forme B
(masculin-féminin) ; cette différence n'est pas significative.
Aucune des comparaisons de scores n'atteint le seuil de
significativité pour les intérêts. Sur un plan
descriptif, les scores des garçons sont tout de même
supérieurs dans la forme B par rapport à la forme A pour tous les
niveaux de diplômes des métiers. Pour les diplômes de niveau
élevé, les garçons voient leurs scores
d'intérêts augmenter entre la forme A et B (z (114) =
1,95 ; p=0.05). Pour les SEP, ce sont également pour les
garçons que nous trouvons une augmentation significative entre la forme
A et B pour les métiers avec un niveau de diplôme
intermédiaire et élevé en unilatéral. Aucune autre
comparaison n'est significative.
En conclusion nous nous attendions dans
l'hypothèse 4.1 à ce que pour tous les niveaux de diplôme,
les scores de SEP et d'intérêts soient supérieurs lorsque
les métiers sont écrits au masculin et féminin (forme B)
par rapport à la condition où les métiers sont
écrits au masculin seulement (forme A). L'hypothèse 4.1 est donc
partiellement validée
38
pour les garçons et seulement pour les
métiers avec un niveau de diplôme élevé (SEP et
intérêts) et intermédiaire (SEP).
Nous émettions l'hypothèse
(hypothèse 4.2) que la différence de score de SEP et
d'intérêts entre la forme au masculin et la forme au masculin et
au féminin seraient plus importante pour les métiers avec un
niveau de diplôme élevé (niveau I-II) que pour les
métiers avec un niveau de diplôme intermédiaire (niveau
III-IV), eux-mêmes ayant une différence de score plus
élevé que les métiers avec un niveau de diplôme
faible (niveau V). Cette hypothèse ne peut être testé en
raison de la non-présence de différence entre la forme A et B des
différents niveaux de diplôme. Nous pouvons noter cependant que
les seuls effets trouvés sont pour les métiers avec des niveaux
de diplôme élevés et intermédiaires. Il semblerait
donc que la forme grammaticale au féminin ait un effet positif plus
important sur les scores de SEP et d'intérêts pour les
métiers les plus prestigieux.
Bien qu'aucune hypothèse n'ait été faite
sur ce point, nous avons donc également regardé si le niveau de
diplôme a une influence sur les scores de SEP et d'intérêts
des élèves. Nous avons réalisé des t de student
pour échantillons appariés.
Figure 1 : Scores de SEP et d'intérêts en fonction
des niveaux de diplôme.
Pour les Intérêts : Les résultats
montrent que les élèves sont plus intéressés par
les métiers qui demandent un niveau de diplôme élevé
(M= 34,29 #177; 8,62) et intermédiaire (M = 34,11
#177; 7,88) que pas les métiers qui demandent un niveau de diplôme
faible (M= 32,48 #177; 7,95). En effet, les élèves sont
tout autant intéressés par les métiers avec niveaux de
diplôme élevé et intermédiaire (t (220) =
0,51 ; p.ns), en revanche, les élèves sont moins
intéressés par les métiers
39
avec un niveau de diplôme faible par rapport à
ceux avec un niveau de diplôme élevé (t (220) =
3,81 ; p<0.0005 ; d= 0,22) ou intermédiaire (t
(220) = 4,82 ; p<0.000001 ; d= 0,21).
Pour les SEP : Les résultats montrent que les
élèves se sentent significativement plus capables d'exercer les
métiers qui demandent un niveau de diplôme faible (M=
39,43 #177; 10,62) qu'intermédiaires (M = 36,88 #177;
9,17) ou élevés (M= 34,21 #177; 8,79). En effet, les
élèves se sentent plus capables de faire un métier avec un
niveau de diplôme faible par rapport à un niveau de diplôme
intermédiaire (t (220) = 6,05 ; p<0.000001 ; d=
0,25) et élevé (t (220) = 9,46 ; p<0.0000001
; d= 0,54). Elles et ils se sentent également plus
capables de faire un métier avec un niveau de diplôme
intermédiaire par rapport aux métiers avec un niveau de
diplôme élevé (t (220) = 7,19 ; p<0.000001
; d= 0,30).
En conclusion, plus le niveau de diplôme des
métiers présentés augmente, plus les SEP des
élèves à l'égard de ces métiers diminuent.
En revanche, c'est l'inverse pour les intérêts. Plus le niveau de
diplôme augmente plus les intérêts des élèves
augmentent. Ce résultat peut être expliqué par
l'anticipation des études et les difficultés associés
à des niveaux de diplôme plus élevé.
