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Operationnalisation de la strategie nationale du contenu local dans le secteur des mines au Burkina Faso


par Dramane TRAORE
Université Thomas Sankara du Burkina Faso - Master II en Intelligence Economique et Développement International  2023
  

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II- La trajectoire de la législation minière burkinabè

Franza et al (2018) en examinant la législation nationale burkinabé, font ressortir que toutes les terres, y compris les ressources du sous-sol, appartiennent à l'état. Les concessions minières ne sont accordées qu'à une personne morale burkinabé, qui est une société de droit national, selon la loi burkinabè. Une mine industrielle est ainsi toujours exploitée par une compagnie burkinabé dont l'état détient 10 % des parts. En règle générale, les 90 % restants appartiennent à une compagnie multinationale. Mais nous notons que c'est en 1993 que la première réglementation des titres miniers et une loi sur l'investissement ont été adoptées.

A la faveur des ajustements structurels ce règlement sera révisé en 1997 débouchant ainsi, sur un code minier qui libéralise le secteur. Le secteur privé devient alors « propriétaire » et « exploitant » et le rôle de l'Etat reconfiguré pour devenir « régulateur » et « facilitateur » de l'investissement privé.

En 2003, une réforme du code minier va « re-réglementer » les taxes et tarifs du secteur afin de rendre l'industrie minière burkinabé plus attractive pour les investissements étrangers. Le 26 juin 2015, le gouvernement va opérer une nouvelle réforme du droit minier, avec plusieurs innovations relatives à la gestion durable des ressources naturelles et à la maximisation des retombées pour l'État et les collectivités. On y trouve dans ce code l'institution du Fonds Minier de Développement Local (FMDL) (Décret No. 2017-0024 du 23 janvier 2017).

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La stratégie d'ensemble qui guide les activités minières au Burkina Faso trouve sa source dans :

- la Constitution du 2 juin 1991 qui dicte la ligne politique générale de la gestion des ressources naturelles dont font partie les ressources minérales. Elle dispose, notamment en son Article 14 que « les richesses et les ressources naturelles appartiennent au peuple ».

- la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable (SCADD) qui stipule que « la stratégie reposera sur la promotion de pôles de croissance autour des zones minières en : (i) développant les activités connexes à la production minière, (ii) développant la transformation, (iii) réinvestissant les recettes minières dans la diversification de la production et dans le développement des secteurs sociaux au profit du pays et plus spécifiquement, des zones de production » ;

- le plan National de Développement Économique et Social (PNDES) 2016-20204 qui vise entre autres à :

consolider la bonne gouvernance et améliorer la qualité des institutions

réduire les inégalités sociales et les disparités régionales ;

accroître la disponibilité et l'employabilité des ressources humaines adaptées aux besoins de l'économie nationale ;

bâtir des infrastructures résilientes pour une industrialisation durable ;

réaliser une croissance économique inclusive et une industrialisation durable.

- la Politique Sectorielle des Mines (POSEM) pour la période 2014-2025 a été adoptée le 16 octobre 2013 en remplacement de la déclaration de politique minière de 1996 avec pour vision : « À l'horizon 2025, le secteur minier du Burkina Faso est compétitif et constitue un véritable levier de développement socioéconomique durable ». Les orientations stratégiques de cette politique sont au nombre de deux, à savoir :

créer les conditions favorables à la recherche et à l'exploitation rationnelle et durable des ressources minérales ;

maximiser les retombées de l'exploitation des substances minérales au profit de l'État et des collectivités en exploitant de façon optimale la contribution du secteur minier à la croissance économique et au développement durable.

- la Stratégie des Mines et des Carrières 2017-2026 du Burkina Faso qui repose sur la création de conditions favorables à la recherche et à l'exploitation rationnelle et durable des

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ressources minérales et l'accroissement des retombées du secteur pour un développement durable.

Cette stratégie vise entre autres, à augmenter la part des industries extractives dans le PIB de 7,9% en 2015 à 12% à l'horizon 2026, à faire passer les achats locaux dans la consommation des industries extractives de 14% en 2015 à 30% en 2026 et à faire passer le nombre d'emplois directs créés par le secteur à 20 000 en 2026 contre 10 000 en 2015.

La réforme des cadres législatifs et réglementaires visant à instaurer une meilleure harmonisation et à favoriser une plus grande stabilité du secteur minier en Afrique en général et au Burkina Faso en particulier, a contribué à créer un climat plus propice aux investissements étrangers.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon