IV-4 Les facteurs de risques
Les principaux risques qui pourraient compromettre la
réalisation de la Stratégie sont entre autres,
l'insécurité, l'instabilité socio-politique,
l'instabilité institutionnelle, la non adhésion des acteurs, la
non disponibilité des ressources financières, la conjoncture
internationale et régionale défavorable.
En somme, la stratégie nationale du contenu local dans
le secteur minier au Burkina Faso se présente comme un document
d'orientation qui vise à tirer le maximum de revenus issus de
l'industrie extractive au profit des populations pour la période 2021 -
2025. Suite à de nombreuses entretiens que nous avons
réalisés, il ressort que le processus d'élaboration de la
stratégie a été participatif, et a impliqué les
représentants des structures du Ministère en charge des mines, du
Ministère de l'Industrie du Commerce et de l'Artisanat (MICA), du
Ministère de l'Économie, des Finances et du Développement
(MINEFID), du Ministère de l'Agriculture et des Aménagements
Hydro-agricoles et de la Mécanisation (MAAHM) ; du Ministère des
Ressources Animales et Halieutiques (MRAH), du Ministère de
l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de
l'Innovation (MESRSI), du Ministère de la Fonction Publique, du Travail
et de la Protection Sociale (MFPTPS), du Ministère de la Jeunesse, de la
promotion de l'Entrepreneuriat et de l'Emploi (MJPEE), de la Chambre du
Commerce et d'Industrie du Burkina Faso (CCI-BF), de
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l'Alliance des Fournisseurs Burkinabè de Biens et
Services Miniers (ABSM), de la Chambre des Mines du Burkina (CMB), de
l'Association des Carriers du Burkina (ACAB), de l'Association des Femmes du
Secteur Minier du Burkina (AFEMIB).
Le Burkina Faso a amorcé la mise en oeuvre de sa
stratégie nationale du contenu local dans le secteur des mines en 2022.
Cependant des difficultés liées entre autres, à
l'accès à l'information, notamment de la part des fournisseurs,
la mise à la disposition de l'administration minière des plans
d'approvisionnement des entreprises minières, les demandes de
dérogations et à la performance des entreprises locales sont
constatées sur le terrain.
V- Le développement du contenu local et des
fournisseurs locaux : cas de certains pays
Depuis plusieurs années, les questions de
développement du contenu local et des fournisseurs locaux sont devenues
des sujets sensibles dans beaucoup de pays où les industries extractives
opèrent. En fonction de la structure économique et de la
législation, chaque pays cherche à trouver la meilleure
façon de maximiser la valeur ajoutée locale qui pourrait reposer
sur des injections importantes d'investissements directs étrangers (IDE)
dans les industries extractives. Certains économistes ont
démontré que les résultats en matière de contenu
local ne s'obtiennent pas rapidement, surtout lorsque le cadre
opérationnel repose sur une base industrielle faible ou limitée,
où compétences et capacités techniques ne sont pas
alignées sur les besoins d'un secteur industriel en constante
évolution, et où l'environnement économique n'est pas
encore tout à fait favorable aux investisseurs.
Ainsi, la réussite ou l'échec d'une
stratégie de contenu local dépend à la fois de la
volonté politique du gouvernement de la mettre en oeuvre, et de la
volonté du secteur privé (international et local) de collaborer.
La capacité de l'économie locale à répondre
à la demande en matière de biens, de services et de main d'oeuvre
est tout aussi importante, que ce soit sur le plan de la quantité ou de
la qualité. En outre, il est reconnu que l'achat de biens auprès
des PME locales et l'emploi de la main d'oeuvre locale peut amener des
avantages sociaux et économiques considérables aux
communautés. C'est donc dire que l'intégration d'engagements sur
le contenu local par les investisseurs peut offrir des opportunités
commerciales aux fournisseurs, tandis que l'achat de biens locaux peut stimuler
l'activité économique. L'expansion des activités
économiques pourra
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ensuite attirer d'autres investissements au fur et à
mesure que les fournisseurs commercent entre eux, et par le biais de l'effet
multiplicateur généré lorsque les employés locaux
dépensent une part de leur salaire dans leur communauté.
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