Résultats hypothèses 5 :
Concernant, l'hypothèse sur l'influence de la
forme du questionnaire sur les sous scores des différents types de
Holland, l'hypothèse n'a pas pu être traitée
statistiquement. En effet afin de pouvoir effectuer ce type d'analyse,
il aurait fallu que l'échelle soit conforme à la structure de
Holland. La validation de l'échelle ne faisait pas partie des objectifs
de ce mémoire. Cependant, les analyses qui ont été
effectuées parallèlement ont montré des
corrélations qui ne respectaient pas la structure RIASEC de Holland
(Annexe XII, p.98).
Nous avons cependant réalisé une analyse plus
qualitative par métiers à l'aide de Chi2.
Pour cela les réponses « Pas du tout» et
« Pas vraiment» ont été regroupées dans les
catégories « Je n'aime pas » et « Je ne me sens pas
capable » et les réponses « Plutôt » et «
Beaucoup/Tout à fait » dans les catégories « J'aime
» et « Je me sens capable ».
Les tableaux de Chi2 sont mis en annexe XIII et XIV,
p. 99 et 100
Les tableaux suivants présentent un
résumé des résultats des Chi2 qui
présentent un effet significatif ou tendanciel de la forme du
questionnaire, ainsi qu'un effet du sexe présent dans la forme A, mais
pas dans la forme B.
Tableau 11 : Résultats des Chi2 pour les SEP
Élevé = diplôme de niveau I et II ;
Intermédiaire = niveau III et IV ; Faible = niveau V ; RIASEC= typologie
de Holland ; F= Filles ; G= Garçons. À= version au masculin ; B=
version au masculin et au féminin. IMPOSSIBE : les conditions
d'application du chi 2 ne sont pas respectées (effectifs>5). Lecture
: Ingénieur.e foresti.ère est un métier de type «
Réaliste» dont l'accès se fait avec un niveau de
diplôme faible et est majoritairement exercé par les hommes. Il
n'y a pas de différence de SEP des élèves entre la forme A
et B pour ce métier, que cela soit pour les filles ou pour les
garçons. Les garçons se sentent tendanciellement plus
compétents que les filles (p<. 10)
40
41
Nous pouvons noter un effet du sexe présent dans la
forme A et absent dans la forme B pour 8 métiers. Pour 7 de ces 8
métiers, ce sont les garçons qui ont augmenté leurs SEP
entre la forme A et B ; seul le métier d'outileur·euse fait
exception.
Nous pouvons également constater un effet significatif
ou tendanciel de la forme du questionnaire sur les SEP des élèves
pour les métiers de :
- Professeur?e?s d'Arts plastiques : un métier
« Artistique» et majoritairement exercé par les femmes. Les
garçons se sentent tendanciellement plus capables d'effectuer ce
métier dans la forme B par rapport à la forme A
(÷2 (1,116) = 3,45 ; p= 0,06). Cette
différence entre les deux versions du questionnaire n'est pas
retrouvée chez les filles (÷2 (1,105) = 1,46 ;
p. ns.)
- Costumier?ère : (÷2 (1,221)
= 6,32 ; p=0.01) ce métier est majoritairement exercé
par les femmes et « Artistique ». Pour ce métier, les filles
se sentent plus capables d'exercer ce métier dans la forme B par rapport
à la forme A (÷2 (1,105) = 3,78 ; p=
0,05). Les garçons se sentent également tendanciellement
plus capables de faire costumier dans la forme B par rapport à la forme
A (÷2 (1,116) = 3,03 ; p=0.08).
- Masseur ?Masseuse : ce métier est
majoritairement exercé par les femmes et de type
« Investigateur ». (÷2
(1,221) = 5,05 ; p= 0,02). Les garçons se sentent
tendanciellement plus capables (÷2(1, 116) =
2,98 ; p= 0,08) dans la forme B par rapport à la forme A. Ce
n'est pas le cas pour les filles (÷2 (1, 105) = 2,63 ; p.
ns).
Suite à l'analyse de ce tableau, nous ne
pouvons pas tirer de conclusion générale sur une
différence entre filles et garçons selon la forme du
questionnaire en fonction des différents types de Holland.
RIASEC=type de Holland ; IMPOSSIBE: lesconditionsd'application
du chi2 ne sontpasrespectées(effectifs>5). Lecture: Pour le
métier de professeur?e d'ÉducationPhysique, il n'y a pas de
différence d'intérêts des élèves entre la
forme A et B pour ce métier, que cela soitpour les filles ou pour les
garçons. Les garçons se sententplus intéressés que
les filles dans la forme B, maispas dans la forme A.
42
Tableau 12 : Tableaux de résultats des Chi2
pour les intérêts.
43
Nous pouvons noter qu'un effet du sexe (en faveur des filles)
est présent dans la forme A et est absent dans la forme B pour 12
métiers.
