Operationnalisation de la strategie nationale du contenu local dans le secteur des mines au Burkina Fasopar Dramane TRAORE Université Thomas Sankara du Burkina Faso - Master II en Intelligence Economique et Développement International 2023 |
III-4 L'approvisionnement localLa définition de la Banque Mondiale concernant l'expression « choix pour la préférence nationale » est fonction du pourcentage de propriété locale de l'entreprise. La Banque Africaine de Développement définit, quant à elle, l'expression « entreprise locale » en fonction de son lieu d'immatriculation au registre du commerce. Pour les sociétés il s'agit de considérer si la majorité 15 Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), Économies interconnectées : Comment tirer parti des chaînes de valeur mondiales, op.cit., pp. 14-15. 16 Chambre de Commerce et de l'Industrie et de l'Artisanat du Burkina Faso (CCIA-BF), Note de présentation du symposium sur l'industrie, op. cit., pp. 26-30 17 Maréchal Louis, « Le secteur minier est-il porteur de développement en Afrique ? », Politique étrangère, 2013/2 (Eté), p. 85-98. DOI : 10.3917/pe.132.0085. URL : https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2013-2-page-85.htm 17 des membres du Conseil d'Administration sont ou non des nationaux, et de prendre en compte le niveau d'actions détenues par ces nationaux. Selon la définition de l'UEMOA et de la CEDEAO, les règles d'origine qui définissent « les produits originaux » en vue de l'application du régime douanier communautaire préférentiel sont les suivantes : - Pour les marchandises non transformées (par exemple : les produits animaliers, végétaux et minerais) et les produits faits à la main il n'est pas besoin de certificat d'origine. - Pour les produits qui ont été suffisamment travaillés ou traités (par exemple : les produits industriels) et qui sont accompagnés d'un certificat d'origine délivré par des autorités nationales reconnues, l'origine communautaire est conférée selon un certain nombre de critères. IV. Le Développement économique Le développement, est un concept polysémique du fait qu'il évoque des principes à la fois théoriques (Latouche, 1997)18 et idéologiques (Rist, 1996). De ce fait, il est difficile de formuler une définition conceptuelle du développement qui ferait consensus. Il faut noter également que le concept a beaucoup évolué, étant donné qu'il a toujours contribué aux changements opérés dans les sociétés. En dépit de la polysémie conceptuelle, le facteur humain demeure le fil conducteur dans toute tentative de catégorisation et de conceptualisation de la notion de développement parce que ce sont les Hommes qui sont les vecteurs du développement (Kamal, 2012)19. Partant de ce postulat, le développement peut être appréhendé comme un phénomène de croissance économique qui entraîne des modifications de structures. Ainsi, le concept de développement apparait plus englobant que celui de la croissance en ce sens qu'il implique ce dernier, mais au-delà met l'accent sur la satisfaction des besoins fondamentaux, la réduction des inégalités, du chômage et de la pauvreté. Le développement ne peut s'opérer sans croissance, mais « une croissance sans développement est envisageable »20. Pour François Perroux, « la croissance est l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longues d'un indicateur de dimension : pour une nation, 18 Serge Latouche : Le développement, une imposture durable 19 KAMAL EL-BA TAL : la gouvernance synergique : une stratégie de développement local cas des municipalités régionales de comté québécoises 20 Bernard Conte : le concept de développement 18 le produit global net en termes réels ». La croissance se réduit à la mise en oeuvre de facteurs physiques tels que le travail, le capital ou encore le progrès technique. Pourtant, le changement est plus général, les mentalités et fondements de la société ont évolué. Le concept de croissance exprime l'accroissement de la production réelle dans le cadre d'un secteur productif alors que celui de développement contient l'idée de croissance mais il la dépasse car il se réfère à l'accroissement d'un ensemble de structures complexes21. Latouche (1997) estime qu'il est certain que le développement réellement existant, celui qui domine la planète depuis deux siècles, engendre les problèmes sociaux actuels: exclusion, surpopulation, pauvreté, etc. « En accolant l'adjectif social ou durable au concept de développement, il est non moins certain qu'il ne s'agit pas vraiment de remettre en question le développement, tout au plus songe-t-on à joindre un volet social à la croissance économique, comme on a pu naguère lui ajouter une dimension culturelle et plus récemment une composante écologique avec le développement durable » (P.10). Ainsi, il soutient que le développement social, le développement durable et le développement humain ne sont que les dernières-nées d'une longue suite d'innovations conceptuelles visant à faire entrer une part de rêve dans la dure réalité de la croissance économique. Selon Rist (1996), le mot « développement », s'est progressivement imposé dans le langage ordinaire, pour désigner tantôt un état, tantôt un processus, connotés l'un et l'autre par les notions de bien-être, de progrès, de justice sociale, de croissance économique, d'épanouissement personnel, voire d'équilibre écologique22. La commission Sud (1990) propose la définition suivante : le développement est un processus qui permet aux êtres humains de développer leur personnalité, de prendre confiance en eux-mêmes et de mener une existence digne et épanouie. C'est un processus qui libère les populations de la peur du besoin et de l'exploitation et qui fait reculer l'oppression politique, économique et sociale. C'est par le développement que l'indépendance politique acquiert son sens véritable. Il se présente 21 Celso Furtado, Théorie du développement économique, Paris, PUF, 1976, p. 16). 22 Rist, G. (1996). Le développement. Histoire d'une croyance occidentale. Paris : Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, 19-46 -- ISBN : 2-7246- 0694-9 - 427 pages 19 comme un processus de croissance, un mouvement qui trouve sa source première dans la société qui est elle-même en train d'évoluer23. Le PNUD (1991) affirme que le principal objectif du développement humain est d'élargir la gamme des choix offerts à la population, qui permettent de rendre le développement plus démocratique et plus participatif. Ces choix doivent comprendre des possibilités d'accéder au revenu et à l'emploi, à l'éducation et aux soins de santé, et à un environnement propre ne présentant pas de danger. L'individu doit également avoir la possibilité de participer pleinement aux décisions de la communauté et jouir des libertés humaines, économiques et politiques24. Selon Robineau (1985) en tant que tel, le problème du développement n'a été posé en termes scientifiques qu'assez récemment, mais sous les termes de « croissance », « changement social », « évolution économique et sociale », il avait été déjà posé implicitement il y a fort longtemps25. Dans la littérature, il ressort qu'avant le terme développement, plusieurs notions ont été utilisées pour décrire les processus destinés à accroître le bien-être de l'humanité. |
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