III- La gouvernance du secteur du minier
burkinabè
La gouvernance ou la bonne gouvernance est un concept qui est
d'actualité et de plus en plus mis en avant dans le débat sur la
croissance économique34. Selon l'institut canadien sur la
gouvernance, la gouvernance se définit comme : « l'ensemble des
établissements, des procédés et des traditions qui dictent
l'exercice du pouvoir, la prise de décision et la façon dont les
citoyens font entendre leur voix 35». Pour la Banque Mondiale :
« la bonne gouvernance est la manière avec laquelle le pouvoir est
exercé dans la gestion publique des ressources économiques et
sociales en vue du développement 36». C'est dans ce sens
qu'en février 2009, les Chefs d'Etats et de gouvernements africains
avaient adopté la Vision du régime minier de l'Afrique (VMA) qui
proposait un nouveau mode de gouvernance du secteur minier.
Pendant cette première décennie d'une
exploitation effective des ressources naturelles, l'exportation des minerais
bruts extraits a pris une place importante dans l'économie du Burkina
Faso. La forte pression de la société civile et des
communautés riveraines a obligé les gouvernants à
intégrer la bonne gouvernance dans les mécanismes de gestion de
l'exploitation des ressources minières du pays. C'est dans cette
même logique, que le Burkina Faso a adhéré au processus de
l'Initiative sur la Transparence des Industries Extractives (ITIE).
34 Etude sur la gouvernance minière au
Burkina Faso, Centre d'Information, de Formation et d'Etudes sur le Budget, nov
2020 .
35 Agence Canadienne de Développement
International, mars 1997
36 World Bank, Managing Development the governance
Dimension, Washington, 1996
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C'est pourquoi, nous pouvons constater que l'activité
minière au Burkina Faso s'exerce sous l'emprise des traités et
conventions auxquelles le pays a librement adhéré et le secteur
minier est sur le plan national, régi par un ensemble de textes
communautaires et de textes de lois.
III-1 Les autorités de tutelle
Les principaux acteurs du secteur des mines au Burkina Faso
sont les administrations centrales et locales (ministères techniques,
agences d'encadrement, de planification, administrations fiscales, bureaux de
l'environnement, administrations locales et compagnies minières
nationales), le Parlement et les commissions parlementaires et les organes
judiciaires et quasi judiciaires.
Les principaux acteurs non étatiques sont le secteur
privé et les collectivités locales et leurs représentants
; les chefs traditionnels ; les organisations de la société
civile, notamment les syndicats, les organisations confessionnelles et les
médias. Les institutions multilatérales internationales et des
gouvernements donateurs demeurent influents dans le pays. L'inclusion des
clauses d'arbitrage dans la convention minière type conclue avec les
investisseurs miniers dans le cadre du règlement des différends
éventuellement font ainsi intervenir les organes quasi judiciaires. On
note également une forte présence de la société
civile, à l'image de l'Organisation pour le Renforcement des
Capacités de Développement (ORCADE) et d'autres organisations,
dans le processus de décision sur les régimes de gestion des
ressources, notamment lors de la négociation du code minier de 2015. Les
médias également jouent un rôle important dans la
transparence du secteur.
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