Conclusion partielle
Ce chapitre consacré à la présentation,
l'analyse et l'interprétation des données nous a permis de
confronter la théorie à la pratique dans le cadre de notre
présent travail de recherche relatif à la mise en oeuvre du
contenu local dans le secteur des mines au Burkina Faso. De façon
globale, nous pouvons affirmer que les acteurs notamment les
sociétés minières et les fournisseurs ont
adhéré à cette politique voulue par le gouvernement
burkinabè afin de maximiser les retombées du secteur. Cependant
l'hésitation des compagnies minières réside du fait que
ces dernières se posent encore des questions sur la capacité
réelle des fournisseurs locaux à satisfaire leurs besoins en
termes de qualité des produits et des délais de livraison. En
outre, il ressort également que les fournisseurs sont confrontés
à un manque d'informations liées aux besoins des compagnies
minières.
De ce qui précède, des perspectives de recherche
peuvent être proposées car pour un travail de recherche, il serait
trop prétentieux de vouloir examiner toutes les facettes de la mise en
oeuvre de la stratégie nationale du contenu local dans le secteur des
mines au Burkina Faso.
II. Perspectives de recherche
Plusieurs difficultés ont été
évoquées par les acteurs dans la mise en oeuvre de la
stratégie nationale du contenu local. Dans notre démarche, nous
avons cherché à apprécier son mécanisme de mise en
oeuvre en posant la question suivante à nos interlocuteurs : «
Quelle appréciation faites-vous de l'approche de mise en oeuvre de
la stratégie nationale du contenu local ? ». 40% de nos
interlocuteurs apprécient positivement l'approche actuelle
utilisée et estiment que des efforts ont été faits par les
acteurs, notamment le ministère en charge des mines, les
sociétés minières et les fournisseurs locaux
burkinabè à travers la mise en place d'un cadre tripartite. 60%
estiment cette approche de mise en oeuvre peut et doit être
améliorée.
Le contenu local est une thématique «
multi-acteurs ». « Il faut que les autres acteurs s'y mettent. Il
faut travailler à organiser les filières (...) Il faut une
intelligence collective. Nous devons être innovants, trouver des
mécanismes de telle sorte que de jour en jour, les parts du
marché des entreprises locales puissent s'augmenter », nous
confie un responsable de la Chambre des mines.
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Un autre interlocuteur explique que le contenu local tel
qu'appliqué actuellement au Burkina Faso ne tient pas compte de
plusieurs éléments. « Ce que nous faisons actuellement
c'est de l'achat local, car on n'arrive pas à produire localement.
Pensons d'abord à la production. On est allé résoudre le
problème en haut. On doit laisser l'économie de la cueillette et
aller vers l'économie de la production », dit-il. Ce dernier
pense qu'il faut développer une intelligence collective pour
réussir la mise en oeuvre du contenu local au Burkina Faso et recommande
aux entreprises locales de s'organiser afin d'être compétitives en
matière de fourniture locale des biens et services miniers. Pour notre
part, nous estimons que l'Intelligence Economique peut être un outil de
mise en oeuvre de la stratégie nationale du contenu local dans le
secteur des mines au Burkina Faso.
II-1 Recommandations et propositions
opérationnelles
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