Un effet de la forme du questionnaire (B>A) est
présent pour les intérêts pour les métiers de :
- Professeur?e?s d'Arts plastiques : : un
métier « Artistique» et majoritairement exercé par les
femmes. L'effet de la forme est tendanciel (÷ 2(1,221) = 2,88 ;
p= 0,09) pour les intérêts. Les garçons sont
tendanciellement plus intéressés par ce métier dans la
forme B par rapport à la forme A (x2 (1,116) = 2,58
; p= 0,106). Cette différence entre les deux versions du
questionnaire n'est pas retrouvée chez les filles
(x2 (1,105) = 1,89 ; p. ns.).
- Masseur ?Masseuse : un métier «
Investigateur» et majoritairement exercé par les femmes l'effet de
la forme est présent pour les intérêts
(x2 (1,221) = 3,99 ; p= 0,05). Les garçons
se sentent significativement plus intéressés (x2
(1,221) = 4,46 ; p= 0,03) dans la forme B par rapport à la
forme A. Tout comme pour les SEP, ce n'est pas le cas pour les filles.
- Agent?e de sécurité : ce
métier est majoritairement exercé par les hommes et de type
« Conventionnel». L'effet de la forme est
présent pour les intérêts (÷2(1,221) = 4,86
; p= 0,03). Les filles sont tendanciellement plus
intéressées par le métier d'agent de
sécurité dans la forme B par rapport à la forme A
(÷2 (1, 105) = 3,13 ; p= 0,08). L'effet n'est pas
significativement présent chez les garçons (x2
(1,116) = 1,74 ; p. ns).
- Ingénieur?e en environnement : ce
métier est « mixte» et de type « Réaliste »,
cet effet est présent pour les intérêts
(x2(1,221) = 7,46 ; p= 0,006). Là encore,
ce sont en réalité les garçons qui se sentent
significativement plus intéressés dans la forme B par rapport
à la forme A (x2 (1,116) = 8,09 ; p=
0,004). Cet effet n'est pas présent pour les filles
(x2 (1,116) = 0,34 ; p. ns).
Par contre, pour les métiers
d'éducateur·rice de jeunes enfants et de professeur·e des
écoles, on note que les filles sont plus intéressées
lorsque les métiers sont rédigés au masculin que
lorsqu'ils sont rédigés sous les deux formes. Nous pensons que
ces deux métiers étant souvent mis au féminin
(éducatrice et professeur·e des écoles sous sa forme
enseignante ou maitresse) et étant connotés comme des
métiers de femme, l'utilisation du masculin seul pourrait aux yeux des
filles donner un prestige plus important à ces métiers. Le
masculin étant perçu comme ayant plus de valeur que le
féminin (« valence différentielle des sexes »,
Héritier, 2005 cité par Vouillot, 2014). Pour le
métier de Monteur·euse de matériel électronique, nous
notons un effet tendanciel inversé également chez les
garçons. Nous pouvons expliquer ce résultat par deux
éléments. D'abord, le bac pro Système Numérique qui
mène à ce métier est un bac pro très demandé
par les garçons du secteur des collèges concernés. C'est
donc
44
potentiellement un choix d'orientation que seront
amenés à faire plusieurs élèves de ces
collèges. Les représentations de femmes induites par la forme B
du questionnaire ont pu à l'inverse de ce que nous nous attendions,
écarter les garçons de ce projet par conformation aux normes de
sexe.
Nous pouvons également noter que pour 2 métiers
la différence entre filles et garçons est significative dans la
forme B alors qu'elle ne l'était pas dans la forme A. C'est le cas pour
les métiers de professeur?e d'Éducation physique et
greffier?ère où la forme grammaticale au féminin est venue
augmenter l'intérêt des filles pour les métiers
potentiellement connotés comme étant pour les femmes
8(greffier·ère), et l'intérêt des
garçons pour les métiers connotés comme étant pour
les hommes (professeur d'EPS). Ce résultat est plutôt en accord
avec Steinbruckner et Thiénot (2015).
Enfin nous pouvons noter les résultats
différents de l'étude de Chatard et al. (2005) pour le
métier de couturier·ère et de professeur·e des
écoles. En effet, dans leurs études, ces dernier·ères
avaient trouvé un effet de la forme du questionnaire pour tous les
participant·e·s pour le métier de couturier·ère,
ainsi qu'un effet de la forme pour professeur·e des écoles. Pour
ces mêmes métiers nous ne trouvons pas d'effet de la forme du
questionnaire sur les SEP des élèves pour le métier de
professeur·e des écoles et un effet tendanciel inverse aux leurs
pour les intérêts. Pour le métier de
couturier·ère, un effet de la forme est seulement présent
sur les SEP des garçons, mais pas sur leurs intérêts.
Résultats hypothèses 6 :
Pour savoir si les PCS ont une influence sur les scores totaux
de SEP et d'intérêts, nous avons réalisé des ANOVA
sur les scores de SEP et d'intérêts avec le sexe (fille *
garçon), la forme (A*B) et les PCS (défavorisée, moyenne
et favorisée) en variables interindividuelles. Ces ANOVA ont
été réalisées avec un effectif de 164
participant·e·s (cf. tableau 3).
Les résultats ne montrent aucun effet de la PCS pour
les intérêts et les SEP. Aucune des comparaisons de scores
n'atteint le seuil de significativité.
Nous avons également réalisé des ANOVA
sur les sous scores d'intérêts et de SEP pour les métiers
majoritairement exercés par les hommes, les femmes et « mixtes
».
8 Bien qu'il conviendrait de vérifier si ces
métiers sont perçus comme des métiers « pour les
femmes» ou « pour les hommes ».
45
Les résultats ne montrent aucun effet de la PCS des
parents sur les intérêts des élèves pour les
métiers majoritairement exercés par les femmes, mixtes et
majoritairement exercés par les hommes. Pour les SEP en revanche, les
résultats des comparaisons Post hoc LSD de Fisher montrent que les
filles de PCS défavorisées se sentent significativement plus
compétentes que les garçons de PCS défavorisés
(p=0.01) pour les métiers majoritairement exercés par
les femmes. Cette différence est significativement présente dans
la forme A (p=0.04) et tendanciellement dans la forme B
(p=0.10). Les filles de PCS favorisée se sentent
tendanciellement plus compétentes que les garçons de PCS
favorisée (p=0.08) quelle que soit la forme du
questionnaire.
Pour les métiers dits « mixtes », les
résultats des comparaisons Post hoc LSD de Fisher montrent en revanche
que les Garçons de PCS défavorisés se sentent moins
capables d'effectuer des métiers mixtes que les Garçons de PCS
favorisée (p=0.03). Mais cette différence est
tendanciellement significative (p=0.09) dans la forme A mais plus dans
la forme B (p=0.18)
Pour les métiers majoritairement exercés par les
hommes, il existe un effet d'interaction entre la PCS des parents et la forme
(F (2, 155) =253,8 ; p <0,05 ; ç2p
= 0,04). Les résultats des comparaisons Post hoc LSD de Fisher
montrent que les garçons de PCS favorisée se sentent plus
capables d'exercer un métier majoritairement exercé par les
hommes dans la forme A que dans la forme B (p=0.04). La
différence entre la forme A et B pour les PCS favorisées est
significativement différente de la différence existante entre la
forme A et B des classes moyennes et défavorisées. En effet, pour
les PCS moyennes et défavorisées, les scores de SEP de la forme B
sont descriptivement supérieurs à ceux de la forme A. Cela
pourrait donc dire que les garçons de PCS favorisée seulement se
sentiraient moins capables de faire un métier majoritairement
exercé par des hommes lorsque des représentations de femmes sont
activées pour les métiers, ce qui est contraire à notre
hypothèse. Il convient cependant de relativiser ce résultat
compte tenu du nombre de sujets par groupe (inférieur à 20).
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Figure 2 : Score de SEP des garçons pour les
métiers avec un Sexe ratio majoritairement d'hommes selon la PCS des
parents et la forme du questionnaire.
Nous avons également réalisé des ANOVA sur
les sous-scores d'intérêts et de SEP pour les métiers avec
un niveau de diplôme faible, intermédiaire et élevé,
avec le sexe (fille * garçon), la forme (A*B) et les PCS
(défavorisée, moyenne et favorisée) en variables
interindividuelles. Les résultats ne montrent aucun effet significatif
de la PCS. Aucune des comparaisons de scores n'atteint le seuil de
significativité que cela pour les SEP ou les intérêts.
En conclusion, nous nous attendions dans
l'hypothèse 6.1 à ce que quel que soit le sexe, plus la
catégorie socioprofessionnelle des parents est élevée,
plus les scores de SEP et d'intérêts augmentent.
L'hypothèse 6.1 est donc validée
seulement pour les SEP des garçons de PCS favorisé et
défavorisé pour les métiers dits « mixtes » dans
la forme A.
Dans l'hypothèse 6.2, nous nous attendions
à ce que pour toutes les PCS, les scores de SEP et
d'intérêtssoient supérieurs quand les métiers sont
écrits au masculin et au féminin que quand les métiers
sont au masculin seulement.
L'hypothèse 6.2 n'est pas validée et
l'hypothèse inverse est validée pour les SEP des métiers
des garçons de PCS favorisées (leur SEP est supérieurs
dans la condition au masculin par rapport à la condition au masculin et
féminin).
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